Ce 30 octobre, comme un jouet désué et un coup de communication mondaine sera inauguré par le président Emmanuel Macron la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts,. Dans un communiqué commun les associations CO.U.R.R.I.E.L et A.FR.AV explicite ce qu’il en est réellement de ce projet, un projet qui serait le bienvenu pour les défenseurs de la langue française si la politique linguistique d’Emmanuel Macron et de l’Union européenne n’enterrait pas tous les jours un peu plus davantage l’ordonnance de Villers-Cotterêts, c’est-à-dire la langue française et la Francophonie au profit de l’anglais et de l’anglosphère.
LA POLITIQUE LINGUISTIQUE D’EMMANUEL MACRON ET DE L’UNION EUROPENNE – ENTERRE L’ORDONNANCE DE VILLERS-COTTERÊTS
Inauguration du Centre International de la Francophonie à Villers-Cotterêts – Communiqué de l’association CO.U.R.R.I.E.L.* – 18 octobre 2023
L’inauguration du Centre international de la Francophonie sur les lieux où François 1er signa l’Ordonnance de 1539 érigeant le « langage maternel françois » en langue administrative et juridique du royaume devrait être une bonne nouvelle pour tous les amis de la langue française, de la Francophonie, et plus largement, de la diversité linguistique européenne et mondiale1. Et tel serait bien le cas si ceux qui gouvernent la France étaient des amis sincères de notre langue et non des propagateurs acharnés du tout-anglais impérial et « transatlantique » doublés de destructeurs du fait francophone en France même et dans l’ensemble des pays de la Francophonie internationale en crise existentielle.
En France même, c’est peu dire qu’Emmanuel Macron, que sa fonction oblige théoriquement à défendre la Constitution et son Article II-a (« la langue de la République est le français »), et qui est aussi censément le garant de l’exécution des lois, ne fait rien pour faire respecter et pour respecter lui-même la loi Toubon-Tasca de 1994 qui fait du français « la langue du travail, des échanges et de l’enseignement ». Car non seulement les milieux dominants du grand capital et du haut patronat privilégient cyniquement l’anglais dans leur « com’ » interne et externe, non seulement des collectivités territoriales sans honneur privilégient toutes sortes de dénominations en globish plus risibles les unes que les autres sans que l’Etat ne les rappelle jamais à leur devoir citoyen, mais le chef de l’exécutif ne cesse d’organiser en anglais des « évènements » sur le sol national lui-même (« Choose France ! », « One Planet Summit », etc.). Pis encore, Macron n’a pas eu un mot, lorsqu’il lui fut donné de présider l’Union européenne, pour refuser le coup d’Etat linguistique perpétré par Mme Ursula von der Leyen et ses collègues : lesquels ont fait de l’anglais – en plein Brexit et alors que cette langue n’est plus l’idiome officiel premier d’aucun pays de l’UE (y compris Malte et l’Irlande) ! – pour refuser le déclassement ouvert du français et des autres langues d’Europe que signifie l’érection illégale de l’anglais en langue de travail unique de la Commission, de la Cour des Comptes et de la Cour de justice européennes.
En réalité, la mandature d’E. Macron, qui aggrave encore la situation léguée à cet égard par Sarkozy et Hollande, se traduit par le déclin rapide et organisé du français sur le plan de la géopolitique linguistique. Non seulement le Ruanda a-t-il déclassé le français au profit de l’anglais dans son système d’enseignement, ce que sont aussi en train de faire à différents degré les trois pays du Maghreb, non seulement la politique africaine erratique, voire néocoloniale de la France en Afrique subsaharienne se traduit-elle par l’éviction du français du rang de langue nationale au Mali (au profit des langues africaines, ce qui, certes, peut se concevoir), mais Macron, le grand ami du fédéraliste canadien Justin Trudeau, n’apporte aucun soutien aux Québécois qui tentent de protéger le français, décrété officiellement « en danger » à Québec et à Montréal, de la pression continue qu’exercent à son encontre Ottawa, Londres et Washington.
Comme si cela ne suffisait pas, les chaînes du « service public » de l’audiovisuel censurent à qui mieux mieux les actions et les communiqués des associations de défense du français. Ceux-ci tirent pourtant la sonnette d’alarme, à l’instar de feue Hélène Carrère d’Encausse, à propos de la honteuse politique d’américanisation linguistique de la France que mènent, à l’abri de toute débat démocratique, les « élites » politiques, économiques et médiatiques de notre pays à l’avantage du tout-anglais et au détriment de la langue de Molière. Et cette parole, qu’elles refusent aux militants et défenseurs du français, qu’ils soient de gauche, de droite ou sans coloration politique, les autorités médiatiques la distribuent généreusement à des linguistes atterrantes qui prétendent, en niant l’évidence, que notre langue se porterait fort bien, que le problème ne serait pas sa destruction méthodique en cours mais… le prétendu « catastrophisme » de ses défenseurs… Lesquels n’ont pourtant voie au chapitre nulle part ! Il suffit pourtant à n’importe qui de se promener dans une grande avenue de ville grande ou moyenne pour voir qu’on n’en est plus aux « emprunts » à l’anglais de naguère, fussent-ils nombreux (les « anglicismes »), mais à la substitution systématique d’un jargon globish au vocabulaire français le plus courant. Il en va ainsi quand la Banque postale se baptise « French Bank », que « SNCF » nomme ses « produits » « ouigo » ou « inoui », quand les nouveaux titres de presse se nomment sciemment « So Foot » (si pied !), « Society » ou « We demain » (un titre qui dit tout, subliminalement parlant, sur l’assassinat linguistique en cours).
Cette politique d’arrachage linguistique qui s’apparente à un linguicide accompagne l’alignement accru de la France sur l’ « ordre » euro-atlantiste mondial piloté depuis Washington. Il va également de pair avec le déploiement continu de politiques néolibérales et supranationales qui brisent l’une après l’autre les conquêtes sociales mises en place par le Front populaire, puis par le CNR, retraites par répartition, remboursements maladie, conventions collectives de branche, statuts publics, Code du travail protecteur, voire République souveraine, une et indivisible sacrifiée sur l’autel de l’Europe des régions néo-féodales synonymes de déclassement de la langue nationale et de destruction concomitante du produire en France et des services publics d’Etat.
C’est pourquoi, hélas, l’inauguration prévue le 19 octobre relève du faux-semblant car il n’y a rien de merveilleux à ce que notre langue soit quasiment muséifiée par ceux-là même qui, au nom du peuple français jamais consulté sur ce point, contribuent le plus à l’humilier. Pour défendre la langue de la République qui constitue aussi le ciment de la fraternité francophone internationale et sert aussi de digue mondiale à la langue et à la culture uniques mondiales qui menacent, citoyens et travailleurs, réapprenons à résister : ensemble, reprenons langue !
*Comité Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Emancipation Linguistiques – Président d’honneur, Léon Landini, ancien Franc-Tireur et Partisan de la Main-d’œuvre Immigrée, Médaille de la Résistance – Président exécutif : Georges Gastaud, philosophe – Secrétaire général, Matthieu Varnier, ingénieur roboticien – Association Fraterniphonie-Avenir – Régis Ravat, président, Thierry Saladin, secrétaire général
1 Faut-il le dire, ce communiqué ne vise aucunement les amis de la langue française qui ont milité depuis vingt ans pour l’ouverture du centre à Villers-Cotterêts, au contraire, nous les saluons chaleureusement.
Histoire de la cité international de la langue française et de la francophonie, initiée par les associations, réduite à une coquille vide dépouillée de la francophonie par E Macron
« Macron est un anglomane participant en conscience au remplacement du français par l’anglo-américain, déjà en France, et aussi dans les pays africains«
Les explications apportées par Thierry Saladin alors que le chateau de Villers Cotterêt est inauguré sur la véritable histoire de la cité internationale de la langue française, initiée par les associations ALF et FFI, repris comme un simple monument et vidée de son contenu de défense de la langue française.
Le lundi 30 octobre 2023, donc demain, aura lieu l’inauguration de la Cité internationale de la langue française au Château de Villers-Cotterêts.
Vous ne pourrez pas ne pas en entendre parler. En effet, présence de Macron oblige, les médias ne devraient pas rater l’occasion de vous en faire part, et ce jusqu’à plus soif : télé, radios et autres médias dominants de la presse. Ce sera l’évènement de la journée en France.
Mais voilà : il se pourrait que la présentation de cet événement — le narratif, comme on dit de nos jours — soit quelque peu arrangé, réécrit. Peut-être même idéalisé, etc… et ce au profit (à la gloire ?) de qui vous savez.
Aussi, nous allons tenter de vous conter l’histoire de ce projet : la vraie, ou peu s’en faut. Celle dont aucun média ne vous parlera, bien évidemment.
Une précision :
Plusieurs fois retardée, cette inauguration en présence de Macron aurait dû avoir lieu le jeudi 19 octobre 2023. Elle fut une nouvelle fois reportée, à la suite de l’attentat survenu à Arras le 13 octobre. Le président de la République, Emmanuel Macron annula sa venue, pour assister ce jour-là aux obsèques de Dominique Bernard, le professeur de français assassiné au Lycée Gambetta d’Arras.
Le nouveau rendez-vous est donc donné à Villers-Cotterêts, lundi 30 octobre, comme vient de l’annoncer le journal L’Union. Le lieu ouvrira officiellement ses portes ce jour-là. Et l’Élysée a confirmé la présence du président de la République pour demain.
Développement
Comme vous le savez, avec la Cinquième République née à la fin de 1958, tous les présidents de la République qui se sont succédé, jusqu’à Chirac inclus, ont eu la volonté de laisser après eux leur empreinte, une trace dans le patrimoine architectural de la France. C’est-à-dire à Paris.
De Gaulle étant déjà un monument à lui tout seul, puisque appartenant à l’Histoire, il n’en éprouvait sans doute pas le besoin.
En revanche Pompidou, grand amateur d’art moderne, lança le projet du Centre Beaubourg (Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou). Une concrétisation que finalement il ne put voir, du fait de la maladie qui écourta son mandat.
Pour Giscard, ce fut le musée d’Orsay et l’Institut du Monde Arabe.
Pour Mitterrand, ce fut Le Grand Louvre avec notamment sa pyramide de verre et d’acier, l’Opéra Bastille, La Grande Arche, et aussi la Bibliothèque Nationale de France (la Grande Bibliothèque), entre autres.
Pour Chirac, grand érudit en civilisations africaines et asiatiques, donc en arts premiers, ce fut le Musée du quai Branly. Désormais appelé Musée du quai Branly-Jacques Chirac.
Or, à partir de 2007 avec Sarkozy — qui rappelons-le se présentait comme l’homme de « la rupture » — tout va changer. En effet, lui ainsi que ses deux successeurs Hollande et Macron, n’ont visiblement pas la préoccupation de leurs prédécesseurs. Faudrait-il y voir un manque de culture ? Chacun jugera. Mais c’est ainsi.
Rappelons que l’Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) est considérée comme l’officialisation de la langue française* (LF) puisque sous le sceau royal de François 1er on peut y lire notamment :
- En lieu et place du latin. Et absolument pas contre les langues régionales, comme on peut le lire ou l’entendre parfois…
Art. 111. De prononcer et rédiger tous les actes en langue française
Et parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la [mauvaise] compréhension des mots latins utilisés dans lesdits arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts ainsi que toutes autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les autres actes et exploits de justice qui en dépendent, soient prononcés, publiés et notifiés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement.) »
Une décision royale intervenant à une époque qui, après avoir vu des Villon et autres Rabelais, SVP!, connaît alors des Marot, et même des Ronsard, du Bellay, Baïf, Dorat, etc. qui vont constituer La Pléiade, et notamment rédiger le manifeste Défense et illustration de la Langue française (La Deffence et Illustration de la Langue Francoyse), et même des Montaigne qui annonceront encore d’autres géants de la littérature française lors du siècle qui suivra : Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, pour ne citer que ceux-là. Sans oublier les très grands des deux siècles et demi qui suivront…
Autrement dit la langue française (LF) s’apprête à connaître trois siècles au cours desquels elle sera hissée au plus haut niveau par de très grands auteurs…
Ainsi et de manière incontestée pendant toute cette période, elle deviendra également la langue de la diplomatie. Et ce jusqu’en 1919 avec le traité de Versailles…ou un très mauvais coup va alors lui être porté. Et d’autres vont suivre. Hélas !
Donc ce projet de Cité internationale de la LF a une histoire. Et cette dernière ne commence pas en 2022. Ni en 2012, ni en 2007 et pas davantage en 2017, mais… en 2001.
En effet, le 7 octobre de cette année-là, des associations de défense de la langue française*, Avenir de la langue française (ALF) et le Forum francophone international (FFI) avaient ensemble lancé du balcon du château (« Mon plaisir ») un appel aux chefs d’État de la Francophonie.
- d’authentiques hérauts, et même des héros : de vrais poilus de cette nouvelle Grande Guerre, et qui ne passent jamais — ô grand jamais ! — dans les médias. Et dont aucun n’aura le privilège, bien entendu, de faire partie demain des quelque 500 invités officiels…
Aucun ? Si un seul : et c’est sans doute grâce à Mme Brigitte Macron que ce monsieur de 88 ans, toujours bon pied bon œil, et infatigable défenseur de la LF sera présent. Mais… il n’aura pas droit à la parole, lui. (voir plus loin)
Oui, cet appel fut lancé le 7 octobre 2001, à l’endroit-même où François Ier avait promulgué le 25 août 1539 son célèbre édit sur la langue française. Le français devenait donc la langue du roi et aussi des tribunaux.
Mais écoutons ces hérauts :
(…)Devant de hautes personnalités françaises, belge, québécoise, haïtienne, au balcon, 250 personnes étaient venues dans la cour, surtout de Paris, à 74 km de là, représentant plusieurs dizaines d’associations françaises pour le français et la Francophonie. Un Comité de soutien avait alors été constitué, composé de hautes personnalités françaises et étrangères très diverses : anciens ministres, parlementaires, académiciens, diplomates, historiens, chefs d’entreprise, présidents d’associations concernées…
Pendant 17 ans, [ndr: donc jusqu’en 2018] ces associations ont maintenu une pression en faveur du projet, et recherché des mécènes, sachant fort bien que leur projet se heurtait à la vacuité des caisses de l’État et à l’absence de volonté politique.
Le 16 septembre 2017, journée du patrimoine, le couple présidentiel ayant été saisi par nos associations, appuyées par un député de la circonscription et par Stéphane Bern, auteur d’une émission sur la Princesse palatine [ndr : il s’agit de l’épouse de Philippe d’Orléans, le frère de Louis XIV] et le rayonnement du château au XVIIème siècle sous les Orléans, le Président de la République annonça son intention d’adopter le projet. Il le confirmera lors de sa déclaration de politique francophone, le 20 mars 2018 sous la Coupole, en reprenant les têtes de chapitre de notre projet.
En fait, déjà pendant sa campagne électorale, le candidat Macron avait été sensibilisé à cette affaire par des élus et porteurs associatifs dudit projet.
Ce qui se passera demain est donc l’œuvre de quelques représentants d’associations de défense de la langue française, déjà bien malmenée à l’époque, mais pas autant qu’aujourd’hui.
Nous tenons aussi de cet infatigable militant parmi ces lanceurs de l’appel de 2001, qu’en fait la décision présidentielle de reprendre le projet fut quelque peu influencée par Madame Brigitte Macron. Mais aussi plus ou moins par deux membres de la famille Macron.
Le projet initial, porté donc à bout de bras pendant 22 ans, devait être la Cité internationale de la Langue française et de la francophonie. Mais en haut lieu on a décidé de supprimer ce dernier mot. « C’est assez révélateur, d’ailleurs » pour citer ce monsieur, ancien ambassadeur de France à Maurice, qui craignait de ne jamais voir ce projet se concrétiser de son vivant. Nous l’avons dit: il sera l’unique invité parmi les lanceurs du projet en 2001, dont quelques-uns ne sont, hélas, plus de ce monde…
Ajoutons que parmi les quelque cinq cents personnalités invitées, ne figure aucune association française de défense de la LF (elle sont six ou sept en France), pas même les responsables des deux associations qui lancèrent l’appel: ALF (Avenir de la langue française, et le FFI (Forum francophone international). Jusque là, rien de nouveau puisque pour le pouvoir tout se passe comme si les associations n’existaient pas.
Précisons que votre serviteur, bien que déjà militant de la cause depuis des lustres, ne faisait pas partie des « octobristes de 2001».
Cet appel consistait donc à :
restaurer le château avec un appel à tous les États de la francophonie de faire en sorte que dans leurs projets internationaux, ils inscrivent le château de Villers-Cotterêts pour en faire un lieu de recherche, d’enseignement, de rencontres, de traductions, de recherche en bibliothèque, vidéothèque, médiathèque, etc.
Voyant en 2014 que le Qatar entrait dans l’OIF (Organisation internationale de la francophonie)**, — eh oui !— les lanceurs du projet obtinrent de ce pays un financement pour ce projet.
** Sachez que dans l’OIF, nombre d’États ne sont pas du tout francophones. Cependant, ils sont admis sans aucune exigence de la France, même pas d’être tenus d’y envoyer des représentants francophones. Nous, les associations dénonçons cela, mais qui se soucie de notre avis ?
Une lettre fut récemment adressée aux autorités, une fois qu’il fut annoncé que seul Le Président de la République prendrait la parole, et ce à l’exception de quiconque. « C’est comme ça.» ont répondu les instances officielles aux lanceurs du projet.
https://www.radiocourtoisie.fr/2023/10/23/le-francais-en-partage-du-23-octobre-2023-nouvelles-du-combat-pour-la-langue-francaise-la-cite-internationale-de-la-langue-francaise/
(minutage à partir de 31′)
Enfin, et contrairement à ce que vous risquez d’entendre demain, pour nous associations, qui sommes sur le front 365 jours par an, cet événement correspond à un enterrement de première classe de la LF.
En effet, Macron, encore moins que ses prédécesseurs qui déjà étaient loin d’être actifs pour promouvoir le français est indigne d’inaugurer un tel lieu, d’autant que depuis 2017, et même pendant sa campagne électorale n’a jamais raté une occasion de parler en anglais plutôt qu’en français. Il est un fossoyeur de la LF : ni plus ni moins.
Et probablement ravi de l’être.
De tout ce qu’il dira, il faudra comprendre que sa pensée est exactement l’inverse. Ce type est un anglomane participant en conscience au remplacement du français par l’anglo-américain, déjà en France, et aussi dans les pays africains, notamment par son arrogance vis-à-vis de chefs d’État qui, les uns après les autres, se détournent de notre pays devenu paillasson des EUA. L’imposition de l’anglo-américain étant un projet plus vaste encore, puisque mené un peu partout dans le monde depuis le XXème siècle, et même en Ukraine.
« La stratégie américaine semble avoir pour objectif que l’Ukraine non seulement conserve son orientation vers l’Occident, mais qu’elle développe des liens privilégiés avec l’Amérique. Washington pense que cela se produira notamment grâce à la langue anglaise. La stratégie indique que les États-Unis offrent une aide technique au ministère ukrainien de l’Éducation pour améliorer l’enseignement de l’anglais », écrit ainsi Politico.***
*** article original en anglais (Politico) https://www.politico.com/news/2023/10/02/biden-admin-ukraine-strategy-corruption-00119237
Alors pourquoi Macron a-t-il accepté finalement ce projet, présenté clé en main par d’authentiques militants de la cause, eux qui n’ont pas cessé, durant plus de vingt ans, de se battre contre vents et marées ? Peut-être tout simplement pour qu’à l’instar de ses lointains prédécesseurs son nom soit attaché à ce monument. Ce n’est une hypothèse.
En tout cas, il n’y a rien à attendre de lui : sur ce sujet comme sur bien d’autres.
Notre LF est en effet gravement menacée. Même si quelques linguistes se présentant comme attérées affirment le contraire (Le français va très bien, merci.), en fait des « cuistres enterrés » pour reprendre le mot d’un vrai défenseur de la LF, l’écrivain Alain Borer, auteur entre autres de De quel amour blessée.
Il suffit simplement de descendre de chez soi et de regarder l’affichage du premier arrêt de bus venu pour voir que la loi Toubon (1994) — résultat du travail de pression et d’influence sur les hommes politiques par des associations de défense de la LF (eh oui, encore elles !) pendant au moins cinq ou six ans — est violée chaque jour, et que l’État ne fait strictement rien pour qu’elle soit respectée.
Seuls les poilus sont au front.
Au-delà de ces considérations, il restera le projet, mais il n’aura pas le nom initialement prévu, puisque le mot francophonie qui fait référence au rayonnement encore effectif de la LF dans le monde ne figurera pas. Et ce n’est pas innocent.
Les journalistes vous raconteront donc demain ce qu’ils veulent.
Vous connaissez désormais la genèse et véritable histoire de ce projet, et notamment ceux, les sans-grades, qui ont travaillé toutes ces années et aussi ceux qui n’ont absolument rien fait mais qui seront demain en bonne place devant les caméras, et ensuite au buffet pour engloutir les petits fours une flute de champagne en main. Comme d’hab’.
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