FACE AU RETARD CONSTANT ET À L’INCURIE DU POUVOIR, LE SECRÉTARIAT NATIONAL DU P.R.C.F. SOUTIENT LA MOTION DES INTERNES DE MÉDECINE.
Par ailleurs, notre organisation exige que soient suspendues toutes les activités non directement indispensables à la vie du pays et condamne la volonté perverse de ce pouvoir anti-ouvrier et pro-MEDEF de torpiller le code du travail, le temps hebdomadaire de travail et les congés payés à la faveur de la crise.
Une image valant mieux que de long discours, le graphique ci-dessous représente l’évolution du bilan du nombre de cas quotidiens publiés chaque jour par santé publique France, ainsi qu’une simulation du nombre de cas selon l’évolution de la vitesse de contamination par le SARS-COV-2 à compter du 16 mars. Cette vitesse est directement fonction de l’application des mesures barrières :
« Vous devez cesser les demi-mesures et les discours équivoques. »
Votre responsabilité est d’être clair, précis et ferme. C’est un confinement total et absolu de l’ensemble de la population dont nous avons besoin, à l’instar des mesures déployées en Chine : aucune sortie, aucun contact interpersonnel extérieur au foyer, arrêt strict de toutes les entreprises non vitales, des transports en commun, ravitaillement des familles au domicile par des personnels protégés intégralement et avec des masques FFP2.
« Moins le confinement sera strictement appliqué, plus les réanimations seront saturées, plus nous devrons faire des choix. »
La situation à l’hôpital ne doit pas être cachée à la population :
Depuis novembre 2019, les internes se sont ralliés à tous les corps professionnels hospitaliers pour alerter sur le manque de moyens, le manque de personnel, le management délétère qui se sont instaurés à l’hôpital public depuis des années.
Tous ces problèmes sont exacerbés par la crise sanitaire actuelle. Les cadres de santé refusent que les personnels paramédicaux soient testés en masse par crainte de manquer de bras dans les services, les soignants sont contraints de travailler alors qu’ils ou elles présentent tous les signes objectifs d’une infection à coronavirus.
Les internes de médecine sont sur-mobilisés et ont accepté de faire des sacrifices importants sur leur vie et leur formation pour se mettre en ordre de marche face à l’épidémie.
« La crise de l’hôpital public n’a pas disparu avec l’arrivée du coronavirus.
En novembre, nous redoutions l’épidémie de grippe qui pourtant arrive tous les ans, imaginez ce que l’on redoute maintenant ! »
Ne soyons pas dupes, le matériel manque dans tous les services. Les masques sont manquants ou rationnés conduisant les soignants à utiliser parfois des masques en tissu cousu main, des masques chirurgicaux non protecteurs, de ne les changer qu’au plus 2 ou 3 fois par jour ce qui est propice à l’auto-contamination. Le matériel de dépistage (écouvillon, machine de test) n’est pas disponible pour tester tous les cas et les personnels afin de pouvoir mener des stratégies correctes de prise en charge. Les personnels soignants sont déterminés à sauver la population, mais la colère est à son apogée contre les politiques qui ont dégradé depuis 10 ans, d’année en année, les capacités de notre système de santé et installé, aux fonctions hiérarchiques sanitaires, des technocrates incompétents et assidus à l’application des restrictions budgétaires.
« Le message actuel des pouvoirs publics est : apprenez à gérer la pénurie… »
Nous tenons à alerter la population du fait qu’il n’y aura pas de places en réanimation pour tous les patients graves quel que soit leur âge : les médecins devront faire des choix humainement très difficiles. Les jeunes en bonne santé présentent des formes mortelles. À l’heure où nous écrivons, plus de 900 personnes COVID+ occupent des lits de réanimation alors qu’il n’y en a que 5000 dans tout le pays.
« Au rythme actuel de progression de l’épidémie en France, les réanimations seront saturées dans moins de 15 jours, voire plus rapidement dans certaines régions. »
Nous exhortons enfin le gouvernement à appliquer les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et donc à investir dans des moyens pour mener un dépistage massif de toute la population !
Nous terminons cet appel par une requête adressée aux Françaises et Français. Nous apprécions vivement les démonstrations de soutien que vous manifestez par des applaudissements à vos fenêtres. Si vous souhaitez réellement protéger les soignants, nous vous invitons à respecter un confinement total, et ce même malgré l’ambiguïté des messages diffusés par le gouvernement.
« Restez chez vous : c’est le modeste prix à payer pour enrayer l’épidémie.
Nous vous sauvons, sauvez-nous. »
Justin BREYSSE – Président de l’ISNI