Il y a 78 ans, par milliers, les républicains espagnols écrasés par les armées fascistes de Franco et de ses soutiens Hitler et Mussolini devaient prendre la route, franchissant les Pyrénées dans des conditions terribles. De l’autre coté des Pyrénées, la France de Blum qui avait refusé de soutenir la République choisissant donc le soutien objectif au Fascisme leur réservait des camps d’internement. Annette Mateu fille de réfugiés républicains témoigne auprès de www.initiative-communiste.fr et rappelle ce qu’a été la Retirada et invite à en tirer les leçons
Retirada : Annette Mateu, fille de communistes républicains espagnols témoigne, 78 ans après
Aujourd’hui, 13 février 2017, il y a 78 ANS que mes parents, communistes républicains espagnols, arrivaient à Prats de Mollò, en passant par le col d’Ares, dormant sous un pont dans le froid et la neige, et quittaient leur patrie républicaine tombée aux mains des fascistes, dirigés par le dictateur Franco, grâce à la trahison du socialiste Léon Blum qui avait proposé et mis en œuvre la « non intervention », laissant le champ libre à Hitler et Mussolini pour écraser la jeune république espagnole !
En France, seul le Parti Communiste prit part à l’aide directe à la République en Espagne, dans la lutte contre le fascisme, à l’acheminement des armes, participant à l’organisation des BRIGADES INTERNATIONALES créées à l’initiative du Komintern et supervisées par André Marty, dirigeant du Parti Communiste français. Tandis que MUSSOLINI et HITLER soutenaient directement FRANCO et ses phalanges, la France de Léon BLUM refusa d’appliquer les traités internationaux l’engageant auprès de l’Espagne, refusant de livrer les armes que la République avait payées ! En Europe, seule l‘URSS, à plus de 3000 km de distance, vint en aide aux combattants antifascistes. 137 avions de combat envoyés par l’URSS n’arrivèrent jamais en Espagne, retenus à leur passage en France par le gouvernement de Léon BLUM ! Le MEXIQUE, ayant resserré des liens avec la République espagnole dès 1931, refusa notamment la politique de non-intervention défendue par les puissances européennes. Malgré de faibles ressources, ce pays, fournit « vingt mille fusils, vingt millions de cartouches et de la nourriture » et accueillit de nombreux exilés espagnols.
« Levés avant le jour », documentaire sur les Brigades Internationales réalisé par Bertrand Dénoyer en 1948
Aujourd’hui ne vous y trompez pas, les dirigeants du PS, dignes héritiers des Léon Blum et autres Daladier sont toujours et encore des traitres pour le peuple français : le quinquennat de François HOLLANDE a été une nouvelle fois celui d’une politique soumise au MEDEF, aux banques et aux multinationales ! Une politique de droite qui est celle dictée par l’Union Européenne du Capital. Une politique qui a consisté à amplifier l’euro austérité non seulement en France mais dans toute l’Europe, les gouvernement PS/EELV portant la responsabilité directe des violents plans d’austérité frappant encore et toujours la Grèce, le Portugal, l’Espagne et tant d’autres pays européens, provoquant partout le chômage et la misère pour faire augmenter les profits de la classe capitaliste. Il n’y a qu’à comparer la courbe du chômage et celle des dividendes versés par le CAC40 aux actionnaires ! Et si l’ex-ministre de Hollande, Hamon était élu, soyez en sûrs, il ferait la même politique contre les travailleurs, car les « SOCIALISTES » sont les « loyaux gérants du capitalisme » ! (Léon BLUM 1936). HAMON mènerait la même politique que VALLS et SARKOZY, celle dictée par le grand patronat, via ses armes totalitaires d’exploitation massive, l’UE et l’Euro. D’ailleurs, HAMON et son ami PIKETTY ne se prononcent-ils pas pour un gouvernement intégré de la zone euro, cette arme de destruction massive des pays du Sud traités de « PIGS » (Portugal, Italy, Greece, Spain, en anglais bien sûr !), de démolition de nos acquis du CNR ? HAMON ne soutient-il pas, comme FILLON et MACRON, la majoration à 2% du PIB du budget français dévolu à l’OTAN sous la dictée de TRUMP ?
Dans ces conditions, l’heure est à prendre ses responsabilités et se servir du bulletin MÉLENCHON, avec, s’il était élu, la pleine conscience de l’indispensable intervention des travailleurs, à l’image de 1936 sous le FRONT POPULAIRE, et de la nécessité de briser les chaînes de l’UE, de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, pour mettre hors jeu le MEDEF, les Banques, les Multinationales, et récupérer notre souveraineté nationale, car aucun programme progressiste ne pourra voir le jour si nous sommes soumis à la DICTATURE de l’Union Européenne, dictature totalement verrouillée et irréformable. Soutien critique, mais résolu, des vrais communistes à la candidature MÉLENCHON qu’essaient présentement de torpiller, au nom de « l’unité », à la fois Solférino et les dirigeants mutants qui squattent la place du Colonel FABIEN (héros des Brigades internationales d’Espagne).
LA RETIRADA ESPAGNOLE PASSA PAR PRATS DE MOLLO LA PRESTE
par l’Association PRATS ENDAVANT
La Retirada, ça signifie « Retraite » en espagnol. Ce terme n’est pas assez dur pour désigner ce qu’ont enduré les personnes concernées par l’histoire qui va suivre…
Nous sommes en 1938, à la veille de la seconde guerre mondiale. En Espagne, le dictateur Franco obtient des pouvoirs accrus. Ses alliances avec Hitler constituent une menace pour la France, la population espagnole est inquiète pour ses libertés. Le début de l’année 1939 va tout provoquer.
En deux semaines seulement, 100 000 réfugiés vont passer le col d’Arès, à Prats de Molló. Tous les points de passage sont concernés. Le col du Perthus, la route de Cerbère voient passer des foules.
Les évènements
C’est par le col d’Arès que les premiers réfugiés arrivent, le 27 janvier 1939, en France. Arrêtés à Prats de Molló, ils s’installeront comme ils pourront dans la ville. Le lendemain, le mouvement s’accélère au point d’inquiéter les autorités. L’école primaire est réquisitionnée mais il manque rapidement de la place pour les loger. Par crainte de débordement, les autorités envoient en nombre des gardes mobiles et des tirailleurs sénégalais. Dès le 29, des convois partent en direction du camp de triage du Boulou.
Le 31 janvier le ministre de l’intérieur se rend à Prats de Molló pour assister à cet exode humanitaire. Pour accueillir ces réfugiés, on construit quatre camps de concentration dans la vallée du Tech. Les abris sont construits en branches, feuilles, tout ce qui peut servir est récupéré. Les arbres environnant les camps sont abattus pour faire du bois de chauffage. Pour contrer le froid, on en vient à brûler le matériel scolaire et les crosses des armes à feu. Il faut acheminer en urgence 30 tonnes de nourriture par jour pour faire survivre cette marée humaine.
Le 13 février, la frontière est officiellement fermée, gardée par les soldats de Franco. 35000 réfugiés sont toujours internés dans les camps de Prats de Molló, bien d’autres le sont dans les autres camps du département. La nouvelle vague de froid qui s’abat sur la vallée pousse les autorités locales à ouvrir tous les lieux publics, les églises, les écoles, et fait réquisitionner les granges, les appartements, les garages, etc.
Les camps seront définitivement fermés fin mars, mais cet hiver fut considéré comme un calvaire par ces espagnols fuyant Franco.
Dans le même temps Cerbère voit arriver une masse considérable d’espagnols. Franchissant la frontière, ils furent internés de la même manière dans des camps créés de toutes pièces sur la plage d’Argelès sur mer. Si le froid ne les a pas autant touchés que leurs compatriotes laissés à Prats de Molló, ils durent toutefois subir les affres des épidémies. 250 000 réfugiés passeront par ce camps d’Argelès durant l’hiver 1939. Rien qu’au mois de mars 1939, c’est pas moins de 77 000 qui furent internés à Argelès. Un autre camp fut ouvert à St Cyprien, il accueillit 90 000 personnes.
A St Laurent de Cerdans, autre lieu de passage, 70 000 réfugiés arrivent au village. 5000 ont pu être logés sur place, en particulier dans une fabrique de sandales transformée en dortoir.
Au total, en quinze jours seulement, c’est plus de 450 000 personnes qui arrivent dans le département. Afin de canaliser le flot de républicains, les autorités les firent donc passer de camps de concentration locaux (Prats, Argelès) dans des camps plus vastes, dans la plaine : le Camp Joffre, qui connaîtra les premières parties sombres de son histoire
source : http://www.prats-endavant.net/retirada-prats-de-mollo/