Partie intégrante de la propagande de guerre accompagnant le conflit israléo-palestinien et les positions de l’impérialisme euro atlantique en appui à la colonisation pourtant condamnée par le droit internationale et les résolutions de l’ONU, la censure s’intensifie de façon dangereuse ces dernières semaines.
Au delà de l’affaire entourant d’une plaisanterie de l’humoriste Guillaume Meurice sur France Inter, les oukases se multiplient. Et elles ne concernent pas que la question israélo-palestinienne, mais l’ensemble du champs informationnel relatif aux guerres conduite par l’Axe impérialiste euro atlantique, on pourra rappeller à titre d’exemple notamment les interdictions frappant de manière systématiques les artistes russes, voire même les éléments de la culture russe.
CENSURE DE CHOISY-LE-ROI A FRANCFORT
Jénine est une ville de Cisjordanie. Des Palestiniens, dont certains possédant la nationalité israélienne y ont fondé le théâtre de la Liberté. L’un d’entre eux écrivit, avant son assassinat en 2011
“Vous n’avez pas à guérir les enfants de Jénine, nous ne tentons pas de soigner leur violence. Nous essayons de l’orienter vers des actions plus productives. Il ne s’agit pas de créer des alternatives à la résistance (…) des Palestiniens en lutte pour leur libération. C’est tout juste le contraire. Et ceci doit être très clair (…) je ne suis pas un « bon juif » qui vient aider les Arabes et ne suis pas non plus un philanthrope palestinien qui donne à bouffer aux pauvres. Par tous les moyens, nous participons à la lutte. » (traduction I.C.) .
Le théâtre a connu en 2023 lorsqu’avait cours la normalité de la frontière bien gardée entre Israël et Gaza pas moins de 3 incursions. Plus de 20 habitants de Jénine dont la nièce du technicien du théâtre âgée de 14 ans en sont morts.
Il proposait un « seul en scène » autobiographique d’un des comédiens.
Ce spectacle devait être présenté à Choisy-le-Roi, ville récemment passée à droite. Le Maire a interdit la représentation. C’est paraît-il «en signe d’apaisement et de respect pour toutes les victimes». Sans doute la projection du drapeau israélien sur la Tour Eiffel et l’interdiction des manifestations relèvent-elles du respect mutuel.Quant à l’apaisement, Ahmed Tobasi, l’acteur auteur constate qu’on lui demande de « condamner l’action du Hamas avant toute chose ».
Ensuite se tenait à Francfort la plus importante foire européenne du livre. L’écrivaine Adania Shibli devait être récompensée pour son roman Un détail mineur. Elle y raconte le viol et le meurtre d’une jeune Bédouine, perpétré par des soldats israéliens en 1949. Soucieuse de rendre les voix israéliennes “particulièrement audibles”, l’organisation de la Foire a annulé la remise du prix.
La même foire n’est pas toujours préoccupée par l’« apaisement ». Mue évidemment par un unique souci de qualité littéraire, elle avait honoré l’an dernier un auteur ukrainien auteur d’un ouvrage intitulé « Slava Ukraïni ». Un tel titre se passe de commentaires !
Fort heureusement, cette censure est fustigée dans un texte paru dans « Le Monde » sous la signature de trois prix Nobel dont la française Annie Ernaux que cette prise de position honore.
On apprend ensuite que le pianiste et compositeur turc, Fazil Say s’est vu interdire toute prestation publique en Suisse au motif de son appréciation des évènements moyen-orientaux.
Enfin l’humoriste et homme de radio Guillaume Meurice vient d’être sanctionné par Radio-France pour avoir traité Netanyahou de « nazi sans prépuce ».
On se demande si ceux qui protestaient contre les difficultés rencontrées par les Soljenitsyne et autres Vaclav Havel étaient bien sincères !