Quand Emmanuel Macron prend une averse
Dans les grandes banques d’affaires, comme celles des Rothschild, presque tout est rédigé en sabir anglo-américain, donc on pense en sabir anglo-américain.
Malgré de longues études dans un lycée de jésuites bien français, le surdoué Macron n’a pas échappé à la règle.
Invité dans une réunion de patrons (où l’on reconnaît Madame de Menthon, née Sophie-Marie-Clarisse-Anne-
« Nous sommes une société mature mais averse au risque où l’entreprenariat est insuffisamment considéré et où règne l’anarcho-syndicalisme. »
Je passe rapidement sur la référence à l’anarcho-syndicalisme qui témoigne soit d’une singulière bêtise politique, soit plutôt (car l’homme n’est pas bête) du désir de plaire à ses bons maîtres. D’autant qu’il vient de concéder que « les normes sociales et autres » (notez le mépris de « et autres » et l’utilisation de « normes » à la place de « lois »), « les Français y sont attachés et on ne peut pas spontanément tout faire basculer. » En d’autres termes, il faudra un peu de vaseline pour imposer la dictature, pardon l’hégémonie totale, du CAC 40. J’ajouterai que, malgré une pratique syndicale de près de 50 ans, j’ai croisé un maximum de trois pelés et un tondu anarcho-syndicaliste dans notre pays.
Je ne sais pas trop ce qu’est une société « mature », mais je devine. En revanche, l’expression « une société averse au risque » me scandalise. Voilà un exécrable exemple d’anglais en français. L’expression « averse à » n’existe pas dans la langue des jésuites français. En revanche « to be averse to doing » signifie « répugner à faire ». « I am not averse to an occasional drink » signifie « j’aime bien boire un petit coup de temps en temps ».
Si je voulais pinailler, je terminerais en signalant que « l’entreprenariat est insuffisamment considéré » est un calque de l’anglais (« entrepreneurship is insufficiently considered »), avec l’utilisation de la voix passive, et aussi dans la mesure où les verbes « to consider » et « considérer » ne sont pas parfaitement superposables.
Alors comme ça, ce jeune homme a épousé sa prof de français et il est toujours aussi approximatif dans sa langue maternelle ! C’est bien triste. Mais quand on pense dans une langue autre que la sienne, on pense mal.
Bernard Gensane
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