Par Antoine Luci 31 mars
Voici le script des deux premières minutes de cette terrifiante vidéo tournée dans un hôpital de Madrid :
La chef de service de l’hôpital de Madrid après avoir parlé d’éthique utilitariste attribue les ressources non point aux plus nécessiteux mais à ceux qui ont le plus d’espérance de vie. Par exemple, dit-elle, « la métastase, c’est un an de vie : ce patient, si vous le sauvez du coronavirus, vous avez gagné un an de vie ajustée mais pas de qualité. Un patient de cinquante ans est préférable à un patient qui est dans ce cas. Le bénéfice n’est pas individuel mais social. Dans une catastrophe comme celle du 11 mars 2015 lors de l’attentat de Madrid-Atocha, on fait un tri de guerre. » Et de définir ce tri par des couleurs :
« -vert, c’est léger, jaune, c’est récupérable, rouge, c’est critique : il faut agir; noir, c’est non récupérable : il faut lui donner un sédatif, et puis ce sont les patients qui ne dérangent pas parce qu’ils ont un âge avancé et si j’ai le temps, je le trierai, lorsque j’en aurai fini avec les deux cents et dans le cas contraire, il mourra sans avoir reçu des soins sauf s’il a des symptômes et on le met sous sédatif. » Et de conclure : « ça, c’est le protocole de catastrophe que presque personne ne connait, parce que fort heureusement il n’y a jamais de catastrophe ».
Le fait de classer les malades selon des couleurs et de les entasser comme de la chair à saucisse, je ne peux m’empêcher de penser à l’étoile jaune que les juifs portaient. C’est mon peuple que l’on « extermine ».
« Quand je prononce Extermination, on entend : »extermi-nation », ce qui dit tout de la chose et c’est traduisible dans toutes les langues du monde », confesse Jorge Semprun, lors d’un entretien dans l’Express du 14 mai 2010, peu avant de s’éteindre à l’age de 87 ans. Enfant de la guerre civile espagnole; résistant, déporté du camp d’extermination de Buchenwald en 1943, il nous raconte son vécu dans : « une tombe au milieu des nuages », titre issu d’un poème de Paul Célan, juif roumain qui s’adresse aux victimes du nazisme et aux morts des camps de concentration, dans lequel il leur dit: »vous aurez une tombe au creux des nuages, l’on n’y est pas à l’étroit. » « C’était une façon de dire tel ou tel copain est parti en fumée. » nous dit Jorge Semprún.
En Castilla la Mancha, je m’assieds des heures avec les personnes âgées de plus de 65 ans. Quand j’y retournerai, ils seront morts !
Espagne, Italie, France…
Ce qui se passe là à Madrid se passe depuis des jours et des jours en Italie, notamment dans la région de Bergame où les hôpitaux ne peuvent pas faire face à l’épidémie.
En France, les chiffres des décès dans les EPHAD ne sont pas publiés et des témoignages se multiplient qu’au-delà de 70 ans, il y a peu de chance d’accéder à la réanimation dans le Grand Est. Il semble que c’est aussi déjà le cas en Île de France
La Chine populaire avait pourtant prévenu, créant en urgence plus de 60 000 lits d’hospitalisation rien qu’à Wuhan, construisant en 10 jours un nouvel hôpital pour les malades du covid-19. Sous les moqueries des régimes de l’Union Européenne et de leurs médias.
D’un témoignage en France, de Paris, je tiens cette information : « on entasse les défunts du Coronavirus sans les mettre au frigo ! »
Un gigantesque entrepôt frigorifique a été réquisitionné au Marché de Rungis.
Par décret du 28 mars, le ministre de la Santé vient d’étendre l’autorisation d’utiliser du Ritrovil. La Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF) confirme que cette prescription désormais accessible à tout médecin vise « la prise en charge palliative des patients confrontés à un état asphyxique et ne pouvant être admis en réanimation ou pour lesquels une décision de limitation de traitements actifs a été prise »…
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? écrivait en son temps Aragon. Et j’ajoute : « …et leurs cadavres au loin les suivent sans un regret, sans un adieu … ». Amis lecteurs, que serai-je sans vous, qui êtes si fidèles, qu’un cœur meurtri, endeuillé, révolté, catastrophé ? Une plume qui témoigne, dénonce, responsabilise devant l’iniquité et la monstruosité, la criminalité !
Pertes de chances… des mots creux pour dire que les hôpitaux saturés soignent mal ou plus
Peuples des nations de l’Union Européenne, au delà des victimes du COVID-19, quelles seront les pertes de chances pour tous les malades d’autres pathologies graves qui durant plus de trois mois verront reporter leurs soins ? Ordre en effet a été donné, pour absorber au mieux le tsunami de malades, de reporter les soins non essentiels. C’est-à-dire de dégager tous les malades non atteints des maladies les plus graves, mettant en danger in fine leur vie. Car tous ces malades ne se rendaient pas à l’hôpital par plaisir. Personne n’y vient en touriste ! Non, ils venaient se faire soigner. Pour guérir, se faire suivre, éviter que leur mal ne s’aggrave. Ceux-là garderont qui leurs douleurs et symptômes angoissants, d’autres se verront priver d’examens. Après le covid-19 faut il s’attendre à une catastrophe sanitaire aussi massive quoique moins immédiate que les morts d’aujourd’hui ?
Par milliers, les gens meurent, l’Union Européen demande d’attendre 15 jours !
Peuples des nations de l’UNION Européenne, le refus de soigner des malades, sous prétexte qu’il faut se plier à la capacité des hôpitaux, principalement selon leur âge en Italie, en Espagne, en France dans le grand Est et désormais en Île de France et dans les Ephad, ne répond-il pas aux injonctions de l’Union Européenne qui a déclaré par la voix de sa présidente, que ces pays pouvaient attendre encore 15 jours ! Et qui hier surtout a ordonné de cesser de dépenser autant pour les services publics de santé. Les diktats de l’Union Européenne, la pression des critères de l’Euro, a conduit à réduire parfois de moitié le nombre de lits par habitants !
Macron annonce frétillant que par leurs sacrifices, les personnels soignants ont réussi à doubler le nombre de lits de réanimation. Passant de 5000 à 10 000. Bravo à eux, mais pas à lui. Car 10 000 ce n’est guère que le nombre normal et habituel qui était celui d’avant les fermetures de lits et d’hôpitaux dont il est un des responsables et dont on ne peut que le tenir comptable.
Le confinement, protection de dernier recours des peuples européens privés d’usines et donc de masques et respirateurs, de services publics et donc de médecins et lits d’hôpitaux.
Sans masques pour éviter la propagation de l’épidémie, sans gel hydroalcoolique, sans usines pour les produire détruites par des décennies d’euro austérité et d’euro délocalisation, comment les peuples peuvent-ils donc se protéger, si ce n’est par cette terrible solution de dernier recours qu’est le confinement ?
Oui, Peuples des Nations de l’Union Européenne, face à cette situation d’horreur, le respect du confinement est tragiquement la seule solution permettant d’espérer préserver le maximum de vies. La responsabilité criminelle est celle de l’UE et des gouvernements qui ont mis en œuvre les ordres du capital !
Ensemble, nous demanderons des comptes à ceux qui ont applaudi à la mise en œuvre de la casse des services publics par ces technopolicrates, ensemble chacune de nos voix s’élèvera pour dire non à ces choix qui appartiennent à une autre époque, non pas celle d’un nouvel ordre économique fondé sur la spéculation mais sur la répartition des richesses, la souveraineté nationale, et la solidarité : en un mot, un nouvel ordre : le socialisme communisme !
Antoine LUCI pour IC