Tous au long de la guerre froide, les USA ont maintenu une pression militaire totale à minuit moins une de la guerre nucléaire en permanence.
Récemment, a été révélé un incident qui démontre à quel point l’impérialisme américain – le doigt sur la gâchette de l’arme nucléaire – a risqué (et continu) de risquer la vie de l’humanité toute entière pour assurer son hégémonie.
Source : Bulletin of the Atomic Scientists, le 25/10/2015
Aaron Tovish
John Bordne, un habitant de Blakeslee en Pennsylvanie, a dû garder pour lui son histoire personnelle pendant plus de cinquante ans. C’est seulement récemment que l’armée de l’Air des États-Unis l’a autorisé à la conter, et, si sa vérité est confirmée, elle constituera un ajout terrifiant à la liste déjà longue et effrayante des erreurs et dysfonctionnements qui ont failli plonger le monde dans la guerre nucléaire.
L’histoire commence juste après minuit, aux toutes premières heures du 28 octobre 1962, au moment même où la crise des missiles de Cuba atteignait son sommet. John Bordne, qui était alors navigant de l’armée de l’air, raconte qu’il a pris son service plein d’appréhension. A ce moment-là, en réponse à l’évolution de la crise née du déploiement secret de missiles soviétiques à Cuba, toutes les forces stratégiques américaines avaient été mises en état d’alerte numéro 2 (Defense Readiness Condition 2, DEFCON2) ; ce qui veut dire qu’elles étaient prêtes à passer à l’état d’alerte numéro 1 (DEFCON1) en quelques minutes. Une fois sous DEFCON1, un missile peut être lancé dans les quelques minutes qui suivent l’ordre donné à une équipe de le faire.
Bordne officiait dans l’un des quatre sites secrets de lancement de missiles de l’île japonaise d’Okinawa alors sous occupation américaine. Il y avait deux centres de contrôle des lancements sur chaque site. Chacun d’eux était servi par une équipe de sept membres. Avec le soutien de son équipe, chaque officier de tir était responsable de quatre missiles Mace B équipés de charges nucléaires mark 28. Le modèle de charge mark 28 avait une puissance équivalente à 1,1 million de tonnes de TNT, c’est-à-dire que chaque charge était à peu près 70 fois plus puissante que les bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Toutes ensemble, on avait donc là 35,2 millions de tonnes de TNT. Avec sa portée de 2 300 kilomètres, le Mace B d’Okinawa pouvait atteindre les capitales communistes de Hanoi, Pékin, et Pyongyang, et aussi les installations militaires de Vladivostok.
Plusieurs heures après le début de son service, dit-il, le commandant du centre d’opérations d’Okinawa a commencé une transmission radio vers les quatre sites, comme il était habituel de le faire à la moitié du temps de service. Après les vérifications ordinaires de l’heure et la mise à jour des informations météo, arrivait l’ordinaire chaîne de caractères du code. Normalement le début de la chaîne ne correspondait pas aux caractères qu’avait l’équipe. Mais cette fois-ci, les caractères étaient les mêmes, indiquant qu’une instruction spéciale devait suivre. De temps à autre, on transmettait des caractères se correspondant, à titre d’entraînement, mais dans ces cas-là la seconde partie du code ne correspondait pas à celle du code détenu par l’équipe de lancement. Lorsque l’alerte avait été portée au niveau 2, les équipes avaient été informées qu’il n’y aurait plus de tels tests. Donc, cette fois-ci, où la première partie du code transmis coïncidait avec la première partie du code des équipes, l’équipe de Bordne s’est immédiatement alarmée, et, de fait, la seconde partie du code transmis, pour la première fois, coïncidait aussi.
A ce stade, l’officier de tir de l’équipe de Bordne, le capitaine William Bassett, avait l’autorisation d’ouvrir sa pochette. Si le code contenu dans la pochette coïncidait avec la troisième partie du code transmis par radio, le capitaine avait pour instruction d’ouvrir une enveloppe prise dans la pochette et contenant les informations sur les cibles et les clés de lancement. Bordne dit que tous les codes correspondaient, confirmant l’authenticité de l’ordre de lancement de tous les missiles de l’équipe. Puisque l’émission à mi-service était à destination de toutes les huit équipes, le capitaine Bassett, en tant que plus haut responsable sur le terrain pendant ce service, a commencé à prendre la direction des opérations, sur la supposition que les sept autres équipes de l’île d’Okinawa avaient aussi reçu l’ordre, comme me l’a fièrement dit Bordne au cours d’un entretien de trois heures en mai 2015. Il m’a également permis de lire dans ses mémoires non publiées le chapitre sur cet incident, et j’ai échangé avec lui plus de cinquante courriels pour être bien sûr que je comprenais son récit de l’incident.
Selon le compte rendu de Bordne, au moment du pic de la crise des missiles de Cuba, les équipes de l’armée de l’air américaine basées à Okinawa avaient reçu l’ordre de lancer 32 missiles, chacun d’entre eux portant une forte charge nucléaire. Seule la prudence, le bon sens et l’action décisive des personnes en poste ayant reçu ces ordres a empêché le lancement – et évité la guerre nucléaire qui plus probablement aurait suivi.
Le journal japonais Kyodo News a parlé de cette affaire, mais seulement en ce qui concerne l’équipe de Bordne. Selon moi, les souvenirs complets de Bordne, parce qu’ils impliquent aussi les sept autres équipes, doivent être aussi bien rendus publics maintenant, car ils fournissent plus de raisons qu’il n’en faut au gouvernement américain pour rechercher et publier en temps opportun tous les documents en rapport avec ce qui s’est passé à Okinawa pendant la crise des missiles de Cuba. S’il est vrai, le compte rendu de Bordne sera un apport appréciable à la compréhension historique, non seulement de la crise cubaine, mais du rôle qu’ont joué, et continuent à jouer en cet Age Nucléaire, les accidents et les erreurs de calcul.
Ce qu’affirme Bordne. Bordne avait été longuement interrogé l’année dernière par Masakatsu Ota, collaborateur important du Kyodo News, journal qui se décrit lui-même comme le principal organe d’information japonais, présent partout dans le monde avec plus de quarante bureaux hors du Japon. Dans un article de mars 2015, Ota exposait la plus grande partie du récit de Bordne et écrivait qu’ “un autre vétéran américain ayant servi à Okinawa a lui aussi récemment confirmé [ce que dit Bordne] sous condition d’anonymat”. Ota a par la suite refusé de dévoiler l’identité de ce vétéran, à cause de la promesse d’anonymat qui lui avait été faite.
Ota ne rapporte pas les parties de l’histoire racontée par Bordne et qui sont basées sur les échanges téléphoniques que Bordne dit avoir surpris entre son officier de tir, le capitaine Basset, et les sept autres officiers de tir. Bordne, qui était dans le centre de contrôle de lancement avec le capitaine Basset, n’était directement au courant que de ce qui se disait à un bout de la ligne au cours de ces conversations – sauf dans le cas où le capitaine aurait directement répété à Bordne et aux deux autres membres de l’équipe présents dans le centre de contrôle de lancement ce que venait de dire un autre officier de tir.
Cette réserve étant entendue, voici le compte rendu fait par Bordne de la suite des événements de cette nuit :
Immédiatement après avoir ouvert sa pochette et obtenu la confirmation qu’il avait bien reçu les ordres de lancement de tous les quatre missiles dont il était responsable, le capitane Basset, m’a dit Bordne, a manifesté son impression que quelque chose clochait. Les ordres de lancement d’armes nucléaires n’étaient censés être donnés qu’au plus haut état d’alerte ; et, en effet, c’était là la différence principale entre DEFCON2 et DEFCON1. Bordne se souvient du capitaine disant “Nous n’avons pas reçu l’avis de montée à DEFCON1, ce qui est hautement irrégulier, et il nous faut procéder avec prudence. Cet ordre peut être vraiment voulu, ou ce peut être le plus énorme plantage qu’on aura jamais connu de toute notre existence.”
Pendant que le capitaine consultait par téléphone d’autres officiers de lancement, l’équipe se demandait si par extraordinaire l’ordre de passage à DEFCON1 aurait pu être brouillé par l’ennemi, tandis que le bulletin météo et l’ordre de lancement codé aurait pu d’une façon ou d’une autre réussir à passer. Et, se souvient Bordne, le capitaine Basset faisait connaître une autre inquiétude communiquée par l’un des autres officiers de lancement : une attaque préventive était déjà en cours, et, dans leur précipitation à répondre, les commandants s’étaient dispensés du stade DEFCON1. Après quelques calculs rapides, les membres de l’équipe réalisèrent que si Okinawa avait été la cible d’une attaque préventive, ils auraient déjà dû avoir senti l’impact. Chaque moment qui passait sans les bruits et les tremblements d’une explosion rendait cette possible explication de moins en moins plausible.
Malgré tout, pour se protéger de cette éventualité, le capitaine Basset a donné l’ordre à l’équipe de vérifier définitivement que les missiles étaient prêts à être lancés. Quand le capitaine prit connaissance de la liste des cibles, il apparut, à la grande surprise de l’équipe, que trois des quatre cibles n’étaient pas en Russie. A ce moment, se rappelle Bordne, le téléphone inter-site a sonné. C’était un autre officier de tir, faisant savoir que sa liste contenait deux cibles non russes. Pourquoi s’en prendre à des pays non-belligérants ? Ceci ne semblait pas être approprié.
Le capitaine ordonna que les portes des baies des missiles aux objectifs non-russes restent fermées. Puis il entrouvrit la porte du missile visant la Russie. Dans cette position, elle pouvait facilement être complètement ouverte (même à la main), ou, dans le cas où surviendrait une explosion à l’extérieur, être fermée par le souffle, augmentant ainsi les chances du missile d’échapper à la destruction. Il prit la radio et avisa toutes les autres équipes de faire la même chose, en attendant une “clarification” de la communication faite à mi-service.
Bassett a alors appelé le Centre des opérations de missiles et a demandé, sous le prétexte que la transmission d’origine ne lui était pas parvenue clairement, que le rapport envoyé à mi-service lui soit retransmis. L’espoir était que cela aiderait ceux du centre à remarquer que l’instruction codée de la transmission originale avait été délivrée par erreur et qu’ils profiteraient de la retransmission pour corriger les problèmes. À la consternation de toute l’équipe, après la vérification de l’heure et la mise à jour du bulletin météo, l’instruction de lancement codée a été réitérée, sans changement. Les sept autres équipes ont également entendu la répétition de l’instruction.
Selon le compte-rendu de Bordne, qui, rappelons-le, est basé sur ce qu’il entendait à un bout seulement de la ligne téléphonique, la situation d’une équipe de lancement était particulièrement difficile : tous ses objectifs étaient en Russie. Son officier de lancement, un lieutenant, ne reconnaissait pas que l’officier supérieur sur le terrain – c’est à dire le capitine Bassett – avait l’autorité nécessaire pour lui intimer de passer outre à l’ordre maintenant répété du commandant. Le second officier de lancement de ce site a rapporté à Bassett que le lieutenant avait ordonné à son équipe de procéder au lancement de ses missiles ! Bassett a immédiatement ordonné à l’autre officier de lancement, ainsi que Bordne se souvient, “d’envoyer deux aviateurs avec des armes pour abattre le [lieutenant] s’il essaie de lancer sans [ou bien] l’autorisation verbale de l’officier supérieur sur le terrain ou bien l’ordre de passage au niveau DEFCON 1 du Centre des Opérations des Missiles .” Près de 30 mètres de tunnel souterrain séparaient les deux Centres de Contrôle de Lancement.
A ce moment le plus stressant, ajouta Bordne, il lui apparu soudain qu’il était très bizarre qu’une si importante instruction soit punaisée à la fin d’un bulletin météo. Il fut également frappé par l’étrange fait que le commandant ait méthodiquement répété l’instruction codée sans la moindre trace de stress dans sa voix, comme si elle n’était pas rien de plus qu’une corvée ennuyeuse. Les autres membres de l’équipe en ont convenu ; Bassett s’est immédiatement résolu à téléphoner au commandant pour lui dire qu’il avait besoin d’une ou deux choses :
- L’élévation de DEFCON au niveau 1, ou
- L’envoi d’un ordre d’annulation du lancement.
A en juger par ce que Bordne dit de ce qu’il avait entendu de la conversation téléphonique, cette demande a provoqué une réaction plus marquée par le stress de la part du commandant, qui a immédiatement pris la radio et dicté une nouvelle instruction codée. C’était un ordre de retirer les missiles … et, juste comme ça, l’incident était clos.
Pour s’assurer que la catastrophe avait vraiment été évitée, le Capitaine Bassett a demandé et reçu la confirmation des autres officiers de lancement qu’aucun missile n’avaient été tiré.
Au début de la crise, nous dit Bordne, le capitaine Bassett avait prévenu ses hommes. “Si tout ceci a lieu parce que quelqu’un a merdé et qu’on ne lance pas les missiles, nous n’en aurons aucune reconnaissance, et ceci ne sera jamais arrivé.” Et maintenant, quand tout a été fini, il a dit : “Aucun d’entre nous ne parlera de quoi que ce soit de ce qui s’est passé ici cette nuit, et je dis bien de quoi que ce soit. Pas de discussion dans les baraquements, dans un bar, ou même ici sur le site de lancement. Suis-je parfaitement clair ?”
Pendant plus de cinquante ans, le silence a été observé.
Pourquoi le gouvernement devrait rechercher et communiquer les documents. Tout de suite. Maintenant cloué en fauteuil roulant, Bordne a tenté, jusqu’ici sans succès, de retrouver les dossiers liés à l’incident d’Okinawa. Il soutient qu’une enquête a été menée et que chaque officier de lancement a été interrogé. Environ un mois plus tard, dit Bordne, ils ont été appelés à participer à la cour martiale jugeant le commandant qui a émis les ordres de lancement. Bordne dit que le Capitaine Bassett, dans la seule violation de son propre ordre de secret, a dit à son équipe que le commandant avait été rétrogradé et forcé à prendre sa retraite à la fin de la période de service minimum de 20 ans, qu’il était sur le point de terminer de toute façon. Aucune autre mesure n’a été prise, pas même l’attribution d’éloges aux officiers de lancement qui avait empêché une guerre nucléaire.
Basset est mort en mai 2011. Bordne a cherché, en utilisant internet, à retrouver d’autres membres de l’équipe de lancement qui pourraient être capables de l’aider à compléter ses souvenirs. Le National Security Archives, un groupe de surveillance basé à la bibliothèque Gelman de l’Université George Washington, a formulé une demande auprès de l’Armée de l’Air au nom de la loi sur l’accès libre à l’information, cherchant à obtenir les dossiers relatifs à l’incident d’Okinawa, mais souvent de telles demandes n’aboutissent jamais avant des années, quand elles aboutissent.
Je reconnais que le compte-rendu de Bordne n’est pas définitivement validé. Mais je me rends compte qu’il a toujours dit la vérité sur tous les points que j’ai pu confirmer. Un incident de cette importance, je crois, ne devrait pas avoir à reposer sur le témoignage d’un seul homme. L’ Armée de l’Air et d’autres organismes gouvernementaux devraient de leur propre initiative rendre disponible dans son intégralité, et rapidement, toute espèce d’information qu’elles ont sur cet incident. On a longtemps présenté une fausse image au public des dangers inhérents au déploiement d’armes nucléaires.
Le monde entier a le droit de connaître la vérité complète sur le danger nucléaire auquel il est confronté.
Note de l’éditeur : au moment où l’on était en train d’envisager la publication de cet article, Daniel Ellsberg, qui était un consultant de la Rand Corporation au ministère de la Défense au moment de la crise des missiles de Cuba, a envoyé un long message par courriel au Bulletin, à la demande de Tovish. Le message déclarait, en partie : “Je pense qu’il est urgent de savoir si l’histoire de Bordne et les conclusions provisoires que Tovish en tire sont vraies, étant donné les implications qu’aurait leur vérité pour les dangers présents, et pas seulement pour l’histoire passée. Et ceci ne peut pas attendre le traitement par la “voie normale” d’une demande FOIA [Freedom of Information Act – droit d’accéder aux documents des agences fédérales, NdT] du National Security Archives ou du Bulletin. Une enquête du Congrès n’aura lieu, à ce qui semble, que si le Bulletin publie ce rapport, attentif à être prudent dans ses conclusions et sa demande pour que la documentation précise issue d’une enquête officielle, documentation dont il se dit qu’elle existe, soit publiée, mettant fin à une inexcusable (bien que très prévisible) classification prolongée.”
Au cours de cette même période, Bruce Blair, un chercheur du Programme de la Science et de la Sécurité Mondiale à l’université de Princeton, a également écrit un message électronique au Bulletin. Ceci est l’intégralité du message : “Aaron Tovish m’a demandé de peser avec vous si je pensais que son rapport devait être publié dans le Bulletin, ou bien n’importe où ailleurs. Je crois qu’il devrait l’être, même s’il n’a pas été entièrement vérifié à ce stade. Ce qui me frappe est qu’un compte-rendu de première main, provenant d’une source crédible au sein de l’équipe de lancement elle-même, est d’une grande aide pour établir le caractère plausible du compte-rendu. Ce qui me frappe aussi est le côté plausible de la suite des événements, sur la base de ce que je sais du commandement nucléaire et des procédures de contrôle au cours de cette période (et plus tard). Franchement, ce n’est pas non plus une surprise pour moi que l’ordre de lancement ait été transmis par inadvertance aux équipes de lancement nucléaire. C’est arrivé plusieurs fois à ma connaissance, et probablement plus souvent que je n’en ai connaissance. Ceci est arrivé au moment de la guerre au Moyen-Orient en 1967, quand un avion gros-porteur de l’équipe de l’arme nucléaire auquel a été envoyé un ordre d’attaque réelle au lieu d’un ordre d’exercice / entraînement nucléaire. C’est arrivé dans les années 1970 lorsque [le Strategic Air Command, Omaha] retransmit un ordre de lancement d’exercice … comme un véritable et réel ordre de lancement. (Je peux personnellement me porter garant de ce cas puisque la confusion avait été expliquée peu après aux équipes de lancement du Minuteman.) Dans ces deux incidents, la vérification de code (des moyens d’authentification cachetés dans le premier incident, et la validation du format du message dans le second) montrait qu’il n’était pas valable, contrairement à ce qui s’était passé lors de l’incident relaté par le membre d’équipage de lancement dans l’article de Aaron. Mais vous voyez ce que je veux dire. Ce n’était tout simplement pas si rare que ce genre de confusion se produise. Un dernier élément pour étayer ce point : le moment où les Etats-Unis ont été les plus près de lancer par inadvertance un missile stratégique sur ordre du Président s’est situé en 1979, lorsqu’une bande vidéo du NORAD pour l’exercice aux alertes avancées et décrivant une attaque stratégique soviétique en grandeur réelle s’est retrouvée par inadvertance diffusée dans le vrai réseau d’alerte avancée. Le conseiller à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, a été appelé deux fois dans la nuit pour s’entendre dire que les États-Unis était sous attaque, et il était sur le point de décrocher son téléphone pour persuader le président Carter qu’il fallait immédiatement donner l’autorisation d’une réplique dans toute sa force, quand un troisième appel l’a informé que c’était une fausse alarme.
Je comprends et je vous remercie de votre prudence éditoriale dans ce cas. Mais à mon avis, le poids de la preuve et l’héritage des erreurs nucléaires graves se combinent pour justifier la publication de ce dossier. Je pense qu’ils font pencher la balance. C’est mon point de vue, pour ce qu’il vaut.
Dans un échange de courriels avec le Bulletin en Septembre, Ota, le rédacteur en chef du Kyodo News, dit qu’il a « 100% confiance » dans son article sur le compte-rendu de Bordne des événements d’Okinawa, “même s’il manque encore beaucoup de pièces.”
Source : Bulletin of the Atomic Scientists, le 25/10/2015
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.