A la suite du crash du vol MH17 de la malaysia airlines, c’est une propagande unanime que déversent les médias occidentaux. Cependant quelques voix, y compris aux Etats Unis, notamment celles du prestigieux et courageux journaliste américain Robert Parry (prix Georges Polk ) dénoncent l’opération de propagande à l’œuvre.
Traduction par nos soins.
Il convient de remarquer que les propres services secrets américains tendent à incriminer une batterie de missiles des putchistes pro UE/USA/OTAN de Kiev, corroborant les informations factuelles déjà divulguées sur le sujet par le ministère de la défense russes (photo satellite).
Les dernières précipitations téméraires de John Kerry à juger
21 juillet 2014 par Robert Parry
Exclusif : Alors que l’enquête concernant le crash du vol Malaysia Airlines mH17 vient seulement de commencer, le gouvernent Obama et les médias US ont vendu au monde une version inculpant le président russe Vladimir Poutine, John Kerry se faisant le promoteur de cette opération, écrit Robert Parry.
Le secrétaire d’état, John Kerry, prétend que comme ancien procureur il sait qu’il dispose d’un dossier solide contre les rebelles de l’Est de l’Ukraine et leurs soutiens russes pour les condamner d’avoir abattu jeudi dernier le vol Malaysia Airlines MH17, et cela même sans les bénéfices d’une enquête officielle.
Tout au long de ses cinq apparitions au cours de différents talk shows dimanche, Kerry a fait ce qu’un juge condamnerait à coup sûr comme « porter atteinte à l’affaire » ou « influencer le jury ». En effet, Kerry a rendu un « procès » équitable quasiment impossible, ce qui conduirait tout barreau à engager une procédure d’exclusion contre le procureur Kerry.
Mais ce qu’a fait Kerry est bien pire. Il a essentiellement imposé le résultat d’une enquête qui risque de conduire le monde dans une nouvelle et dangereuse Guerre Froide. Avec sa didactique – tout raconter rien montrer – de présentation de « preuves », Kerry a rendu impossible toute évaluation objective des preuves actuelles, que ce soit pour les enquêteurs du gouvernement américain et même pour beaucoup de représentants officiels des institutions internationales dont les emplois dépendent souvent de la bonne volonté des États Unis.
Si vous étiez, disons, un analyste du renseignement américain passant au crible les éléments de preuve et trouvant que certaines pistes sont parties dans une direction différente, à l’encontre de l’armée ukrainienne, par exemple, vous pourriez retenir sur vos conclusions sachant que contredire de hauts fonctionnaires qui ont déjà prononcé le verdict pourrait être dévastateur pour votre carrière. Il serait beaucoup plus évident d’enterrer à six pieds sous terre toute preuve contradictoire.
En effet, une des leçons de la désastreuse guerre en Irak était le danger de l’obligation de penser comme les Officiels de Washington. Lorsque les plus hauts fonctionnaire ont indiqué clairement l’issue qu’ils souhaitent pour une investigation, les employés de niveau intermédiaires se démènent pour rendre leurs patrons heureux.
Si Kerry se souciait de trouver la vérité sur cette tragédie qui a coûté la vie à 298 personnes, il aurait simplement indiqué que l’enquête ne faisait que commencer et qu’il serait erroné de spéculer sur la base des quelques bribes d’information disponibles. Au lieu de cela, il n’a pas résisté à établir un récit qui – aux yeux du monde – accuse le président russe Vladimir Poutine d’être la partie coupable.
La prestation télévisée de Kerry rappelle sa hâte de juger et de blâmer le gouvernement syrien pour une toujours mystérieuse attaque au gaz sarin le 21 août dernier. Dans les deux cas, le secrétaire d’État coud ensemble des preuves indirectes par la grâce du refrain répété, « nous savons. »
Toutefois, dans le cas de la Syrie, la plupart de ce que Kerry a affirmé «connaître» s’est avéré être faux par la suite. Pourtant, en s’appuyant sur ces « preuves » inattaquables, Kerry a poussé les États-Unis au bord d’une campagne de bombardement massive avant que le président Barack Obama ne recule et – avec l’aide du président Poutine – atteigne un compromis qui a permis d’éviter une autre guerre des États-Unis et d’obtenir de la Syrie de rendre la totalité de son stock d’armes chimiques. [Pour plus de détails, voir Consortiumnews.com « le triste cercle de John Kerry pour tromper. »]
Mais Kerry apparemment n’a retenu aucune leçon ni du fiasco syrien, ni d’avoir été dupé par le président George W. Bush en 2002 sur les ADM (armes de destruction massives) inexistantes de l’Irak, ni du motif de tromperies du gouvernement américain qui a expédié lui et des millions d’autres jeunes Américains dans les jungles du Vietnam dans les années 1960. [Pour en savoir plus à ce sujet, voir s Consortiumnews.com « Quel est le problème avec John Kerry?« ]
De retour sur ses grands chevaux
Le dimanche, Kerry remontait de nouveau sur ses grands chevaux, chargeant au-delà des limites d’une quelconques preuve sérieuse ou d’une enquête pour ne laisser que peu de doute sur qui devrait être reconnu coupable au sujet du vol Malaysia Airlines MH17 qui a été abattu par un missile au-dessus de l’est de l’Ukraine, déchiré par la guerre. Bien que l’un des suspects naturels soit l’armée ukrainienne, Kerry n’a parlé que des « rebelles » ethniques russes et de Moscou.
Lors de son passage sur « Rencontre avec la presse » sur la chaine TV NBC avec David Gregory, Kerry a dit:
« Permettez-moi de vous dire ce que nous savons à ce stade, David, car cela vous en dit beaucoup sur ce qui se passe. Dans le dernier mois, nous avons observé d’importantes fournitures entrer.
« Il y a plusieurs semaines, un convoi d’environ 150 véhicules, y compris des transports de troupes blindés, des chars, des lance-roquettes, artillerie, tout cela est entré et a été transférés aux séparatistes. Nous savons qu’ils ont un système SA-11 à proximité dans les heures avant que l’avion ne soit abattu. Il y a des enregistrements sur les réseaux sociaux de cela. Ils parlaient, et nous avons les interceptions de leurs conversations où ils parlent du transfert, du mouvement et du repositionnement du système SA-11.
«Les réseaux sociaux les montrent avec ce système se déplaçant dans la zone même où nous croyons que le tir a eu lieu dans les heures avant que cela n’aie lieu. Sur les réseaux sociaux – qui sont un outil extraordinaire, de toute évidence, dans tout cela – ont été postés les enregistrements d’un séparatiste se vantant d’avoir abattu un avion, juste après que cela se passe.
« Le ministère de la défense, soit disant auto-proclamé de la République Populaire de Donetsk, M Igor Strelkov effectivement a posté une déclaration sur les réseaux sociaux se vantant d’avoir descendu un transport de troupe. Et ensuite quand il est devenu évident qu’il s’agissait d’un avion civil, ils ont rapidement retiré ce post particulier. Nous…
David Gregory
« êtes vous en train d’insinuer ici que la Russie a fournie l’arme? »
Kerry;
« il y a une histoire aujourd’hui qui confirme cela, mais nous n’avons pas au sein du gouvernement fait notre décision. Mais c’est assez clair si – il y a une accumulation extraordinaire de preuve indirectes. je suis un ancien procureur. J’ai conduit des accusations sur des preuves indirectes, elles sont solides ici.
«Mais plus important encore, nous avons récupéré les images de ce lancement. Nous connaissons la trajectoire. Nous savons d’où il vient. Nous connaissons le déroulement, et c’était exactement au moment où cet avion a disparu de l’écran radar. Nous savons aussi par identification de la voix que les séparatistes se sont vantés de l’avoir abattu après « ..
Gregory « d’accord »
Kerry:
“So there’s a stacking-up of evidence here which Russia needs to help account for. We are not drawing the final conclusion here, but there is a lot that points at the need for Russia to be responsible. And what President Obama believes and we, the international community, join in believing, all, everybody is convinced we must have unfettered access. And the lack of access – the lack of access, David, makes its own statement about culpability and responsibility.”
« Il ya donc un empilement croissant de preuves ici que la Russie a besoin d’apporter son aide pour cela. Nous ne sommes pas en train de tirer la conclusion finale ici, mais il y a beaucoup de choses qui montrent que la Russie doit nécessairement être le responsable. Et ce que le président Obama croit et nous, la communauté internationale, se joindre à croire avec nous, tous, tout le monde est convaincu que nous devons avoir un accès illimité. Et le manque d’accès – le manque d’accès, David, vaut sa propre déclaration sur la culpabilité et la responsabilité « .
Pourtant, comme dans le cas de la Syrie, Kerry n’a présenté aucune preuve vérifiable détenue par le gouvernement des États-Unis, pas d’images du convoi de 150 véhicules, pas de support pour les revendications sur les rebelles qui possèdent le système SA-11 Buk (au-delà des allusions aux « réseaux sociaux » ), aucune information contradictoire sur les systèmes Buk possédés par l’armée ukrainienne, aucun effort pour permettre à des explications contraires pour les observations faites au cours de la confusion qui a suivi l’accident dans une organisation rebelle désorganisée qui a un commandement faible et sans contrôle, pas de demandes de coopération au régime de Kiev.
En outre, il n’y a aucune explication de pourquoi les déclaration de Kerry sont en contradiction avec des déclarations publiques de personnel militaire US de haut rang. Par exemple, Craig Whitloc du Whasington Post a raporté samedi les propos du général de l’US Air Force, Philip M Breedlove, commandant des forces de l’OTAN en Europe, qui indiquait que le mois dernier « nous n’avons encore vu aucun véhicule de défense anti-aérienne [russe] traverser la frontière »
Whitlock a également rapporté que le contre-amiral John Kirby, l’attaché de presse du Pentagone, a déclarié que la Défense n’avait aucun élément de preuve spécifique permettant d’indiquer qu’un système de missiles sol-air SA-11 aurait été transporté de Russie dans l’est de l’Ukraine.
Bien sûr, le seul scepticisme exprimé par Gregory NBC n’a été que pour savoir pourquoi l’administration Obama n’avait pas sauté à la conclusion de culpabilité russe encore plus vite. Au lieu de citer les informations contradictoires dans l’article de Whitlock, Gregory a cité un éditorial du Post belliqueux.
Gregory :
» L’éditorial du Washington Post de ce week-end écrit que ce qu’il manquait dans les commentaires du président quand il a parlé ce vendredi était une conclusion morale claire sur le régime de Vladimir Poutine ou une articulation de la façon dont les États-Unis vont réagir. Qu’en est-il? Traiter Vladimir Poutine de ce qu’il est. Quelle est la menace qu’il présente lui et la Russie pour les États-Unis et l’Occident? «
Comme la réponse de Kerry n’était pas assez béliqueuse, Gregory l’y pousse :
« Mais je detecte dans vos mots, Monsieur le Secrétaire d’Etat, une certaine réticence a faire de cela un affrontement l’un contre l’autre. Vous voulez donnez à la Russie un peu plus de place ici. mais il reste la question des conséquences »
Reportage à charge
Rien aussi dans l’interview sur la responsabilité partagée de cette salle guerre civil qui a saisie l’Ukraine; rien sur le soutien téméraire des États-Unis à l’égard de groupe néo-nazi utilisé pour le renversement du président élu Viktor Ianoukovitch, le 22 février, un jour seulement après avoir signé un accord avec trois pays européens pour réduire ses pouvoirs et organiser des élections anticipées. Au lieu de soutenir cet accord, le Ministre des affaires étrangère John Kerry a immédiatement soutenu le régime putschiste comme «légitime».
Bien que la réalité Ukraine soit complexe et sombre – avec à blamer des deux côtés – le récit officiel de Washington a été en noir et blanc: les Ukrainiens de l’Ouest, incluant un nombre important de néo-nazis qui font remonter leur idéologie au collaborateur nazi Stepan Bandera, sont les bons et les Russophones de l’Est de l’Ukraine sont les méchants, avec Vladimir Poutine le plus méchant des méchants.
Un journaliste moins biaisé que David Gregory aurait demandé à Kerry s’il pensait que le nouveau président de l’Ukraine Petro Porochenko a été sage en mettant fin à un cessez-le-feu partiel à la fin Juin et en lançant une offensive brutale contre les villes et les villages des rebelles à l’est de l’Ukraine. Ce combat était le contexte qui a permit que l’avion de la Malaysia Airlines soit abattu.
Mais la question immédiate et pressant devrait être de déterminer qui a tiré le missile qui a abattu l’avion. En effet, si la Russie a fourni imprudemment aux rebelles cette arme anti-aérienne à haute puissance, celui qui a approuvé ce transfert devrait être tenu responsable avec les rebelles qui ont tiré, même si le Boeing 777 a été identifié à tort comme un avion militaire.
De même, si des éléments de l’armée ukrainienne ont tiré le missile – pensant sans doute que l’avion était un avion de reconnaissance russe sur son chemin de retour vers la Russie – alors une enquête approfondie doit déterminer qui dans cette chaîne de commandement était responsable.
« des images satellites indiquent que la batterie de missiles était sous le contrôle des troupes du gouvernement ukrainien »
J’ai été informé par une source qui a été informé par des analystes du renseignement des Etats-Unis que des images satellites indiquent que la batterie de missiles était sous le contrôle des troupes du gouvernement ukrainien, mais que leur conclusion n’était pas définitive.
C’est pourquoi les éructations de Kerry dimanche pourrait être si préjudiciable à toute recherche de la vérité. En pointant clairement un doigt accusateur loin du régime Kiev et vers Moscou, Kerry a rendu beaucoup plus difficile pour tout analyste du renseignement d’évaluer les éléments de preuve sans avoir à craindre des conséquences douloureuses
Le reporter d’investigation Robert Parry a révelé la pluparts des histoires Iran-Contra pour Associated Press et Newsweek dans les années 1980s. Il est l’auteur d’un trilogie sur la famille Bush et ses connections avec divers mouvements d’extrème droite.
Le drame aérien incite à de nouveaux jugements
Le président Obama et les « anti-diplomates » du département d’État expriment une vive colère contre la Russie après l’écrasement du vol 17 de la Malaysia Airlines dans l’espace ukrainien. Néanmoins, des analystes américains du renseignement doutent d’un scénario populaire du type « c’est la faute des Russes ».
Par Robert Parry, le 19/07 (traduction et source blog les crises ndlr)
Malgré les doutes internes à la communauté de renseignement américaine, le gouvernement Obama et les médias nationaux américains continuent d’accuser les rebelles ukrainiens et le gouvernement russe d’avoir tiré sur l’appareil de la Malaysia Airlines. Situation semblable à celle de l’été dernier concernant l’attaque au gaz sarin toujours non élucidée en Syrie.
Dans les deux cas, plutôt que de laisser une délégation d’experts indépendants enquêter, le très agressif département d’État du président Obama et les principaux médias américains ont simplement décidé de désigner leurs opposants dans ces deux crises – Bachar el-Assad en Syrie et le président russe Vladimir Poutine en Ukraine – comme les coupables. Pourtant, certains analystes du renseignement américain ont exprimé leur désaccord par rapport à cette sagesse conventionnelle instantanée.
Concernant la destruction de l’appareil malaisien jeudi, j’ai été informé que plusieurs analystes de la CIA se référant à des photos de reconnaissance satellite américaine suggèrent que le missile anti-aérien qui a détruit le vol 17 a été tiré pas des troupes ukrainiennes à partir d’une batterie gouvernementale, et non par des rebelles prorusses en lutte contre le régime de Kiev depuis le départ du Président Viktor Ianoukovitch le 22 février.
Selon une source informée des résultats provisoires, les soldats aux commandes de cette batterie semblent porter des uniformes ukrainiens et pourraient avoir été en état d’ébriété, considérant ce qui ressemble à des bouteilles de bière dispersées sur le site. Mais la source a précisé que ces informations ne sont pas complètes et qu’on ne peut de fait pas écarter une responsabilité de la part des rebelles.
Une information contraire a été donnée par le Washington Post et d’autres médias américains. Samedi, le Post a rapporté que « vendredi, les responsables américains ont déclaré qu’une évaluation des renseignements préliminaires indiquait que l’avion a été détruit par un missile SA-11 sol-air tiré par les séparatistes. » Mais l’objectivité de l’administration Obama, qui a fermement soutenu le régime de coup d’État, est en cause ainsi que les raisons précises de ses affirmations.
Même avant les évènements du 22 février, des responsables séniors de l’administration, incluant l’assistante au secrétariat d’État Victoria Nuland et l’ambassadeur d’Ukraine Geoffrey Pyatt, encourageaient ouvertement les protestants recherchant le renversement de Ianoukovitch. Nuland est allée jusqu’à distribuer des cookies aux protestants et discuter avec Pyatt qui devait être nommé après le départ de Ianoukovitch.
Après que Ianoukovitch et les membres de son gouvernement s’enfuirent devant la foule des contestataires et les attaques des militants néo-nazi, le département d’État américain a rapidement déclaré « légitime » du nouveau gouvernement et s’est félicité de la nomination du favori de Nuland, Arseniy Iatsenyouk, comme nouveau premier ministre.
À mesure que se déroulent les événements, l’administration Obama a toujours pris le parti du régime de Kiev et à enfoncer Moscou, y compris pendant la sécession de la Crimée en vue de rejoindre la Russie et lors des attentats sanglants visant la minorité russe à Odessa et ailleurs.
Et, depuis jeudi, quand le vol de la Malaisie a été abattu tuant 298 personnes, le gouvernement ukrainien et l’administration Obama ont désigné du doigt les rebelles et le gouvernement russe, sans même attendre les résultats d’une enquête sérieuse qui ne commence que maintenant.
Un des arguments de l’administration américaine a été que le système de missiles anti-avions BOUK, qui a apparemment été utilisée pour abattre l’avion, était « de fabrication russe. » Mais cet argument est plutôt ridicule puisque presque toutes les armes militaires ukrainiennes sont de « fabrication Russe ». L’Ukraine, après tout, faisait partie de l’Union soviétique jusqu’en 1991 et a continué à utiliser du matériel militaire principalement russe.
On n’a pas plus expliqué pourquoi le gouvernement américain pouvait affirmer que le missile était un SA-11 alors qu’il existe d’autres versions du système de missiles BOUK.
Une analyse orientée [ou biaisée]Pratiquement tout ce que les responsables américains ont dit semble conçu dans le but de porter les soupçons sur les Russes et les rebelles – et de dédouaner les forces gouvernementales. Se référant à plusieurs reprises à la sophistication du missile SA-11, l’ambassadeur américaine des Nations Unies Samantha Power a déclaré « Nous ne pouvons pas exclure l’assistance technique russe. » Mais cette formule signifie implicitement que l’administration ne peut pas l’exclure non plus.
Pourtant, en lisant entre les lignes des comptes rendus de la presse américaine, on peut discerner les lacunes relatives à l’influence russe supposée dans la tragédie de jeudi. Par exemple, Craig Whitlock du Post a rapporté que le général de l’Air Force Philip M. Breedlove, commandant américain des forces de l’OTAN en Europe, a déclaré le mois dernier que « Nous n’avons pas encore vu de véhicules [russes] de défense aérienne à proximité de la frontière. »
Étant donné l’ampleur de ces systèmes de missiles BOUK et le fait qu’ils doivent être transportés sur des camions, il serait difficile de les soustraire à la surveillance aérienne intensive des États-Unis sur la frontière entre l’Ukraine et la Russie au cours des derniers mois.
Le Post a signalé que « le contre-amiral John Kirby, le secrétaire de presse du Pentagone, a indiqué que les responsables de la défense ne pouvaient pas apporter de preuves précises qu’un système de missile SA-11 sol-air avait été transporté de la Russie en Ukraine orientale ».
En d’autres termes, le mystère n’est toujours pas résolu. Il se peut que les rebelles – face aux bombardements intensifs de l’armée de l’air ukrainienne – ont demandé aux Russes de leur fournir des armes anti-aériennes plus perfectionnées que les missiles lancés à l’épaule que les rebelles ont utilisés jusqu’à présent pour abattre des avions militaires ukrainiens.
Il est possible, aussi, qu’un détachement rebelle ait pris l’avion civil pour un avion militaire ou même que quelqu’un dans l’armée russe ait lancé la fusée fatidique sur l’avion à partir de l’espace aérien russe.
Mais le gouvernement russe et les rebelles contestent tous deux ces scénarios. Les rebelles disent qu’ils n’ont pas de missiles qui peuvent atteindre l’altitude de 10.000 mètres où se situait l’avion de la Malaysia Airlines. Outre leur non-participation à la tragédie, les Russes affirment que l’armée ukrainienne dispose de systèmes antiaériens BOUK en Ukraine orientale et que le radar d’une batterie était actif le jour de l’accident.
Le Ministère de la Défense russe a déclaré que « L’équipement russe a détecté le 17 juillet l’activité d’un radar Koupol, déployé au sein d’une batterie BOUk-M1 près de Styla [un village à quelque 30 kilomètres au sud de Donetsk] », selon un rapport de la chaîne RT.
Ainsi, il n’est pas exclu qu’une unité militaire ukrainienne – peut-être un groupe mal supervisé – ait tiré le missile intentionnellement ou par accident. Pourquoi l’armée ukrainienne aurait-elle intentionnellement visé un avion volant vers l’est, vers la Russie reste cependant un élément difficile à comprendre.
Propagande répétée ?Mais peut-être la question la plus importante est que le gouvernement Obama et le corps de presse des États-Unis devraient arrêter de porter des jugements trop hâtifs. C’est comme s’ils étaient obsédés à tenir un rôle dans la « guerre de l’information » – c’est-à-dire à justifier les hostilités contre des nations adversaires – plutôt que d’informer de façon responsable le peuple américain.
Nous avons vu ce phénomène en 2002-03, lorsque la quasi-totalité du corps de presse de Washington grimpa à bord du train de propagande du président George W. Bush dans sa guerre d’agression contre l’Irak. Ce schéma s’est en partie répété l’été dernier quand on s’est précipité pour porter un jugement dans l’affaire de l’attaque au gaz sarin dans la banlieue de Damas, en Syrie, le 21 août.
Bien que les preuves fussent incertaines, il y avait une forte tendance à supposer que le gouvernement Assad était derrière l’attaque. Tout en accusant l’armée syrienne, la presse américaine a ignoré la possibilité que l’attaque puisse avoir été une provocation perpétrée par les rebelles djihadistes radicaux qui espéraient que la puissance aérienne des États-Unis pourrait changer le cours de la guerre en leur faveur.
Plutôt que de soigneusement étudier les preuves complexes, le Département d’État et le secrétaire d’État John Kerry ont essayé de pousser le président Obama à décider rapidement de bombarder des cibles gouvernementales syriennes. Kerry a prononcé un discours belliqueux le 30 août et l’administration a publié ce qu’elle a appelé une « évaluation gouvernementale » censée prouver les accusations.
Mais ce document de quatre pages ne contenait aucune preuve tangible de ces accusations et il est vite devenu évident que le rapport avait exclu des opinions divergentes que certains analystes du renseignement américains auraient jointes à un document plus formel établi par la communauté du renseignement.
Malgré l’hystérie guerrière de responsables à Washington, le président Obama a rejeté la guerre au dernier moment et – avec l’aide du président russe Vladimir Poutine – a été en mesure de négocier un règlement de la crise dans laquelle Assad a rendu les armes chimiques de la Syrie tout en niant être impliqué dans l’attaque au gaz sarin.
La presse grand public des États-Unis, en particulier le New York Times, et certaines organisations non gouvernementales, telles que Human Rights Watch, ont continué de pousser le thème de la culpabilité du gouvernement syrien. HRW et le Times ont fait équipe pour une histoire importante qui visait à montrer les trajectoires de vol des deux missiles de sarin en charge le routage vers une base militaire syrienne loin 9,5 km.Pendant un moment, ce rapport a été traité comme la preuve indéniable contre Assad, jusqu’à ce qu’il soit avéré qu’une seule des roquettes contenait du sarin et sa portée maximale n’était que d’environ deux kilomètres.
Bien qu’il ait eu conscience des lacunes dans ces dossiers, le président Obama a soutenu les faucons du département d’État quand il a lu un discours à l’Assemblée générale des Nations-Unies le 24 septembre, dans lequel il a déclaré : « C’est une insulte à la raison humaine et à la légitimité de cette institution de suggérer que quelqu’un d’autre que le régime Assad puisse être responsable de cette attaque “.
En se penchant sur le discours d’Obama, j’ai été frappé par sa désinvolture lorsqu’il a menti. Il savait mieux que presque tout le monde que certains de ses analystes des services de renseignements doutaient de la culpabilité du gouvernement syrien. Pourtant, il a suggéré que toute personne qui n’était pas partisan de la guerre était folle.
Depuis, le journaliste d’investigation Seymour Hersh a révélé d’autres éléments de preuve indiquant que l’attaque au gaz sarin aurait en effet pu avoir été provoquée par les rebelles afin de pousser Obama de l’autre côté de la ‘ligne rouge’ qu’il avait tracée : il ne pouvait tolérer l’utilisation d’armes chimiques.Maintenant, nous assistons à une répétition dans laquelle Obama comprend les doutes sur l’identité de qui a tiré le missile qui a abattu l’avion de ligne malaisien, mais repousse les soupçons d’une manière propre à attiser l’animosité envers la Russie et le président Poutine.
Obama peut penser que c’est une stratégie intelligente parce qu’il montre une posture forte quand beaucoup de ses ennemis politiques le dépeignent comme faible. Il se protège lui-même en quelque sorte dans le cas où les rebelles russes ethniques ou l’armée russe seraient responsables de la tragédie. Il peut se justifier en ayant été de l’avant en faisant les accusations.
Mais il est dangereux de créer d’une hystérie collective envers une Russie qui possède sur l’arme nucléaire. Comme nous l’avons déjà vu en Ukraine, les événements peuvent échapper à tout contrôle de façon imprévisible.
La secrétaire adjointe Nuland et les autres faucons du département d’État ont probablement pensé qu’ils construisaient leur carrière en encourageant le coup d’État du 22 février – et ils pourraient bien avoir raison, tout du moins pour ce qui est de leur l’avancement dans la hiérarchie à Washington. Mais ils ont aussi déterré la hache de guerre (depuis longtemps enterrée) entre les Ukrainiens ‘ethniquement purs’ à l’ouest et les Russes ethniques dans l’est.
Ces tensions – nombreuses et remontant à la Seconde Guerre mondiale et même avant – sont devenues des haines inextinguibles avec des centaines de morts des deux côtés. La méchante petite guerre civile ukrainienne a également rendu possible l’horreur de jeudi.
Mais d’encore plus grandes calamités pourraient se produire si les ‘anti-diplomates’ du département d’État réussissent à rallumer la guerre froide. L’écrasement du vol 17 de la Malaysian Airlines devrait nous servir d’avertissement quant aux dangers de la surenchère internationale.
Kerry’s Latest Reckless Rush to Judgment
Les dernières précipitations téméraire de John Kerry à juger
Exclusive: Though the investigation of the shoot-down of Malaysia Airlines Flight 17 has barely begun, the Obama administration and the U.S. media have sold the world on the narrative blaming Russia’s President Putin, with Secretary of State Kerry sealing the deal, writes Robert Parry.
By Robert Parry
Secretary of State John Kerry boasts that as a former prosecutor he knows he has a strong case against the eastern Ukrainian rebels and their backers in Russia in pinning last Thursday’s shoot-down of Malaysia Airlines Flight 17 on them, even without the benefit of a formal investigation.
During his five rounds of appearances on Sunday talk shows, Kerry did what a judge might condemn as “prejudicing the case” or “poisoning the jury pool.” In effect, Kerry made a fair “trial” almost impossible, what a bar association might cite in beginning debarment proceedings against prosecutor Kerry.
But what Kerry did was actually much worse. He essentially dictated the outcome of an inquiry that risks pushing the world into a new and dangerous Cold War. With his didactic – all-tell-no-show – presentation of the “evidence,” Kerry made any objective assessment of the actual evidence nearly impossible, certainly for U.S. government investigators and even for many international officials whose jobs often depend on the goodwill of the United States.
If you were, say, a U.S. intelligence analyst sifting through the evidence and finding that some leads went off in a different direction, toward the Ukrainian army, for instance, you might hold back on your conclusions knowing that crossing senior officials who had already pronounced the verdict could be devastating to your career. It would make a lot more sense to just deep-six any contrary evidence.
Indeed, one of the lessons from the disastrous Iraq War was the danger of enforced “group think” inside Official Washington. Once senior officials have made clear how they want an assessment to come out, mid-level officials scramble to make the bosses happy.
If Kerry had cared about finding the truth about this tragedy that claimed the lives of 298 people, he would have simply noted that the investigation was just beginning and that it would be wrong to speculate based on the few scraps of information available. Instead he couldn’t resist establishing a narrative that has – in the eyes of the world – made Russian President Vladimir Putin the guilty party.
Kerry’s TV performance recalled his rush to judgment in blaming the Syrian government for a still-mysterious sarin gas attack last Aug. 21. In both instances, the Secretary of State stitched together circumstantial evidence around the repeated refrain, “we know.”
However, in the Syrian case, much of what Kerry claimed to “know” later turned out to be false. Yet, relying on this unreliable “evidence,” Kerry pushed the United States to the edge of a major bombing campaign before President Barack Obama pulled back and – with the aid of President Putin – reached a compromise that avoided another U.S. war and got Syria to surrender its entire stockpile of chemical weapons. [For details, see Consortiumnews.com’s “John Kerry’s Sad Circle to Deceit.”]
But Kerry apparently learned no lesson from the Syrian fiasco, nor from getting snookered by President George W. Bush in 2002 about Iraq’s non-existent WMDs, nor from the pattern of U.S. government deceptions that dispatched him and millions of other young Americans into the jungles of Vietnam in the 1960s. [For more on that, see Consortiumnews.com’s “What’s the Matter with John Kerry?”]
Back on the High Horse
On Sunday, Kerry was off again on his high horse, charging beyond the bounds of any serious evidence or investigation to leave little doubt who should be found guilty regarding Malaysia Airlines Flight 17 which was shot down by a missile over war-torn eastern Ukraine. Though one of the natural suspects would be the Ukrainian military, Kerry only focused on the ethnic Russian rebels and Moscow.
During his appearance on NBC’s “Meet the Press” with David Gregory, Kerry said, “Let me tell you what we know at this point, David, because it tells you a lot about what is going on. In the last month, we have observed major supplies moving in.
“Several weeks ago, about 150-vehicle convoy, including armored personnel carriers, tanks, rocket launches, artillery all going in and being transferred to the separatists. We know that they had an SA-11 system in the vicinity literally hours before the shoot-down took place. There are social media records of that. They were talking, and we have the intercepts of their conversations talking about the transfer and movement and repositioning of the SA-11 system.
“The social media showed them with this system moving through the very area where we believe the shoot-down took place hours before it took place. Social media – which is an extraordinary tool, obviously, in all of this – has posted recordings of a separatist bragging about the shoot-down of a plane at the time, right after it took place.
“The defense minister, so-called self-appointed of the People’s Republic of Donetsk, Mr. Igor Strelkov, actually posted a bragging statement on the social media about having shot down a transport. And then when it became apparent it was civilian, they quickly removed that particular posting. We –“
David Gregory: “Are you bottom-lining here that Russia provided the weapon?”
Kerry: “There’s a story today confirming that, but we have not within the Administration made a determination. But it’s pretty clear when – there’s a build-up of extraordinary circumstantial evidence. I’m a former prosecutor. I’ve tried cases on circumstantial evidence; it’s powerful here.
“But even more importantly, we picked up the imagery of this launch. We know the trajectory. We know where it came from. We know the timing, and it was exactly at the time that this aircraft disappeared from the radar. We also know from voice identification that the separatists were bragging about shooting it down afterwards.”.
Gregory: “Right.”
Kerry: “So there’s a stacking-up of evidence here which Russia needs to help account for. We are not drawing the final conclusion here, but there is a lot that points at the need for Russia to be responsible. And what President Obama believes and we, the international community, join in believing, all, everybody is convinced we must have unfettered access. And the lack of access – the lack of access, David, makes its own statement about culpability and responsibility.”
Yet, like the case with Syria, Kerry presented no verifiable proof from the U.S. government, no images of the 150-vehicle convoy, no support for the claims about the rebels possessing the SA-11 Buk system (beyond allusions to “social media”), no countervailing information about the Buk systems possessed by the Ukrainian military, no effort to allow for contrary explanations for comments made during the confusion that followed the crash within a disorganized rebel organization that has poor command and control, no demands for cooperation from the Kiev regime.
Also, there was no explanation for why Kerry’s statements were at variance with public remarks by senior U.S. military personnel. For instance, the Washington Post’s Craig Whitlock reported on Saturday that Air Force Gen. Philip M. Breedlove, U.S. commander of NATO forces in Europe, said last month that “We have not seen any of the [Russian] air-defense vehicles across the border yet.”
Whitlock also reported that “Rear Adm. John Kirby, the Pentagon press secretary, said defense officials could not point to specific evidence that an SA-11 surface-to-air missile system had been transported from Russia into eastern Ukraine.”
Of course, the only skepticism expressed by NBC’s Gregory was over why the Obama administration hadn’t jumped to the conclusion of Russian guilt even faster. Instead of citing the contradictory information in Whitlock’s article, Gregory cited a belligerent Post editorial.
Gregory: “The Washington Post has editorialized this weekend what was missing from the President’s comments when he spoke out on Friday was a clear moral conclusion about the regime of Vladimir Putin or an articulation of how the United States will respond. What about it? … Call Vladimir Putin what he is. What is the threat that he and Russia present to the United States and to the West?”
When Kerry’s response wasn’t bellicose enough, Gregory egged him on:
“But I detect in your words, Mr. Secretary, some reluctance to make this a one-on-one battle. You want to give Russia a little bit more room here. But the question is still about consequences.”
One-Sided Reporting
There also was nothing in the interview about the shared responsibility for the nasty civil war gripping Ukraine; nothing about the reckless U.S. support for the neo-Nazi spearheaded overthrow of elected President Viktor Yanukovych on Feb. 22, just a day after he had signed an agreement with three European nations to reduce his powers and hold early elections. Instead of supporting that deal, Kerry’s State Department immediately embraced the coup regime as “legitimate.”
Though the Ukraine reality is complex and murky – with blame on both sides – Official Washington’s narrative has been black-and-white: the western Ukrainians, including a significant number of neo-Nazis who trace their ideology back to Nazi collaborator Stepan Bandera, are the good guys and the ethnic Russians from eastern Ukrainians are the bad guys, with Vladimir Putin the baddest of the bad guys.
A less biased journalist than David Gregory might have asked Kerry if he thought that Ukraine’s new President Petro Poroshenko was wise in terminating a partial cease-fire in late June and launching a brutal offensive against the towns and cities of rebellious eastern Ukraine. That fighting was the context for the shoot-down of Malaysia Airlines plane.
But the immediate pressing issue should be to determine who fired the missile that brought down the plane. If indeed Russia recklessly provided the rebels this high-powered anti-aircraft weapon, whoever approved that transfer should be held accountable along with the rebels who fired it, even if the Boeing 777 was mistakenly identified as a military aircraft.
Similarly, if elements of the Ukrainian military fired the missile – possibly thinking the plane was a Russian reconnaissance flight on its way back to Russia – then a thorough investigation should determine who in that chain of command was responsible.
I was told by one source who had been briefed by U.S. intelligence analysts that some satellite images suggest that the missile battery was under the control of Ukrainian government troops but that their conclusion was not definitive.
Which is why Kerry’s outbursts on Sunday could be so harmful to any pursuit of the truth. By clearly pointing the finger of guilt away from the Kiev regime and toward Moscow, Kerry has made it much harder for any intelligence analyst to assess the evidence without fear of some painful consequences.
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