Le 19 octobre 2015 nous lancions un appel : « Non au projet ruineux et antipopulaire des Jeux Olympiques à Paris » (lire ici).
Les Jeux Olympiques de Rio confirment notre analyse : le gigantisme qui amène un endettement certain du pays organisateur (voir également Montréal, Athènes…), une pression financière accrue sur les couches populaires et de juteux surprofits pour les oligarques locaux. Installations, transports en commun, logements qui parfois ne serviront plus au pays car inadaptés aux pratiques locales, travaux d’intérêt public retardés par le chantage des mafias patronales augmentant ainsi le coût des investissements, droit du travail piétiné, privatisations, sous-traitance, bénévoles bafoués, exploités par des journées surchargées, des prestations non fournies…
Dans l’atmosphère de crise mondiale du capitalisme, chacun a pu observer l’exacerbation du nationalisme le plus sot – au moment même où la mondialisation néolibérale et les guerres impérialistes broient les souverainetés nationales ! Le chauvinisme, la contestation de l’arbitrage, le dopage latent ou éclatant, le triomphe du tout-anglais impérial alors que le français est censé être la langue officielle des J.O., tout cela étant fort loin des objectifs d’amitié, de dépassement de soi et de fraternité censés être promus par l’olympisme ; le non-respect des athlètes pour favoriser les chaînes de télé, surtout américaines : ainsi le 50 km marche s’est-il déroulé aux heures les plus torrides de la journée en mettant de nombreux athlètes aux portes de la syncope !
Dans cette période du capitalisme provisoirement triomphant, où, profitant de la défaite historique subie par le camp socialiste mondial, le sport-spectacle professionnel a écrasé et contaminé largement le sport amateur et les APSA, les J.O. ne servent que les classes dirigeantes :
- idéologiquement pour détourner des problèmes sociaux (« du pain et des jeux !»), alors que les quartiers populaires sont affamés, sans emploi réel, qu’en particulier, le parasitisme économique (tout-financier, tourisme friqué, drogue, prostitution, ventes d’armes…) prolifère au détriment des productions utiles et de l’environnement. D’ailleurs plusieurs manifestations de colère devant tant de dépenses publiques au profit des groupes capitalistes ont eu lieu, cachées par les médias et durement réprimées par la police d’un Brésil en pleine tourmente réactionnaire. Trop d’élus se servent en outre de la moindre médaille pour se faire valoir, à commencer par Hollande, qui ferait mieux de ne pas déstabiliser l’Education physique et sportive à la française avec sa contre-réforme des collèges !
- économiquement par le pillage des finances locales, le profit des grandes compagnies internationales (Coca-Cola, ASICS, ATOS, General Electric, Mac Do, Nissan, Adidas, Nike…) qui, à l’occasion des « grands évènements sportifs », raflent la mise aux dépens des commerces de proximité et des PME locales.
Ces remarques qui disqualifient les J.O. actuels sont bien repérées par certains ; toutefois ils pensent pouvoir les « adoucir », les dépasser ! Illusion réformiste classique vu le rapport de forces, l’étalage de l’« argent-roi », la marchandisation de toutes les activités humaines y compris sportives.
Dans ces conditions, vu les besoins de la santé, de l’école, de l’emploi en France, du sport et de l’Education Physique et Sportive, du logement social, vu l’assèchement organisé des finances communales, nous ne pouvons que confirmer notre déclaration du 19 octobre 2015.
NON au projet ruineux et antipopulaire des J.O. à Paris. La France et sa capitale, au sein desquelles s’accumulent des inégalités explosives, ont besoin de tout autre chose pour se tourner vers l’avenir : du tous ensemble des travailleurs et de la jeunesse pour une République sociale, souveraine et fraternelle coopérant avec tous les pays du monde et relançant des APSA affranchies des contraintes du tout-profit.
Nous proposons à ceux qui approuvent cet appel de nous contacter pour relancer ensemble la réflexion critique, marxiste, communiste, progressiste et républicaine sur le sport et pour l’EPS en France !
La campagne victorieuse menée en Savoie par Laurent Nardi, ancien maire-adjoint communiste de Passy, contre les ruineux J.O. d’Annecy, prouve que nous pouvons battre le désastreux projet des J.O. à Paris.
- Bernard Guillaumin, Professeur d’EPS retraité, cosignataire de l’appel du 19 octobre 2015.
- Laurent Nardi, militant du PRCF 74, ancien président du Comité contre l’organisation des J.O. d’hiver à Annecy
- Odile Hage, ancien professeur d’EPS, conseillère municipale communiste de Douai (veuve de Georges Hage, ancien professeur d’EPS, ancien international de handball universitaire, responsable national du PCF pour le sport)
- Monique Nivet, Annie Crovisier, Denise Desaigle, anciens professeurs d’EPS, militantes du PRCF, syndicalistes EPS
- Christophe Patte, professeur d’EPS, ancien international de Volley-Ball
- Jean-Pierre Sienkiewicz, professeur agrégé de physique, footballeur amateur
- Daniel Lorléac’h, responsable sportif travailliste (22)
- Benoît Foucambert, rugbyman