Par A R. Après « sa » grande braderie de notre industrie, de notre système social, de nos services publics, Macron s’attaque aux racines mêmes de notre République et au créateurs de notre si belle langue française mise en valeur à l’époque des Lumières.
Paris comploterait* son soutien à la candidature de la ministre actuelle des affaires étrangères Rwandaises*, qui est une anglophone avérée pour la présidence de l‘OIF* !
Elle est la seconde du gouvernement Rwandais qui a interdit l’enseignement de la langue française dans son pays !
Une fois n’étant pas coutume, je vous laisse découvrir l’excellente vidéo-édito de Vincent Hervouet sur Europe 1, titillé par le « chien de garde en chef », P. Cohen, qui se fait l’avocat de cette ministre anglophone… !
– Communiqué de presse : Le CERMF* condamne toute candidature rwandaise à la présidence de l’OIF :
https://www.cermf.org/communiques
– Hervé Cheuzeville initiateur de la pétition :
http://cheuzeville.net/rwanda-devrons-nous-vraiment-boire-le-calice-jusqua-la-lie/
– Louise Mushikiwabo est-elle la candidate idéale pour diriger la Francophonie ? :
– Rwanda – Génocide : Il faudra réécrire l’histoire du génocide rwandais :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/rwanda-genocide-il-faudra-reecrire-157880
– Association courriel : Casse de la langue française : ensemble, nous accusons !
* Vincent Hervouet à 1mn39 de la vidéo.
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Mushikiwabo
* Organisation Internationale de la Francophonie.
* Centre d’Etude et de Réflexion sur le Monde de la Francophonie
Pétition : Sauvons l’Organisation Internationale de la Francophonie !
Lors de la conférence de presse commune qu’il a tenu à l’Elysée 23 mai avec Paul Kagame, Emmanuel Macron a confirmé qu’il soutenait la candidature de la ministre des affaires étrangères de ce dictateur au poste de secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, en remplacement de l’actuelle titulaire, la Canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean.
Rappelons que, depuis sa prise de pouvoir par la force en 1994, Paul Kagame a tout mis en oeuvre pour éradiquer la langue française du Rwanda, pays jadis largement francophone. Dans l’enseignement, le français a été remplacé par l’anglais. Kagame ignore le Français et sa haine de la France s’est traduite par une profonde aversion pour la langue française. Le Centre Culturel Français de Kigali, construit grâce à l’argent des contribuables français, a été purement et simplement rasé. Madame Louise Mushikiwabo, la ministre candidate, parle un français des plus corrects, mais le régime dictatorial qu’elle sert avec tant de zèle est un ennemi déclaré de la langue et de la culture françaises. De plus, l’OIF affiche et défend des valeurs qui sont pour le moins incompatibles avec l’absence de démocratie et les violations massives des droits de l’Homme au Rwanda. Pour ces deux raisons fondamentales, la candidature de cette dame au poste de Secrétaire-général de l’OIF doit être rejetée !
Si le bilan de l’actuelle Secrétaire-générale n’est pas jugé satisfaisant, les pays francophones ne manquent pas d’écrivains et d’artistes de talent, ou d’anciens responsables respectables, pour la remplacer. Ne serait-il pas temps que l’OIF mette enfin en pratique les principes de démocratie qu’elle est censée promouvoir ? Ne pourrait-on pas demander l’avis des citoyens et citoyennes francophones de par le monde ? En tout état de cause, le choix de la personne amenée à diriger la Francophonie mondiale ne devrait certainement plus être laissé aux seuls chefs d’État. Pire, il ne devrait pas être le fruit de marchandages ou de calculs opaques.
En ma qualité d’auteur et de citoyen francophone, je souhaiterais proposer un nom. Celui d’Alain Mabanckou, écrivain francophone renommé et enseignant franco-congolais né à Pointe-Noire en République du Congo en 1966. Il est l’auteur d’au moins onze romans, de huit recueils de poésies, de sept essais, de deux anthologies et de deux ouvrages pour enfants. En 2006, son fameux roman « Mémoires de porc-épic » fut couronné par le Prix Renaudot. En 2010, Alain Mabanckou a été fait Chevalier de la Légion d’honneur par décret du Président de la République française. En 2013, Mabanckou a reçu de la Principauté de Monaco le prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre. Depuis 2006, il enseigne la littérature francophone à l’UCLA, l’Université de Californie à Los Angeles. En 2016, il est devenu le premier Africain à intégrer le Collège de France. La même année, il a été fait Officier des Arts et Lettres. En 2017, son nom est entré officiellement dans le Petit Larousse des noms propres pour l’édition 2018. Ses œuvres d’Alain Mabanckou sont traduites dans une quinzaine de langues.
Alain Mabanckou, homme aux multiples talents, partage sa vie entre trois continents. Il me semble incarner à merveille une francophonie d’avenir, internationale, créative et dynamique. C’est aussi un homme de principes. Cette année, il a refusé de participer au projet francophone de réflexion autour de la langue française et de la francophonie d’Emmanuel Macron. Dans une lettre ouverture au président de la République, il n’a pas hésité à dénoncer des « régimes autocratiques, les élections truquées, le manque de liberté d’expression » qui prévalent dans le monde francophone. Cette prise de position courageuse me semble en faire le candidat idéal pour le poste de secrétaire-général de l’OIF. S’il devait être choisi, il est certain qu’il n’acceptera pas les compromissions et qu’il ne se laissera pas intimider par les autocrates et les dictateurs. Il ne cèdera pas non plus aux pressions, même à celles venant de l’Élysée. Il apportera un sang neuf à la Francophonie, qui en a bien besoin et il lui donnera une nouvelle vitalité.
Je suis bien conscient qu’une telle candidature ne plaira pas à nombre de chefs d’État et qu’elle contredira la stratégie élyséenne. Mais, si elle devait être portée par un fort mouvement d’opinion transfrontalier, transcontinental, citoyen et francophone, alors peut-être pourrait-elle l’emporter. J’en appelle donc à tous les amoureux de la langue et de la culture françaises pour qu’ils reprennent cette idée à leur compte et qu’ils en assurent la promotion, là où ils se trouvent dans le monde, et je les invite à signer cette pétition afin de dire NON à la candidature que l’on cherche à nous imposer, celle d’une servante zélée d’une dicture sanglante, ennemie de la langue et de la culture française et pour dire OUI à une éventuelle candidature d’Alain Mabanckou.
L’éventuelle arrivée de Louise Mushikiwabo marquerait indubitablement la fin de la francophonie et de ses idéaux. La victoire d’une candidature Mabanckou signalerait au contraire la fin des dérives du passé et un nouveau départ pour cette francophonie que nous aimons et que nous voulons défendre!
Hervé Cheuzeville, 4 juin 2018.
(Ancien travailleur humanitaire et auteur de huit ouvrages et de nombreux articles; « Rwanda – ving-cinq années de mensonges » est son dernier livre, paru aux Editions Vincentello d’Istria en 2018).
Francophonie, langue française : lettre ouverte à Emmanuel Macron
Monsieur le Président,
Dans votre discours du 28 novembre à l’université de Ouagadougou, puis dans un courrier officiel que vous m’avez adressé le 13 décembre, vous m’avez proposé de «contribuer aux travaux de réflexion que vous souhaitez engager autour de la langue française et de la Francophonie.»
Au XIXème siècle, lorsque le mot «francophonie» avait été conçu par le géographe Onésime Reclus, il s’agissait alors, dans son esprit, de créer un ensemble plus vaste, pour ne pas dire de se lancer dans une véritable expansion coloniale. D’ailleurs, dans son ouvrage «Lâchons l’Asie, prenons l’Afrique» (1904), dans le dessein de «pérenniser» la grandeur de la France il se posait deux questions fondamentales: «Où renaître ? Comment durer ?»
Qu’est-ce qui a changé de nos jours ? La Francophonie est malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies. Repenser la Francophonie ce n’est pas seulement «protéger» la langue française qui, du reste n’est pas du tout menacée comme on a tendance à le proclamer dans un élan d’auto-flagellation propre à la France. La culture et la langue françaises gardent leur prestige sur le plan mondial.
Les meilleurs spécialistes de la littérature française du Moyen-Âge sont américains. Les étudiants d’Amérique du Nord sont plus sensibilisés aux lettres francophones que leurs camarades français. La plupart des universités américaines créent et financent sans l’aide de la France des départements de littérature française et d’études francophones. Les écrivains qui ne sont pas nés en France et qui écrivent en français sont pour la plupart traduits en anglais: Ahmadou Kourouma, Anna Moï, Boualem Sansal, Tierno Monénembo, Abdourahman Waberi, Ken Bugul, Véronique Tadjo, Tahar Ben Jelloun, Aminata Sow Fall, Mariama Bâ, etc. La littérature française ne peut plus se contenter de la définition étriquée qui, à la longue, a fini par la marginaliser alors même que ses tentacules ne cessent de croître grâce à l’émergence d’un imaginaire-monde en français.
Tous les deux, nous avions eu à cet effet un échange à la Foire du livre de Francfort en octobre dernier, et je vous avais signifié publiquement mon désaccord quant à votre discours d’ouverture dans lequel vous n’aviez cité aucun auteur d’expression française venu d’ailleurs, vous contentant de porter au pinacle Goethe et Gérard de Nerval et d’affirmer que «l’Allemagne accueillait la France et la Francophonie», comme si la France n’était pas un pays francophone!
Dois-je rappeler aussi que le grand reproche qu’on adresse à la Francophonie «institutionnelle» est qu’elle n’a jamais pointé du doigt en Afrique les régimes autocratiques, les élections truquées, le manque de liberté d’expression, tout cela orchestré par des monarques qui s’expriment et assujettissent leurs populations en français? Ces despotes s’accrochent au pouvoir en bidouillant les constitutions (rédigées en français) sans pour autant susciter l’indignation de tous les gouvernements qui ont précédé votre arrivée à la tête de l’Etat.
Il est certes louable de faire un discours à Ouagadougou à la jeunesse africaine, mais il serait utile, Monsieur le Président, que vous prouviez à ces jeunes gens que vous êtes d’une autre génération, que vous avez tourné la page et qu’ils ont droit, ici et maintenant, à ce que la langue française couve de plus beau, de plus noble et d’inaliénable: la liberté.
Par conséquent, et en raison de ces tares que charrie la Francophonie actuelle – en particulier les accointances avec les dirigeants des républiques bananières qui décapitent les rêves de la jeunesse africaine –, j’ai le regret, tout en vous priant d’agréer l’expression de ma haute considération, de vous signifier, Monsieur le Président, que je ne participerai pas à ce projet.
Alain Mabanckou
Santa Monica, le 15 janvier 2018