Sans débat public de masse ni consultation du Parlement (mais y a-t-il encore quelqu’un dans l’Hémicycle qui se préoccupe du sort de sa langue maternelle?), il faudra désormais un haut diplôme d’anglais pour pouvoir désormais s’inscrire en licence universitaire.
Y compris si ce diplôme est délivré par le privé (donc en payant). Y compris si cela viole l’égalité des citoyens dont certains sont plus à l’aise avec l’allemand, l’arabe, l’italien ou l’espagnol.
Y compris s’il est inscrit dans l’article II-a de la Constitution que « la langue de la République est le français ».
Y compris si cette disposition attente à l’égalité des chances entre les étudiants francophones (énorme facteur supplémentaire de sélection et de tri social!) ; et plus encore aux chances de réussite universitaire des étudiants étrangers non anglophones qui nous font l’honneur d’avoir appris notre langue (qui n’est pas toujours leur langue maternelle) pour venir étudier chez nous.
Et pendant qu’on amusera les populations en palabrant sur la future « co-officialité » du français avec telle ou telle langue régionale, l’ANGLAIS EST DE FAIT DEVENUE LANGUE OFFICIELLE BIS DE LA FRANCE sans la moindre question de constitutionnalité posée par UN groupe parlementaire français: dire que certains au parlement, se réclament encore pour la déco de Malraux, d’Aragon ou de Camus (« ma patrie, c’est la langue française »).
Si modestement que ce soit, le PRCF accomplit un travail d’avant-garde en dénonçant cette situation honteuse puisque les grands partis et syndicats restent muets sur ce viol en réunion de la République et ne contestent, au mieux, que les modalités d’application de ce dispositif linguistique grossièrement aliénant.
- Georges Gastaud Secrétaire national du PRCF
- Fadi Kassem Secrétaire national adjoint du PRCF