André Réau, qui vient de mourir, n’était pas membre de notre organisation, mais le PRCF s’incline devant ce grand camarade, fils de la classe ouvrière, militant communiste et cégétiste irréprochable, qui est constamment resté fidèle à nos idéaux communs ; c’est un honneur pour le site d’Initiative communiste que de publier cette nécrologie que nous a transmise son fils Jean-Pierre
C’est avec tristesse que nous informons ses anciens camarades et amis du décès d’André Réau, le 23 février 2019, à l’âge de 88ans, des suites d’une infection pulmonaire, à Bagneux.
Il était né à Paris 14ème le 23 octobre 1930 et devint ajusteur à l’AOIP (CAP de fraiseur et tourneur), y fut élu délégué syndical CGT.
Grand sportif, il pratiquait le hand-ball au PUC, ce qui fut l’occasion de matchs à l’étranger. Mélomane, avec une prédilection pour l’Opéra italien et le Classique, il adulait Gilels et Richter dans l’Appassionata et les concertos de Beethoven, Oistrakh dans celui de Tchaïkovski ou de Beethoven, mais était aussi ouvert à la musique contemporaine et aux arts.
Grand militant pour la Paix en Algérie , il organisa de nombreuses manifs à Paris, souvent interdites et très violemment réprimées – les camarades devant se réfugier dans les cités populaires pour échapper aux matraques. C’était l’époque où des attentats de l’OAS visaient non seulement des locaux, mais aussi des militants communistes : comme de nombreux militants, il eut sa part de nuits de garde pour empêcher les fachos de l’OAS de poser leurs bombes à l’Ecole Centrale du Parti ou à la maison de Maurice Thorez. Et il n’a jamais oublié avoir été condamné à mort par l’OAS, une menace physique réelle dont il fut prévenu par … un policier du Commissariat du 13ème, et qui le marqua le reste de sa vie. Mais, à cette occasion, il noua des liens fraternels avec des militants chrétiens dénonçant les actes de tortures pratiquées par des policiers dans des caves du 13ème.
Il connut les procès contre Minute pour diffamation le visant lui, les livres diffamatoires de journalistes du Figaro le mentionnant, mais aussi les menaces de prison ferme pour s’être exprimé devant les salariés de la CAF, suite à une plainte de son directeur, la Police l’embarquant comme un malfrat.
La lutte de classes se jouait au quotidien : et certaines victoires demeurent, comme la sauvegarde de la Cité fleurie. Il n’a jamais renoncé au combat.
Durant sa carrière de permanent, il lut et annota presque page par page les 32 tomes des Œuvres complètes de Lénine, des ouvrages d’Engels aussi, et d’autres, pour donner des cours de philo marxiste à l’Ecole du Parti, s’inscrivant ainsi dans le projet d’émancipation de la Classe ouvrière. Élu conseiller général de Paris en 1965 puis municipal jusqu’en 1971, il fut d’abord suppléant de Charles Lederman aux Législatives de 1962, puis candidat lors des Législatives de 1973 face au ministre des PTT Hubert Germain dans le 13ème (élection se jouant à 6 voix !), il fut membre du CF puis longtemps secrétaire financier de la Fédération de Paris du PCF à partir de 1960, et chargé des relations avec les chrétiens. L’éclatement de la Fédé de Paris et la calomnie de certains le priva de toute possibilité d’emploi et de revenu – alors qu’il était marié à une camarade et père de deux enfants. Il étudia et passa alors des diplômes au CNAM et grâce à la confiance de camarades CGT, put retrouver du travail au CCE-PCUK. Il milita ensuite dans le milieu associatif, tant qu’il le put. Nous saluons ses anciens camarades de l’UL-CGT du 16-3, et de la section du 13ème, auxquels il resta toujours attaché – de nombreux sont décédés depuis – ainsi que tous ses amis authentiques.