Paraît en avril 2023 l’édition en poche de l’ouvrage La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950, avec une couverture qui résume très bien les enjeux de l’ouvrage : comment les intérêts communs de classe des élites ont assuré au sommet de la France le statu quo général complet, illustré par la présence commune, au gouvernement français de 1978, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et le gouvernement de Raymond Barre, de Simone Veil, survivante d’Auschwitz intégrée aux structures du pouvoir (ministre de la Justice), et de Maurice Papon, responsable éminent de la déportation des juifs de Bordeaux (ministre du Budget) comme collaborateur du préfet régional de Bordeaux, Maurice Sabatier, promu dès après la Libération à un poste préfectoral (voir l’ouvrage), en toute connaissance de cause par de Gaulle et son représentant sur place, Gaston Cusin.
Depuis 1971, le mari de la première, Antoine Veil, ancien haut fonctionnaire (ENA, inspection des Finances) devenu grand homme d’affaires https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Veil, siégeait à la tête du conseil d’administration de l’UTA (Union de transports aériens), aux côtés de René Bousquet, alors directeur de la Banque d’Indochine (désormais Indosuez), qu’on ne présente plus (voir index de l’ouvrage en question et dans Les élites françaises, 1940-1944). Cette communauté est signalée dans la fiche du second mais pas dans celle du premier, lequel n’aurait découvert que fin 1978 « l’identité de l’homme «froid et désagréable» – mais dont il écoutait toujours les «interventions brillantes et utiles» – qui représente, depuis sept ans, Indosuez dans son conseil d’administration. » (écrivit sans rire le publiciste Eric Conan, L’Express, le 10/06/1993, https://www.lexpress.fr/informations/rene-bousquet-mort-d-un-collabo_594761.html).