Décédé le dernier jour de septembre, le poète Jacques Réda laisse derrière lui une œuvre importante. Sa longue existence lui permit de la peaufiner à souhait. Trop souvent, la poésie contemporaine semble hermétique et obsédée par des questions purement formelles. Jacques Réda ne se contentait pas de remettre en cause les modes de présentation académiques des textes. Il évoquait ainsi souvent ses promenades aux lisières de l’agglomération parisienne :
« On aimerait qu’au moins une de ces avenues ne conduisît à rien d’autre qu’à sa brusque interruption au seuil d’une campagne infinie, et maintînt la vérité du rêve et du désir. Alors je m’éloignerais de la ville. Tout citadin que je suis, j’irais retrouver mon rêve natif d’ornières, de lisières, de bois muets et de champs plats sur lesquels roulent au loin des villes de rayons et de nuées. » (Le Citadin, Gallimard, Paris, 1998, p. 75.)
Un sujet qui revient continuellement dans son œuvre apte à user d’un langage simple pour évoquer des émotions subtiles et originales. Ce n’est pas si fréquent !
Olivier RUBENS