Il y a 9 ans, les violences fascistes déferlaient sur l’Ukraine. Le 2 mai à Odessa, des militants communistes, syndicalistes ou antifascistes tiennent un rassemblement antifascistes devant la maison des syndicats. Des milices et groupes d’extrême droite convergent vers Odessa et après une violente marche dans la ville attaque le rassemblement antifascistes. Les militants progressistes et antifascistes se réfugie dans la maison des syndicats. Celle-ci est attaquée, incendiée puis prise d’assaut. Dans l’attaque, 48 militants antifascistes sont assassinés, des dizaines d’autres blessés… Une attaque, organisée, faisant suite à un déchainement de violence depuis le coup d’état d’Euromaidan (lire ici). Une attaque couverte par le régime de Kiev. Aucun des assaillants ne sera ni arrêté, ni même inquiétés, tandis que le pouvoir aura laissé faire pendant plusieurs heures l’attaque. A l’inverse certains des rescapés du massacre seront eux poursuivis par la police. Le massacre d’Odessa démontre la nature profonde du régime installé et soutenu à Kiev par l’Axe USA UE OTAN. Ces conséquences terribles ne concernent pas que l’Ukraine. L’arrestation récente d’un groupe de néonazis français revenus chargés d’armes de guerre pour étendre la violence fasciste en France doit le rappeler, tout comme celle de l’agression tentée le 4 février dernier contre la commémoration de la victoire antifasciste de la bataille de Stalingrad.
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Alors que dans la suite de ces événements l’Ukraine a basculé dans l’affrontement et la guerre civile, et désormais dans une guerre ouverte sans en dire le nom impliquant la Russie et l’OTAN, oui il est urgent de rappeler cette évidence. Le 2 mai 2014 à Odessa le fascisme a tué. Pour précipiter l’Ukraine dans le sang et mettre ses travailleurs sous le joug.
C’est pour rappeler la nécessité de la solidarité internationaliste, de la mobilisation antifasciste, pour la liberté et la paix que les militants d’Ile de France du PRCF ont organisé une action devant la maison des syndicats à Paris.
Le 2 mai 2014, les milices de Secteur Droit, un groupe fasciste pro-Maidan sous les ordres du gouvernement ukrainien, firent brûler la maison des syndicats d’Odessa, tuant « officiellement » 48 personnes. Un crime qui n’a fait l’objet d’aucune enquête par les autorités, ni sur le donneur d’ordre de cette attaque, ni sur les causes réelles de la mort de plusieurs des victimes, ni encore sur la lenteur des interventions policières lors du drame.
C’était il y a 9 ans déjà, après le coup d’État de Maidan. Des manifestants antifascistes, communistes pour certains, très souvent âgés, qui refusaient le coup d’État dit de l’EuroMaïdan, avaient voulu montrer pacifiquement leur désaccord avec la voie que prenait le pays.
Ce jour-là, les militants de Pravy Sektor, encouragés par le nouveau gouvernement de transition, arrivèrent en masse avec l’intention de faire une expédition punitive.
Devant l’assaut, les partisans Anti-maidan se réfugièrent dans la maison des syndicats, qui se trouvait juste à côté de leur campement. Les fascistes mirent feu à la maison en lançant des cocktails incendiaires et ce fut le début du carnage. Il y a ceux qui sont morts asphyxiés ou brûlés, ceux qui ont été battus à mort après avoir sauté des fenêtres de la maison des syndicats, puis il y a ceux dont on a retrouvé les cadavres à l’intérieur couvert d’ecchymoses, voire avec une balle dans le crâne. Tout cela est largement vérifiable, car comme l’a dit le journaliste français, Paul Moreira, auteur du documentaire « Ukraine, les masques de la révolution », il s’agit du premier « Pogrom filmé », à la fois par les assaillants et par les victimes. De même nous avons énormément de photos des victimes et des dégâts. Mais tout cela n’intéresse visiblement pas les journalistes français. Les mêmes qui font la sourde oreille devant les violences policières en France.
Pendant ces neuf années les milices fascistes – très tôt intégrées à la Garde nationale et donc sous l’autorité directe du ministre de l’Intérieur – ont eu une influence grandissante sur le gouvernement ukrainien. On pense bien sûr au Bataillon Azov, le plus tristement connu, parrainé par l’ex-ministre de l’Intérieur Avakov en poste jusqu’en 2021. Ces milices ont bombardé et terrorisé inlassablement les populations russophones du Donbass pendant toutes ces années. Elles ont aussi gagné du terrain culturellement, imposant le collaborateur et massacreur de juifs Stepan Bandera comme un héros d’Ukraine. Il est à noter que ce sont systématiquement les gouvernements pro-occidentaux qui réhabilitent les nazis ukrainiens. Stepan Bandera avait déjà été proclamé Héros d’Ukraine par le président Victor Ioutchenko, issu de la révolution orange de 2004. Cela fut annulé par Ianoukovitch lors de son retour par les urnes, puis rétabli par Porochenko issu du coup d’État pro-occidental de Maïdan. Et Zelensky, qui nous est aujourd’hui présenté comme héros du monde libre, trouve que vouer un culte à l’artisan d’un génocide est « normal et cool ».
Depuis l’entrée en guerre de la Russie, poussée par les provocations de l’OTAN, ces milices, que les journalistes français faisaient auparavant semblant de ne pas voir, sont devenues subitement des héros de la liberté.
Au PRCF nous sommes résolument opposés à l’entrée en guerre de notre pays et appelons à un cessez le feu sans préalable et à un retour aux discussions entre les belligérants.
Nous nous alarmons de l’envoi d’armes par la France et les pays de l’OTAN à l’armée ukrainienne, et à travers elle à ces milices fascistes.
Outre le fait qu’ainsi nous contribuons à propager implicitement la propagande fasciste, il est fort probable que nous aidions au renforcement d’organisations terroristes. Pour rappel, le Bataillon Azov avait été interdit de territoire aux États-Unis pour avoir entraîné et encouragé des suprématistes blanc à commettre des actes de terrorisme. En France, avant son interdiction, le mouvement ultraviolent qu’est le GUD invitait le même Bataillon. Et depuis sa réapparition, cela fait 2 fois qu’un membre du GUD apparaît en photo avec le symbole du Bataillon Azov. Le bataillon Azov est connu de tous les services de renseignement pour être un des hub mondiaux de l’extrême droite fasciste la plus virulente. Sachant que même les renseignements s’attendent à une déferlante de terrorisme d’extrême droite et que plusieurs attentats ont pu être déjoué en 2021 et 2022.
La dernière affaire du groupe Telegram « Français Deter », regroupant divers groupes d’extrême droite doit nous alerter en ce sens. Il s’agissait de s’encourager à mener des actions de ratonnades – voire plus – envers les étrangers, des élus de gauche et des syndicalistes.Et ce groupe comprenait des policiers et des militaires !
C’est pour cela qu’aujourd’hui, en plus de rendre hommage aux victimes d’Odessa qui refusaient le coup d’Etat de Maïdan et la fascisation de leur pays, nous rappelons que ce triste jour du 2 mai 2014 est le marqueur du danger d’un puissant retour du terrorisme fasciste organisé, qu’il nous appartient de combattre et de dénoncer. Vive nos camarades tombés sous les coups du fascisme ! Vive l’internationalisme prolétarien ! Vive le communisme ! A bas le fascisme !
communiqué du PRCF 94