Magnifiquement, les danseurs et danseuses de l’Opéra refusent la honteuse proposition gouvernementale consistant à conserver le régime spécial de retraite pour les déjà-recrutés de l’Opéra tout en basculant les futurs recruté(e)s au régime par points. Macron n’a en bouche que le « devoir de solidarité » envers les générations futures quand il s’agit d’imposer des mesures d’austérité aux salariés, mais quand il s’agit de casser des retraites sur l’ordre de Bruxelles, il tente de transformer les salariés d’active en lâcheurs en faisant miroiter la lamentable « clause du grand-père » qui revient pour les anciens à dire « après moi le déluge ! ». Eh bien, Monsieur de l’Elysée, « on est là » et « on lâche rien », retrait total de la retraite à points.
L’élégance française de manifester @BalletOParis @operadeparis @MinistereCC #tutu #palaisgarnier #noel2019 pic.twitter.com/62GhoasbLX
— cedric cortes (@cortestorrea) December 24, 2019
Autre aspect à noter : le PRCF fut le premier à souligner, à juste raison, que la « construction » européenne, dont la destruction des retraites solidaires est un épisode, projette à l’envers le film de 1945, cette année libératrice où les ministres communistes engagèrent la construction du modèle social solidaire que les bourgeois nomment avec mépris « l’exception française ». En réalité, la contre-révolution enclenchée par la destruction du camp socialiste détruit en France et dans le monde des avancées très antérieures à 1945, et même à 1917 tant la Révolution d’Octobre s’enracinait dans l’héritage des Lumières, de la Révolution jacobine et de la Commune de Paris. En un sens, le dé-(maas)tricotage de la nation française, dont la construction fut engagée par les Capétiens alliés depuis Bouvines (1214) à la bourgeoisie communaliste contre les grands féodaux, gangrène de proche en proche des avancées très antérieures à 1789 : par ex., le pouvoir s’en prend mesquinement (voir ci-dessous) au régime spécial créé pour les personnels de l’Opéra par… Louis XIV, lui-même danseur émérite. On peut aussi penser à l’actuel démantèlement du ministère de l’Equipement (rebaptisé « de l’Environnement ») où l’on ne remplace plus les départs en retraite, alors que l’ancêtre de ce ministère fut mis en place par… Sully, bras droit d’Henri IV et « Grand Voyer de France » à l’issue des Guerres de religion. Ne parlons pas de Colbert qui, pour mettre fin à la vénalité des charges, créa un embryon de statut des agents publics – ce statut que veulent détruire les néolibéraux actuels chantres de la précarité et du « pantouflage » de hauts fonctionnaires naviguant du public au privé au mépris des conflits d’intérêts. Surtout, n’oublions pas que c’est en 1539 que François 1er édicta l’Ordonnance de Villers-Cotterêts qui officialisait l’usage du « langage maternel françois » dans tous les actes publics ; alors que la Macronie impulse cyniquement la substitution méthodique du Business Globish au français de l’école maternelle à l’Université en violation ouverte de la Constitution.
Cela ne signifie évidemment pas qu’il faille regretter les rois, mais que la construction euro-atlantique porte un projet « réactionnaire sur toute la ligne » qui consiste, non pas à dépasser les Etats-nations par le rapprochement entre peuples égaux, libres et fraternels faisant ensemble humanité, mais à REGRESSER vers des formes de plus en plus irrationnelles de gouvernance qui humilient les peuples, sapent leurs repères historiques et surexploitent les travailleurs.
En conséquence, résistons, soyons encore plus républicains et… chassons Macron à coups de ballet !
Le Chant des Partisans entonné devant l’Opera de Paris en grève #greve17decembre #Paris pic.twitter.com/z78mJi5d7E
— Romain Lescurieux (@RLescurieux) December 17, 2019
Mise à jour 31/12/129 : concert de l’opéra de Paris pour le retrait de la réforme des retraites
Retraites : les danseurs de l’Opéra de Paris refusent la « clause du grand-père »
Parmi les métiers emblématiques de la mobilisation pour la défense du système de retraite par répartition pour le retrait de la contre réforme des retraites, les personnels de l’Opéra de Paris. Les « petits rats » sont des personnels réputés dans le monde entier, avec leurs collègues de la Comédie Française qui disposent d’un régime dit spécial. Alors que les petits rats, compte tenu des contraintes spécifiques de leurs métiers de danseurs, peuvent partir à la retraite à 42 ans actuellement, ils devront danser jusqu’à au moins 65 ans à cause du plan Macron. Ridicule. L’Opéra est donc en grève conduisant à l’annulation de plusieurs spectacles et des pertes s’élevant à 8 millions d’euros.
Pour faire taire la colère des danseurs et des musiciens, le régime Macron a tenté de leur promettre une clause ignoble, la clause du grand père. Elle consiste en ce que le nouveau texte entre en vigueur seulement pour les danseurs recrutés à partir de 2022. Voilà ce qu’écrit le 23 novembre le ministre de la culture de Macron et son DRH de Auchan recruté comme secrétaire d’état chargé des retraites, Laurent Pietraszewski, dans un courrier au directeur général de l’Opéra de Paris.
« La réforme entrera en vigueur pour les danseurs recrutés après le 1er janvier 2022, tandis que les règles actuelles seront maintenues pour les danseurs recrutés avant cette date ».
Mais les danseurs refusent de sacrifier les enfants qui seront recrutés en 2022. Dans un post publié le 24 décembre sur les réseaux sociaux les danseurs de l’Opéra ont opposé un refus catégorique, fort d’honneur, de courage et de dignité.
« Il nous est proposé d’échapper personnellement aux mesures, pour ne les voir appliquées qu’aux prochaines générations. Mais nous ne sommes qu’un petit maillon dans une chaîne vieille de 350 ans. Cette chaîne doit se prolonger loin dans le futur : nous ne pouvons pas être la génération qui aura sacrifié les suivantes »
En effet, les danseurs de l’Opéra de Paris (Opéra Garnier et Opéra Bastille) partent actuellement à la retraite à 42 ans compte tenu de la « pénibilité » de leur métier, des risques de blessure et du fait que la majorité des danseurs peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d’excellence.
L’Opéra et la Comédie-Française sont les seules institutions culturelles concernées par la réforme du gouvernement. Le régime spécial de l’Opéra date de 1698, créé au temps de Louis XIV.
À quelques heures de Noël le 24 décembre, des danseuses du corps de ballet de l’Opéra ont offert en guise de manifestation des tableaux du Lac des cygnes sur le parvis de l’opéra Garnier, accompagnées de l’orchestre symphonique, pour dénoncer une réforme qui selon elles « met en danger » leur métier. Ce 31 décembre, c’est l’orchestre qui donnera un concert à 14 h sur les marches de l’opéra bastille, contre la réforme des retraites. Là-même où, le 5 décembre, les chœurs avaient entonné un vibrant chant des partisans appelant à la résistance.
à l’époque de Louis XIV l’espérance de vie était moindre sans doute ce qui peut expliquer cette disposition. En poussant ce raisonnement un danseur actuellement pourrait danser bien plus longtemps…. .ou se reconvertir
Mais bon passons nous savons que rien n’est définitivement acquis surtout ce qui profite aux gens
Si les » nouveaux » danseurs ne se voyaient pas appliquer cette réduction que justifie apparemment la pénibilité devons nous en conclure qu’ils vont engager des robots, bien moins sensibles à l’épuisement .