« Les États-Unis sont une oligarchie d’une corruption illimitée ». Ce n’est pas un bolchévique au couteau entre les dents qui le dit, c’est Jimmy Carter, ancien président des USA.
C’est donc ce qu’a déclaré, le 2 août dernier, l’ancien président des États-Unis Jimmy Carter sur une radio nationale syndiquée, durant l’émission “The Thom Hartmann Program”.
Il y déclare que les États-Unis sont devenus « une oligarchie qui a créé la subversion de tout notre système politique, qui favorise les “contributeurs”, des démocrates aux républicains ».
Carter affirme « que ces fonds illimités sont dans leur intérêt exclusif ». Jimmy Carter répondait aux questions de Hartmann sur les décisions récentes de la Cour suprême concernant la décision du financement de campagnes, comme celle de Citizens United. Pour rappel, près de la moitié des représentants du peuple américain sont millionnaires.
NDLR : Si cette conversation a bien eu lieu, chose qui semble à peu près sûre, il est probable que la nouvelle du cancer de l’ancien président a incité ce dernier a révéler le fonds de ses pensées.
SOURCEfirstlook.org
Droits de l’Homme: Jimmy Carter dénonce l’imposture de Barack Obama
Source : http://www.marianne.net/obj-washington/Droits-de-l-Homme-Jimmy-Carter-denonce-l-imposture-de-Barack-Obama_a113.html
e 3 juillet, un sondage réalisé par Newsweek et le Daily Beast révèle que Barack Obama ne figure pas dans la liste des dix meilleurs présidents des Etats-Unis. Abraham Lincoln demeure inamovible à la première place, suivi par Ronald Reagan, Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy, George Washington, Bill Clinton. Jimmy Carter lui-même devance l’actuel président. Pourtant peu populaire à la fin de son mandat, celui-ci a, depuis, acquis une stature de vieux sage dans la politique américaine, en devenant un missionnaire de la paix et un négociateur sur de nombreux terrains de conflits à travers le monde. C’est pourquoi ses déclarations sur Obama ne passent pas inaperçues. Et ce, d’autant plus qu’elles prennent place dans une tribune publiée dans le New York Times sous le titre: Un bilan cruel et inhabituel.
Jimmy Carter écrit que les Etats-Unis ont « abandonné leur rôle de champion mondial des droits de l’homme » et se livre à une critique sévère de l’actuel pouvoir. Il dénonce « l’abus généralisé » contre ces droits de l’homme au cours de la dernière décennie, et dresse un bilan sans appel contre l’administration planifiant les assassinats de personnes à l’étranger y compris des citoyens américains, le droit que s’est arrogé le président de détenir sans limitation dans le temps des individus sous le seul motif que ceux-ci pourraient présenter des liens avec une personne ou une entité soupçonnée de terrorisme (« Cette loi baffoue le droit de la liberté d’expression et la présomption d’innocence »), les attaques innombrables de drônes commanditées par la Maison Blanche (« Nous ne savons pas pas combien de centaines d’innocents ont été tués ») ou encore le maintien des installations de Guantanamo où croupissent toujours 169 détenus en dehors de toute légalité internationale (« Les autorités ont révélé que certains ont été torturés plus de cent fois (et) la plupart n’ont aucune perspective d’être jamais inculpés ou jugés »). « Le résultat est que notre pays ne peux plus ce targuer d’une autorité morale pour parler de ces questions cruciales » assène Jimmy Carter.
Si Jimmy Carter n’est pas et de loin, comme le rappelle aujourd’hui le quotidien USA Today, le premier président à critiquer un de ses successeurs, sa charge contre Barack Obama présente un mérite double: celui, en tout premier lieu, de provenir des Etats-Unis eux-mêmes, tandis que ce président bénéficie d’une popularité certes relative mais inamovible à travers les opinions occidentales qui semblent ne le jauger qu’à l’aune de son prédécesseur honni; mais également celui renforcer la parole des centaines d’organisations de droits de l’homme qui ne cessent depuis des années de pointer du doigt la saisissante dérive dans laquelle le 44ème président des Etats-Unis a entraîné tout un pays, dérive totalement masquée par la crise économique et un rare don oratoire.
Surtout, le tir de Jimmy Carter est assez bien ajusté, au moment où la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a pris la décision, contre l’avis initial de Barack Obama, de présenter des excuses officielles au Pakistan pour la mort de 24 soldats pakistanais tués lors d’un raid en novembre dernier. Obama s’était jusqu’à présent montré inflexible, face à cette exigence préalable du pouvoir pakistanais pour rouvrir les routes d’approvisionnement utilisées pa les forces de l’OTAN entre son pays et l’Afghanistan. Le président américain aura tout fait jusqu’à la dernière minute pour contourner cet obstacle et trouver le moyen d’ouvrir de nouveaux corridors en contournant le Pakistan. Mais les pressions de l’OTAN et l’inflexibilité du Pakistan ont finalement eu raison de lui et Hillary Clinton a fait valoir son option de realpolitik. Elle peine d’ailleurs de plus en plus à dissimuler son impatience de se retirer dès la fin du mandat d’Obama, pour réfléchir à son avenir. Ses excuses sont en tous les cas resenties comme une grande victoire et un motif de fierté national au Pakistan ce qui a du coup conduit le pouvoir à annoncer la réouverture des routes.
Washington fait également face ces derniers jours à une montée en puissance de la colère de l’Afghanistan et du Yemen, ainsi que du Pakistan d’ailleurs, qui réclament l’arrêt des frappes incessantes de drones sur leurs territoires. Cette politique engendre en effet un regain désastreux de protestations des populations où les appels à la vengeance contre les Américains se multiplient.
En revanche, le pouvoir américain s’accomode fort bien de l’élection probablement illégale de son nouvel homologue mexicain, Enrique Pena Nieto, tandis que les révélations se poursuivent sur l’Affaire Fast and Furious.
Mais le pire pour Barack Obama est probablement qu’il se retrouve pris à son propre piège. Rarement président des Etats-Unis n’aura bénéficié d’un tel capital de confiance avant même le début de son mandat. Parce qu’il était un jeune sénateur à la carrière fulgurante promettant de remettre l’Amérique sur les rails. Parce qu’il était le premier métis accédant à la Maison Blanche et qu’il avait fondé sa profession de foi sur la fermeture de Guantanamo, la réconciliation avec les nations et les peuples catastrophés par les huit années de pouvoir de George W. Bush, parce qu’il invoquait les droits de l’homme et la justice dans chacun de ses discours à la Nation, parce qu’il promettait une vaste réforme du système de l’immigration qui est devenu, aux Etats-Unis, un véritable système de chasse à l’homme. Il avait même bénéficié d’un couronnement spectaculaire de la part de la communauté internationale, en se voyant décerné en 2009 le Prix Nobel de la Paix, à peine un an après son accession au pouvoir pour, selon le Comité du Prix Nobel, « ses efforts extraordinaires afin de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ».
Moins de quatre années plus tard et tandis qu’il s’apprête à obtenir, sans trop de doutes, sa réélection par défaut, les Républicains peinant à le combattre sur des terrains où ils ne sont guère à l’aise et ne parvenant pas à afficher une ligne économique claire réclamée par le peuple américain, le bilan d’Obama est accablant.
En 2010, Barack Obama a fait le choix d’apposer sa signature sur la promulgation de la loi reconduisat le Patriot Act, assortie de la possibilité pour le président de prendre des mesures arbitraires, en dehors de tout contrôle du Congrès américain, pour la détention illimitée de tout individu suspect au regard des critères on ne peut plus flous définissant la suspicion d’activités en lien avec le terrorisme ou pour la décision d’assassiner partout où cela lui semble nécessaire tout individu, y compris américain, constituant à ses yeux une menace pour les Etats-Unis. Il a opposé aux vives critiques suivant les révélations des tortures menées par plusieurs agences gouvernementales – un cas récent de centre de torture officieux a encore été mis à jour en Pologne – un applomb digne des plus féroces Commandants en Chef. La fermeture de Guantanamo, même si on lui prête l’intention de l’annoncé dans la dernière ligne droite de sa campagne électorale pour regagner un peu en crédibilité, n’a jamais été posée sur la table pour des motifs inconnus. Ironique sur le cas du soldat Manning, soupçonné d’avoir transmis une partie des informations divulguées par le site WikiLeaks, il ne fait pas mystère de son désir de voir la justice frapper fort contre le jeune soldat qui passe en cour martiale en Janvier 2013 alors même que son administration ne transmet qu’au compte goutte à la défense de Manning les éléments nécessaires à l’établissement de sa défense, piétinant le code de procédure pénale américain, et rêve d’obtenir la tête de Julian Assange.
Sur le front de l’immigration, Obama a fait des brigades ICE le bras armé de son administration, qui sème la terreur parmi les immigrants illégaux présents sur le territoire américain. Des enfants en bas âge témoins de l’arrestation violente de leurs parents « déportés » vers leurs pays d’origine et bloqués durant des semaines dans des centres de déportation comme on les nomme ici, parfois livrés à eux-mêmes dans ces lieux où les caméras sont interdites, avant d’être confiés à des orphelinats. Un demi-million de recours d’immigrants arrêtés que les tribunaux refusent de juger, les uns parce qu’ils dénoncent l’arbitraire, les autres parce qu’ils n’en n’ont tout simplement pas la capacité humaine ou technique devant un tel engorgement. Un demi-million de personnes expulsées du territoire sans avoir pu user de leur droit de passer en audience devant un juge de l’immigration.
Surtout, la réforme promise par Obama, si elle est restée lettre morte, n’en n’a pas moins existé sous une forme bien plus pernicieuse. Plus de 500 millions de dollars ont été attribués à l’USCIS, l’agence gouvernementale de l’immigration, pour une vaste opération esthétique de sa communication vantant les immigrants « méritoires », tandis que l’attribution de visas à des compétences a été réduites à tel point que des centaines de grandes entreprises américaines et de startup ont du faire face à une pénurie. L’administration Obama a mis sur les rails, en réalité, une réforme qui redéfinit l’immigration selon des critères financiers. Par exemple, la relance du fameux visa E5, qui assouplit l’attribution de visas pour les entrepreneurs, ne se fondent plus sur la qualité de ces entrepreneurs mais sur leur degré d’investissement en espèce sonnante et trébuchante. A l’heure actuelle, un visa pour les Etats-Unis peut-être obtenu quasi systématiquement pour une somme allant de 1 à 5 millions de dollars.La loi DOMA sur la réunification des familles subit revers sur revers. Il faut actuellement en moyenne 27 années aux membres de la famille d’un immigré philippin pour le rejoindre aux Etats-Unis. Le résultat: des nationalités telles que les Indiens, très en pointe dans l’apport sur le marché américain de hauts diplomés dans les domains de l’ingénierie, de la médecine ou de la recherche fondamentale, ne demande plus le renouvellement de leur visa de travail et repartent chez eux. Quant à la récente ouverture en faveur des 800 000 enfants d’illégaux qui sont nés aux Etats-Unis et doivent prochainement obtenir le droit de se voir régularisés, elle patine sérieusement. Non seulement ses modalités demeurent floues mais il n’est apporté aucune garantie aux candidats potentiels sur les conséquences, pour leurs familles, d’une sortie du bois. Purement électoraliste et accueillie dans un premier temps avec soulagement par cette population prise en otage d’une clandestinité involontaire et appeurante au quotidien, cette mesure suscite désormais beaucoup de méfiance.
Il faut rappeler que chaque jour, les brigades ICE interpellent à travers tous les Etats-Unis des illégaux coupables de délits mineux qui sont désormais considérés comme un obstacle à la régularisation de leur situation: possession de cannabis, tentative de passer un permi de conduire dans un pays où il est difficile de survivre et de travailler sans en posséder un et même, errance sur la voie publique.
Les drones américains ont désormais l’autorisation de survoler le territoire américain. La TSA multiplie les exactions dans les aéroports du pays. Les moyens de la NSA sont déployés à travers tout le pays comme une toile aux mailles de plus en plus serrées à l’écoute des habitants. Les systèmes de localisation, en particulier via le GPS, se passent de tout mandat administratif ou judiciaire. Filmer ou photographier la police en action tend à devenir un délit. A Porto Rico, les cas de violence policières et d’entrave au premier amendement – celui de la sacro-sainte liberté d’expression – se multiplient.
Mais au sommet du pouvoir américain, c’est l’état de déni. Obsédé par sa réélection, Obama tend ces derniers jours d’allumer autant de contrefeux qu’il peux contre son adversaire Mitt Romney en le décrivant comme le candidat des riches. Au prix de nombreuses contre-vérités relevées par l’important réseau de journalistes et de chercheurs réunis au sein de Politifact et qui passent au crible les déclarations des personnages de la vie publique aux Etats-Unis. Quant aux promesses non tenues, elles se comptent par dizaines.
Ce 4 juillet, le Washington Post a célébré la fête de l’Indépendance à sa manière. Il a vertement commenté un tweet de l’acteur américain Chris Rock disant: « Bonne fête de l’Indépendance aux Blancs. Les esclaves ne sont pas libres mais je suis sûr qu’ils ont aimé les feux d’artifices. » A l’image de toute une partie de l’establishment et des commentateurs qui ne trouvent toujours pas dérangeant qu’un homme qui s’asseoit presque chaque jour dans le bureau ovale de la Maison Blanche choisisse sur un grand agenda les fameuses « cartes de baseball« , c’est à dire les noms et les visages de ceux dont il donne quelques minutes plus tard l’ordre d’exécution à ses escadrons de la mort.