Les Français majoritairement athées. Voila un fait qui mérite discussion et analyse. Alors que la crise du Capitalisme bat son plein, la machine médiatique de l’oligarchie capitaliste ne cesse d’attiser le communautarisme en s’appuyant sur les intégristes religieux de tous poil, dans une nouvelle tentative – façon Georges W. Bush – d’installer une guerre des soit disant civilisations faisant voler en éclat la Nation. Tentant de pousser artificiellement le retour du religieux sur la scène politique.Pour mieux diviser la classe des travailleurs. Et faire diversion et détourner l’attention de la formidable offensive menée par la classe capitaliste contre les travailleurs, leurs salaires, leurs droits sociaux et démocratiques. Mais quelle est la place du fait religieux dans notre pays ? Plusieurs enquête d’opinions permettent de répondre à cette question, démontrant que les français sont majoritairement athées. www.initiative-communiste.fr a décidé d’analyser ces enquêtes. Avec une analyse par Floreal s’appuyant sur une étude du journal Le Monde. Ainsi que l’analyse des résultats d’une enquête IFOP auprès des musulmans de France, par JBC.
LE FAIT IRRELIGIEUX AU CŒUR DE L’EVOLUTION SOCIALE ? – par Floréal, PRCF
A PROPOS D’UNE ENQUETE ETABLISSANT L’ATHEISME MAJORITAIRE DES FRANÇAIS
« -Sganarelle : Vous ne croyez donc ni Dieu, ni diable, ni loup-garou ? – Dom Juan : je crois que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit. – Sganarelle : Votre religion est donc l’arithmétique ? »
Dom Juan, MOLIERE
Les médias nous bassinent avec le « retour du religieux », avec la « fin de la lutte des classes » que remplacerait le « choc des civilisations » (euphémisme pour désigner les croisades et autre djihad sous l’apparence desquelles se mènent aujourd’hui les guerres impérialistes), avec l’ « urgente nécessité pour la cohésion sociale » de valoriser le « fait religieux » à l’école… Toutes les cinq minutes, nos gouvernants de droite et de « gôôche » s’affichent à côté du Pape, du Dalaï-Lama, au repas du CRIF, et Valls rivalise avec Sarkozy dans son entêtement anticonstitutionnel à « organiser l’Islam de France » en violation grossière de la loi séparant l’Etat de toutes les églises. Quant à nos grands intellectuels « postmodernes », ils croient original de ressasser la phrase attribuée à Malraux : « le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas »…
Certes, dans une période contre-révolutionnaire comme celle qui a suivi la disparition de l’URSS et l’affaiblissement concomitant du Mouvement communiste mondial, les Lumières, et plus généralement, les idéaux progressistes, ne sont pas à la fête. Alors que le capitalisme en crise étale son nihilisme et son incurable vide spirituel, les classes dominantes investissent d’énormes moyens pour tenir en main intellectuellement les milliards d’exploités et d’exclus que le système capitaliste prive de toute perspective d’épanouissement. On peut même dire que toute une part de l’idéologie dominante cultive le « néo-magisme » avec une tendresse toute particulière pour les mages, sorciers, parapsychologues, astrologues et enchanteurs de toutes sortes… Bref, le moderne opium du peuple fait dans le bas de gamme, même si la seule religion qui triomphe mondialement est celle de l’Argent-Dieu et qu’à ce titre, le déclin continu de nombre de cultes traditionnels (porteurs de spiritualité et d’idéaux, sinon d’une rationalité conséquente) n’est pas unilatéralement positif : nous communistes, sommes mille fois plus proches d’un prêtre-ouvrier militant à la CGT que d’un « trader » athée dont le seul « idéal » est de s’en mettre plein les fouilles !
Mais surtout, ce « grand retour du religieux » doit être fortement relativisé : d’une part le capital n’a pas partie gagnée et refouler à jamais le combat anticapitaliste et les luttes de libération nationale est hors de portée de la classe capitaliste. Par ailleurs, celle-ci ne peut pas totalement se passer de l’impétueux développement des sciences dont les capitalistes ont besoin pour mener leur course au profit, même si l’oligarchie fait tout pour dévoyer le savoir à son seul avantage et pour en occulter la portée matérialiste et dialectique. D’ailleurs comment croire sérieusement à notre époque que l’univers a été créé à partir du néant (le « Vide quantique », c’est tout autre chose !), donc magiquement, que notre pensée (pardon, notre « âme ») survivra à notre cerveau une fois qu’il a été détruit par la mort (c’est un peu comme si l’on croyait que notre souffle demeurera quand nous n’aurons plus de poumons), que l’évolution est une forgerie de Darwin, que le cours de l’histoire est dicté par la Providence, etc.
Même si certains éléments de l’enquête reproduite ci-dessous sont inquiétants politiquement (nombre de Français, athées compris, suivent la réaction qui amalgame laïcité et stigmatisation des « musulmans », alors que la loi de 1905 sépare l’Etat de toutes les églises pour mieux permettre la liberté de conscience), on voit que notre pays continue de se séculariser massivement, que l’athéisme et l’agnosticisme y sont de plus en plus majoritaires, qu’à cet égard la « fille aînée de l’Eglise » célébrée par Sarkozy est à l’avant-garde d’un mouvement mondial de sécularisation, et qu’il faut donc pour le moins contester la place énorme, archi-majoritaire, que les médias accordent aux dirigeants religieux alors que les mobilisations ouvrières de masse sont toujours dites « en demi-teinte »…
Et si nous exigions que l’Education nationale et les médias traitent désormais à sa juste place, qui est objectivement majoritaire, le matérialisme scientifique et le FAIT IRRELIGIEUX ?
Plus de la moitié des Français ne se réclament d’aucune religion
Le Monde.fr | 07.05.2015 à 19h04 | Par Leila Marchand
Les passages en rouge de cet article sont soulignés par Floréal.
Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment fairecohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L’importance que prend ce débat est d’autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd’hui loin de toute appartenance religieuse.
Les statistiques ethniques ou sur l’appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.
Un tiers des Français « non religieux »
En 2012, l’association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être« non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s’identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux.
La France compte une majorité d’athées et de personnes « sans religion ».
Ces résultats ont été obtenus à partir d’une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnes ; 37 %34 %29 %1 % Se déclarant religieux Se déclarant non religieuxAthée convaincu Ne sait pas / pas de réponse Source : WIN-Gallup International
40 % des Français se considèrent comme athées
En 2010, un autre sondage a permis de dresser un portrait religieux de la France : l’Eurobaromètre commandé par la commission européenne. Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d’aucune religion précise, même si un tiers d’entre eux croit en une forme de divinité.
4,5 % de Français catholiques vont encore à la messe
La question de la religiosité d’un pays est sensible à aborder et potentiellement source d’erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l’étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l’agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l’existence d’un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d’une religion).
Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l’IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution. Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd’hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, les nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n’en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances).
Concernant l’islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d’origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d’origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller« généralement à la mosquée le vendredi ».
La France, un des pays les plus athées au monde
La tendance à l’athéisme est mondiale d’après les critères établis par l’étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée.
Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L’étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l’inverse, les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l’Australie, l’Allemagne ou les Pays-Bas.
Leila Marchand
Le fait irreligieux dominant aussi chez les français d’origine musulmane – par JBC
A travers une large enquête d’opinion conduite auprès d’un échantillon de 15 000 résidents en France métropolitaine par l’IFOP (sondage téléphonique réalisé du 13 avril au 23 mai 2016) et commandé par le groupe de réflexion Institut Montaigne classé à droite, une photo de la situation de la population musulmane ou d’origine musulmane montre que le fait irreligieux est largement dominant également chez les français d’origine musulmane. Tordant le coup à la soit disant présence d’un communautarisme musulman majoritaire.
méthodologie et résultats du sondage
L’enquête repose sur un sondage auprès d’un large échantillon national représentatif en France métropolitaine de 15 459 personnes duquel a été extrait un sous échantillon de 1029 personnes se déclarant de confession musulmane ou ayant au moins un parent de confession musulmane. La marge d’erreur de ce type de sondage est de l’ordre de 3 à 6%
5% de musulmans en France : on est loin du grand remplacement
Il ressort de ce sondage que la proportion de population musulmane ou dite d’origine musulmane est d’environ 5,7% en France métropolitaine. Ce qui permet de renvoyer aux poubelles de l’histoire le discours xénophobe délirant et haineux au sujet d’un soit disant « grand remplacement » propagé à grand renfort médiatiques par le FN et ses hérauts médiatiques façon Zemmour & Cie. Parmi ces 5,7% de la population, 15% se déclarent non musulman, et ne font partie de l’échantillon étudié par le sondage que parce qu’ils ont au moins un parent musulman. Ce qui signifie que la proportion de résidents musulmans en France n’est donc que de 4,8%. Contre 47% se déclarant chrétiens. Et 37% sans religion.
15% des personnes ayant au moins un ascendant musulman n’est pas musulman (dont 66% ne déclarant pas de religion et 22% adoptant une religion chrétienne) tandis que 7,5% des musulmans n’avaient pas d’ascendant de confession musulmane. Ce qui signifie que le flux d’abandon de la religion musulmane est deux fois plus important que celui de son adoption. Surtout, le flux d’abandon du fait religieux (10% des musulman) est 33% plus important que celui des conversions. Traduisant une dynamique forte de réduction de la place de la religion musulmane en France au profit du fait irréligieux. Une dynamique similaire à celle de l’ensemble de la Nation.
Seul 15% des musulmans sont fortement pratiquants
Si la religiosité des musulmans apparait plus importante que celle des chrétien, 30% des musulmans ne se rendent jamais à la mosquée, 30% n’y vont que pour les grandes fête religieuse (ramadan). Seul 15% des musulmans se rendent à la mosquée une fois par semaine. 65% des femmes musulmanes ne portent pas de voile, contre 23% qui le porte systématiquement. Parmi les motivations du port du voile, la sécurité est mise en avant (35%) ce qui n’est pas sans poser de question, ainsi bien sûr que l’obligation religieuse (75%).
La publication de cette enquête a fait beaucoup de bruit avec l’instrumentalisation d’un chiffre, celui des 28% de musulmans classés par l’auteur comme « opposés aux valeurs de la république ». L’étude est pourtant bien plus nuancée. Et il est dommage que ni l’IFOP, ni l’Institut Montaigne n’aient voulu publier les chiffres détaillés de leurs études. Cependant, les quelques chiffres publiés font ressortir une réalité qui est bien autre : 5,2% des musulmans de France réclament le prima de la Charia sur la loi de la République, tandis que 20% contestent le principe de laïcité.
Floreal & JBC pour www.initiative-communiste.fr
Non seulement l’athéisme et le matérialisme doivent être étudiés dès le lycée , d’abord les penseurs grecs mais ce serait retrouver l’humanisme qui fit sous plusieurs Républiques la qualité de l’esprit progressiste de France.
Cependant c’est le mouvement ouvrier , lui-même longtemps irrigué de toutes ces pensées qu’il faut remettre en route dans le bon sens, contredire Robert HUE, nous ne sommes pas américains, nous ne nous inclinons pas devant la vulgate des anti communistes et pro fascistes dont les classes capitalistes et leurs alliés ont un urgent besoin. Plus que jamais aidons au développement de la lute des classes et de la conscience des classes ouvrière et populaire.