Le 2 mai l’Union Européenne et l’OTAN ont lancé un énorme exercice militaire à quelques kilomètres de la frontière russe, en Estonie. 15 000 soldats de l’OTAN dont des militaires lourdement armés venus de 15 paus – Belgique, Royaume Unis, Allemagne, Georgie, Danemark, ireland, Canada, Lettonie, Lithuanie, Pologne, Etats Unis, Ukraine, Finlande et Suède – mènent des exercices de combats militaires, cela au moins jusqu’au 14 mai. Les 15 000 soldats sont placés en condition de bataille, ce qui signifie que cette armée de l’OTAN à la frontière russe est en position de bataille.
Ces exercices sont une menace grave contre la paix en Europe. Car la Russie qui est la cible de cette démonstration de force ne peut pas ne pas s’inquiéter d’un tel déploiement militaire offensif, en hommes et en troupe à quelques kilomètres de ses frontières. D’autant que le ministère de la défense Estonien a indiqué que le scénario de l’exercice est celui d’une confrontation avec un « pays hostile et trois de ses alliés ». Et pour ceux qui naifs prétendrait encore que l’OTAN ne menace pas la Russie, il précise que les armées ennemies sont dans le cadre de cette exercices situées en Russie et en Biolorussie. Ce qui signifie que l’exercice militaire de l’OTAN vise bien à organiser et tester les capacités d’attaque de l’OTAN contre le territoire national de la Russie et de la Biélorussie, tout en installant des capacités offensives aux frontières russes et biélorusses.
Dans le même temps, d’après les informations de nos confrères italien d’Il Manifesto, la marine de guerre américaine a déployé une importante armada en méditerranée, disposant d’une puissance de feu de 1000 missiles de croisière.
Des navires de guerres du groupe naval n°2 de l’OTAN (SNMG2) sont également entrés en mer noir c’est à dire directement aux frontières de la Russie le 1er mai 2018. Une flotte comprenant un destroyer britannique (HMS Duncan), des frégates espagnoles (SPS Victoria), turques ( TCG Gemplik), allemande (Bayern).
Cela alors que l’OTAN, l’Union Européenne et les USA soutiennent et finance la guerre menée par l’Ukraine contre le Donbass depuis 2013.Les faits sont là, c’est bien l’OTAN qui déploient des troupes menaçant la Russie et non l’inverse. Après la Yougoslavie et le Kosovo, les USA et ses armes que sont l’UE et l’OTAN sème la guerre dans l’Est de l’Europe, en Ukraine et risque de provoquer une conflagration mondiale.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Flotte USA avec 1.000 missiles en Méditerranée (Il manifesto)
Le porte-avions USA Harry S. Truman, parti de la plus grande base navale du monde à Norfolk en Virginie, est entré en Méditerranée avec son groupe d’attaque.
Celui-ci est composé du croiseur lance-missiles Normandy et des torpilleurs lance-missiles Arleigh Burke, Bulkeley, Forrest Sherman et Farragut, plus sous peu deux autres, le Jason Dunham et The Sullivans. Est rattachée au groupe d’attaque du Truman la frégate allemande Hessen.
La flotte, avec plus de 8.000 militaires à bord, a une énorme puissance de feu. Le Truman – super-porte-avions long de plus de 300 mètres, doté de deux réacteurs nucléaires- peut lancer à l’attaque, par vagues successives, 90 chasseurs et hélicoptères. Son groupe d’attaque, intégré par 4 chasseurs torpilleurs déjà en Méditerranée et par plusieurs sous-marins, peut lancer plus de 1.000 missiles de croisière.
Ainsi se trouvent notablement potentialisées les Forces navales USA pour l’Europe et l’Afrique, dont le quartier général est à Naples-Capodichino et la base de la Sixième Flotte à Gaeta, sous les ordres du même amiral (actuellement James Foggo) qui commande la Force conjointe alliée à Lago Patria (Naples).
Ceci participe de la montée en puissance générale des forces étasuniennes en Europe, sous les ordres du même général (actuellement Curtis Scaparrotti) qui recouvre la charge de Commandant suprême allié en Europe.
Dans une audition au Congrès, Scaparrotti explique la raison de cette montée en puissance. Ce qu’il présente est un véritable scénario de guerre : il accuse la Russie de mener “une campagne de déstabilisation pour modifier l’ordre international, broyer l’Otan et miner le leadership USA dans le monde entier”. En Europe, après “l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et sa déstabilisation de l’Ukraine orientale”, les Etats-Unis, qui déploient plus de 60.000 militaires dans des pays européens de l’Otan, ont renforcé ce déploiement par une brigade blindée et une brigade aérienne de combat, et ont constitué des dépôts pré-positionnés d’armements pour l’envoi d’autres brigades blindées. Ils ont en même temps redoublé le déploiement de leurs navires de guerre en Mer Noire.
Pour accroître leurs forces en Europe les Etats-Unis ont dépensé en cinq années plus de 16 milliards de dollars, en poussant simultanément leurs alliés européens à augmenter leur propre dépense militaire de 46 milliards de dollars en trois ans pour renforcer le déploiement Otan contre la Russie.
Ceci entre dans la stratégie lancée par Washington en 2014 avec le putsch de Place Maïdan et l’attaque successive contre les Russes d’Ukraine : faire de l’Europe la première ligne d’une nouvelle guerre froide pour renforcer l’influence étasunienne sur les alliés et faire obstacle à la coopération eurasiatique.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Otan ont réaffirmé le 27 avril leur consensus, en préparant une extension ultérieure de l’Otan à l’Est contre la Russie par l’entrée de Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Géorgie et Ukraine.
Cette stratégie requiert une préparation adéquate de l’opinion publique. À cet effet Scaparrotti accuse la Russie d’”utiliser la provocation politique, diffuser la désinformation et miner les institutions démocratiques” y compris en Italie. Il annonce ensuite que “les USA et l’Otan combattent la désinformation russe avec une information véridique et transparente”. Dans leur sillage la Commission européenne annonce une série de mesures contre les fake news, en accusant la Russie d’utiliser “la désinformation dans sa stratégie de guerre”.
On peut s’attendre à ce que l’Otan et l’UE censurent ce que nous publions ici en décrétant que la flotte USA en Méditerranée est une fake news diffusée par la Russie dans sa “stratégie de guerre”.
Manlio Dinucci
Edition de mardi 1er mai 2018 de il manifesto
Traduit de l’italien par M-A P.