L’ex président de la Yougoslavie Slobodan Milosevic innocenté par le Tribunal Pénal International pour l’ex Yougoslavie. En catimini, c’est l’une des conclusion du verdict de plus de 2000 page rendus par le Tribunal contre Radovan Karazic, président de la République Serbe de Bosnie durant la guerre en Bosnie. Dans le silence assourdissant des grands médias occidentaux, outils de propagande détenus exclusivement par l’oligarchie capitaliste.
Radovan Karazic, convaincu de crimes de guerres, a lui été acquitté de l’accusation de génocide. Le président du tribunal O-Gon Kwon pour être l’un des juges dans le procès Milosevic connait particulièrement les accusations et arguments de l’accusation par l’OTAN contre Milosevic. Le verdict dans l’affaire Karazic indique sans beaucoup de doute que si le procès de Milosevic était allé à son terme de façon impartiale il aurait probablement débouché sur une absence de condamnation de Milosevic.
Quelques citations du verdict du 24 mars : Milosevic innocenté par le tribunal pénal international
www.initiative-communiste.fr a pu consulter le verdict rendu par le TPI. Un verdict du tribunal rendu le 24 mars 2016 qui dégage toutes responsabilités de Milosevic dans un plan visant le nettoyage ethnique mené en Bosnie, verdict soulignant par ailleurs les responsabilités des leaders nationalistes des serbes de Bosnie, mais également des leaders nationalistes croates et bosniaques, identifiant d’ailleurs la déclaration unilatérale d’indépendance de la Bosnie par l’islamiste Itzebegovic comme l’événement déclencheur de l’escalade guerrière.
« Si l’on considère les preuves présentées dans cette affaire en relation avec Slobodan Milosevic et son adhésion à la JCE, le tribunal rappelle qu’il a partagé et adopté l’objectif politique de l’accusé et des dirigeants des Serbes de Bosnie de préserver la Yougoslavie et d’empêcher la séparation ou l’indépendance de la Bosnie Herzegovine et qu’il a coopéré de façon resserré avec l’accusé durant cette période. Le tribunal rappelle également que Milosevic a fourni une assistance sous forme de personnel, fourniture et armes au serbes de Bosnie durant le conflit. Toutefois, sur la base des preuves présentées aux tribunal, les intérêts divergeant qui sont apparus durant le conflit entre les dirigeants Serbes de Bosnie et les dirigeants Serbes en particuliers la désapprobation et les critiques répétées de la politiques et des décisions prises par l’Accusé (ndt Karazic] et les dirigeants Serbes de Bosnie, le tribunal n’est pas convaincu qu’il y aurait des preuves suffisantes présentézs dans cette affaire pour jugze que Slobodan Milosevic était d’accord avec ce plan commun [NdT le plan d’épuration ethnique, de persécution et de génocide] » » Au début même de mars 1992, il y avait un désaccord manifeste entre l’Accusé et Milosevic lors d’une réunion avec des représentants internationaux durant laquelle Milosevic et d’autres leaders serbes ont ouvertement critiqué les leaders Serbes de Bosnie de commettre des « crimes contre l’humanité » et un « nettoyage ethnique » et de mener la guerre pour leur propre intérêt.
§3460 p1302 du jugement du 24 mars 2016 du TPI dans l’affaire IT-95-5/18-T
Le Tribunal rappelle par ailleurs l’opposition de Milosevic à l’institution du république serbe de Bosnie en réponse à la proclamation unilatérale par Itzebegovic de l’indépendance de laBosnie-Herzégovine (§2685), le leader musulman soutenu par l’Occident proclamant ouvertement vouloir établir un état islamique. Ainsi que la ferme opposition de Milosevic à ce que les bosniaques musulmans pro yougoslaves soient écartés (§2687) et sont opposition catégorique à toutes discrimination ethniques. Devant les Serbes de Bosnie, Milosevic déclare en mars 1994 à Belgrade « les membres des autres nations et ethnies doivent être protégés » »‘l’interêt national des Serbes est l’opposé de la discrimination » (§3288 pa 1241). Milosevic s’oppose également aux visés des nationalistes serbes en matière d’expansion territoriale, mais sans grande influence sur eux, même si la Yougoslavie sous la direction de Milosevic tente d’imposer la paix aux leaders des serbes de Bosnie
« le Tribunal constate qu’alors qu’à l’origine Milosevic avait des intérêts similaire à ceux des Serbes de Bosnie, quand leurs intérêts ont divergé, son influence sur les leaders des serbes de Bosnie c’est réduite. Milosevic a ainsi mis en doute que le monde accepte que les Serbes de Bosnie puissent obtenir représentant 30% de la population de Bosnie puissent obtenir plus de 50% du territoire et a encouragé un accord politique. Il a déclaré que les serbes ont gagné la guerre, et qu’il n’y avait presque plus de bosniaques musulmans en république serbe de Bosnie. Au mois d’aout 1994, les leaders serbe ont condamné les leaders serbes de Bosnie comme commettant des crimes contre l’humanité et poursuivant un nettoyage ethnique » §3290 p 1242
« En raison des différence de vues entre les leaders des serbes de Bosnie et les Serbes en 1993 et 1994, la République Fédérale de Yougoslavie a réduit son soutien à la République Serbe de Bosnie et encouragé les serbes de Bosnie à accepter des propositions de paix. Il faut également considéré que les dirigeants (ndt ie Milosevic) étaient très soucieux des vues extrême des leaders des serbes de Bosnie et qu’ils ne pouvaient pas soutenir leurs intentions, notamment le nettoyage ethnique. »
Face à l’extrémisme et la violence des leaders serbes de Bosnie refusant le plan de paix, le Tribunal (§3295) souligne que le gouvernement Yougoslave cesse ses relations économiques et politiques avec les leaders de la RSB et impose un blocus sur la rivière Drina. On est très loin de l’accusation portée par les procureurs du TPI en porte voix de l’OTAN, de Milosevic chef d’une conspiration criminelle visant au nettoyage ethnique des Croates et des musulmans de Bosnie, dans le but de réaliser son projet d’une « Grande Serbie. Le début de défense présenté par Milosevic à son procès – avant son décès brutale en prison – visait d’ailleurs à démontrer son engagement dans la préservation d’une Yougoslavie multiethnique et la continuité de sa constitution, tandis que la guerre et la fièvre nationaliste, en Slovénie et en Croatie, puis en Bosnie sont alors soutenus par l’Union Européenne et les capitales occidentales reconnaissant les proclamations armés d’indépendances et les épurations ethniques qui en découlent.
Médiamensonge, démonisation et criminalisation : les méthodes de manipulations des impérialismes capitalistes pour lancer leur guerre
Tout au long des années 1990, dans une Europe loin d’être une Europe de paix, l’Union Européenne emmenée par l’Allemagne et les Etats-Unis et avec l’actif soutien de la France de Chirac ou de Jospin, c’est également à force de propagande et de média mensonge qu’a été pratiqué une politique interventionniste guerrière pour dépecer la Yougoslavie, afin de permettre à l’OTAN d’y établir ses bases et au Capital européen, en particulier allemand de faire main basse sur les entreprises publiques de la Yougoslavie socialiste. Par exemple, les médias dénoncent alors la mise en œuvre par Milosevic d’un plan d’épuration ethnique au Kosovo, le soit disant plan fer à cheval.Le ministre allemand de la Défense d’alors, Rudolf Scharping, indique le 9 avril 1999 que ce plan est exécuté depuis novembre 1998, appelant à une intervention de l’OTAN. Il prétend même connaitre le détail des unités militaires yougoslaves utilisées par ce plan. En 2000, un général de brigade allemand, Heinz Loquai, lache cependant le morceau : » Les contradictions dans l’argumentation du ministre de la Défense sont tellement importantes que l’on peut avoir de sérieux doutes sur l’existence d’un tel document « . Rudolf Scharping répliquait alors en indiquant que « le plan Fer à cheval est entre les mains du tribunal pénal international sur la Yougoslavie à La Haye » (..) c' »est l’une des preuves fondamentales de l’acte d’accusation contre Milosevic et sa clique ». C’est effectivement sur cette base qu‘un acte d’accusation secret était déposé par la procureur du TPI Louise Arbour le 22 mai 1999 contre Milosevic et plusieurs responsables de son gouvernement, acte d’accusation ensuite modifié en 2001 pour intégrer des accusations concernant les guerres yougoslaves en Bosnie et en Croatie. Un acte d’accusation faisant partie intégrante de l’intervention militaire contre la Yougoslavie. Une accusation politique.
C’est sur la base de ces accusations et en violation des résolutions de l’ONU qui n’autorisent aucunement le recours à la force que pendant 78 jours l’OTAN bombarde la Yougoslavie en 1999. Les 60 000 missions aériennes de l’OTAN bombarderont notamment le centre de la capitale Belgrade en visant délibérément les populations civiles. Des missiles de l’OTAN détruiront l’immeuble de la télévision serbe ainsi que l’ambassade de Chine et de très nombreuses infrastructures civiles, OTAN qui revendique viser spécifiquement les médias serbes. Alors que l’OTAN installe l’une de ses plus grandes bases au Kosovo, plus de 200 000 serbes, tziganes et autres minorités subissent l’épuration ethniques et sont chassés de leurs maisons et de leurs terres. Une épuration ethnique suivant celles menées en 1995 par l’armée croate en Krajina. Aucun responsable ni de l’OTAN ni des chancelleries occidentales n’a été poursuivi pour crimes contre l’humanité.
Livré en 2001 par les autorités serbes pro UE installés à la suite des bombardements de l’OTAN à Belgrade au Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie, Milosevic meurt en prison alors qu’il prépare sa défense, dans des circonstances troubles, laissant suspecter un probable empoisonnement : le TPI refusant d’autoriser les soins préconisés par les médecins russes pour ses graves problèmes cardiaques, les médecins néerlandais mettant plusieurs mois à lui communiquer les résultats de test sanguins montrant la trace d’antibiotiques (rampicine) non prescrits annihilant les effets de ces médicaments pour le cœur. Les résultats des examens médicaux de Milosevic étaient pourtant communiqués à l’ambassade américaine par le TPI et ce dès 2003 comme en témoigne un cable wikileaks. En fin d’année 2005, Milosevic avait vu sa demande de faire paraître comme témoin T Blair et G Schoeder refusé par le tribunal. Le tribunal ne rendra pas de verdict. Cependant, le jugement rendu par le tribunal dirigé par O-Gon Kwon donne une indication très clair sur ce qu’aurait été son jugement.
En 2006, les Etats Unis font exécuter Saddam Hussein dans un simulacre de procès condamnés par l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme. Kadhafi sera lui lynché
Du mensonge sur les armes de destruction massive en Irak à la manipulation de Timisoara en passant par les couveuses du Koweit, il y a de nombreux exemples de ces médias mensonges, véritable armes de propagande de guerres utilisés par les médias de l’oligarchie capitaliste pour chauffer à blancs les opinions et ainsi faire taire le camps de la paix. Irak,Yougoslavie, Libye,Ukraine, Syrie… ce sont toujours les mêmes méthodes.
Plus de 15 ans après la mise en accusation par l’OTAN de Milosevic, le désaveu produit par le TPI lui même des accusations portées par des procureurs directement aux ordres de l’OTAN doit faire réfléchir. Rappelons par exemple que la campagne de presse massive en France pour lancer des bombardements sur Damas en utilisant une attaque au gaz Sarin attribué par le gouvernement français à Bachar Al Assad mais qui s’est révélée par la suite probablement menée par les terroristes islamistes ?
Des leçons à retenir et partager pour défendre la paix
En 1999, même ceux qui étaient contre la campagne impérialiste anti-serbes servant de justification aux bombardements de l’OTAN contre la Yougoslavie, se disaient souvent que quand même il y avait peut-être
un peu de vrai dans ces innombrables accusations contre Milosevic.
Maintenant le fait qu’il soit complètement innocenté aura de quoi surprendre même des gens jusque là très méfiants envers les médias et les politiciens du Capital, et montrer à quel point leur crédibilité est de zéro virgule zéro, à l’image du « Plus c’est gros, plus ça passe » de Goebbels. On pourra attendre longtemps les déclarations de regrets de la fausse gauche impérialiste, « radicale » ou pas qui fut complice de cette campagne de calomnies impérialiste servant à justifier des crimes de guerres
En 2011 en Libye c’est au prétexte de défendre la population de Benghazi que Sarkozy avec l’aide du Royaume Unis et le soutien des Etats-Unis a lancé une campagne de bombardement contre la Libye, faisant chuter le régime de Kadafhi, plongeant la Libye dans le chaos et déstabilisant l’ensemble de la région en alimentant le terrorisme islamiste. Les mêmes appels enflammés de BHL que lors des interventions de l’OTAN en Yougoslavie sont utilisés pour affaiblir l’opposition de l’opinion publique à la guerre. Comme en Bosnie, les islamistes sont utilisés pour faire exploser la Libye. En 2012, ce sont ces mêmes islamistes qui tuent l’ambassadeur américain en Libye, à Benghazi. 3 soldats des forces spéciales françaises sont églament tués en 2016 alors que leur hélicoptère est abattu par des islamistes rattachés à l’EI qui tiennent toujours la ville. Depuis une pétition a été lancée sur internet pour réclamer le jugement de Sarkozy par la Cour Pénal Internationale.
En 2011, les militants franchement communistes étaient bien seuls à s’opposer à la guerre impérialistes en Libye. Ils seront ensuite bien seuls pour réclamer que les impôts servent à défendrent les conquis sociaux, pas pour la guerre impérialiste en Syrie, bien seuls pour défendre les antifascistes, le parti communistes d’Ukraine et le peuple du Donbass fasse à la guerre et la répression fasciste de la junte pro UE mise en place en 2014 à Kiev par un coup d’état soutenu. Mais les faits leurs donnant raison, il est inévitable que les citoyens soucieux de défendre la paix les rejoignent pour faire front contre les guerres et interventions impérialistes dont les victimes directes se comptent désormais également par centaines sur le sol français.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Telesur : Milosevic innocenté par le tribunal pénal international pour
l’ex-Yougoslavie: les médias silencieuxtraduction www.initiative-communiste.fr
Le dernier dirigeant communiste de Yougoslavie était comparé à Hitler alors que son pays subissait des sanctions, était démantelé et alors que des milliers de gens furent tués par les USA et l’OTAN
Le 24 mars dernier , le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie a omis de tenir une conférence de presse ou d’annoncer que le président de la Yougoslavie puis de la Serbie Slobodan Milosevic n’avait aucune responsabilité pour les charges de crimes de guerre lors de la guerre de Bosnie de 1992-1995 dont il
avait été accusé.A la place, le tribunal a commodément enterré cette déclaration d’innocence au milieu du verdict contre Radovan Karazic. L’ancien président des serbes de Bosnie a été prononcé coupable de crimes de
guerre et condamné à 40 ans de prison en même temps que le tribunal a trouvé à l’unanimité que « Le tribunal n’a pas pu trouver suffisamment de preuves prouvant que Milosevic était d’accord avec ce plan commun. »[ de nettoyage ethnique des musulmans et croates de Bosnie]En réalité, le tribunal a trouvé que c’était exactement le contraire qui était vrai.
Tout comme lors du battage médiatique au sujet des « armes dedestruction de masse » menant en 2003 à l’invasion des USA en Irak, Milosevic était appelé le « Boucher des Balkans » lors du « procès dusiècle » et a été accusé de « crimes de guerre » au milieu du bombardement de la Yougoslavie en 1999.
Arrêté en mars 2001, Milosevic a fait face à un procès de cinq ans, en se défendant et déterminé à le gagner, quand il est mort en prison le 11 mars 2006, au milieu des rumeurs d’empoisonnement.
La décision du tribunal a fait part du fait que lors des rencontres entre Serbes et Serbes de Bosnie « Slobodan Milosevic déclara que « tous les membres des autres nations et ethnies doivent être protégés. et que « l’intérêt national des serbes est de ne pas faire de discrimination« . Milosevic déclara également que « tout crime doit être combattu avec détermination ».
Le tribunal déclara aussi que « Milosevic exprima également ses réserves sur une assemblée des serbes de Bosnie excluant les musulmans se déclarant pro-yougoslaves ».
Le tribunal TPIY continua en déclarant que « De 1990 à mi-1991, l’objectif politique de l’accusé Karadzic était la préservation de la Yougoslavie et d’empêcher la sécession de la Bosnie-Herzégovine, qui aurait pour résultat une séparation des serbes de Bosnie de la Serbie. »
C’est uniquement grâce aux recherches du journaliste Andy Wilcoxson, qui a découvert la décision du TPIY fin juillet , que le fait que Milosevic ait été innocenté a pu être connu, mais cependant les grands médias internationaux n’en parlent toujours pas.
Le dernier dirigeant socialiste de Yougoslavie fut démonisé et comparé sans cesse à Hitler par les grands médias pour justifier les sanctions des USA et de l’OTAN contre la Yougoslavie, la démanteler et y tuer
des milliers de gens.Cette dernière révélation vient dix ans après la mort de Milosevic.
A lire :
La Croisade des fous. Yougoslavie, première guerre de la mondialisation – Diana Johnstone
La journaliste américaine Diana Johnstone a suivi avec attention les événements liés aux guerres de ces dernières années dans les Balkans et au rôle joué par l’OTAN et les grandes puissances dans le dépeçage de la Yougoslavie. A partir d’une documentation précise et vérifiable, elle démonte les mécanismes de la manipulation médiatique qui a permis aux dirigeants de l’OTAN de tromper les opinions publiques et de faire croire, notamment en Europe et y compris dans une grande partie de la gauche, que l’intervention occidentale en Yougoslavie avait pour buts la défense des droits de l’homme et le bien des peuples de toute l’Europe. Elle montre aussi comment la guerre en Yougoslavie a été le prototype des guerres dites « humanitaires » qui sont en fait les guerres de la mondialisation. Aujourd’hui, la page de la guerre n’est pas tournée et ses effets continuent à se faire sentir, dans la région (où les problèmes sont loin d’être résolus) et au plan international. Le livre de Diana Johnstone met par exemple en lumière le rôle et le fonctionnement scandaleux du Tribunal pénal international. Cet essai, très documenté, qui informe et dénonce, a été publié en anglais par Pluto press. C’est un livre essentiel pour comprendre l’histoire en train de se faire.
Un livre en cours de republication
Tuer une nation, l’assassinat de la Yougoslavie – Michael Parenti – éditions Delga
Après le renversement du communisme en Europe de l’Est et en Union soviétique, la République fédérale de Yougoslavie est restée le seul pays de la région à n’avoir pas rejeté ce qui restait de son socialisme pour installer à la place un système de marché sans entrave à la pénétration du capital. La Yougoslavie avait en effet refusé l’ouverture totale de son économie, de son secteur public important et de ses ressources nationales à prix bradés aux investisseurs et aux créanciers internationaux. C’est pour cette dissidence face au catéchisme inquisiteur capitaliste, et pour rien d’autre, que la Yougoslavie fut attaquée, démantelée et dévastée. Bien sûr il a fallu habiller cette vérité concrète dans la narration mensongère imposée ad nauseam par les médias et les pouvoirs politiques occidentaux : enrôler la question ethnique pour servir des intérêts de classe, en diabolisant Milošević comme le génocidaire absolu, et arriver à faire croire, malheureusement même à l’honnête homme, que l’OTAN, pourtant bras armé du capitalisme prédateur, avait effectué une « conversion humanitaire ». L’on tenait enfin une « guerre juste », des bombardements capitalistes humanitaires ! Michael Parenti montre ici au contraire que la plupart des opérations de nettoyage ethnique à travers l’ex-Yougoslavie ont été perpétrées non pas par les Serbes mais contre eux ! Et que le « plus grand défi militaire » – d’après l’expression de Clinton – de l’histoire de l’OTAN, fut en fait un passage à tabac sadique d’un petit pays par les forces militaires les plus puissantes du monde. Et comble de déréliction pour les Yougoslaves : ces puissances occidentales, pourtant entièrement responsables de l’effusion de sang et de la dévastation, ont pu apparaître comme… des sauveurs ! Dès la fin de la Guerre froide donc, la nature hideuse du capitalisme, désormais ibéré de la bride que le monde communiste concurrent lui imposait jusqu’alors, a pu se révéler sans plus aucune retenue. Ces bombardements impitoyables sur la Yougoslavie furent les premières concrétisations d’une longue série d’agressions prédatrices réalisées par une institution non élue, l’OTAN, qui se place au-dessus des lois, des nations et des peuples..