La fête de l’Humanité 2017 c’est aussi l’évènement incontournable de la rentrée littéraire avec un véritable salon du livre, le village du Livre, situé dans la halle Nina Simone.
Des dizaines d’éditeurs, des expositions, des centaines d’auteurs…
Aymeric Monville, éditeur aux éditions Delga a bien voulu répondre aux questions de www.initiative-communiste.fr
Initiative Communiste : La fête de l’Huma c’est aussi une date importante de la rentrée littéraire pour le livre populaire et politique : les éditions delga y seront ? Où peut on vous trouver ?
Aymeric Monville : Les éditions Delga tiennent comme chaque année leur stand au village du livre (halle Nina Simone) avec l’ensemble de notre catalogue. Je précise que nous réimprimons tous nos livres, aucun n’est épuisé, contrairement à ce que peut indiquer Amazon avec qui nous refusons de travailler directement, et qui propose néanmoins nos livres par l’intermédiaire des libraires avec qui ils travaillent de temps en temps.
Vous trouverez également nos livres à la librairie La Renaissance qui est la librairie à l’intérieur de la fête, mais en quantité limitée. Par exemple, sur les 19 nouveautés de cette année qui leur ont été présentées, seuls 5 livres ont pour l’instant été retenus, et c’est bien dommage. Mais vous pouvez trouver tout ce que vous voulez sur notre stand propre.
Je précise que les éditions Delga organiseront un débat suivi de dédicaces à la fête de l’huma sur la révolution d’Octobre et le léninisme avec :
- Jacques Pauwels
- Roger Keeran
- Jean Salem
- Annie Lacroix-Riz
- Georges Gastaud
- Stéphane Sirot
Ce sera le dimanche après-midi à 14h30 sur le stand du PRCF (que nous remercions chaleureusement) au 126, avenue Olga Bancic, sur la fête.
Sinon, présent sur le stand des Editions Delga, j’en profiterai pour dédicacer à tout moment mon nouveau livre : Les Jolis Grands Hommes de gauche. Badiou, Guilluy, Lordon, Michéa, Onfray, Sapir, Todd et les autres….
Pour cette rentrée littéraire, quelles sont les nouveautés que vous présentez ?
Nous présentons plusieurs nouveautés et plusieurs auteurs seront d’ailleurs présents à la fête
- Nous poursuivons le travail accompli par Georges Gastaud dans « Lumières communes » avec un entretien sur le léninisme, plus abordable mais extrêmement utile en cette année du centenaire. Cela s’appelle « Le nouveau défi léniniste ».
- Nous publions une réédition très augmentée (le livre a doublé de volume) du livre noir de l’anticommunisme et de la contre-révolution qu’avait publié nos camarades du Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC). Ce sont des chercheurs et camarades du monde entier qui montrent l’ampleur de la répression anticommuniste, qui est aussi, hélas, un phénomène contemporain.
- Samir Amin publie un bilan de la révolution d’Octobre et sa portée : « Le centenaire de la révolution d’Octobre ».
- Le livre de Dimitrov sur le procès de l’incendie du Reichstag. On sait comment Dimitrov, avec un courage inouï, avait ridiculisé ses accusateurs nazis.
- Un livre écrit par des historiens soviétiques et que nous avons intitulé « La guerre de 1918-1922 » pour ne pas l’appeler « La guerre civile », puisque précisément ce n’était pas seulement une guerre civile, vu la présence de 14 armées étrangères (chiffre dont se vantait Churchill) sur le sol soviétique. Il me semble que lors du centenaire, il faudra insister sur cet aspect complètement ignoré du grand public et pas uniquement sur les événements d’Octobre proprement dit. Je rappelle que nous avons publié également les « Cent jours qui ébranlèrent le monde » de John Reed.
- Mon livre : « Les Jolis Grands Hommes de gauche », livre où je polémique contre les idéologues de la gauche antiléniniste, et qui reprend plusieurs articles parus dans L’Humanité, La Pensée (dont je fus longtemps rédac-chef adjoint), Commune, et bien sûr Etincelles et Initiative communiste.
Histoire, philo, politique, il y a un vrai dynamisme. Après les Nuits Debouts l’année dernière, l’intense campagne électorale, on ressent un vrai besoin de comprendre et d’avancer pour sortir de cette société de guerre, d’injustice et de régression des lumières : le terrain des livres c’est celui de la victoire de la pensée. Lire et faire lire, est ce que cela fait aussi partie des enjeux de ce début de XXIe siècle pour les travailleurs ? quels sont les moyens pour diffuser les livres ?
Oui, nous multiplions les conférences débats, insistons sur la nécessité d’acheter ou d’emprunter des livres, de les faire circuler via les syndicats, les associations, d’impliquer les bibliothèques municipales, universitaires, etc.
Cela a toujours fait partie de l’ADN des communistes de participer à ce qu’on a appelé « la bataille du livre » menée notamment par Elsa Triolet et ses camarades.
Mais dans le moment actuel, il s’agit également de ramener au livre nombre de nos contemporains qui se contentent, qui de vidéos sur internet, qui d’échanges sur Facebook, qui de débats sur un livre par ouï-dire. Rien ne remplace la lecture, et si possible crayon en main. Revenir au livre, ce le premier stade de l’émancipation.