Depuis la guerre d’Espagne même (1936-1939), le thème de la trahison de la « Révolution » espagnole par l’URSS et les Brigades internationales fait florès. L’antimarxisme ambiant ravivé par la chute de l’URSS l’a mis à l’ordre du jour permanent, entre cinéma (Ken Loach, Land and Freedom, 1995, encensé par les médias occidentaux et l’establishment du Festival de Cannes) et rééditions intensives de George Orwell, idole des « néo-conservateurs » américains, des grands médias occidentaux et de l’extrême gauche dite « antistalinienne ».
Les archives diplomatiques, militaires et policières dressent un tout autre tableau de ce qui fut, ainsi que l’avaient proclamé les défenseurs jusqu’au bout de la République espagnole assaillie par le Reich hitlérien et le fascisme italien avec le soutien de fait des « démocraties», le terrain d’essai décisif de la Deuxième Guerre mondiale.
Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Paris (Denis Diderot), a notamment publié : Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2016 ; Les élites françaises, 1940-1944. De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Dunod-Armand Colin, 2016 ; La non-épuration en France (1943-années 1950), Paris, Dunod-Armand Colin, 2019 ; Scissions syndicales, réformisme et impérialismes dominants, 1939-1949, édition complétée et révisée, Paris, Delga, 2020, 327 p., https://editionsdelga.fr/produit/scissions-syndicales-reformisme-et-imperialismes-dominants/