
Laurent Lafforgue est un talentueux mathématicien français et compte parmi les esprits brillants francophones. Médaillé Fields et longtemps chercheur à l’IHES comme le fut avant lui l’immense Alexandre Grothendieck, il s’inscrit dans la tradition d’engagement, de coopération scientifique et de pacifisme de son illustre prédécesseur.
La rédaction d’initiative-communiste.fr relaie ici sa prise de position courageuse et les questions qu’il pose.
À l’heure ou l’impérialisme de l’UE pousse à la guerre en faisant résonner les tambours morbides de la propagande. L. Lafforgue a le courage de pointer les mensonges des élites européennes qui n’ont pas hésité à couvrir et à financer la glorification du nazisme en Ukraine par le pouvoir bandériste.
Il observe objectivement ce que la science soviétique a amené au monde et ose rappeler ce que l’humanité doit au sacrifice immense de de l’Armée rouge.
Il pose un constat éclairé et intéressant sur la situation et en véritable homme de sciences, il ose parler de paix et rappeler que celle-ci ne peut advenir dans la poursuite de l’escalade agressive mais plutôt dans la recherche de coopérations utile au progrès de l’humanité autant qu’au silence des armes. En scientifique d’avant-garde il constate combien l’esprit réactionnaire sclérose la pensée.
Une lecture importante:
https://www.laurentlafforgue.org/ukraine.html
Ukraine. Vers la fin d’une guerre
La Russie a gagné la confrontation avec l’Occident sur le terrain ukrainien.
Après trois années de guerre d’attrition, l’Ukraine manque d’hommes à sacrifier encore et l’Occident doit constater que ses productions d’armes et de munitions ne sont pas à la hauteur de celles de la Russie, ni en quantité ni en qualité. La Russie a même élaboré et mis en service de nouvelles catégories d’armes dont aucun pays occidental n’a l’équivalent. Quant aux fameuses « sanctions » économiques, elles ont été aussi désastreuses pour les pays européens que bénéfiques pour la Russie dont l’industrie déjà très puissante se développe à nouveau à grande vitesse. Sur le plan politique enfin, la Russie apparaît aux yeux de la plus grande partie du monde comme un champion de la libération de siècles de domination et de prédation occidentales.
Pratiquement tout ce qui nous a été raconté pendant trois ans au sujet de la situation militaire, de l’économie de la Russie et de son prétendu isolement était faux.
Les États-Unis sont les premiers à prendre acte de la victoire militaire, industrielle, économique et politique de la Russie. Le projet de la soumettre ou la démembrer est abandonné, et elle est désormais à nouveau considérée comme une puissance de premier plan avec laquelle établir des relations de coopération et de travail fondées sur un respect mutuel. Du moins c’est ce qu’il semble, et il faut espérer que les premiers pas en ce sens seront confirmés.
Le changement radical de politique opéré par la nouvelle administration américaine est grandement facilité par le fait que les voix critiques de la politique anti-russe, émanant en particulier d’anciens militaires (Scott Ritter, Daniel Davis, Lawrence Wilkerson, Karen Kwiatovski…), d’anciens officiers de renseignement (Ray McGovern, Larry Johnson, Philip Giraldi…), de grands journalistes (Max Blumenthal, Aaron Maté, Tucker Carlson…) ou de personnalités académiques éminentes (Jeffrey Sachs, John Mearsheime,…), ont toujours été beaucoup plus nombreuses aux États-Unis qu’en Europe occidentale et que, étant davantage reliées aux classes dirigeantes, elles y ont depuis longtemps une audience bien plus importante.
Des voix critiques existent en Europe occidentale, comme le commentateur anglais d’origine grecque Alexander Mercouris et son associé Alex Christofourou, l’ancien officier de renseignement suisse Jacques Baud, ou bien en France la géopoliticienne Caroline Galactéros, l’avocat Régis de Castelnau, l’ancien actuaire devenu fondateur de média en ligne Olivier Berruyer (qui avait réalisé en 2014 avec une équipe de bénévoles du site « Les Crises » une série de dossiers aussi fouillés que sidérants sur le coup de Maïdan) ou l’essayiste Emmanuel Todd. Mais, à la différence des États-Unis, ces voix ont été confinées aux marges et privées d’accès aux sphères politiques et médiatiques. La seule exception est Emmanuel Todd que des journalistes interrogent parfois, manifestement à titre de distraction, pas pour le prendre au sérieux. Encore est-il loin de dire tout, sans quoi il ne paraîtrait certainement plus jamais dans les grands médias. De manière générale, les critiques européens ont peur, contrairement à un nombre important de critiques américains, et ils s’autocensurent plus ou moins suivant les personnes.
Les travaux d’historiens sont très importants aussi, d’autant plus que les origines de la crise actuelle remontent à loin. Or, on trouve beaucoup plus aux États-Unis qu’en France des ouvrages critiques de la politique américaine et atlantique – par exemple celle qui a consisté à récupérer à partir de 1945 les anciens nazis spécialistes de la lutte anticommuniste et à prendre le relai du soutien à leurs collaborateurs en Ukraine et ailleurs. La soumission à l’atlantisme du milieu intellectuel français est devenue telle que les historiens et leurs étudiants en thèse n’écrivent plus guère de travaux qui risqueraient d’écorner les fondements de l’euro-atlantisme, par crainte de ne pas être publiés, d’être ostracisés ou de ne pas trouver de poste universitaire, et que la plupart des livres américains non conformistes, comme ceux qui rendent compte du contenu d’archives déclassifiées, ne sont pas traduits. Les quelques historiens français qui restent critiques se trouvent aux marges, comme l’historienne communiste Annie Lacroix-Riz ou l’historien gaulliste Eric Branca.
Prisonnières de leurs mensonges, les classes politiques et médiatiques de l’Europe occidentale, y compris hélas celles de la France, ont fantasmé plus longtemps que les États-Unis une victoire impossible de leur Ukraine bandériste. Elles auraient sacrifié à ce mirage jusqu’au dernier Ukrainien, si les États-Unis n’avaient pas enfin renoncé au projet d’infliger à la Russie une « défaite stratégique ».
Et ce alors que la Russie ne nous avait fait aucun mal, que nous lui étions redevables plus qu’à aucun autre pays de la libération du nazisme, qu’elle avait beaucoup donné pour établir des relations d’harmonie et d’amitié avec les pays d’Europe occidentale, qu’elle était porteuse en particulier d’une longue tradition de francophilie, et que la destruction de nos relations avec elle représente une catastrophe sur tous les plans: économique, industriel, technologique, scientifique, diplomatique, culturel et civilisationnel.
Contrairement à ce que l’on nous a raconté, le projet « Ukraine » de l’Occident n’était même pas justifié par la morale. C’est nous au contraire qui sommes descendus à un niveau de mensonge et de cynisme qui aura nécessairement de lourdes conséquences. Il se trouve que j’ai donné en décembre 2024 un entretien sur ce sujet: https://www.youtube.com/watch?v=79tk5nH531Y
Encore suis-je loin d’avoir dit tout ce qui mériterait d’être dit. Je copie ci-dessous une liste de questions que j’avais notées au fil du temps et auxquelles il est possible de trouver des réponses pourvu qu’on les cherche. Pour cela, il faut et il suffit de confronter les sources.
Voici d’autre part le fichier d’un livre qu’un ami, Michel Segal, avait écrit sur les événements de 2014 en Ukraine. Comme ce livre est épuisé, son auteur en autorise la libre diffusion.
S’il y avait une justice, les responsables politiques et médiatiques du naufrage intellectuel et moral que représente la politique suivie vis-à-vis de la Russie et de l’Ukraine devraient répondre de leurs actes.
Ainsi, des milliers de civils du Donbass et d’autres régions ukrainiennes devenues russes ou de régions russes frontalières, dont des centaines d’enfants, ont été tués dans des bombardements visant les populations effectués par des unités ukrainiennes avec des armes et des munitions occidentales, y compris parfois françaises. Comme ces bombardements ne sont poursuivis jour après jour depuis des années, il est impossible que les autorités occidentales qui livraient ces armes aient ignoré à quoi elles servaient.
Ce n’est d’ailleurs pas seulement vis-à-vis des populations russes ou ukrainiennes devenues russes que ces responsables sont coupables mais de l’Ukraine et de tous les Ukrainiens qu’ils ont sacrifiés en les entraînant dans une guerre civile puis une guerre fratricide contre la Russie.
Nous avons besoin qu’au moins les classes dirigeantes de la France et des autres pays d’Europe occidentale soient remplacées, avec leurs zélés serviteurs des médias qui ont alimenté le flot incessant des mensonges.
Mais trouver des remplaçants est très difficile après que, depuis des années, les débats sur les questions essentielles ont été interdits de fait dans l’espace public et, comme chacun a pu en faire l’expérience, souvent même dans les sphères privées.
Particulièrement grave est la manière dont les occidentaux ont sauvé, cultivé, porté au pouvoir et armé la mouvance bandériste ukrainienne qui est fasciste et dont l’histoire et les références affichées sont liées au nazisme et à ses massacres de masse.
Quand les pays occidentaux votent unanimement contre une résolution de l’ONU qui énonce des principes généraux de « Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée » alors que cette résolution est adoptée par pratiquement tous les pays non occidentaux, les mots ont un sens : leur vote signifie effectivement que, contrairement au reste du monde, les pays occidentaux ne sont pas contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, et c’est bien ce que l’on constate en Ukraine ainsi d’ailleurs que dans les pays baltes, qui sont membres de l’Union européenne et de l’OTAN.
Ce n’est pas sans raisons que beaucoup de Russes ont vu dans la grande coalition occidentale sous contrôle américain rassemblée contre leur pays une réitération de la grande coalition hitlérienne de l’Europe continentale sous contrôle allemand qui avait cherché à les anéantir il y a 80 ans.
La facilité avec laquelle les classes dirigeantes de l’Occident et une large partie de ses populations ont adhéré à la politique anti-russe insensée qui a été suivie et ont cru à tout ce qu’on leur disait de mal au sujet de la Russie et des Russes, pose la question très lourde de la permanence en Occident d’une part importante du nazisme. L’Union soviétique avait été la cible principale de l’Allemagne nazie qui avait lancé contre elle une « guerre d’anéantissement » visant à exterminer ou réduire en esclavage ses peuples, dans le but de transformer les immenses territoires du monde russe en une aire de colonisation germanique, sur le modèle explicite de la conquête de l’Ouest par les Etats-Unis; et elle a été son principal vainqueur. Si les classes politiques et médiatiques de l’Europe occidentale éprouvaient non pas de la reconnaissance mais du ressentiment pour la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie et ses alliés et supplétifs fascistes de toute l’Europe continentale, elles n’auraient pas agi et parlé autrement qu’elles n’ont fait ces dernières années.
La manière dont l’Occident a mis en avant et fait jouer certains des premiers rôles à des personnalités d’origine juive, comme le président ukrainien Zelensky ou les diplomates « néo-conservateurs » américains Victoria Nuland et Antony Blinken, ne doit pas tromper. Si ces personnalités et des bandéristes ukrainiens se sont alliés et ont imposé en modèles à l’Ukraine des anciens collaborateurs des nazis et criminels de masse, bafouant au passage la mémoire des millions de victimes, cela ne signifie pas que cela n’a rien à voir avec le nazisme. Cela reste dans la continuité du projet principal du nazisme, qui était de détruire la Russie.
Nous avons besoin de nous dénazifier, complètement cette fois.
UNE LISTE DE QUESTIONS:
– Est-il vrai ou faux que l’Ukraine a connu en février 2014 un coup d’État qui a renversé et conduit à l’exil l’ancien président élu et a banni de fait l’ancien parti majoritaire ?
– Est-il vrai ou faux que ce coup d’État s’est produit en conclusion de mois d’affrontements sur la place Maïdan entre la police anti-émeutes et des groupes organisés dont une partie importante arborait ouvertement des références bandéristes (du nom du « héros » nationaliste Stepan Bandera et de son mouvement politique fasciste principalement galicien qui a fourni à l’Allemagne nazie un grand nombre d’auxiliaires dans les meurtres de masse ainsi que de combattants SS), voire des références nazies ?
– Est-il vrai ou faux que les insurgés de la place Maïdan étaient officiellement commandés par un certain Andreiy Parubiy, qui avait fondé en 1991 le « Parti social-nationaliste d’Ukraine » (renommé « Svoboda » en 2004) et dirigé la branche paramilitaire de ce parti ?
– Est-il vrai ou faux que le même Andreiy Parubiy est devenu de 2014 à 2019 successivement secrétaire du Conseil de Sécurité nationale et de Défense de l’Ukraine, vice-président de la « Rada », l’Assemblé nationale de l’Ukraine, puis président de cette assemblée ?
– Est-il vrai ou faux que ces insurgés ont été ouvertement soutenus par les États-Unis et l’Union européenne, et que le nouveau gouvernement qui s’est mis en place à la suite du renversement de l’ancien président élu a été constitué en consultation avec des responsables américains et avec leur aval ?
– Est-il vrai ou faux que de 2014 à aujourd’hui, le nouveau pouvoir a supprimé des milliers de monuments et de noms de lieux publics rappelant la libération de l’Ukraine de l’occupation nazie et qu’il a donné à des milliers de rues et de lieux publics les noms d’anciens nationalistes ukrainiens collaborateurs de l’Allemagne nazie ayant joué un rôle majeur dans les massacres organisés par les occupants nazis et ayant eux-mêmes pris l’initiative d’autres massacres ?
– Est-il vrai ou faux que les anciens collaborateurs des nazis en Ukraine puis leurs héritiers ont été récupérés, aidés, soutenus et financés par les États-Unis dès 1945 et jusqu’à aujourd’hui, à la fois sur place et dans la diaspora ukrainienne (constituée en bonne partie après 1945 d’anciens collaborateurs des nazis participants de crimes de masse et de leurs familles, auxquels les États-Unis et le Canada ont donné asile) ?
– Est-il vrai ou faux que ce soutien extérieur constant peut seul expliquer la permanence d’une mouvance ouvertement néo-nazie en Ukraine, quand on sait que l’Allemagne nazie avait mené en Ukraine comme en Biélorussie et dans les territoires conquis de la Russie une « guerre d’extermination » qui visait à éliminer non seulement tous les juifs mais aussi des dizaines de millions de slaves et à réduire le reste de la population en esclavage, et que la mémoire des masses de prisonniers de guerre abattus ou morts de faim, des civils massacrés par centaines de milliers ou morts d’épuisement dans les travaux forcés, des villageois mitraillés ou brûlés vifs avec leurs enfants, des citadins pendus par milliers aux balcons de toutes les villes, reste nécessairement brûlante en Ukraine comme en Biélorussie et en Russie ?
– Est-il vrai ou faux que, en décembre 2022 et à nouveau en décembre 2023 et décembre 2024, l’Ukraine, les États-Unis, le Canada et tous leurs alliés européens, y compris la France, ont voté en Assemblée générale de l’ONU contre une résolution présentée par la Russie et une quinzaine d’autres pays proposant (sans accuser aucun pays particulier) des principes généraux de « Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée », tandis que cette résolution était votée par cent-vingt pays des autres continents ?
– Est-il vrai ou faux que les pays occidentaux avaient promis aux derniers dirigeants de l’Union soviétique et aux premiers dirigeants de la nouvelle Russie que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est, et que cette promesse a été reniée, jusqu’à intégrer des anciennes Républiques soviétiques, sans jamais tenir compte des avertissements de la Russie que cette expansion représentait pour elle une menace existentielle ?
– Est-il vrai ou faux que les États-Unis et l’OTAN ont rejeté la double proposition de « Traité entre les États-Unis et la Russie » et d’« Accord sur des mesures permettant d’assurer la sécurité de la Russie et des États membres de l’OTAN » faite par la Russie le 17 décembre 2021, ne proposant même pas d’entamer des négociations ?
– Est-il vrai ou faux que l’une des principales responsables du Département d’État américain a reconnu dans une audience publique que les États-Unis avaient développé en Ukraine des laboratoires biologiques dont les matériaux de recherche ne devaient surtout pas tomber aux mains des russes ?
– Est-il vrai ou faux que les pays occidentaux n’ont jamais demandé au nouveau pouvoir ukrainien issu du coup d’État de Maïdan, qui était entièrement dépendant d’eux, qu’il reconnaisse les droits de la partie très importante de sa population qui est russophone et naturellement tournée vers la Russie ?
– Est-il vrai ou faux que les pays occidentaux n’ont jamais demandé au nouveau pouvoir ukrainien, qui encore une fois est entièrement dépendant d’eux, de renoncer à la violence contre ces populations ?
– Est-il vrai ou faux que le pouvoir ukrainien n’a jamais commencé à appliquer les accords de Minsk de 2015 – qui visaient à ramener la paix en Ukraine en introduisant dans sa constitution politique une dose de fédéralisme et d’autonomie des régions – et que la France et l’Allemagne, qui en étaient cosignataires et s’en étaient portées garantes (conjointement avec la Russie), n’ont jamais demandé au pouvoir ukrainien d’appliquer ces accords ?
– Est-il vrai ou faux que l’ancien président ukrainien Porochenko a déclaré publiquement en 2022 qu’il n’avait jamais eu l’intention d’appliquer ces accords et les avait signés seulement pour gagner du temps et réarmer l’Ukraine en vue de reprendre un jour par la force le contrôle du Donbass et de la Crimée ?
– Est-il vrai ou faux que les responsables français et allemand qui avaient signé ces accords, le président Hollande et la chancelière Merkel, ont eux-mêmes déclaré publiquement que ces accords avaient servi à réarmer l’Ukraine ?
– Est-il vrai ou faux que, dans ses conversations interminables avec le président russe Poutine (qui ont fini par lasser les russes) pendant les mois et années précédent le déclenchement de l’intervention militaire russe, le président français Macron a essayé de convaincre le gouvernement russe de renoncer aux accords de Minsk, alors que la France s’était portée garante de ces accords en 2015 et que, ceux-ci ayant été entérinés par le Conseil de sécurité de l’ONU, ils faisaient désormais partie du droit international ?
– Est-il vrai ou faux que le président ukrainien Zelensky avait été élu triomphalement en 2019 (par 73 % des électeurs au second tour) sur un programme qui évitait les thèmes nationalistes puis qu’il a endossé le programme nationaliste de son prédécesseur dès les mois qui ont suivi son élection, sous la pression des unités bandéristes et néo-nazies qui l’ont publiquement menacé ?
– Est-il vrai ou faux que les bandéristes et les néo-nazis sont intouchables en Ukraine et ont été en mesure d’imposer leurs thèmes et leur agenda même à un président élu triomphalement, parce qu’ils sont protégés et soutenus par les États-Unis et l’OTAN, pour qui ils sont les garants de l’orientation anti-russe et pro-occidentale de l’Ukraine ?
– Est-il vrai ou faux que les négociateurs ukrainiens et russes étaient parvenus à la fin mars 2022 (un mois après le déclenchement de l’intervention militaire russe) à un accord de paix qui consistait en ce que l’Ukraine accepte l’essentiel des demandes limitées de la Russie (engagement de l’Ukraine à rester neutre et donc renoncement à l’OTAN, dénazification c’est-à-dire interdiction des références bandéristes et nazies dans la sphère publique, reconnaissance de la Crimée comme partie de la Russie, reconnaissance de l’indépendance des deux Républiques de Donetsk et Lougansk), et que les Occidentaux ont obligé l’Ukraine à renoncer à cet accord (en l’avertissant qu’elle n’aurait aucune garantie occidentale si elle faisait des concessions à la Russie et lui promettant qu’elle recevrait au contraire une énorme assistance militaire et économique si elle continuait le combat) ?
– Est-il vrai ou faux que les responsables américains et occidentaux ont imposé à l’armée ukrainienne de lancer le 4 juin 2023 une « contre-offensive » – alors que le commandement ukrainien savait qu’il n’avait pas les moyens de percer les lignes défensives russes et que ce serait une hécatombe – et de poursuivre cette offensive pendant des mois malgré la perte de dizaines de milliers de soldats pour des résultats insignifiants ?
– Est-il vrai ou faux que, au lendemain du coup d’État de Maïdan, les villes de l’Est et du Sud de l’Ukraine se sont soulevées contre le nouveau pouvoir aux références bandéristes et nazies qui se proposait ouvertement d’ukrainiser les populations de force et de les couper de leurs liens avec la Russie (dans un pays qui n’a jamais existé en tant qu’État avant 1991, dont la plus grande partie de l’Histoire et de la culture est commune avec la Russie, dont 40 % des citoyens parlaient russe à la maison et 20 % à la fois russe et ukrainien, et dont la plupart des citoyens ont des liens familiaux ou autres avec la Russie) ?
– Est-il vrai ou faux que ces soulèvements ont été presque partout écrasés dans le sang, principalement par les groupes paramilitaires bandéristes, voire ouvertement néo-nazis, que le nouveau pouvoir a aussitôt intégrés à la « Garde nationale », à l’exception de la Crimée (où ces groupes n’ont pu intervenir du fait de la présence des troupes russes) et des deux régions de Donetsk et Lougansk qui ont été capables de résister aux unités de répression envoyées par le pouvoir central ?
– Est-il vrai ou faux que, depuis 2014 jusqu’à aujourd’hui, des unités de répression du pouvoir ukrainien ont pratiqué un grand nombre d’arrestations arbitraires, d’enlèvements, de tortures et d’exécutions extra-judiciaires dans des territoires dont elles avaient repris le contrôle ?
– Est-il vrai ou faux que le maire de la ville de Boutcha a publié sur les réseaux sociaux le 31 mars 2022, un jour après le retrait de la ville des derniers soldats russes, une vidéo célébrant ce retrait dans laquelle il ne parle absolument pas d’un massacre de civils par des troupes russes qui aurait été commis dans la ville ?
– Est-il vrai ou faux que la police ukrainienne a publié le 2 avril 2022 une longue vidéo montrant un périple fait dans la ville dans laquelle on voit un unique corps, visiblement une victime d’un obus ?
– Est-il vrai ou faux que des unités de répression du ministère de l’intérieur de l’Ukraine ont publié le 2 avril sur des réseaux sociaux plusieurs vidéos ou communiqués faisant état de leur travail de « nettoyage » de la ville de Boutcha des « saboteurs et complices des forces russes » ?
– Est-il vrai ou faux que, dans les photos et vidéos de corps de civils jonchant des rues que les autorités ukrainiennes ont publiées le 3 avril en accusant les troupes russes de les avoir tués, certains des corps portent un brassard blanc, qui était depuis le début de l’intervention militaire russe un signe de reconnaissance porté par des soldats russes et par beaucoup de civils ukrainiens qui signalaient ainsi qu’ils ne leur étaient pas hostiles ?
– Est-il vrai ou faux que depuis mai 2014 jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir ukrainien installé à la suite du coup d’État de février 2014 a bombardé chaque jour les populations civiles du Donbass qui échappaient à son contrôle, y compris et surtout en l’absence de toute cible militaire ou logistique, et que ces bombardements ont fait des milliers de victimes civiles, dont des centaines d’enfants ?
– Est-il vrai ou faux que la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des Républiques de Donetsk et de Lougansk le 22 février 2022 et l’ultimatum de la Russie à l’Ukraine d’avoir à cesser ses bombardements et retirer ses troupes du Donbass (suivis deux jours plus tard du déclenchement de l’intervention militaire russe en Ukraine) ont été précédés d’une intensification dramatique des bombardements de l’armée ukrainienne sur le Donbass, multipliés par vingt en une semaine selon les observateurs de l’OSCE présents sur place ?
– Est-il vrai ou faux que depuis l’été 2022 les munitions employées dans ces bombardements sont principalement des munitions de l’OTAN, y compris des munitions françaises, et que certaines ont tué même des enfants ?
– Est-il vrai ou faux que le pouvoir ukrainien emploie en particulier dans ses bombardements des bombes à sous-munitions prohibées par des conventions internationales et qui sont aujourd’hui fournies principalement par les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN ?
– Est-il vrai ou faux que l’armée ukrainienne a bombardé pendant de nombreux mois le périmètre de la centrale nucléaire de Zaparojié (passée sous contrôle russe en mars 2022), au risque de provoquer un accident nucléaire majeur ?
– Est-il vrai ou faux que des unités militaires ou para-militaires ukrainiennes ont plusieurs fois abattu de sang froid, torturé ou battu à mort des prisonniers russes, comme il apparaît dans des vidéos authentifiées jusque par l’ONU, et que les auteurs de ces crimes de guerre n’ont jamais été sanctionnés ?
– Est-il vrai ou faux que, lors de leur offensive dans la région russe de Koursk, les troupes ukrainiennes ont enlevé ou massacré des civils russes qui n’avaient pas fui à temps ?
– Est-il vrai ou faux que, lors de batailles urbaines défensives, des troupes ukrainiennes se sont servis d’éléments de leurs propres populations comme de boucliers humains et ont à de multiples reprises tiré sur des civils qui tentaient de fuir, voire ont délibérément massacré des civils qu’ils soupçonnaient d’attendre l’arrivée des troupes russes ?
– Est-il vrai ou faux que l’Angleterre et les États-Unis fournissent désormais à l’Ukraine des obus de chars à uranium appauvri, dont on sait (d’après les effets qu’ils ont eus en Serbie et en Irak) qu’ils ont de graves conséquences à long terme sur la santé des populations ?
– Est-il vrai ou faux que la « Cour Pénale Internationale » de La Haye n’a inculpé aucun des donneurs d’ordre ou des exécutants des bombardements sur les populations civiles du Donbass, et qu’elle a inculpé en revanche le président russe et la secrétaire d’État russe aux droits des enfants pour avoir organisé l’évacuation vers l’intérieur de la Russie, loin des bombardements, d’une partie des enfants du Donbass ?
– Est-il vrai ou faux que le pouvoir ukrainien pratique ouvertement le terrorisme, par l’organisation d’attentats contre des personnes qu’il désigne comme des « ennemis de l’Ukraine », à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières ?
– Est-il vrai ou faux que depuis le coup d’État de 2014, la ligne politique nationaliste bandériste, pro-occidentale et anti-russe, a été imposée dans la sphère politique et médiatique de l’Ukraine par la violence et l’intimidation, et que les partis d’opposition ont été contraints de se mouvoir dans un espace de plus en plus restreint, avant d’être finalement presque tous interdits ?
– Est-il vrai ou faux que le pouvoir ukrainien persécute l’Église orthodoxe canonique d’Ukraine (dont les fidèles représentaient jusqu’en 2013 plus de 70 % de la population de l’Ukraine), que de nombreux prêtres sont molestés, arrêtés ou chassés de leurs églises, que les fidèles sont empêchés d’y accéder et parfois battus, que des moines sont chassés de leurs monastères, que des évêques sont mis en résidence surveillée, que des églises sont incendiées,… ?
– Est-il vrai ou faux que les persécutions et l’interdiction de l’Église orthodoxe canonique d’Ukraine, et la création d’une Église d’État qui lui a été substituée par la force, ont été commandées par le Département d’État américain et d’autres?