Pour tous ceux qui croiraient que l’oligarchie capitaliste ne conduit pas une violente lutte pour exploiter toujours plus les travailleurs, il y a urgence à lire le dernier rapport de l’ONG OXFAM sur les dividendes du CAC40. 51 milliards d’euros versés en 2017. Plus que le déficit public annuel du budget la France. Plusieurs fois le trou de la sécu. Des dividendes qui ne cessent d’augmenter et qui sont autant de richesse produite par les seuls travailleurs qui finissent dans les coffres des milliardaires pris dans les poches des salariés. L’ONG a calculé que pour verser ces dividendes faramineux, les multinationales du CAC 40 ont du diminuer de 2000 € en moyenne le salaire annuel de chacun de leur salariés.
Et cela c’est sans compter que avec la « flat tax » et la suppression de l’ISF sur les actions, ces énormes profits captés par les millionnaires sont désormais grâce à Macron bien moins pour ne pas dire plus du tout imposés.D’ailleurs les énormes dividendes auxquels il faut rajouter les rachats d’action sur les fonds des entreprises permettent de vider les caisses de ces multinationales jusqu’à les rendre parfois déficitaires, asséchant leur trésorerie, supprimant leur capacité d’investissement. Qui ne se souvient de la tragique trajectoire d’Alstom ? (lire ici)
Qui plus est, l’euro organisant la « libre » circulation des capitaux, ces derniers sont également tout à fait libres de placer ces dividendes bien à l’abri de tout impôt dans les paradis fiscaux. La pauvreté, les salaires bloqués et en baisse, la précarité, l’augmentation du temps de travail, le recul du départ à la retrait. C’est cela qui frappe les travailleurs pour que les dividendes des riches soient toujours plus colossaux.
La lutte des classes a bien lieu. Et si les travailleurs ne s’organisent pas de toute urgence, pour reconstruire leur parti de classe et de masse avec le PRCF, pour renforcer leurs organisations syndicales de combat de classe, ils se feront chaque jour un peu plus tondre, dépouiller et exploiter. Il y a urgence à réagir.
jbc pour www.initiative-communiste.fr
CAC 40 : plus de profits, plus d’inégalités ?
Après avoir dévoilé en janvier 2018, un état des lieux alarmant des inégalités dans le monde, Oxfam a enquêté en France, sur les grandes entreprises et révèle avec le BASIC, dans un rapport « CAC40 : des profits sans partage» la façon inégalitaire dont sont partagés les profits des entreprises du CAC 40, l’indice boursier français.
Des dividendes record
Au niveau des dividendes pour les actionnaires :la France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires. Depuis 2009, sur 100 euros de bénéfices, les entreprises du CAC 40 ont en moyenne reversé 67,4 euros de dividendes aux actionnaires et seulement 5,3 euros sous formes de primes aux salarié-e-s.
Pourtant, ce sont principalement les personnes qui travaillent au sein de ces entreprises qui créent leur richesse. Les actionnaires sont rois et les salarié-e-s sont les grands perdants de ce partage : si les entreprises du CAC 40 avaient choisi de maintenir en 2016 le même niveau de dividendes qu’en 2009 et d’augmenter la rémunération des employés plutôt que de maximiser les dividendes des actionnaires, l’ensemble des travailleurs du CAC 40 dans le monde auraient pu voir leurs revenus augmenter en moyenne d’au moins 14 000 euros sur la période, soit plus de 2 000 euros par an et par employé.
Le grand écart salarial
Au niveau des écarts salariaux, les grandes entreprises alimentent également les inégalités en rémunérant de façon excessive leurs grands patrons, au regard de la rémunération moyenne des salarié-e-s. Ces écarts salariaux indécents se traduisent par des rapports de plus en plus grands entre hauts et bas salaires : en 2016, les patrons du CAC 40 gagnaient en moyenne 257 fois le SMIC, et 119 fois ce que le salaire moyen au sein de leur entreprises (en 2009, cet écart était de 97). L’écart le plus important a été constaté chez Carrefour où le PDG a perçu en 2016, 553 fois le SMIC.
Le recours accru à l’évasion fiscale
Les entreprises du CAC 40 creusent aussi les inégalités en ne payant pas leur juste part d’impôt. Le recours accru à l’évasion fiscale reste un réflexe largement répandu parmi les entreprises du CAC 40. En 2016, elles détiennent plus de 1 400 filiales dans les paradis fiscaux, un chiffre croissant. L’évasion fiscale des entreprises du CAC 40 a un impact humain : en cachant leurs profits et en ne contribuant pas à leur juste valeur, les entreprises privent les Etats de recettes fiscales importantes, qui pourraient bénéficier au financement de services publics (transports, éducation, santé, etc.) utiles à tous.