Notre camarade Annie Lacroix-Riz, historienne, professeure émérite de l’université Paris VII Diderot, livre dans son dernier ouvrage les résultats de ses recherches solidement étayées sur l’analyse des faits et argumentés sur les archives. Un travail analysant du milieu de la seconde guerre mondiale aux années 1950 la façon dont la classe capitaliste, collaborationniste, s’est employée à empêcher l’épuration des collaborateurs, dans une vaste opération de recyclage.
Dès 1943 et jusque dans les années 1950, les élites impliquées dans la Collaboration ont cherché à se « recycler ». Y a-t-il vraiment eu, en France, une politique d’épuration? L’auteure explore cette question tout au long de son ouvrage dans lequel elle démontre que l’épuration criminalisée ayant suivi la Libération (femmes tondues, cours martiales, exécutions) a cherché à camoufler la non-épuration, aussi bien de la part des ministères de l’Intérieur et de la Justice que de celle des milieux financiers, de la magistrature, des journalistes, des hommes politiques, voire de l’Église. De nombreux anciens collaborateurs ont ainsi bénéficié de « grands protecteurs ». Le poids des États-Unis a également participé de cette non-épuration. Annie Lacroix-Riz nous livre sa version des faits basée sur les archives et prend le contre-pied des ouvrages d’histoire de l’épuration parus ces vingt dernières années, selon elle aussi unanimes que fantaisistes, se concentrant exclusivement sur l’épuration (dite) sauvage, systématiquement confondue avec celle de la Résistance armée. 📔— Découvrir le livre « La non-épuration en France – De 1943 aux années 1950 » https://www.armand-colin.com/la-non-e…