Par Floréal, PRCF
Il fut un temps où le sieur Robert Hue, devenu depuis lors sénateur PS et courtisan empressé de Macron, commençait toutes ses prestations télévisées par « je vais sans doute vous surprendre, mais… ». Suivait aussitôt un numéro d’autoflagellation idéologique qui faisait s’esbaudir les médias, tout heureux d’empiler l’un sur l’autre ces pitoyables reniements qui signaient l’autodestruction méthodique, la dénaturation rédhibitoire et le discrédit définitif de ce qui avait été le grand Parti communiste français: en un mot la « mutation ».
Ces temps reviennent en force à la faveur de la présidentielle 2022 : en effet, dès que M. Fabien Roussel, le candidat « identitaire » présumé du PCF-PGE se saisit d’un micro, c’est pour, au choix, encenser Soljenitsyne, ce contre-révolutionnaire de choc, railler le centralisme démocratique, ce mode de fonctionnement ringard, pour fustiger le « soviétisme » (tout en singeant certains mots d’ordre de Lénine détournés de leur sens), pour appeler la BCE, cet outil par excellence de l’euro-dictature capitaliste, à subventionner les hôpitaux (et pourquoi pas demander à l’OTAN de garantir 1000 ans de paix?).
C’est aussi, à l’occasion, pour afficher son ralliement au tout-globish managérial (« PCF is back », « Red is the new green« …) ou pour déclarer, en cette veille de Premier Mai, à propos de Sir Biden (c’est-à-dire du chef de l’impérialisme mondial qui strangule Cuba et prépare la guerre contre la Chine et la Russie): « j’ai l’impression qu’il a pris sa carte au Parti communiste français » (sic).
Heureusement que, d’après certains camarades du PCF qui, comme on dit en Algérie, « se grisent avec un grain de raisin » et qui croient ce qu’ils ont envie de croire, Roussel est, voyez-vous, un communiste « identitaire ». Que serait-ce alors s’il était mutant! Comme quoi il ne faut pas confondre ressourcement léniniste et « roussellement » lénifiant de platitudes destinées à plaire aux bobos… et à finir d’écœurer les prolétaires! La vraie question est plutôt de savoir quand, à l’instar de Massimo d’Alema, le liquidateur du PC italien qui adulait Kennedy, Sir Fabian Russell va encore attendre pour prendre his card of the American Democratic Party...