À ceux qui se demandent comment comprendre l’effondrement du « socialisme » dans les pays de l’Est, et s’il est encore possible d’envisager une révolution prolétarienne — sous quelles formes et à quelles conditions —, le philosophe Georges Gastaud, secrétaire du Pôle de renaissance communiste en France, ouvre de nombreux champs d’analyse. Il va sans fléchir à l’encontre de la résignation dominante, y compris du « réalisme » imposant de se contenter d’avancées sociétales. Il énonce sur quelles bases pourrait se gagner le combat contre la « pulsion de mort » portée par l’impérialisme, qui tend à en finir avec l’humanité de l’humain, sinon avec l’humanité : le retour à un parti communiste et à des syndicats assumant une conception révolutionnaire de leur rôle, l’analyse matérialiste de classe du patriotisme et de l’internationalisme, la déconstruction de la « contre-révolution culturelle libérale-libertaire post-68 ». Ce qui, selon lui, rendrait possible, par la gauche, une sortie de l’euro, de l’Union européenne, de l’Alliance atlantique. Sous le parrainage de Georges Politzer, ce bref essai entend rappeler, au plus loin d’une certaine sentimentalité progressiste, que « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire ».
Evelyne Pieiller
Delga, Paris, 2017, 142 pages, 15 euros.