Durant des décennies, toute tentative visant à éclairer les questions biologiques et plus largement, scientifiques, à la lumière de la dialectique matérialiste, a été stigmatisée. Sous couvert de ne pas « répéter les erreurs dogmatiques du passé », on n’a nullement rectifié ces erreurs, on a seulement déconstruit l’alliance toute naturelle de la science et de la pensée progressistes (ce qu’on nomme les « Lumières »), on a refusé aux scientifiques les outils logiques qui leur eussent été nécessaires pour résoudre les difficultés théoriques surgies dans le développement impétueux de leur science… et on a laissé proliférer comme jamais les conceptions antiscientifiques du monde et le retour du « religieux » sous ses formes les plus… dogmatiques, voire fanatiques.
Préfacé par Georges Gastaud, qui prépare lui-même la publication prochaine chez Delga d’un cours de philosophie générale à la lumière du marxisme, le livre du jeune biologiste lillois Guillaume Suing Evolution, la preuve par Marx, est un outil puissant pour relancer ce débat théorique que certains ont voulu proscrire. Il appelle le débat comme on le voit ici avec la discussion organisée à la Librairie Tropiques de Paris. Et si la renaissance du matérialisme dialectique, non pas sur la base d’une « défense et illustration » des thèses classiques mais sur la base d’un vrai travail sur les problématiques scientifiques, artistiques, politiques, etc., était l’une des clés de l’indispensable renaissance communiste et progressiste dans notre pays… et ailleurs ?
Guillaume Suing : La dialectique de l’évolution
La théorie moderne de l’évolution, compromis temporaire entre darwinisme de tendance matérialiste et génétique de tendance idéaliste, est en « crise de croissance », à l’heure où les généticiens de laboratoire eux-mêmes ne croient plus à la définition classique que l’on donne au gène, et lui préfèrent une prometteuse « épigénétique »…
Depuis l’époque de Darwin et de Marx, une tradition de critique des nouvelles théories scientifiques par les marxistes, s’est perdue entre les dérives lyssenkistes et le révisionnisme inconsistant d’un Althusser par exemple, laissant, comme à chaque « crise scientifique », l’ombre du créationnisme obscurantiste refaire surface.
Pour Guillaume Suing il s’agit donc, à la lumière des dernières avancées de la biologie, de proposer à la critique une grille d’interprétation des faits nouveaux dans une définition réellement « matérialiste dialectique » de la vie, rendant son évolution aussi nécessaire que ses capacités à résister aux changements.
Guillaume Suing : la Dialectique de l’évolution 1 par urbain_glandier
Guillaume Suing : la Dialectique de l’évolution 2 par urbain_glandier