Paris 6/11/24 – Par Léon Landini, ancien officier des FTP-MOI, grand Mutilé de guerre, décoré par la France et par l’URSS pour faits de Résistance, président du PRCF, et Diane Gilliard, secrétaire de la commission condition féminine du PRCF
Toutes les militantes et tous les militants franchement communistes du PRCF, et en particulier son président Léon Landini qui la connaissait personnellement, sont attristés par le décès, quelques semaines après qu’elle a célébré ses 100 ans, de la grande résistante et militante communiste Madeleine Riffaud.
Cette femme indomptable a vécu plusieurs vies en une seule et toujours au service de la cause des peuples et du socialisme. Tout en suivant des études de sage-femme, elle rejoint le combat antifasciste et patriotique avant ses 18 ans, au sein des Francs-Tireurs partisans (FTP), les résistants communistes. Cela lui coûtera d’être torturée pendant plus de trois semaines par la Gestapo lors de son arrestation. À peine majeure, elle rejoint les luttes anticolonialistes, en Algérie puis au Vietnam, où elle sera une des premières correspondantes de guerre. Elle savait aussi que le combat communiste se mène chez soi, c’est pourquoi, revenue en France, elle s’engage anonymement comme soignante dans plusieurs hôpitaux publics, déjà délabrés. Elle en tirera un livre-témoignage, Les linges de la nuit.
Paul Éluard aimait et faisait publier ses poèmes ; Aragon l’engagea comme journaliste au quotidien communiste Ce Soir, où elle a travaillé plusieurs années.
On pourrait relater encore sur des pages et des pages les innombrables actes militants de Madeleine Riffaud. Mais, de manière plus générale, nous savons déjà qu’elle laissera dans l’histoire le nom d’une grande journaliste communiste. À l’égal de John Reed, le communiste américain qui a raconté la Révolution d’Octobre dans Dix jours qui ébranlèrent le monde, ou d’Henri Alleg, rédacteur en chef d’Alger républicain puis secrétaire général de L’Humanité avant d’intégrer le comité de soutien du PRCF lors de la création de ce dernier en 2004.
Sa mort attriste toutes les militantes et tous les militants du PRCF. Mais sa constance, sa détermination à lutter contre la barbarie capitaliste, sa droiture politique nous confortent. En ces heures où l’obscurantisme et le bellicisme débridés fêtent leurs sombres victoires, la trajectoire de personnes intègres comme Madeleine Riffaud est la preuve réconfortante que l’humanité ne se résumera jamais à une compétition entre prédateurs crétins et opportunistes sans honneur.