Il y a 15 ans, le gouvernement de la gauche plurielle en soldat de l’Union Européenne adoptait la « Stratégie de Lisbonne ». Pour rentrer dans ce gouvernement Jospin qui « ne pouvait pas tout pour les travailleurs » mais qui déjà pouvait tout pour les patrons, la direction du PCF conduite par Robert Hue finissait de se convertir au soutien à l’europe supranationale du Capital, en se lançant totalement dans la promotion du mensonge de la réforme de l’UE en une impossible europe sociale et s’engageant de fait dans le soutien à la construction européenne au sein du Parti de la Gauche Européenne dont Pierre Laurent est aujourd’hui le dirigeant. Privatisation d’Air France, privatisation de France Telecom, libéralisation de l’énergie et de la poste, de la sncf, signature du traité de Nice… la liquidation des conquêtes du Conseil National de la Résistance est allé bon train avec cette gauche plus rien, rejetée dans les urnes en 2002 et poussant à la flambée du vote FHaine. Déjà !
La stratégie de Lisbonne a défini un programme de casse sociale, de précarisation et de privatisation de la recherche et de l’éducation publiques, mis en application par le gouvernement Jospin et notamment ses ministres de l’éducation (Claude Alègre notamment et à l’enseignement professionnel JL Mélenchon).
Mensonge de l’europe sociale, gauche plus rien et montée du FHaine, ou résistance à l’UE du capital, gauche de combat et victoire des travailleurs, il faut choisir !
A l’époque les militants franchement communistes s’opposaient déjà à cette stratégie perdante, à la mutation liquidation du parti communiste et militaient pour la sortie de Maastricht, contre l’euro et ses critères d’austérité, pour la démocratie et la souveraineté des travailleurs, pour la paix (déjà l’UE provoquait la guerre en Yougoslavie), pour le progrès social et contre le capitalisme. Aujourd’hui Hue émarge au coté de la droite complexée mendiant des strapontins aux éléphants du PS. L’énergie, les télécoms, les transports et des dizaines d’autres secteurs ont été libéralisés/privatisés sous l’égide de l’Union Européenne. Les salaires, les retraites, la sécu sont écrasés au nom de l’euro. L’éducation nationale, les universités, la santé, l’industrie, l’agriculture saccagées par les offensives successives conduites par l’oligarchie capitaliste à l’aide de ses armes d’exploitations massives que sont l’UE et l’Euro. Et en Europe c’est le retour de la guerre. Pour les travailleurs, le choix de l’alignement sur le PS, sur la construction européenne, c’est le choix de la défaite.
Pour une politique de gauche, au service des travailleurs, de la paix et de la démocratie, pour s’en sortir, il faut sortir de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du Capitalisme. Y rester, c’est y rester !
15 ans plus tard, chacun peut mesurer la catastrophe, le désastre et la destruction qu’a causé cette stratégie de Lisbonne notamment dans l’enseignement supérieur avec les réformes en découlant, mise en œuvre avec le même zèle patronale par Valérie Pecresse et Geneviève Fioraso. Appauvrissement des universités et de leurs enseignements, mises en concurrence sauvage, attaque contre les diplômes nationaux et l’égalité des étudiants, casse de la recherche public et du CNRS…. Rappelons que c’est plusieurs centaines de millions d’euros qui grâce à l’Union Européenne échappent aux laboratoires de recherches publiques en France, alors qu’ils sont financés par l’impôts des travailleurs !
www.initiative-communiste.fr relaie ci-après deux interventions du Collectifs Indépendances des chercheurs illustrant ces dégâts.
Stratégie de Lisbonne, « gauche plurielle » : quinze ans après (I)
Le 9 mars 2015, Geneviève Fioraso semble avoir soudain disparu de l’actualité, des déclarations des politiques et de la presse en général. Notre article « Affaire Fioraso : les « raisons de santé » empêcheront-elles l’enquête et le bilan ? » trouve, malheureusement, une réponse dans ce silence collectif. Pourtant, de nombreuses questions méritent d’être évoquées, comme souligné dans « La crise des universités françaises » (I) et (II) et dans
« L’affaire des diplômes de Geneviève Fioraso » (I) et (II). Plus globalement, force est de constater que les gouvernements de François Hollande, dont l’exercice a commencé quinze ans après l’arrivée de la « gauche plurielle » de Lionel Jospin, semblent s’acheminer vers une débâcle analogue. Précisément, le mois de mars 2015 est celui du quinzième anniversaire de l’adoption de la stratégie de Lisbonne (Conseil Européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000) préparée notamment sous le ministère de Claude Allègre qui quittera le gouvernement juste après ce Conseil. A son tour, Jean-Luc Mélenchon deviendra ministre délégué à l’Enseignement Professionnel le 27 mars 2000. Il sera donc, avec Jack Lang, parmi les premiers à appliquer la stratégie de Lisbonne dans le domaine de l’éducation. Quinze ans après le Conseil Européen de Lisbonne, l’étendue des dégâts paraît impossible à occulter. Mais qui ose dresser le simple constat qui s’impose, à savoir, que les politiques appliquées par Valérie Pécresse et Geneviève Fioraso n’ont été rien d’autre que l’exécution de la stratégie de Lisbonne ? Dans Vie Publique, un article intitulé « De la stratégie de Lisbonne à la stratégie Europe 2020 » évoque un « échec de la stratégie de Lisbonne ». Mais s’agit-il vraiment de cela ? La stratégie de Lisbonne a défini un programme de casse sociale, de précarisation et de privatisation de la recherche et de l’éducation publiques. C’est exactement ce que les gouvernements concernés ont mené à terme. Faisant également état de « problèmes essentiels relatifs à l’ancienne stratégie de Lisbonne », EurActiv écrit « Après la « stratégie de Lisbonne » et « Europe 2020 », place au « Mandat Innovation 2019 » » . Jusqu’où ira, donc, cette spirale de prétendues « grandes stratégies européennes » ?Consacrer une série d’articles à la stratégie de Lisbonne paraît indispensable quinze ans plus tard, et dans l’actuelle situation catastrophique en ce qui concerne l’éducation et la recherche.
Quant au rôle de la « gauche plurielle », force est de constater sa complicité totale avec les stratégies de casse sociale et de privatisation définies à l’échelle européenne pendant cette période.
C’est ainsi, par exemple, que la Loi Organique Relative aux Lois de Finances d’août 2001 (LOLF), véritable machine de démolition de la fonction publique, voyait le jour un an après l’adoption de la stratégie de Lisbonne.
A la casse sociale et structurelle s’est ajouté un record de privatisations, conduisant dans l’ensemble à un désespoir de militants et électeurs qui s’est soldé par la défaite de Lionel Jospin au premier tour des élections présidentielles de 2002.
Le contenu précis de la stratégie de Lisbonne avait déjà été rappelé, entre autres, dans notre article d’il y a cinq ans « Education et manifestation du 30 janvier dont un extrait suit ».
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/…
Le 30 janvier, la manifestation pour la défense de l’éducation et de la formation des enseignants reflète l’inquiétude croissante d’enseignants, étudiants et parents d’élèves devant une « réforme » dont l’objectif n’est autre que l’application du Traité de Lisbonne et de la politique de marchandisation de la connaissance. Cette dernière a été officialisée il y a une dizaine d’années, au sein du Conseil de l’Europe par le Processus de Bologne et au sein de l’Union Européenne par la stratégie de Lisbonne. L’essence d’une telle politique n’est autre que la suppression pure et simple de l’éducation en tant que service public et sa transformation en « service » payant au sens de l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Une véritable course à la régression sociale s’est engagée sur le continent européen, non seulement dans l’éducation mais dans l’ensemble des services publics, du droit du travail, de la politique sociale et de l’organisation du travail et de la société. Le « rapport Aghion » sur les universités et la recherche constitue une autre pièce récente de la même stratégie, visant directement à la privatisation des universités françaises et à la disparition du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et des autres établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) dont l’existence et le rôle sont tout simplement ignorés. Le 25 janvier, la Coordination Nationale des Universités a adopté deux motions détaillées sur la situation dans l’éducation et la formation des enseignants, appelant à une large variété d’actions.
(…)
Pour rappel, les conclusions du Conseil Européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000 déclaraient déjà notamment (Source : site du Conseil Européen) :
http://consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressData…
(…)
L’Union européenne se trouve face à un formidable bouleversement induit par la mondialisation et par les défis inhérents à une nouvelle économie fondée sur la connaissance. Ces changements touchent tous les aspects de la vie de chacun et appellent une transformation radicale de l’économie européenne. L’Union doit aborder ces changements d’une manière conforme à ses valeurs et à sa conception de la société et dans la perspective du prochain élargissement.
(…)
… le moment est venu d’entreprendre des réformes économiques et sociales dans le cadre d’une stratégie positive combinant compétitivité et cohésion sociale.
Ligne d’action
5. L’Union s’est aujourd’hui fixé un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale. La réalisation de cet objectif nécessite une stratégie globale visant à :
– préparer la transition vers une société et une économie fondées sur la connaissance, au moyen de politiques répondant mieux aux besoins de la société de l’information et de la R&D, ainsi que par l’accélération des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité et l’innovation et par l’achèvement du marché intérieur ;
(…)
Créer un espace européen de la recherche et de l’innovation
12. La recherche et le développement jouant un rôle important dans la croissance économique, la création d’emplois et la cohésion sociale, l’Union doit s’employer à réaliser les objectifs énoncés dans la communication de la Commission intitulée « Vers un espace européen de la recherche ». Les activités de recherche au niveau national et au niveau de l’Union doivent être mieux intégrées et coordonnées afin d’être aussi efficaces et novatrices que possible pour que l’Europe offre des perspectives attrayantes à ses meilleurs cerveaux. Il convient d’exploiter pleinement les instruments prévus par le traité et tous les autres moyens appropriés, y compris des accords volontaires, pour réaliser cet objectif de manière souple, décentralisée et non bureaucratique. Ce faisant, l’innovation et les idées doivent être dûment récompensées dans la nouvelle économie fondée sur la connaissance, en particulier au moyen d’une protection par des brevets.
(…)
17. Le Conseil européen demande donc à la Commission, au Conseil et aux États membres, eu égard à leurs compétences respectives :
– de définir d’ici à la fin de 2000 une stratégie pour l’élimination des entraves aux services ;
– d’accélérer la libéralisation dans des secteurs tels que le gaz, l’électricité, les services postaux et les transports.
(…)
26. Le Conseil européen invite par conséquent les États membres, dans le respect de leurs règles constitutionnelles, le Conseil et la Commission à prendre les mesures relevant de leurs compétences qui sont nécessaires pour atteindre les objectifs suivants :
(…)
– définir, d’ici à la fin de l’an 2000, les moyens permettant d’encourager la mobilité des étudiants, des enseignants, des formateurs et des chercheurs par une utilisation optimale des programmes communautaires existants (Socrates, Leonardo, Jeunesse), par l’élimination des obstacles et par une transparence accrue dans la reconnaissance des qualifications et des périodes d’étude et de formation ; prendre des mesures pour supprimer les entraves à la mobilité des enseignants d’ici à 2002 et pour attirer des enseignants de qualité ;
– mettre au point un modèle européen commun de curriculum vitae, qui sera utilisé sur une base volontaire pour favoriser la mobilité en aidant les établissements d’enseignement et de formation et les employeurs à mieux évaluer les connaissances acquises.
(…)
(fin de citation)
La notion d’économie de la connaissance se trouve donc, d’emblée, explicitement associée à celles de marché intérieur européen, de mobilité de la main d’oeuvre intellectuelle, d’uniformisation des diplômes et des modèles de curriculum vitae… dans un contexte global dit de « libéralisation » générale des services publics. Qu’il s’agisse des métiers de l’éducation ou de ceux la recherche, il s’agit d’un alignement sur un « modèle unique » marchand et basé sur le nivellement par le bas des conditions sociales. En réalité, ce prétendu « marché européen » est un marché mondial en vertu de l’AGCS mais aussi à cause de la politique de délocalisations.
(fin de l’extrait de notre article du 30 janvier 2010)
Stratégie de Lisbonne, « gauche plurielle » : quinze ans après (II)
Le 24 mars 2015, quinzième anniversaire de la stratégie de Lisbonne adoptée lors du Conseil Européen extraordinaire des 23 et 24 mars 2000, un constat nous semble s’imposer : celui des effets destructeurs de cette stratégie de marchandisation de l’éducation et de la recherche. Il y a une semaine, Le Monde écrivait « La qualité de l’emploi des jeunes européens s’est détériorée sans réduire le chômage », se référant à une « Enquête sur les forces de travail » coordonnée par Eurostat. Notre article « Stratégie de Lisbonne, « gauche plurielle » : quinze ans après (I) » a déjà souligné les nombreux constats d’échec de la stratégie de Lisbonne qui apparaissent actuellement. Pourtant, c’est cette politique qu’appliquent depuis mars 2000 les différents gouvernements, notamment en France avec la Pacte pour la Recherche, la Loi d’août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), la LOI n° 2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche (loi Fioraso)… Quel en est le résultat ? La situation actuelle a été décrite, entre autres, dans nos articles récents « La crise des universités françaises » (I), (II) et (III) et « Casse des services publics : la Recherche (I) ». Une impasse qui ne cesse de s’aggraver, et un lourd bilan pour la « gauche plurielle » de Lionel Jospin qui a adopté et appliqué cette stratégie de mise en place d’un « marché de la connaissance ».
Analyser la dogmatique de la stratégie de Lisbonne paraît indispensable quinze ans plus tard, au vu des dégâts qui en ont découlé. Nous ne manquerons pas de lui consacrer plusieurs articles sur ce blog. La connexion entre la stratégie de Lisbonne et la politique de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) doit d’emblée être signalée. C’est de l’automne 1999, que date le Millennium Round de Seatle.
Et deux mois avant l’adoption de la stratégie de Lisbonne, une importante manifestation avait marqué l’opposition citoyenne au Forum Economique Mondiale de Davos. La « gauche plurielle » française n’en a point tenu compte.
On retrouve déjà, dans la définition de cette politique de l’Union Européenne telle qu’elle a été adoptée en mars 2000, le discours justifiant la casse sociale au nom de « l’emploi ». François Hollande n’a rien inventé en la matière après son élection en mai 2012.
C’est pourtant un gouvernement de « gauche plurielle » qui, côté français, a adopté en mars 2000 cette stratégie de privatisation de la connaissance et entrepris de la mettre en application.
Suit une note de synthèse sur le site de l’Union Européenne
http://europa.eu/legislation_summaries/education_training…
Le Conseil européen extraordinaire de Lisbonne (mars 2000) : vers une Europe de l’innovation et de la connaissance
Les 23 et 24 mars 2000, le Conseil européen extraordinaire de Lisbonne, est né de la volonté de donner un nouvel élan aux politiques communautaires, alors que la conjoncture économique ne s’est jamais avérée aussi prometteuse depuis une génération pour les États membres de l’Union européenne. Il convenait donc de prendre des mesures à long terme dans la perspective de ces prévisions.Deux évolutions récentes sont en train de modifier profondément l’économie et la société contemporaine. La mondialisation de l’économie impose que l’Europe soit à la pointe de tous les secteurs dans lesquels la concurrence s’intensifie fortement. L’arrivée subite puis l’importance croissante des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les sphères professionnelle et privée ont une double conséquence : proposer une révision complète du système éducatif européen et garantir un accès à la formation tout au long de la vie.
Le Conseil européen de Lisbonne a donc tenté de donner des lignes directrices susceptibles de saisir les opportunités offertes par la nouvelle économie pour, entre autres, éradiquer le fléau social que représente le chômage. Les processus de Cardiff, Cologne et Luxembourg constituant ensemble un arsenal d’instruments suffisants, il n’a pas été estimé nécessaire à Lisbonne de créer de nouveaux processus. Au contraire, la stratégie prévoyait l’adaptation et le renforcement des processus existants pour permettre au potentiel de croissance économique, d’emplois et de cohésion sociale de prendre toute sa dimension – par exemple en dotant l’Union européenne d’indicateurs fiables et comparables entre États membres, pour pouvoir prendre les mesures appropriées.
Grâce à une situation économique favorable, le plein-emploi paraissait tangible en 2000. Cependant, en raison du ralentissement de l’économie et des difficultés structurelles dans les États membres, l’Union européenne reste en retard sur cet objectif. Les faiblesses du marché du travail européen continuent à poser des difficultés :
– l’insuffisance de la création d’emplois dans le secteur des services, alors que celui-ci est de loin le plus important en termes d’emplois ;
– d’importants déséquilibres régionaux, en particulier depuis l’élargissement 2004 ;
– un taux de chômage de longue durée élevé;
– une inadéquation entre l’offre et la demande de main d’œuvre, ce qui est assez fréquent en période de reprise économique ;
– une participation des femmes sur le marché de l’emploi insuffisante ;
– l’évolution démographique européenne, principalement le vieillissement de la population.
Toutes ces faiblesses sont en mesure d’être effacées, pourvu que les moyens soient mis en œuvre. Les marges de manœuvre s’élargissant grâce à la reprise économique, il convient d’anticiper les défis technologique et social qui se présentent. Ces derniers doivent non seulement être relevés mais surtout, ils doivent servir d’appui pour parvenir à l’objectif de plein-emploi.
Le défi technologique
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) correspondent à la fois à un défi important, mais ce secteur possède également un potentiel important pour celui de l’emploi. La Commission prévoit d’améliorer la qualité et la quantité des emplois dans l’Union européenne à court et moyen terme grâce à l’impact des TIC. La communication de juin 2005 intitulée « i2010 – Une société de l’information pour la croissance et l’emploi » définit les larges orientations politiques. Dans un contexte plus général, il faut veiller à ce que cette société de l’information soit accessible pour tous, sans distinction de catégorie sociale, de race, de religion ou de sexe. Cette économie numérique, qui permet d’améliorer la qualité de vie, est un facteur de meilleure compétitivité et de création d’emplois.
Néanmoins, il faut assurer que cette transition économique et sociale – tout aussi rapide qu’elle soit – ne laisse aucune catégorie de citoyens de côté et que les fruits de la croissance qui en découlent soient partagés équitablement. C’est précisément le but d’initiatives telles que « eEurope » mise en place par la Commission. En outre, cette initiative met l’accent sur l’accroissement de la productivité économique et l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des services au profit de l’ensemble des citoyens européens, en s’appuyant sur une infrastructure rapide (large bande) et sécurisée d’accès à l’Internet et disponible pour le plus grand nombre.
Une société fondée sur la connaissance
Pour permettre aux personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi de devenir acteurs dans l’économie de la connaissance, il est nécessaire que leur niveau de formation soit suffisamment élevé. La relation inverse niveau d’études/taux de chômage tendant à s’accentuer, il faut que l’Europe relève son niveau d’instruction à la sortie des études.
L’enseignement et la recherche doivent être mieux coordonnés à l’échelle européenne. Ceci peut être effectué à travers la mise en réseau des programmes nationaux et communs de recherche.
C’est en se donnant ces moyens que l’Europe pourra développer le potentiel de création d’emplois que portent les TIC. Ainsi, il a été estimé qu’entre 2000 et 2010, la moitié des emplois créés en Europe proviendront de façon plus ou moins directe des technologies de l’information, à l’image des emplois qui ont été générés par l’avantage comparatif de l’UE dans la téléphonie mobile.
L’amélioration de la compétitivité en Europe
Pour devenir la zone économique la plus compétitive au monde, il est nécessaire, en plus d’améliorer les conditions de recherche, d’instaurer un climat favorable à l’esprit d’entreprise grâce notamment à la réduction des frais liés à la bureaucratie.
Au-delà de cette simplification administrative nécessaire, la Commission a estimé qu’il doit être développé une véritable culture de dynamique d’entreprise en Europe.
L’achèvement du marché intérieur est également l’une des priorités qui se dégage du sommet de Lisbonne de 2000 et reste une priorité en 2005. Ainsi, dans ses conclusions, le Conseil européen demande, entre autres, aux États membres, au Conseil et à la Commission de tout mettre en œuvre pour que la libéralisation dans des secteurs très spécifiques (gaz, électricité, services postaux, transport etc.) soit achevée. La Commission a par ailleurs établi une stratégie pour le marché intérieur 2003-2006, axée sur des objectifs spécifiques. Celle-ci fait partie des lignes directrices intégrées 2005-2008.
Intégration des marchés financiers et une coordination des politiques macroéconomiques
Le potentiel de l’euro doit constituer une opportunité pour intégrer les marchés financiers européens. En effet, comme le souligne la communication de la Commission « Le capital-investissement : clé de la création d’emplois dans l’Union européenne », les marchés de capital-risque représentent un acteur de première importance pour le développement des PME. Les conclusions du Conseil européen émettent la nécessité de définir un strict calendrier pour qu’un plan d’action à l’intention des marchés financiers soit mis en œuvre d’ici 2005.
Au sujet des politiques économiques, la priorité reste fixée sur la stabilité macroéconomique telle que définie dans le pacte de stabilité et de croissance mais tout en intégrant des objectifs de croissance et d’emploi. La transition vers une économie de la connaissance implique que les politiques structurelles jouent un rôle plus important que par le passé.
Moderniser et renforcer le modèle social européen
Dans sa contribution à la préparation du Conseil européen de Lisbonne, la Commission souligne que le modèle social européen possède les ressources pour aider le passage vers la société de la connaissance. C’est en favorisant le travail, en garantissant des régimes de pension viables – alors que la population européenne est décrite comme « vieillissante » – ainsi qu’en garantissant une stabilité sociale que l’intégration sociale sera promue.
La Commission, dans sa promotion de l’inclusion sociale, s’est montrée extrêmement active, que ce soit dans la lutte contre la xénophobie et le racisme, dans son combat pour promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes ou encore pour ses actions en faveur des handicapés.
Cinq ans après le lancement de la stratégie de Lisbonne, la Commission fait état des progrès accomplis dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. La communication intitulée « Travaillons ensemble pour la croissance et l’emploi . Un nouvel élan pour la stratégie de Lisbonne » propose notamment un processus de coordination simplifié accompagné d’une concentration des efforts sur les plans d’action nationaux (PAN).
Dernière modification le: 18.05.2006
(fin du texte de l’Union Européenne, © Union européenne, 1995-2015)