Elise Pranchère, résistante FTP des maquis de Corrèze est décédée mardi 6 octobre 2020. Ses obsèques ont eu lieu jeudi 8 octobre. Le PRCF s’associe à l’hommage rendu par le collectif Maquis de Corrèze.
Elise Pranchère-Mazenoux, communiste, est toujours restée fidèle et engagée aux valeurs du parti de la Résistance : Fadi Kassem et Georges Gastaud, secrétaires nationaux du PRCF saluent la mémoire de notre camarade résistante communiste et témoigne des condoléances auprès de Pierre Pranchère son frère, vice-président du PRCF ; résistante de toujours elle était l’une des signataires de plusieurs des appels pétitions initiés par le PRCF ces dernières années. Élise Pranchère, ton combat pour les valeurs de la résistance continue.
Le Collectif Maquis de Corrèze rend hommage à la résistante communiste Elise Pranchère
Les obsèques d’Élise Pranchère, épouse Mazenoux ont eu lieu jeudi 8 octobre 2020 au cimetière de Saint-Merd-de-Lapleau, accompagnée par de très nombreux proches et amis.
Élise Pranchère, que l’on a toujours appelée Lisette, est née à Brive-la-Gaillarde, fille de Martial et Henriette Pranchère, militants communistes et antifascistes. Elle résidait à Marcillac-la-Croisille, mais elle passa sa jeunesse et toute la période de la Résistance à Saint-Merd-de-Lapleau, berceau de la famille Pranchère.
Tout début 1943, à 16 ans, Lisette s’engagea dans la Résistance, aux côtés de sa famille.
Le témoignage de ses chefs FTPF, Francs-tireurs et partisans français, organisation de la lutte armée constituée par le Parti communiste clandestin est explicite.
« Au début de mars 1943 elle aide à l’implantation du camp FTPF de la Vedrenne puis à son ravitaillement. » À cette période, Martial Pranchère, son père, membre du parti communiste clandestin, en compagnie de Germain Maureille, père du futur chef responsable de secteur FTPF, fait une opération de récupération de grain réquisitionné par les autorités de Vichy. « Par mesure de sécurité, vers la fin de mars, Lisette s’installe dans une vieille grange près du hameau du Graulier. Toute sa famille est engagée dans la Résistance et leur maison sert de boîte à lettres, de point de chute et d’hébergement. C’est à ce moment-là qu’elle devint agent de liaison du Lieutenant Jean Maureille, responsable du secteur. Après un accrochage entre un détachement AS-FTP contre les GMR (Gardes Mobiles Républicains), elle conduit les maquisards dans un lieu inaccessible et pendant une longue période leur ravitaillement fut assuré par sa famille et c’est elle qui leur porte les victuailles. Elle transporte les explosifs et les accessoires nécessaires sur les lieux des sabotages des voies ferrées, lignes haute tension et téléphoniques, souvent accompagnée par d’autres femmes du secteur. Elle prend part, souvent de nuit, à de nombreux transports d’armes, munitions, explosifs, notamment après l’attaque des camps du Bousquet, des Dillanges, du Graulier et de la Vedrenne (commune de Saint-Merd-de-Lapleau) par les GMR puis par les Allemands.
D’octobre 1943 à fin février 1944, elle prend part au moins à une dizaine de sabotages ; au début mai 1944 au parachutage à Noailles et à l’enlèvement et la mise en sécurité du matériel.
Après le 15 mai, alors à la 23/46ème compagnie, agent de liaison du commandant Lucien Fieyre, Séverin, elle suit son unité en campagne sur Tulle et surtout sur Égletons, tenue par les Allemands. Elle prend part avec sa compagnie à la plupart des opérations et au parachutage régional de St. Julien-aux-Bois. De la fin juillet au 21 août 1944, elle participe aux combats d’Égletons et de ses environs, elle effectue les liaisons, les ravitaillements des unités de combat, les soins aux blessés et leur évacuation. »
La famille Pranchère, communiste, comptait parmi la quinzaine de familles dénoncées par un collaborateur-délateur et qui ont été sauvées in extremis par le facteur patriote qui, systématiquement, subtilisait sur le trajet du service postal ferroviaire les courriers adressés à la Kommandantur. Cet individu, en dépit de ses actions, a poursuivi une carrière militaire en Indochine et en Algérie jusqu’au grade de capitaine.
Sur le plan personnel, Lisette épousa Joannès Mazenoux en 1956 et mit sept enfants au monde.
Elle était estimée pour son intelligence et son grand cœur, ses rebellions contre toutes les injustices.
La Résistance passée a accompagné tout au long de leur existence ceux qui ont refusé la trahison de Pétain, l’occupation par les troupes hitlériennes et la collaboration. Tous, en fonction de leurs moyens ont transmis cette mémoire aux jeunes générations, tous ou presque ont été membres d’associations d’anciens résistants. Lisette était avec son frère Pierre Pranchère, dit Benjo, qui en est secrétaire général, membre du Collectif Maquis de Corrèze. Le Collectif a largement contribué à la sauvegarde de la mémoire de cette période et au maintien de la vigilance face aux inquiétantes résurgences des idéologies nazies et fascistes avec les cinq publications du livre Maquis de Corrèze.
En 2014, Lisette, Paulette et Pierre Pranchère, fratrie résistante, participèrent au film sur la Résistance en Limousin réalisé par Jan Vasak. En conclusion de l’interview, devant la maison de sa sœur Paulette située dans le bourg de Saint Merd, elle déclara « si c’était à refaire, je le referai ».
En 2018, Philippe Mallet, journaliste à FR3 Limousin réalisa une interview de la photographe du maquis. Lisette avait, au mépris de toutes les règles de prudence et des interdits, réalisé quelques mémorables photos de cette période.
Tous ceux qui ont eu le privilège de la connaître garderont d’elle le souvenir d’une femme droite, ferme dans ses convictions, d’une extraordinaire lucidité, attachée au bien public, comme elle l’a démontré au cours de son mandat de conseillère municipale, de 1977 à 1983, dans sa commune de Marcillac-la-Croisille, mais aussi d’un immense courage dans les nombreuses épreuves de sa vie.
Elle était une parmi les nombreuses résistantes, trop peu reconnues, qui ont fait l’honneur de la France aux côtés de leurs camarades hommes.
Merci camarade
respect, tout simplement
Nos guides ne périssent jamais.
Ils délivrent de cette luciole qui aguerrit.
Au fil de notre présent exterministe,
nous n’avons qu’une vocation : enchâsser l’ardeur républicaine de toutes les Elise de notre France communiste & nous former pour les honorer.
Le Serpent Rouge,
petit-fil de Camille P., Réseau Jean-Marie