Mais qui donc est derrière l’Etat Islamique et la nébuleuses de groupes islamistes en Irak, en Syrie et ailleurs?
Qui le finance, par des subventions directes, par des livraisons d’armes, en entrenant commerce avec Daech de pétrole, du coton, ou du pillage des oeuvres d’arts, ou encore de denrées agricoles ?
Revue de presse internationale par www.initiative-communiste.fr d’articles expliquant le financement de DAECH. D’où il ressort que derrière DAECH ont retrouve l’axe capitaliste impérialiste euro-atlantique avec comme maitre d’oeuvre les pétro dictature du golfes et le régime islamiste d’Erdogan en Turquie.
Quant au livraison d’arme, on sait par l’aveu même de l’état major américain mais également de François Hollande mais également de Laurent Fabius que les Etats-Unis et la France font partie des pays qui arment – probablement via la Turquie – les groupes islamistes en Syrie pour faire tomber l’état syrien laic.
On comprend mieux la nature de la provocation de la Turquie avec assurément l’assentiment prémédité de l’OTAN qui en abattant un avion russe tente d’empêcher la Syrie de fermer avec l’aide de la Russie sa frontière avec la Turquie.
Le financement et l’utilisation de Daech par l’axe impérialiste Etats-Unis Europe s’appuyant en partie sur ses états vassaux du golfes n’est pas une surprise.
Qui ne se souvient pas de l’affaire des Contras en Iran, puis de l’utilisation via le Pakistan et toujours avec l’aide des pétromonarchie du golfes des talibans pour déstabiliser l’Afghanistan socialiste et affaiblir , ou encore de l’utilisation de groupe islamiste de la tchétchénie à la Bosnie ?
Il est d’autant plus regrettable, que malgré les alertes lancées depuis des années par le PRCF, on a vu certain se réclamant de la gauche comme le NPA soutenir l’interventionnisme impérialiste de la Lybie à la Syrie. avec les dramatiques conséquences que l’on sait.
Comment l’argent de l’Arabie saoudite et du Golfe alimente la terreur, par Daniel Lazare
Source : Consortiumnews.com, le 14/11/2015
Exclusif : Alors que le bilan des morts des attentats de Paris continue de s’aggraver, le président Hollande dénonce “un acte de guerre” de l’État islamique, mais, nous explique Daniel Lazare, la réalité sous-jacente est que les riches amis de la France dans le Golfe persique sont les complices de cette horreur.
Par Daniel Lazare
Au lendemain du dernier attentat terroriste de Paris, la question n’est pas de savoir quel groupe en particulier est responsable de l’attaque, mais en tout premier lieu de savoir qui est responsable de l’émergence de l’État islamique et d’Al-Qaïda. La réponse qui a émergé de plus en plus clairement au cours de ces dernières années est que ce sont les dirigeants occidentaux qui ont utilisé des portions croissantes du monde musulman comme terrain pour leurs jeux guerriers, et qui viennent maintenant verser des larmes de crocodile sur les conséquences de leurs actes.
Ce phénomène a commencé dans les années 80 en Afghanistan, où la CIA et la famille royale saoudienne ont quasiment inventé le djihadisme en essayant d’imposer aux Soviétiques une guerre à la vietnamienne juste dans leur arrière-cour. C’est ce qui s’est passé aussi en Irak, que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont envahi en 2003, déclenchant ainsi une guerre civile féroce entre les chiites et les sunnites.
C’est ce qui se passe aujourd’hui au Yémen où les États-Unis et la France aident l’Arabie saoudite dans une guerre aérienne de grande ampleur contre les chiites Houthis. Et c’est ce qui se passe en Syrie, théâtre du jeu guerrier le plus destructeur, là où l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe fournissent armes et argent à Al-Qaïda, à l’État Islamique, connu aussi sous les noms d’ISIS et de Daech, et à des organisations du même type, ce que les États-Unis savent parfaitement.
Les dirigeants occidentaux encouragent cette violence tout en s’en indignant quasi simultanément. En avril 2008, un responsable du ministère des finances a témoigné, lors d’une audition devant le Congrès : “L’endroit d’où part l’argent que reçoivent les groupes terroristes sunnites et les Talibans reste prioritairement l’Arabie saoudite.” [cf Rachel Ehrenfeld « Their Oil is Thicker Than Our Blood » dans Saudi Arabia and the Global Islamic Terrorist Network : America and the West’s Fatal Embrace (New York: Palgrave Macmillan,2011), p. 127.]
En décembre 2009, Hillary Clinton a indiqué dans une note diplomatique confidentielle que les donateurs d’Arabie saoudite constituaient, et ce au niveau mondial, la source la plus importante de financement des groupes terroristes. En octobre 2014, Joe Biden a déclaré aux étudiants de la Kennedy School de Harvard : “les Saoudiens, les émirats, etc. […] sont si déterminés à provoquer la chute d’Assad et surtout à mener par procuration une guerre chiites contre sunnites […] [qu’]ils ont versé des centaines de millions de dollars et fourni des dizaines de milliers de tonnes d’armement militaire à tous ceux qui voulaient se battre contre Assad, sauf que ceux qui ont reçu cette manne, c’étaient Al-Nosra et Al-Qaïda.”
Le mois dernier, le New York Times s’était plaint dans un éditorial de ce que les Saoudiens, les Qataris et les Koweitiens maintenaient leurs donations non seulement à Al-Qaïda mais aussi à l’État Islamique.
Cependant, même si on a souvent promis d’arrêter de financer ces groupes, les robinets sont demeurés grand ouverts. Les États-Unis ont non seulement approuvé de telles pratiques, mais ils en ont même été partie prenante. En juin 2012, le Times a écrit que la CIA travaillait avec les Frères Musulmans à faire passer aux rebelles anti-Assad des armes fournies par les Turcs, les Saoudiens et les Qataris.
Deux mois plus tard, la Defense Intelligence Agency, le Bureau du renseignement militaire, a indiqué qu’Al-Qaïda, les salafistes et les Frères Musulmans dominaient le mouvement rebelle syrien, que leur but était d’établir une “principauté salafiste dans l’est de la Syrie” là où se trouve maintenant le califat et que c’est “précisément ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition”, c’est-à-dire l’Occident, les États du Golfe et la Turquie, “afin d’isoler le régime syrien.”
Plus récemment, l’administration Obama n’a soulevé aucune objection lorsque les Saoudiens ont fourni à Al-Nosra, la branche officielle syrienne d’Al-Qaïda, des missiles de pointe TOW pour l’aider lors de son offensive dans la province d’Idleb au nord de la Syrie. Elle n’a pas protesté quand les Saoudiens ont souhaité très vivement accroître leur aide à ces groupes, en réponse à l’intervention russe qui soutient le régime affaibli d’Assad.
Il y a deux semaines, Ben Hubbard du Times a indiqué que les troupes des opérations spéciales américaines introduites dans le nord de la Syrie avaient reçu l’ordre de travailler avec des rebelles arabes qui avaient précédemment collaboré avec Al-Nosra et qui – bien qu’Hubbard ne le précise pas – ne manqueront sûrement pas de le faire de nouveau quand les Américains seront partis.
Collaboration, vous avez dit collaboration ?
Bien qu’ils vouent une haine éternelle à Al-Qaïda, les États-Unis et leurs alliés du Golfe travaillent main dans la main avec ces mêmes forces, lorsqu’il s’agit d’atteindre certains objectifs. Pourtant, à présent, de Washington à Riyad, les dirigeants se désolent fort de ce que ces mêmes groupes mordent la main qui les nourrit.
C’est là un scénario qui s’est trop souvent répété ces dernières années. “Terrorisme” est un terme quasiment dépourvu de sens, qui brouille et obscurcit les événements plus qu’il ne les éclaire. Les attaques du 11 septembre ont mené à “une guerre mondiale contre la terreur” et, en même temps, à une vertigineuse dissimulation à propos de ceux qui étaient effectivement responsables de cette terreur.
Une chape de plomb s’est abattue sur le rôle joué par les Saoudiens en Afghanistan, où est né le réseau de ben Laden, et l’administration Bush a discrètement exfiltré des États-Unis 140 Saoudiens, y compris une vingtaine de membres de la famille ben Laden, après que le FBI les eut entendus, d’une façon plus que superficielle.
Quand le régent saoudien Abdallah ben Abdelaziz , qui devait encore attendre trois ans avant de régner officiellement, a rendu visite à Bush dans son ranch du Texas en avril 2002, le président a à peine fait allusion au World Trade Center et il a coupé la parole à un journaliste qui insistait pour en parler.
“Oui, moi, le prince héritier condamne vigoureusement les individus qui ont tué des citoyens américains. Nous travaillons constamment avec lui et son gouvernement, pour l’échange de renseignements et pour tarir la source des financements … ce gouvernement se donne du mal et c’est quelque chose que j’apprécie énormément.”
Bush mentait. Un mois seulement avant cette visite, Robert Kallstrom, l’ancien sous-directeur du FBI, s’était plaint que les Saoudiens ne montraient pas beaucoup d’empressement à enquêter. “Ils ne donnent pas l’impression de faire grand chose, et franchement, ça n’a rien de nouveau.”
En avril 2003, Philip Zelikow, le néoconservateur en charge de la commission du 11 septembre, s’est séparé d’une investigatrice, Dana Leseman, quand celle-ci s’est montrée trop déterminée à enquêter sur les liens avec l’Arabie saoudite. [cf Philip Shenon, The Commission : The Uncensored History of the 9/11 Investigation (New York: Twelve, 2008), pp 110-13.]
L’épisode le plus étonnant de l’étouffement d’une partie de l’enquête, c’est ce qui s’est passé pour un chapitre de 28 pages d’un rapport du Congrès, qui traitait de la question de la complicité de l’Arabie saoudite. Ce rapport a été, dans son ensemble, lourdement remanié, et ce chapitre s’est, quant à lui, trouvé entièrement supprimé. Bien qu’Obama, peu après être entré en fonction, ait promis à une veuve du 11 septembre, Kristen Breitweiser, de veiller à ce que ce chapitre soit rendu public, il n’en a rien été.
Au lieu d’identifier les responsables, Washington a préféré laisser les Américains dans l’ignorance. Au lieu d’identifier les vrais coupables, l’administration Bush, soutenue par les Démocrates et la presse, a préféré blâmer de vagues et “infâmes individus” d’un autre monde. Le même phénomène s’est produit en janvier dernier avec le massacre à Charlie Hebdo. On a beaucoup évoqué les insignes “Je Suis Charlie” et les grandes manifestations, où se trouvaient notamment Netanyahou, Sarkozy et l’ambassadeur d’Arabie saoudite, mais on n’a pas fait allusion aux rapports qui s’empilaient à propos des contributions financières des Saoudiens. C’est, en effet, à cette source que s’abreuve Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique, le groupe qui a entraîné Chérif Kouachi et a manifestement fomenté l’attaque.
Les rapports selon lesquels Riyad a depuis collaboré avec l’AQAP (Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique) dans sa guerre contre les chiites Houthis ont connu le même sort. Les avions saoudiens sèment la mort et la dévastation dans tout le Yémen, Al-Qaïda a pris le contrôle d’une ville de l’est, Mukalla, un centre pétrolier et un port maritime de 300 000 habitants et s’est aussi emparé de certaines parties d’Aden. Le groupe a ainsi accumulé un arsenal de dizaines de tanks T-55, de chars 22, mais également des missiles antiaériens et d’autres armes.
Personne n’a tiré la sonnette d’alarme
Une telle situation devrait avoir de quoi alarmer Washington, pourtant tous se sont contentés de hausser les épaules. L’administration Obama continue à encourager l’Arabie saoudite dans son attaque contre la plus pauvre des nations du Moyen-Orient, elle lui fournit un appui technique et une aide navale, tandis que la France, si désireuse de supplanter les États-Unis dans son rôle de premier fournisseur d’armes du royaume, appuie ce pays, elle aussi.
Le président français, François Hollande, soutient ainsi le royaume, qui soutient les forces, qui ont soutenu les auteurs du massacre de Charlie Hebdo. Il soutient aussi un royaume qui permet à l’argent d’affluer vers ISIS, groupe qu’il identifie désormais comme responsable des dernières atrocités en date.
Hollande préfère battre sa coulpe et lancer des appels vibrants à “la compassion et à la solidarité” plutôt que de revoir d’abord ses liens avec ceux qui sont à l’origine de telles attaques.
Au niveau le plus fondamental, il s’agit d’une crise à propos du pétrole, de l’argent et d’un empire américain qui reste paralysé devant le désastre qu’il a créé au Moyen-Orient. Quand Obama a lancé son célèbre appel pour un changement de régime à Damas – “Pour le bien du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de démissionner” – cela semblait un jeu d’enfant.
La révolte montait, le régime ne tenait plus qu’à un fil, et on pensait que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’Assad ne subisse le même sort que Kadhafi. “Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort,” Hillary Clinton criait victoire, quelques mois près la mort de Kadhafi ; on pensait alors qu’Assad n’allait pas tarder lui non plus à mourir sous les coups d’une foule insurgée.
Assad s’est cependant avéré plus résistant que prévu, principalement parce qu’il pouvait compté sur un parti de poids qui, bien que corrompu et coupé des réalités, jouissait tout de même encore d’un soutien populaire important. A mesure qu’il se montrait capable de rester au pouvoir, les États-Unis se trouvaient pris dans une guerre de plus en plus sectaire, menée par des extrémistes sunnites financés par des pays du Golfe.
Confronté à un dilemme entre d’un côté, Assad, et de l’autre, ISIS et Al-Qaïda, Obama a hésité et traîné des pieds, refusant de s’engager pleinement dans la cause des rebelles, mais échouant à s’opposer quand ses amis les plus proches financent les organisations que les USA considèrent officiellement comme des suppôts de Satan.
Au lieu de venir à bout d’ISIS, cette politique du ni-ni a laissé s’envenimer la situation. L’organisation est plus riche que jamais, ses troupes avancent dans de flamboyants pick-up Toyota et disposent de moyens techniques sans précédent. Il y a deux semaines, elle a, sans doute, abattu un avion de ligne russe dans le Sinaï. Jeudi, elle a dépêché deux tueurs-kamikazes dans une banlieue chiite de Beyrouth, lesquels ont fait 43 morts et plus de deux cents blessés.
Et à présent, selon les autorités françaises, ISIS a envoyé une équipe d’au moins huit militants pour mitrailler différents endroits à Paris. Se référant manifestement aux bombardements occidentaux contre des cibles ISIS en Syrie, un tireur aurait crié pendant l’assaut du Bataclan : “Ce que vous faites en Syrie, vous allez le payer maintenant.”
Ce spectacle d’horreur est produit par Washington, Riyad et l’Élysée.
La montée de l’extrême-droite
Que faire ? Ces évènements sont une bénédiction pour Marine Le Pen, qui les utilisera sans aucun doute pour attiser la xénophobie, grande pourvoyeuse de voix pour le Front national. C’est une aubaine, pour d’innombrables politiciens de l’est de l’Europe, depuis le hongrois Victor Orban, jusqu’au premier ministre slovaque Robert Fico, qui profitent eux aussi du sentiment anti-immigration grandissant.
En Pologne, où le président Andrzeij Duda a dénoncé les quotas de réfugiés de l’Union Européenne, et où 25 000 manifestants d’extrême-droite ont récemment défilé à Varsovie aux cris de “la Pologne aux Polonais,” les nationalistes se frottent les mains avec jubilation.
Depuis des semaines, les sites web d’extrême-droite et les journaux ont averti qu’ISIS utilisait la vague de réfugiés pour infiltrer des combattants en Europe, et maintenant ils peuvent évoquer le massacre du Bataclan et dire qu’ils avaient raison.
C’est un argument que les gens ordinaires trouveront probablement imparable et c’est pourquoi il est crucial de souligner le rôle des gouvernements occidentaux dans la débâcle. Après avoir déversé la destruction sur les nations musulmanes les unes après les autres, les dirigeants occidentaux ne devraient pas à être surpris de voir la violence déborder chez eux.
Il se peut que la fermeture des frontières façon Donald Trump ou Nigel Farage soit considérée par les électeurs comme une démarche logique, mais plus les États-Unis et leurs alliés imposeront un “changement de régime” et terroriseront la population au Moyen-Orient, plus le nombre de réfugiés cherchant à fuir augmentera. Les pays européens peuvent ériger toutes les barrières qu’ils veulent à leurs frontières, un nombre croissant de migrants les contournera.
Le même raisonnement vaut pour la violence. Peu importe les efforts que l’Occident fera pour se protéger contre les désordres qu’il a lui-même créés, il s’apercevra qu’un cordon sanitaire est impossible à maintenir. L’Arabie saoudite a quadruplé ses achats d’armes ces dernières années, alors que le Conseil de Coopération du Golfe avec ses six membres dispose aujourd’hui du troisième budget militaire du monde.
Ce sont des nouvelles formidables pour les industries de l’armement, sans oublier les politiciens prêts à tout pour donner un petit coup de pouce à leur PIB, mais un peu moins réjouissantes pour la foule des gens ordinaires au Yémen, en Syrie, au Liban et à Paris qui subissent maintenant le contrecoup de tout cet armement et de toute cette violence. Plus l’alliance Occidentale et ses “partenaires” du Golfe persisteront à semer le chaos au Moyen-Orient, plus l’extrême-droite et la xénophobie augmenteront, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
Source : Consortiumnews.com, le 14/11/2015
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Poutine : Daesh est financé par 40 pays, y compris par des pays-membres du G20
Au sommet du G20, qui s’est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20.
Lors du sommet «j’ai donné des exemples basées sur nos données du financement de Daesh par des individus privés. Cet argent vient de 40 pays, parmi lesquels participent des pays-membres du G20», a précisé Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine a aussi évoqué la nécessité urgente d’empêcher la vente illégale de pétrole.
«J’ai montré à nos partenaires de nombreuses photos prises depuis l’espace et depuis les aéronefs sur lesquelles on voit clairement le volume que représente la vente illégale pétrolière effectuée par Daesh».
Lire aussi : Le G20 veut une résolution sur la Syrie pour surmonter les problèmes du Moyen-Orient
Le président russe a aussi précisé que ce n’était pas le moment de rechercher quel pays était le plus efficace dans la lutte contre Daesh. «Il vaut mieux unir les efforts internationaux pour combattre ce groupe terroriste», a déclaré Vladimir Poutine.
«Nous avons besoin du soutien des Etats-Unis, des pays européens, de l’Arabie saoudite, de la Turquie et de l’Iran», a-t-il poursuivi.
A propos des relations avec les Etats-Unis, le président Poutine a mis en évidence que la position de Washington avait changé après les attentats de Paris.
«Nous avons besoin d’organiser un travail qui se concertera sur la prévention des attaques des terroristes à l’échelle globale. Nous avons proposé d’unir nos efforts avec les Etats-Unis dans la lutte contre Daesh. Malheureusement, nos partenaires américains ont refusé. Ils nous ont envoyé une note écrite qui dit : « Nous rejetons votre proposition ». Mais la vie change toujours assez vite, en nous donnant des leçons. Et je crois que maintenant tout le monde commence à comprendre qu’on ne peut combattre effectivement Daesh qu’ensemble», a précisé le président russe.
Compte tenu des différences d’approche dans la lutte contre l’EI, Vladimir Poutine a précisé qu’avant tout, il était important de définir quelles étaient les organisations qui peuvent être considérées comme terroristes et celles qui font légitimement partie de l’armée d’opposition syrienne. «Nos efforts doivent être concentrés sur la lutte contre des organisations terroristes», a insisté le président russe.
Après que le gouvernement russe a entamé une campagne de bombardements militaires en Syrie depuis le 30 septembre, la Russie a été largement critiquée par les pays occidentaux mais Vladimir Poutine a répondu aujourd’hui.
«Il est vraiment difficile de nous critiquer. Ils ont peur de nous donner des informations sur les territoires que nous ne devons pas frapper, craignant que cela devienne l’endroit exact de nos frappes futures et que nous allons les trahir. Il est évident que ce point de vue est basé sur leur propre conception de la décence humaine», a déclaré le président russe.
« Si la Turquie ferme sa frontière, Daech s’écroule »
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Taxes, rançons, ventes d’œuvres d’art,… : l’Etat islamique se finance de plusieurs manières. Mais ses revenus les plus réguliers restent ceux de la vente du pétrole que Daech extrait sur les territoires conquis en Irak et en Syrie. « Si on veut mettre fin à Daech, il faut frapper ses installations pétrolières », dit Pierre Terzian, directeur de Pétrostratégies, qui dénonce une « complicité » turque avec les djihadistes.
1. Que gagne Daech avec le pétrole ? Malgré qu’ils restent importants, les revenus pétroliers sont « en chute libre » pour l’Etat islamique. « Cela ne constitue sans doute plus leurs revenus principaux », explique Francis Perrin, le président de Stratégies et politiques énergétiques. « Cette rente pétrolière est passée en un peu plus d’un an de 100 millions de dollars par mois à 20 millions de dollars actuellement », complète Pierre Terzian. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin, selon M. Perrin. Les prix internationaux ont tout d’abord chuté de près de 60 % depuis l’été 2014. « Et Daech vend un pétrole illégitime, et donc avec une décote importante. On évoque un baril à moitié prix, soit aux alentours de 20 dollars actuellement. » Ensuite, les frappes aériennes de la Coalition sur ces cibles jugées « faciles car souvent situées en plein désert » portent leurs effets. Selon Pierre Terzian, Daech est passé de 90 000 barils extraits par jour à 25 000 actuellement.
2. Comment les djihadistes arrivent-ils à extraire ce pétrole ? Selon nos experts, aucune compagnie pétrolière saoudienne, voire occidentale n’aide les djihadistes à extraire le pétrole en Syrie ou en Irak. « Ce sont des conneries tout cela », selon M. Terzian. Mais Daech peut compter sur la collaboration « forcée ou volontaire » d’un petit millier de techniciens et ingénieurs qui travaillaient sur ces champs pétroliers avant l’invasion djihadiste.
3. Où est raffiné ce pétrole ? D’après M. Terzian, des centaines de camions citernes partent tous les jours de ces gisements vers le centre de la Turquie où le pétrole est raffiné, puis commercialisé. « Daech n’a rien inventé. Ils ont repris le système de contrebande mis en place, dans les années 90, par l’ex-dictateur irakien Saddam Hussein pour contourner les sanctions internationales. Quand Daech est arrivé en Irak, cela a été très vite : les camions étaient là, les routes existaient, les raffineurs turcs étaient partants… »
4. Pourquoi les Turcs laissent-ils faire ? Toujours selon Pierre Terzian, tout le monde est au courant de ce trafic, « à commencer par le gouvernement turc qui laisse faire. Il faut être clair : si la Turquie ferme hermétiquement sa frontière avec les zones occupées par Daech, l’Etat islamique s’écroule en l’espace de quelques mois faute de revenus, mais aussi d’hommes et d’armes,… » D’après l’expert, la Turquie a, jusqu’ici, été un « allié objectif » de Daech. Le gouvernement Erdogan exercerait ainsi un « chantage constant » envers les Américains et les Européens, auxquels il reproche d’armer son ennemi numéro un, les Kurdes. « Les Occidentaux sont au courant de ce trafic, mais ils ont tous la trouille (sic) de la Turquie », dit l’expert.
5. Du pétrole de Daech en Europe ? « Malheureusement, des Etats membres de l’UE achètent ce pétrole » (de Daech). La phrase, prononcée à l’été 2014, par l’ambassadrice de l’Union européenne en Irak, Jana Hybaskova, avait provoqué pas mal de remous. « C’est faux. On ne finance pas Daech en faisant son plein, en Belgique ou en France à la pompe à essence, explique Francis Perrin. Je ne sais pas pourquoi elle a affirmé cela sans aucun début de preuve. » D’après l’expert, le pétrole de Daech est vendu exclusivement en Syrie, en Irak ou en Turquie. Parfois même aux ennemis de Daech, mais en « quantité infime », selon Pierre Terzian. « On sait que l’Etat islamique vend parfois, de manière indirecte, de toutes petites quantités de pétrole aux Kurdes et aux autres forces armées syriennes. Parfois ce pétrole est même transporté à dos d’âne. » Selon M. Terzian, il y a peut-être eu « un volume de pétrole symbolique » de Daech qui est arrivé dans « un ou deux pays européens ». « Mais ce n’est certainement plus le cas actuellement. »
La Turquie encore sous le feu des critiques après l’incarcération de deux journalistes
L’incarcération de deux journalistes d’opposition, qui ont fait état de livraisons d’armes controversées par la Turquie aux rebelles islamistes syriens, a relancé vendredi les critiques contre la dérive liberticide du gouvernement d’Ankara.
A Istanbul, plus d’un millier de personnes, journalistes, élus d’opposition ou intellectuels pour la plupart, se sont rassemblés devant le siège de leur quotidien, Cumhuriyet, pour critiquer le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, accusé une nouvelle fois de vouloir étouffer la liberté de la presse.
« Depuis quand en sommes-nous arrivés à incarcérer des journalistes qui dénoncent les irrégularités du pouvoir (…) au prétexte que ce sont des secrets d’Etat », s’est offusqué l’ex-journaliste Eren Erdem, aujourd’hui député.
Jeudi soir, Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gül, le chef de son bureau à Ankara, ont été inculpés par un tribunal d’Istanbul pour « espionnage » et « divulgation de secrets d’Etat » et écroués jusqu’à leur procès. Ils risquent jusqu’à quarante-cinq ans de réclusion.
En mai dernier, le journal avait diffusé des photos et une vidéo de l’interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.
La famille Erdogan éclaboussée par le pétrole de Daech
Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/presse/20151126/1019838757/erdogan-daech-petrole-ei.html#ixzz3scO0iCL5
Au Mali, le Qatar investit dans le djihadisme…
L’Etat islamique, financé par des donateurs du Golfe selon un rapport américain