Débat – Alors que l’été a vu s’achever la 7e vague de propagation épidémique du covid-19 en France, la rentrée voit se profiler une 8e vague, son lots de malades, sa pression sur des hôpitaux publics démolis par 30 ans d’euro austérité, et son lot donc de décès et de covid longs. Si l’on met de coté le traumatisme des épisodes de confinements (sauf pour travailler) et de ses mesures vexatoires, des polémiques savamment entretenues autour des vaccins dans une logique du diviser pour mieux régner, le régime Macron n’aura eu pour seule boussole que de faire primer le profit des capitalistes sur nos vies : il est utile d’observer que rien ou si peu est en place pour prévenir les épidémies. Dans ces conditions voici quelques chiffres et réflexions versés au débat sur le bilan de ces 7 vagues
Plus on teste, plus on trouve de cas. Qu’en aurait-il été le 25 juillet 2022 (89 993 cas positifs) si l’on avait fait – comme en janvier dernier – 2 millions de tests au lieu de 328 747 ?
En renonçant aux tests dits « de confort » en les rendant payants, on passe à travers une vraie politique de prévention ! Passent « sous les radars » les asymptomatiques pourtant vecteurs de nouvelles contaminations.
Plus il y a de cas, plus il y a de décès… Mais la montée en puissance de la vaccination en a notablement réduit la proportion !
Selon le CSSE de l’université Johns Hopkins, la France compte à ce jour près de 34 millions de contaminés soit environ 50% de la population si dans ce cumul il n’y avait pas de réinfections (non discernées dans les déclarations).
Qu’importe ce distinguo, plus ou moins marginal (on évoque 15%). En ajoutant les personnes déjà contaminées les vaccinées, on devrait avoir atteint la (soi-disant) « immunité collective » … Or, manifestement, il n’en est rien, puisqu’on dénombrait plus de 4 millions de cas entre le 6 juin et la 7ème vague !
Dans le même temps, la France a connu plus d’une dizaine de variants du SARS-Cov2, des plus médiatiques (alpha, delta, omicron) aux plus anecdotiques (comme le recombinant delta/omicron). Et un nouveau (BA.2.75) se profilait à l’horizon fin juillet, après avoir été repéré dans au moins dix pays faisant du criblage génétique !
On notera que l’on en était alors à la 4ème vague en à peine moins d’un an : delta, omicron BA.1 puis BA.2 et BA.5. Or c’est aussi durant cette année qu’aucune « mesure de freinage » n’a été prise, que les « protocoles » ont été réduits voire supprimés, que les « masques obligatoires » ont été abandonnés…
Une sorte d’équation se construit alors : [beaucoup de cas que l’on laisse filer] x [moins de mesures de prévention] = [plus de mutations] x [gros réservoir viral]. Par exemple, au Japon, le 29 juillet : 221 442 nouveaux cas en 24h, soit 13,5% de plus que le vendredi précédent.
Résistance aux traitements (dont AC-monoclonaux), échappement immunitaire, contagiosité (voire létalité) : que nous réserve l’année qui vient ?
Politiquement la Macronie est passé du « coûte que coûte » au « vaille que vaille » ! Et non moins du caporalisme au « j’m’en foutisme » !
Lors de la douzième réunion du Comité d’urgence du Règlement Sanitaire International de l’Organisation Mondiale de la Santé, le 12 juillet 2022, « le Dr Michael J. Ryan, Directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire, s’est dit préoccupé par la situation épidémiologique actuelle dans le monde […] due aux lignées descendantes d’Omicron et à la levée des mesures sociales et de santé publique. Cette augmentation du nombre de cas met à mal les systèmes de santé […] a souligné d’autres difficultés auxquelles se heurte actuellement la riposte à la COVID-19 : les récents changements de politique de dépistage qui freinent la détection des cas et le suivi de l’évolution du virus […] »
Et qu’on ne vienne pas prétendre à une sorte de « nouvelle grippe » ! Santé-Publique-France publiait le 1er juin son bilan du syndrome grippal annuel : il a duré 34 semaines (d’octobre 2021 à mai 2022), occasionnant 594 décès, pour 52,6% de vaccinés parmi les personnes « à risque »… Dans le même laps de temps, 28 992 patients décédaient du Covid rien qu’à l’hôpital et alors même que la population est bien plus vaccinée !
par Joël V.
Source des graphiques : Santé-Publique-France / plate-forme GEODES