A travers un recueil de poésie, l’écrivaine belge Barbara Y Flamand revient sur l’épopée de la Révolution d’Octobre à l’occassion du centenaire de la grande révolution russe. Barbara a confié à www.initiative-communiste.fr la publication en ligne et en plusieurs épisode de cette épopée
Cette épopée se décompose en plusieurs parties qui seront publiées chaque mercredi matin, jusqu’au 4 novembre, date du Meeting international du centenaire de la Révolution d’Octobre, à Paris (cliquez ici pour retrouver toute les informations)
1- L’EXIL
Le chant de Kroupskaïa
Ilitch ? les bruits se sont tus.
Les hommes vont vers leur sommeil têtu
Qui ne veut qu’oublier.
Le jour se console dans la nuit
Du geste irréfléchi
Mais consacré.
Ainsi se lestent de plomb les ans, les décennies,
Les âmes .
Et ta plume court, griffe et condamne
Cette solennelle idée
Que le monde, dès son origine
Et selon Dieu , à travers défaites, conquêtes, famines,
Fut en deux parts divisé :
Celle du bas pour manants et gueux,
Celle du haut pour seigneurs et maîtres.
Et ta plume court fore et fait chanceler
Les trônes et les soubassements des cités.
Petrograd reçoit – à défaut de manger –
Les flèches d’encre qui s’en vont armer
Les mains
Pesantes d’humble docilité, au tsar
Aliénées.
Jusqu’à l’aube au moins repose-toi !
Repose ce cœur qui bondira
A la fête ardente
Quand le peuple te sacrera père de sa première conquête
Du Pouvoir, ce pouvoir légitime d’où le socialisme triomphera.
,Enfin restituée à son principe d’égalité
La Vie !
Rends-toi s un instant seulement à ma gardé !
Mais ta fièvre à mon bon sens donne tort.
Freiner ta plume ? J’en aurais remords
Comme si
Je trahissais l’oracle des pythies
Et je me tais.
Simple comme l’ABC ta plume trace
Le visage héroïque de l’an 1 de grâce.
la Russie explose
Face aux sceptres, aux lorgnons, aux gloses
Et son soleil
Allume partout l’étincelle sous les lambris
Européens.
Ilitch, jamais les hommes n’oublieront
D’associer au siècle ton nom.
Mais lisant ta phrase, trouveront-ils
Dans le creux des syllabes, ta peine en l’exil ?
Ce mal
Que tu n’imprimeras jamais, que tu portes muet
Sous le pli de ton front…
Ils oublieront devant ton visage de pierre
– ne gardant de toi qu’un orbe visionnaire-
L’angoisse chevillée à l’homme qui entre dans l’histoire
Et se dépouille de tout sans souci de gloire.
Comprendront-ils qu’une pensée
Est nerf et sang, qu’enfantée
À contre-courant des concepts honorés
Elle blesse l’homme par son aride témérité
Et le dévore
Dans un appétit de pureté.
T’aider par ma tremblante attention
Qui scrute sur ton visage les frappes de ton obsession
D’où la pensée sourd et s’embarde puis vrille
Jusqu’au profond des espoirs inarticulés…Etrille
Saccage
Les reliques et les vestiges du Moyen Age !
Accuser ton verbe de pouvoir destructeur… !
Les grandes tendresses se libèrent en fureur.
Soudée au cœur, la raison unifie l’homme
Et le porte au paroxysme des ardeurs.
Démolir
Dans la passion qui transgresse le présent
et construire l’avenir.
Devant ta vision ma vue s’épanouit.
Dans le ciel flamboie une apothéose.
Le peuple, les mains déliées
Sculpte la stature de la nouvelle ère..
Comme son père
Il te reconnaîtra.
Et sous le marbre tu seras toujours
Celui qui révéla aux humbles
Leur pouvoir et leur génie
- Hommage à V.I. Lénine
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1ère partie : l’exil
- Le chant de Krouspskaïka
- Le prêche
- les disciples
- 1914
- Première ballade du soldat
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2ème partie : Premier ébranlement
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- Deuxième bataille du soldat
- Nicolas
- Le retour
- Vox populi
- Nihil
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3ème partie : Octobre
- Octobre
- Chorus
- Gorki
- La croisade
- Tout est possible
- J’ai atteint mon sommet
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