La France est prise entre deux tenailles politiques qui menacent sa pérennité : d’un côté, Macron et LREM qui cherchent à détruire les conquis sociaux et tout ce qui reste du produire en France (nonobstant les dernières sorties de Jupiter 1er essentiellement dues à la crise), véritable dézingueur du territoire national et de la langue française et, de l’autre, le RN de Marine Le Pen et de sa nièce, xénophobe, profondément capitaliste, diviseur des travailleurs et pour le maintien au sein de l’Union Européenne.
- Rejoindre l’appel, signer Pour une RÉPUBLIQUE FRANÇAISE SOCIALE, SOUVERAINE, DÉMOCRATIQUE et FRATERNELLE, ENSEMBLE, VIRONS MACRON et L’EURO-MONDIALISATION VIRALE !
Face à ces deux tenailles, que ce soit aux élections européennes ou au premier tour des municipales, la gauche établie, y compris « alternative », est une catastrophe. A peine entendons-nous de timides critiques adressées à l’organisation supranationale dont l’impact sur la vie des Français est pourtant immense. Au contraire, c’est toujours la même rengaine de l’Europe sociale (encore une fois, comparez les belles promesses avec la réalité) introuvable qui cache mal une volonté de ménager le Capital et de garder le financement de certaines institutions comme le Parti de la Gauche Européenne et la Confédération Européenne des Syndicats. Que dire de l’énième appel à l’union de la gauche lancé l’année dernière par Clémentine Autain (1) et qui s’est encore traduit aux dernières municipales par une alliance avec le PS, un parti de traîtres macron-compatibles parfaitement en accord avec la réforme des retraites, et qui fait l’objet en conséquence d’un rejet massif de la population. Nous pouvons aussi penser au récent « Conseil National de la Nouvelle Résistance » dont les termes de l’alliance, en plus d’être composé pour le moment uniquement de professions intellectuelles, sont flous (2).
De l’autre, la mouvance anti-libérale a tendance à abandonner le terme de gauche pour mieux renvoyer ses symboles comme le drapeau rouge. Bien souvent, il s’agit de prôner un souverainisme sans rivage que nous ne cessons de dénoncer, y compris dernièrement lors d’un meeting de l’UPR (3) ou tout aussi ouvertement par la création par le « penseur » Michel Onfray de la revue « Front populaire » avec plusieurs personnalités de la droite (4). Ce « souverainisme », non content de vouloir un « peuple-nation » au-dessus des classes sociales, ne ferait que faire abonder les travailleurs vers le souverainisme le plus puissant, c’est-à-dire le RN et ses satellites d’ultra-droite. En passant outre les classes sociales, on oublie aussi la nécessité actuelle de remettre le monde du travail au centre de la vie nationale, en ce que le monde du travail est le seul à même de pouvoir aller jusqu’au bout contre l’UE.
Il faut se rappeler que sous l’occupation, c’est le PCF clandestin qui prit l’initiative de la lutte armée et qui mit en place le Front national pour l’indépendance et la liberté de la France, dont dépendaient les FTPF. Ce front qui incluait par principe tous ceux, y compris non-communistes, qui voulaient chasser les Nazis, n’en excluait pas moins l’extrême-droite antisémite et les trusts français compromis dans la Collaboration. C’est le PCF qui aida Jean Moulin à mettre en place le CNR. L’ouverture politique du CNR fut assez large car aussi bien les communistes, les gaullistes, la SFIO, le MRP, la CGT et la CFTC participèrent à ce Conseil, mais loin de « regrouper tout le monde », l’extrême-droite et le grand patronat étaient exclus, notamment pour leur politique antinationale vichyste.
C’est pour cela, qu’en alliance de notre Fr.A.P.P.E., nous appelons à une Alliance pour une Gauche Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologiste (A.G.A.P.P.E.) (5), réaffirmant le primat des luttes sociales, en plus de porter des valeurs historiques de la gauche véritable, à l’instar de la souveraineté des peuples, du progrès social, de l’antiracisme et de l’égalité hommes-femmes. Clairement, comme nous l’appelons fréquemment, c’est le monde du travail qui doit être au centre de cette alliance. Une alliance de gauche n’oubliant pas son internationalisme et sa défense des peuples contre la domination de l’UE et des puissances impérialistes dont la première, les Etats-Unis, devient de plus en plus folle devant son inéluctable déclin.
En conclusion, c’est pour toutes ces raisons que nous appelons à une action commune des forces de gauche la plus large le 29 mai 2020 (6) dont les termes sont à préciser, afin de relancer le mouvement populaire en France, déjà bien avancé avec les courageux gilets jaunes et par les grévistes du 5 décembre 2019.
Nous demandons dans l’immédiat :
- La destitution de Macron et de son gouvernement, les principaux fauteurs de troubles en France et propagateurs d’une baisse de la qualité de vie pour l’ensemble des Français.
- La sortie de l’Union Européenne, de l’euro et de l’OTAN, trois institutions mortifères qui n’ont que trop longtemps régné.
- La nationalisation des secteurs clés de l’économie, la planification du redressement général, la relance du « produire en France » sans l’opposer à l’urgente transition écologique.
Enfin, il s’agira de recréer une République française sociale et souveraine, dont le travail est le centre de la vie nationale, rendant sa souveraineté au peuple, permettant par la base révolutionnaire qu’elle va construire d’envisager le passage au socialisme dont notre pays a besoin.
Ambroise-JRCF.
Pour lire les précédentes parties de l’article :
– Les origines de la construction européenne.
– Les institutions européennes.
(1) « Désertion », Initiative communiste, 06/06/2019.
(2) Voir la vidéo <<Création du Conseil National de la Nouvelle Résistance / 13 mai 2020>> sur la chaîne CNNR 2020, de même que notre vidéo <<Nouveau CNR : pour retrouver les jours heureux se méfier des contrefaçons. par Georges Gastaud>> sur la chaîne du PRCF, 04/05/2020.
(3) « Union des deux rives, confusionnisme sans rivage ! Les impasses politiques de François Asselineau », Initiative communiste, 01/02/2020.
(4) <<Pour un Front Populaire – par Fadi Kassem>>, chaîne du PRCF, 17/05/2020.
(5) « Pour une gauche antifasciste, patriotique, populaire et écologiste », Georges Gastaud, Fadi Kassem, Aymeric Monville et Gilliatt de Staërck. Initiative communiste, juillet 2019.
(6) Voir l’appel « Pour une République française sociale, souveraine, démocratique et fraternelle, ensemble virons Macron et l’euro-mondialisation virale ! », 1er mai 2020, Initiative communiste.