Depuis la dernière grande lutte de 1995 qui a permis de faire reculer le gouvernement Chirac sur son projet de démantèlement de la Sécurité Sociale et a entraîné la démission de Juppé, le mouvement syndical n’enregistre plus guère de grand succès quand il s’oppose à la destruction de l’outil de production ou aux pertes des droits sociaux.
Depuis des décennies, les services de communication au service de la classe dominante désignent et font passer les droits pour des « privilèges » et accusent les grévistes de prendre la population en « otage».
Le chef de l’exécutif précédent s’enorgueillissait de l’acquis de la classe qu’il représente, sous son mandat, des grèves pouvaient avoir lieu, personne n’était au courant.
A l’heure actuelle, le Code du Travail est en train d’être mis en pièces, transformant progressivement la loi élaborée au fil de luttes pour protéger les travailleurs en ‘contrats individuels’ entre patrons et salariés, comme si les deux parties contractantes étaient douées de la même puissance d’agir. Le travailleur, faiblement syndiqué, est mis en concurrence avec le chômeur autochtone et le travailleur d’un pays de l’Union Européenne au salaire trente fois moindre, (salaire moyen en Ukraine à 48 euros) ou d’un pays périphérique.
En septembre 2007, la presse fait état de l’ouverture d’une enquête préliminaire déposée par Tracfin auprès du parquet de Paris. Cette brigade financière chargée d’enquêter et d’agir contre les circuits financiers clandestins avait repéré depuis longtemps des retraits d’argent suspects opérés par un responsable de l’Union des Industries Minières et Métallurgiques. Le public semblait ébahi d’apprendre que le patronat dispose de fonds occultes. Ils servent à ‘fluidifier’ le dialogue social au travail : aider financièrement les patrons d’entreprise au moment des grèves et contrôler la représentation des travailleurs par l’infiltration des syndicats. L’UIMM créé en 1901.est un organe du Comité des Forges.
Mais tout cela a une histoire et une généalogie.
A travers cinq textes, le livre de Annie LACROIX-RIZ montre comment le mouvement syndical français a connu dans l’entre deux guerre puis pendant et au décours de la deuxième guerre mondiale, des remaniements depuis le patronat français et depuis l’étranger. Il fallait en briser la combativité en favorisant sa division.
Une fraction des organisations syndicales, corrompue et stipendiée, va suivre le collaborationnisme défaitiste de la classe dirigeante française.
La haute bourgeoisie industrielle et financière responsable de la défaite face aux nazis a réussi à rallier à sa cause anticommuniste et antisémite quelques chefs syndicaux….
L’ouvrage « Scissions syndicales, réformisme et impérialismes dominants, va être présenté à l’Espace Maymana le samedi 13 février à 17 heures.