Notre camarade PAM livre sur le site du réseau faire vivre et renforcer le PCF une analyse intéressante des solutions technologiques qui peuvent participer à la reconstruction d’une solide organisation communiste, tournée vers l’action, et démocratique, un parti communiste et il sollicite des réactions à ces propositions. www.initiative-communiste.fr a reçu cette contribution d’un de ses lecteurs, militant du PRCF, qui peut également contribuer à cette réflexion.
Pour un réseau social communiste ? sur l’importance de l’organisation et la nécessité d’agir ensemble
Comme tous les communistes soucieux d’agir, et dont l’objectif est de rassembler les communistes, PAM souligne que « c’est la pratique de l’organisation qui nous aidera à penser l’organisation nécessaire ». Et c’est effectivement dans ce sens que le PRCF fort de l’expérience du rassemblement de militants communistes de tous horizons – dans et hors du PCF – qui tous ensemble ont dans l’action construit une organisation pour agir ne cesse de faire des propositions de débats, d’échanges et de discussions bien sûr, mais aussi d’objectifs d’action, de mobilisations concrètes permettant aux communistes d’agir ensemble, tout de suite et maintenant. Et à ce titre ne pas négliger les avancées construites collectivement, avec le PRCF, avec FVRPCF et bien d’autres notamment au sein du collectif des Assises du Communisme. Chacun a pu voir que les communistes de bonne volonté ont été capable d’organiser un rassemblement à Paris pour la sortie de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN à l’occasion des 10 ans du NON au TCE le 30 mai dernier, chacun a pu y entendre la proximité des analyses et des propositions : ce rassemblement prouve qu’il est possible d’agir ensemble. Bien sûr cela ne signifie pas qu’il n’y a pas des progrès à faire, que l’on ne puisse pas faire mieux, et tous ensemble agir plus vite, plus souvent, plus fort. L’action commune suppose à l’évidence une réelle organisation.
« Pour s’organiser, il faut être organisé » constate PAM. C’est un fait, non nouveau puisque c’est pour cela que les communistes ont construit des partis communistes, et c’est bien là une problématique bien identifiée des militants du PRCF qui pour répondre à cette question ont commencé à construire depuis dix ans une organisation communiste partout en France, pour offrir un pôle de rassemblement ouvert à tous les communistes, permettant le débat démocratique, permettant l’action et pour faire avancer l’unité des communistes. De fait, PAM est sans doute pessimiste quand il conclue un peu vite que le site internet ne joue plus le rôle décrit par Lénine dans la démarche de structuration d’une organisation. Cela n’est pas tout à fait juste : il ne faut pas confondre blog personnel ou profil facebook qui favorisent structurellement la tentation du repli individuel, de l’émiettement et du refus d’une organisation et site internet organisé s’appuyant sur journal – par exemple www.initiative-communiste.fr est bien un journal 2.0 s’articulant avec le journal mensuel Initiative Communiste édité et distribué par les militants du PRCF tout deux formant un même outil médiatique – reposant sur un contrôle démocratique organisé et permettant de structurer vers une action collective et unitaire l’action de chacun via la construction et le renforcement d’une organisation. A ce titre, www.initiative-communiste.fr et Initiative Communiste répondent bien à cet triple rôle explicité par Lénine et que rappelle PAM (en assurant la diffusion partout d’une position politique, le journal est par nature un outil centralisé permettant au « centre » de jouer son rôle, il « centralise » ; la nécessité de sa diffusion suppose un effort d’organisation formateur pour les militants, il « organise » ; pour faire connaitre les batailles de terrain, le journal doit être alimenté par les militants et il contribue alors à la construction de cet intellectuel collectif qui permet la confiance et la légitimé… il « unit »), y compris en ouvrant ses colonnes de façon systématique au delà des seuls militants du PRCF pour permettre à tous les communistes de s’exprimer, de débattre et d’agir. Bien sûr, il faut coller aux réalités de son temps. Et les militants du PRCF le savent eux qui ont pris le parti de faire prendre à Initiative Communiste le virage du couplage avec les technologies offertes par le web permettant ainsi à des dizaines de milliers de visiteurs chaque mois d’y avoir accès ( que ce soit via www.initiative-communiste.fr , twitter, facebook ou les sites internet des ARC régionales) – sans oublier toutefois que la nécessité de construire une organisation est aussi celle de rassembler des moyens : sans la diffusion et la vente d’un journal papier, www.initiative-communiste.fr n’existerait pas, sans organisation il n’est pas de possibilité matérielle pour un réseau social…
Oui, « il faut faire des progrès d’organisation et cesser de reproduire sans cesse ce qui a échoué plusieurs fois ». C’est bien à ce titre que les propositions techniques permettant d’accélérer et de faciliter la prise de décision démocratique et la traduction pratique des décisions politiques sont primordiales. A l’évidence les propositions technologiques de PAM sont d’un grand intérêt. Elles ne doivent cependant pas occulter que c’est bien la pratique qui permet d’avancer, c’est bien l’organisation réelle et concrète qui permet le débat démocratique. Dire et discuter ce n’est pas faire et agir. Et il n’y a aucune solution à un débat,quelque soit la performance des outils utilisés pour le permettre, encore plus lorsqu’il est virtuel, si le but final n’est pas d’agir ensemble. C’est bien en ce sens qu’est conçu le centralisme démocratique (lire par exemple cette réflexion sur le centralisme démocratique), permettant de garantir le débat démocratique pour passer tous ensemble et avec le maximum de force à l’action. A l’inverse, l’expérience démontre à de multiple reprises que la discussion informelle et hors une organisation physique, aussi riche soit elle, aussi pertinents soient ses intervenants, ne permet pas toujours de trancher les divergences pour permettre l’action, ne permet pas d’accélérer le rassemblement unitaire. Au contraire le foisonnement des discussions exacerbe les clivages, souligne les divergences, chauffe les égos, favorise la domination de ceux qui parlent le mieux, là où l’action tournée vers le monde du travail solidarise les collectifs et oblige à trancher par la réalité concrète les divergences, oblige à faire face à la réalité et démasque ceux qui ne jouent pas le jeu. En ce sens, oui le « centralisme démocratique » est une absolu nécessité, inscrite d’ailleurs au cœur des statuts du PRCF. En ce sens, oui la construction d’une organisation centralisée mais disposant de structures déconcentrées aux plus proches des travailleurs est indispensable. C’est bien pour répondre à ce besoin que les militants du PRCF se sont rassemblés en créant des sections, fédérées en ARC, structurées au sein du PRCF et permettant à chacun des militants de s’inscrire dans un réseau social communiste qui de façon dialectique doit construire en interne et en externe des outils permettant la progression de l’organisation et du rassemblement de tous les communistes.
MC pour www.initiative-communiste.fr
Stopper l’émiettement à la Facebook… ! Pour un réseau social communiste
Oui, mais comment quand le choc des crimes de masse, la violence des guerres, l’accélération de la mondialisation capitaliste, le délitement de cet état dit « social », toutes les protections et droits du travail défaits quand tout est permis du coté de la richesse, quand tout cela pousse au renoncement, au repli, à l’émiettement ?
Oui, mais comment quand la direction du PCF s’enferme dans la nième recherche d’un truc électoral permettant de sauver « la gauche » ? Quand l’émiettement communiste continue dans le PCF avec des situations locales de plus en plus déterminantes sur toute lisibilité nationale, et hors du PCF malgré les multiples tentatives de « liaison » ou « coordination »… ?
Gilles Questiaux posait une question utile « Pourquoi ne sommes nous pas tous dans le même parti », et la discussion sur cet émiettement communiste doit continuer. Mais nous constatons bien qu’il n’y a pas de réponses faciles, et qu’il est difficile de sortir d’une réaction « pourquoi les autres ne rejoignent pas ma manière de voir l’unité nécessaire ? »
« Autrement dit, c’est la pratique de l’organisation qui nous aidera à penser l’organisation nécessaire. »
Pourtant c’est notre capacité à prendre à bras le corps cette urgence de l’organisation, de l’action, de la construction qui conditionne notre capacité à répondre à ces questions. Autrement dit, c’est la pratique de l’organisation qui nous aidera à penser l’organisation nécessaire.
Cet article propose une démarche pragmatique, pour progresser en organisation en acceptant le constat qu’il n’y a pas aujourd’hui de direction unifiée possible, et donc que cet effort doit se produire à partir du terrain, mais en favorisant les pratiques poussant vers l’unité. C’est l’image du réseau qui s’impose, image dont on connait les effets pervers comme masque des pouvoirs bien centralisés de ce capitalisme mondialisé, mais image qui peut aussi avoir une efficacité pratique pour s’ouvrir rapidement aux forces sociales indispensables à toute reconstruction, et notamment à la jeunesse.
L’analogie du réseau social alternatif aux Facebook et autres twitter peut-elle être un vecteur de mobilisation ? C’est le sens de cette proposition centrée sur l’effort d’organisation dans l’action, ouverte à tous sans imposer aucun centre ou leader prédéfini, s’appuyant sur ce que permettent les technologies des réseaux sociaux comme outil au service d’une organisation se reconstruisant progressivement, à partir du terrain, de manière souple pour s’adapter aux contours variables des convergences politiques.
Bien entendu, aucun outil ne résout de question politique, mais l’utilisation des technologies numériques par le capitalisme mondialisé montre aussi qu’une technique est une arme, un enjeu de pouvoir, de construction idéologique [1]. Une alternative aux Facebook et consors, reprenant leurs techniques (pages, liens, votes, messages, contacts…), peut devenir un espace alternatif, de rupture, différent dans son rapport à l’organisation réelle, mais aussi dans son organisation distribuée, sécurisée. Il devrait être non pas comme Facebook un réseau qui cache sa centralisation au service de la mondialisation, mais un outil d’organisation au plan local, favorisant la convergence vers une nouvelle forme de centralisme démocratique, le téléphone du militant remplaçant le carnet de timbre du trésorier de cellules, et le carnet d’abonnement à l’huma…
En 1901, Lénine donne à la logistique nécessaire à la construction et la diffusion du journal un rôle essentiel dans la construction de l’organisation politique. Un siècle après, nous constatons que le site web ne joue pas ce rôle. Est-ce que l’outil moderne qui pousse à l’organisation peut être un « réseau social communiste » ?.
Je pourrais justifier les raisons techniques qui me font considérer l’hypothèse d’un réseau social « communiste », alternatif aux Facebooket consors existants comme réaliste [2]. Cet article n’évoquera donc que les questions politiques et d’organisation qui pourrait justifier une telle ambition.
L’histoire récente de l’émiettement communiste et des tentatives de convergence nous donne quelques leçons.
aucune reconstruction ex nihilo sous la forme d’un nouveau parti n’a démontré sa pertinence, quelque soit la validité des efforts théoriques, des mobilisations sociales de chacun. Cela dit, ce n’est pas propre au mouvement communiste, les difficultés du MPEP pour prendre un exemple sont éclairantes.
aucune reconstruction ne peut se construire sans, encore moins contre, les bases militantes locales qui existent dans des situations très variées, dans et hors du PCF.
aucune reconstruction ne peut se faire en chambre, sur le seul débat théorique ou idéologique, même si celui-ci est indispensable. L’apport de personnalités comme Danielle Bleitrach, d’association d’éducation populaire comme Germinal est important, mais on ne peut pas séparer organisation et action.Bien sur, des organisations peuvent se renforcer, le débat théorique sur la crise, les conditions de l’unité du peuple, de la reconstruction d’un point de vue communiste va continuer, et des obstacles politiques à l’unité des communistes peuvent se lever et tant mieux, mais pour un certain temps, d’au moins quelques années, le fait dominant reste la diversité des situations politiques et des formes d’organisation des bases militantes communistes, et pour l’instant, l’affaiblissement relatif de tous face à la violence des luttes de classes et de la guerre idéologique.
« il faut faire des progrès d’organisation et cesser de reproduire sans cesse ce qui a échoué plusieurs fois »
C’est pourtant dans cette situation qu’il faut faire des progrès d’organisation et cesser de reproduire sans cesse ce qui a échoué plusieurs fois. C’est vrai bien sûr du PCF dont les directions continuent de s’enfoncer dans le renoncement à l’organisation et la fuite en avant dans des alliances de soumission au système. Mais c’est vrai aussi de tous ceux qui depuis des décennies répètent qu’il faut un parti, mais font vivre de fait autre chose, chacun ayant toujours tendance à chercher le rassemblement sous son drapeau, où à se limiter à son terrain d’action [3].
Car nous buttons toujours sur ce qui est au cœur de toute organisation, et que les communistes avaient historiquement formulé comme le « centralisme démocratique ». Mais construire démocratiquement un centre alors que le centre historique a laissé se déliter l’organisation, c’est un défi.
Le résultat est que nous n’avons pas de direction capable de porter l’intellectuel collectif de tous les communistes, d’organiser avec tous un centralisme démocratique renouvelé, pour faire progresser partout l’organisation dans sa capacité de résistance qui est la clé de son renforcement.
« Ce qui est au coeur de toute organisation : le centralisme démocratique »
Mais ce n’est pas en prenant le problème « par en haut » qu’on va le résoudre, et si l’expérience des assises du communisme est difficile, elle a le mérite de tenter de faire vivre une coordination dans le respect de chacune des forces militantes, même si elle se heurte à une difficulté, une certaine lenteur pesant sur son dynamisme. Cela ne vient pas d’un mauvais fonctionnement du collectif de liaison, mais de la difficulté réelle d’être à la fois plus en lien avec les actions militantes, donc dans la diversité des situations politiques, tout en faisant progresser le partage, la connaissance et la coordination. La réunion annuelle quelle qu’en soit la forme est insuffisante, la conférence téléphonique mensuelle aussi… C’est le serpent qui se mord la queue… pour s’organiser, il faut être organisé…
Pourtant, quand Lénine écrit Que Faire, quelques années avant que la 3eme internationale communiste ne définisse les 21 conditions d’adhésion, les « sociaux-démocrates », qui ne s’appelaient pas encore communistes, ne sont qu’une poignée… Et c’est dans le contexte du tsarisme, puis de la guerre que Lénine et d’autres construisent l’organisation qui deviendra le parti communiste. On ne peut pas considérer que la situation serait plus difficile aujourd’hui… Mais elle est bien sûr différente :
pas pour la lutte nécessaire contre le réformisme,
pas pour la nature de la rupture avec le capitalisme et l’impérialisme
mais parce que nous avons un siècle d’expériences socialistes, et que nous savons mieux que la construction du socialisme est un processus national long et difficile. [4].
parce que nous savons aussi que le centralisme démocratique peut se transformer en dictature bureaucratique ou en centralisme technocratique,et que beaucoup de militants se méfient avec raison des chefs autodéclarés…
parce que nous avons cet émiettement communiste avec un potentiel militant qui reste important mais ancré dans des histoires politiques communistes diverses [5].
et aussi parce que la société a changé dans ses relations sociales, ses moyens de communication, son niveau d’éducation, sa mobilité…Or reprenons la 12eme condition de 1920 et interrogeons-nous sur ce que peut être un centralisme démocratique au XXIième siècle.
12. Les Partis appartenant à l’Internationale Communiste doivent être édifiés sur le principe de la centralisation démocratique. À l’époque actuelle de guerre civile acharnée, le Parti Communiste ne pourra remplir son rôle que s’il est organisé de la façon la plus centralisée, si une discipline de fer confinant à la discipline militaire y est admise et si son organisme central est muni de larges pouvoirs, exerce une autorité incontestée, bénéficie de la confiance unanime des militants.
Ce que presque toutes les bases communistes dans leur diversité disent, c’est que nous avons besoin d’une visibilité nationale, donc d’une « représentation » dont on peut dire qu’elle doit avoir une « autorité incontestée », qu’elle doit « bénéficier de la confiance unanime des militants »… Et c’est bien ce que nous n’avons pas… Mais pouvons-nous dire qu’il faut « une discipline de fer confinant à la discipline militaire » ? Il ne faut certes pas sous-estimer l’enjeu de la discipline dans le combat de classe exacerbé et de plus en plus violent. Par exemple, la question de la protection des organisations et des militants redevient bien un enjeu, autant pour les fichiers (!) que pour les services d’ordre. Mais chacun sent bien que cette discipline ne peut être de forme militaire, d’une obéissance aveugle…
Alors, au-delà des formulations de 1920 comment se pose aujourd’hui cet enjeu de centralisation démocratique ?
centralisation ? oui, mais elle n’existe pas, faut-il attendre qu’apparaissent des dirigeants capables de la faire vivre avec l’autorité et la confiance nécessaire, ou devons-nous considérer que toute « recentralisation » doit être un processus progressif ? Personne n’a aujourd’hui de réponse à cette question de l’efficacité et de la cohérence. Il faut donc une organisation capable d’évoluer par étapes successives vers un niveau d’organisation plus « efficace » dans un sens moderne que nous ne connaissons pas encore. Il faut « faire avec » l’émiettement, mais en mettant en place des outils qui poussent à organiser…
démocratique ? oui, mais pour l ’instant, si chacun diffuse sur son site préféré ses « thèses », peu de travail collectif de convergence, de reformulation pour produire cet intellectuel collectif nécessaire n’est réalisé. Pour une grande part, les idées s’expriment sur des sites, des blogs, des pages facebook… dont le nombre augmente sans cesse, et… que le capitalisme a tout loisir d’observer et d’évaluer. [6]Le rôle que Lénine donne au journal dans Que Faire est essentiel sur trois aspects de l’organisation :
en assurant la diffusion partout d’une position politique, le journal est par nature un outil centralisé permettant au « centre » de jouer son rôle, il « centralise »
la nécessité de sa diffusion suppose un effort d’organisation formateur pour les militants, il « organise »
pour faire connaitre les batailles de terrain, le journal doit être alimenté par les militants et il contribue alors à la construction de cet intellectuel collectif qui permet la confiance et la légitimé… il « unit »Nous répondrons au défi de la recentralisation et de la démocratie en inventant le nouveau « journal » qui, au contraire des sites internets et pages de réseau social actuel, contribue à la fois à organiser, centraliser et unir… Or en 2016, l’immense majorité des jeunes, ceux qui feront ou qui ne feront pas le parti communiste demain, ne lisent pas vraiment de journaux, mais lisent chaque jour des messages, des twits, des notifications, des pages…
Ces pratiques numériques répandues peuvent-elle contribuer à l’expansion d’un réseau social spécifique qui deviendrait l’outil militant de base pour faire passer les informations, suivre des discussions, donner son avis, gérer ses contacts militants dans une organisation de base, se réunir pour une action, un évènement, se fédérer pour faire vivre une ou des organisations nationales ?
Un tel réseau social aurait un avantage décisif dans notre situation d’émiettement. L’effort pour le construire au plan technique est à notre portée [7], et il ne suppose pas d’avoir résolu au préalable la question du centralisme démocratique.
Au contraire de la centralisation à la facebook ou google, les techniques existantes permettent de concevoir un réseau « distribué », qui ne suppose pas un centre hébergeant les données, mais qui se construit point par point quand un militant décide de créer un « serveur » sur son propre ordinateur, ou sur l’hébergeur de son site web, serveur qui sert à faire vivre un bout du réseau social, se mettant en lien avec tous ceux qui font la même chose de leur coté.
Chaque noeud ainsi créé localement, peut inscrire un certain nombre de militants. Les inscrits à ce réseau peuvent être de simples contacts, ou devenir « adhérents » d’une base militante… Les noeuds peuvent se « fédérer » au rythme des progrès de la recentralisation de l’organisation
Chaque noeud peut être connu de tous, présent publiquement sur internet, avec une partie privée sur le réseau social, une partie privée à la base militante locale…
Chaque inscrit peut porter des inscriptions de personnes qui ne souhaitent pas s’inscrire elle-même parce qu’elles n’ont pas d’accès ou de pratiques internet. En quelque sorte, il devient le responsable à l’organisation d’une cellule et gère son carnet d’adhérent…
Il faut noter que c’est bien pour accompagner sa mutation réformiste que le parti communiste a laisser dépérir une organisation historiquement distribuée (les cellules, les sections, le carnet du trésorier, les timbres…) pour choisir une informatisation totalement centralisée (lire Le logiciel communiste COCIEL : l’outil du centralisme technocratique…
Un tel réseau social peut présenter un avantage évident au plan de la sécurité des données personnelles et collectives. Elles peuvent être cryptées à un niveau élevé, rendant très difficile les « écoutes » ou les « grandes oreilles », et surtout son caractère distribué fait qu’il peut être naturellement redondant, et que la perte d’un serveur peut être sans effet… [8]
Un tel réseau social, permettrait avec souplesse de faire progresser l’organisation par les relations qui se construisent entre les bases militantes d’une même organisation, mais aussi entre organisations. Il peut accueillir des réseaux propres des organisations existantes qui peuvent alors s’appuyer sur ce réseau pour leur propre activité, tout en étant mieux en lien avec d’autres pour faciliter les rapprochements… Ce réseau pousserait ainsi à la convergence en aidant à poser la question de la centralisation démocratique au service de la reconstruction du parti.
Par rapport à l’usage que chacun fait aujourd’hui des sites et autres facebook, il se distingue
parce qu’il n’est pas centralisé
parce qu’il peut être fortement sécurisé
parce qu’il se construit de bas en haut, d’abord au service d’une organisation locale, de cellules…
parce qu’il évolue dans les liens entre noeuds au fil des progrès de l’organisation
parce que ces règles de fonctionnement peuvent évoluer au fil de l’émergence d’un nouveau centralisme démocratiqueCet article esquisse une démarche qui supposerait que plusieurs bases militantes s’intéresse à la production d’une première version de cet outil. Les commentaires sont donc espérés pour en évaluer la pertinence…