Cela fait maintenant plusieurs mois que Twitter a attribué à Ruptures le label mensonger « Média affilié à un État, Russie ». Le réseau social n’a pas répondu à aucune des demandes d’explications de la rédaction de ce média indépendant. Plus grave mais tragiquement sans surprise : aucun média français n’a rendu compte de cette affaire. Et à la seule demande d’explication d’un journal des chaînes d’infos continues (Raphaël Grably, chef du service technologie de BFM -TV), la firme américaine a répondu par le silence. Outre le caractère insultant de cette mention pour un journal indépendant, il semble que cette mention soit associée à un traitement qui invisibilise les publications dans les fils twitter des utilisateurs.
À IC, nous savons également ce que signifie cette censure, nous qui avons vu brutalement la visibilité de nos publications sur Facebook s’effondrer. Et nous savons que cette censure peut même aller jusqu’à l’interdiction de publier, comme nous l’avons dénoncé encore récemment en solidarité avec Michel Aymerich.
La rédaction de Ruptures interpelle les observateurs soucieux de la liberté d’expression et de la neutralité de traitement sur les réseaux sociaux. Quelles que soient les divergences ou différences que nous avons avec Ruptures, on ne peut que souscrire à cette appel à la vigilance et à la réaction de chacun. Car c’est bien la liberté d’expression qui est en cause ici.
Il faut noter que cette censure qui ne dit pas son nom indigne aux USA, comme en témoigne le message d’alerte, sur twitter justement, du journaliste Aaron Maté de The Grayzone
Face au silence de la multinationale américaine, la rédaction de Ruptures a demandé des explications par lettre recommandée.
Ruptures vient d’envoyer une deuxième lettre recommandée à Twitter France – qui n’a pas répondu à la première – pour exiger le retrait du label mensonger que le réseau social nous a attribué le 7 septembre 2020, moins d’une heure après la publication de cet article.
Comme la couverture médiatique de l’affaire est très réduite, y compris du côté des médias dits « indépendants » ou « alternatifs », nous encourageons ceux qui s’inquiètent des avancées de la censure politique et du néo-maccarthysme en ligne à faire connaître les pratiques arbitraires de la firme californienne.
https://ruptures-presse.fr/actu/censure-lettre-twitter-retrait-label-russie/