C’est avec beaucoup de peine que nous apprenons le décès de notre camarade et ami Walter Bassan.
En mon nom, ainsi qu’à celui du PRCF, j’adresse à sa famille ainsi qu’à vous tous, nos sincères et affectueuses condoléances.
Walter n’est plus, c’est une page héroïque de notre Résistance qui se ferme et c’est le cœur gros que nous voyons partir un de nos meilleurs camarades.
Rappeler surtout les raisons pour lesquelles tant de nos copains ont pu supporté l’insupportable et pour supporter l’insupportable il fallait être absolument convaincus que notre mort allait servir à créer en avenir radieux aux générations qui allaient nous suivre.
Chaque fois qu’un de nos amis décède il laisse un vide dans nos rangs, mais la disparition de Walter laisse beaucoup plus qu’un vide c’est une page de la Résistance Française qui se tourne et nous restons bien peu à défendre les raisons profondes de ses combats et de ses sacrifices.
Léon Landini
Président du PRCF
Président de l’amicale des bataillons FTP-MOI Carmagnole Liberté
Walter Bassan était président de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes depuis 2013. Une sépulture aura lieu vendredi 8 septembre à 13 heures au crématorium de La Balme de Sillngy.
Walter Bassan naît en Italie en 1926 dans une famille déjà engagée contre le fascisme du régime de Mussolini. Son père, communiste, afin d’éviter l’oppression du régime, s’expatrie en Belgique puis en France, en Haute-Savoie, où il trouve du travail comme manutentionnaire au moulin de Juvigny. Il sera rejoint par sa famille en 1930.
En 1943, à l’âge de 17 ans, ce jeune communiste rejoint un groupe de 25 autres jeunes de la Résistance ayant tous entre 15 et 20 ans. Vendus par des délateurs, ils sont dénoncés à la Milice et arrêtés le 23 mars 1944. Ils sont emmenés à l’intendance d’Annecy où sévissait la section politique anti-communiste et où ils sont interrogés sous la torture. Après un mois passé là-bas, ils sont transférés à la prison à Lyon. Environ 700 résistants y sont prisonniers.
Profitant d’un bombardement , les membres du groupe de Walter sortent de leurs cellules respectives et prennent le pouvoir en prison, mais cela ne les libérera pas pour autant. Ils sont ensuite mis dans des wagons et ils se retrouvent au camp de Dachau.
Walter Bassan n’a jamais baissé les bras et a toujours su tenir le coup. Il retrouve enfin la liberté en avril 1945, après 11 mois passés là-bas. Il se battra ensuite constamment pour les valeurs de la Résistance et contre toutes les formes d’inégalités, la xénophobie,la haine raciale…
Il avait défendu toute sa vie les acquis du Conseil National de la Résistance.
Il participa aux rassemblements aux Glières de « Résistants d’hier et d’aujourd’hui ». Gilles Perret lui consacra un film.