À Monsieur le Président de la République Française, Emmanuel Macron
En tant qu’organisation et citoyens nous regrettons que vous ayez contribué à la déstabilisation du Venezuela initiée par les EU, en reconnaissant l’autoproclamé président par intérim Juan Guaidó.
La France doit respecter la souveraineté du Venezuela comme le droit international le stipule selon lequel « tout État a le droit inaliénable de choisir son système politique, économique, social et culturel sans aucune forme d’ingérence de la part de n’importe quel autre Etat ». Ce n’est pas à la France, ni aux EU de désigner le président du Venezuela.
La France doit rechercher la paix, elle doit participer, là où José Luis Zapatero a échoué à cause de la pression des EU, à ce que l’opposition et le gouvernement légitime du Venezuela retrouvent le chemin du dialogue en se rapprochant de l’initiative du Mexique, de l’Uruguay et du Vatican.
La France doit être avec les États qui n’ont pas reconnu Guaidó. Des 197 États composant l’Organisation des Nations unies, seuls 34 ont reconnu le pseudo président. Et donc, la grande majorité de la communauté internationale, contrairement à ce qui disent la plupart des médias, reconnaît le président Nicolas Maduro comme seul président légitime du Venezuela.
La France doit être aux côtés des pays de l’Organisation des États américains (OEA) qui ont rejeté la résolution concoctée par le secrétaire général Luis Almagro et le secrétaire d’État Mike Pompeo, reconnaissant Guaidó comme président, lors du Conseil permanent réuni le 24 janvier et qui n’a recueilli que 16 voix sur 34.
La France aurait dû se trouver, lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité du 26 janvier, du côté des 19 pays sur 25 qui se sont prononcés pour la non-ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela, réunion convoquée à la demande du secrétaire d’État, Mike Pompeo.
L’ONU demeure attachée au droit international en confirmant, le 31 janvier, que la majorité des États de l’Assemblée Générale des Nations Unies et du Conseil de Sécurité reconnaissent Nicolas Maduro comme président constitutionnel et légitime du Venezuela .
La France doit contribuer au développement pacifique du Venezuela et rejeter l’appel à « l’aide humanitaire » (Rejeté par le CICR) qui n’est autre chose qu’une stratégie pour intimider et préparer une intervention militaire. Alors même que les USA et l’UE bloquent des fonds vénézuéliens destinés à l’achat de médicaments et d’aliments, aider le Venezuela c’est d’abord lever les sanctions économiques et financières qui violent la Charte des Nations Unies.
Le Venezuela ne traverse pas une période de catastrophe naturelle, ni de guerre, ni de famine pour recevoir de l’aide humanitaire, elle souffre d’un blocus dont la France est complice.
La France doit avoir une politique étrangère conforme à ce qu’elle a était dans le passé et, avec l’ONU, respecter le droit international et travailler à une solution pacifique du conflit interne vénézuélien sans ingérence extérieure.
Monsieur le Président, cette lettre vous est envoyée avec accusé de réception et sera diffusée dans les réseaux sociaux.
Paris, le 18 février 2019