Fille de communiste et épouse d’Henri Rol-Tanguy, Cécile Rol-Tanguy vient de mourir à un âge avancé.
Elle était d’emblée entrée dans la Résistance clandestine, comme la plupart des cadres révolutionnaires du PCF qui s’étaient portés au secours de l’Espagne républicaine abandonnée par Blum et qui, sans renier, à juste raison, l’Union soviétique lors du pacte de non-agression Molotov/Ribbentrop, avaient refusé d’abandonner le PCF interdit et la République française quand la SFIO et d’autres forces de collaboration eurent voté les pleins pouvoirs à Pétain… et exigé la peine de mort pour les communistes…
C’est ensemble que les communistes qui entouraient Rol lors de l’insurrection parisienne de 1944, durent, non seulement affronter durement les nazis, non seulement libérer notre capitale par les seules forces des FFI franciliens (principalement composés de FTPF et de FTP-MOI) appuyés par la Deuxième DB, mais aussi faire échec à toutes sortes de manœuvres: celles des Anglo-saxons, qui n’avaient cure de libérer Paris, mais aussi celles du secteur bourgeois de la Résistance qui avait négocié une trêve bien illusoire avec la Wehrmacht dans le dos des insurgés. C’est l’honneur de nos camarades d’avoir mis en échec cette ligne conciliatrice et d’avoir imposé la voie victorieuse de l’insurrection et de la Libération de Paris par lui-même.
C’est en ce sens que Rol-Tanguy et ses camarades, aux premiers rangs desquels figurait son épouse Cécile, laquelle a toujours souligné le rôle des femmes dans la Résistance, restent à jamais des figures de proue du mouvement ouvrier, du parti communiste et de la Libération nationale.
Par la suite, Rol et son épouse choisirent de soutenir le tournant révisionniste de 1976, notamment l’abandon du marxisme-léninisme et de la dictature du prolétariat. Cela ne pouvait que les opposer, hélas, aux camarades, anciens Résistants ou fils de Résistants, qui allaient fonder par la suite le PRCF. L’expérience allait vite montrer que la » mutation » du PCF n’apporterait pas le renouveau du parti, mais sa dénaturation politique et son effondrement électoral…
Cet épisode politique ne retire rien à l’apport majeur de Cécile et d’Henri Rol-Tanguy à la libération de notre pays et ne montre que plus crûment l’ostracisme révoltant dont est victime, aujourd’hui encore, la Résistance communiste en termes de reconnaissance par la France institutionnelle. Il suffit d’observer que, pas plus que les grands Robespierre et Saint-Just, qui fondèrent la République française, aucun Résistant communiste, aucun ministre communiste de 1945, n’ont jamais été proposés par un président de la République pour figurer au Panthéon de la patrie…
Honneur à Cécile et à Henri Rol-Tanguy, leur combat pour l’émancipation nationale et sociale continue.
Léon Landini, Pierre Pranchere, Jean-Pierre Hemmen, Georges Gastaud.
BRAVO !
MERCI
JPB