Que cherche le grand capital mondial ? A transformer le monde en un vaste marché commercial, imposer un libéralisme sans retenue, aller vers une société où toute la vie humaine sera assujettie à l’économie, aux intérêts privés, au profit, dans laquelle les pauvres seront écrasés socialement et culturellement.
Pour aller vers cette mondialisation marchande, la finance a besoin qu’une seule langue soit parlée par tous les humains, ravalés au rang de consommateurs et de clients à plumer. Cette langue c’est celle des affaires et du capitalisme dominant : l’anglais.
Tout est fait par les classes dominantes, leurs gouvernements, leurs institutions pour favoriser cette mondialisation linguistique : en France, Emmanuel Macron se fait le chantre du bilinguisme, il utilise l’anglais dans ses discours à l’étranger et même en France, il refuse de faire respecter la loi Toubon pourtant bien timide. Le MEDEF souhaite ouvertement l’utilisation de l’anglais à la place du français. L’Union Européenne généralise l’usage de l’anglais au détriment des autres langues.
Les gouvernements bourgeois veulent imposer partout le bilinguisme, comprendre avec l’anglais. Si tous les peuples du monde adoptaient ce bilinguisme les langues nationales n’auront progressivement plus d’utilité et disparaîtront. La novlangue des affairistes deviendra la langue mondiale pour encore plus transformer les gens en clients.
Bien sûr il faut favoriser l’étude librement consentie des langues étrangères, mais des langues choisies dans la diversité et non pas une seule langue imposée comme modèle.
L’uniformisation linguistique va dans le sens de l’uniformisation du monde :
uniformisation vestimentaire, du cinéma, de la chanson, des modes de vie, des loisirs, de la cuisine… Refuser l’uniformisation linguistique c’est refuser cette société de l’ennui, sans âme, sans originalité, cette société de déshumanisation, de robotisation.
Il ne s’agit pas d’être arc-bouté sur un purisme rétrograde. Il est évident que toute langue évolue. Sans parler des mots latins et grecs, le français a toujours intégré des mots étrangers : allemands (tank, bière, képi…), italien (pantalon, graffiti, soprano…), arabes (chiffre, magasin, moka…), espagnols (tornade, bronca, patio…), anglais (domaine du sport, de la technologie …) et d’autres langues.
Mais aujourd’hui il s’agit d’autre chose. Les mots français sont remplacés par des mots anglais ; des publicités, des manuels, des enseignements sont entièrement en anglais. Il s’agit du remplacement progressif de notre langue.
Cette offensive linguistique accompagne celle contre les nations, considérées par le capital comme des obstacles à la mondialisation. La volonté de domination de l’anglais est un aspect de l’impérialisme et du colonialisme, de la domination culturelle d’un pays ou d’une classe.
On le voit donc bien, loin d’une démarche nationaliste, la défense des langues est un enjeu politique, un enjeu de classe anticapitaliste.
Laurent NARDI (PRCF74 pour www.initiative-communiste.fr)