Le 25 mars est une des deux fêtes nationales de la Grèce.
C’est la date choisie pour célébrer le début de la Révolution grecque de 1821 contre l’ Empire Ottoman qui occupait la Grèce depuis quatre siècles. Guerre de libération nationale qui aboutira à la fondation de la Grèce moderne.
Près de deux siècles après la Grèce est sous tutelle. Son indépendance foulée aux pieds. Sa dignité bafouée. Par l’Union Européenne, dirigée par l’impérialisme allemand, la bourgeoisie comprador grecque et l’impérialisme étatsunien.
Le peuple grec poursuit depuis deux siècles une lutte acharnée pour conquérir son indépendance.
Jamais en fait la Grèce n’a été indépendante. Après la guerre d’indépendance, les grandes puissances d’alors, Angleterre, France, Russie, imposèrent à la Grèce un monarque bavarois Othon von Wittelsbach.
Propriétaires fonciers et capitalistes s’affrontent, les premiers royalistes, et les seconds, républicains.Une guerre civile chronique secoue le pays. Les deux camps cherchent l’appui des grandes puissances.Les deux guerres balkaniques (1912-1913) redessinent la carte des Balkans. Lors de la première guerre mondiale les royalistes penchent du côté de l’Allemagne, les républicains, avec à leur tête Vénizelos, du côté des alliés. Après un énième coup d’État les républicains prennent le pouvoir et engagent la Grèce dans la guerre.
Jusqu’à la dictature fasciste de Metaxas (1936-1941) la Grèce connait un incontestable développement économique qui voit se former une classe ouvrière combattive. Le Parti Communiste de Grèce est fondé en 1918, rapidement il s’affirme comme la force principale de la gauche et gagne du terrain. Des luttes sociales importantes secouent le pays.
C’est pour faire face au « danger communiste » que le Roi, revenu au pouvoir par un référendum truqué, nomme en 1936 un chef fasciste, Métaxas, premier ministre. Celui-ci instaure une dictature fasciste sur le modèle mussolinien. La répression anti-communiste est extrêmement violente. Les cadres et militants du KKE sont assassinés, torturés, emprisonnés comme le secrétaire général du Parti, Nikos Zachariadis.
Le KKE a adopté la ligne de Front populaire du VIIe congrès de l’IC avec succès. Les bases politiques de la Résistance anti-fasciste et patriotique que sera le Front de Libération Nationale (EAM) se construisent alors, y compris dans la clandestinité sous le régime de Métaxas.
Y compris en 1941 quand Mussolini attaque la Grèce, Zachariadis, depuis sa prison appelle à la lutte contre l’envahisseur fasciste, montrant qu’en luttant contre Mussolini on lutte aussi contre Métaxas.
Après la guerre et la guerre civile, le pays tombe sous le contrôle des États-Unis qui vont faire et défaire les gouvernements grecs. L’ambassadeur des E-U est le véritable chef d’orchestre de la politique grecque.Le coup d’État des Colonels en 1967 est fomenté par la CIA et son homologue grecque la KYP.
Depuis la chute de la Junte fasciste le pays est resté sous la double tutelle américaine et européenne.Le pays s’est trouvé plongé dans une situation catastrophique du fait de la crise mondiale du capitalisme et des politiques qui ont été imposées au pays par l’UE avec la complicité des gouvernements grecs successifs.
Sans la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN dans la perspective révolutionnaire du socialisme, la Grèce ne pourra pas conquérir son indépendance. Ni mener une politique de progrès social.
Émancipation sociale et libération nationale sont un même combat: comme l’histoire de la Grèce l’a démontré par la politique sociale, culturelle, sociétale de l’ EAM et du PEEA (gouvernement issu de la Résistance) dans les portions libérées du pays.
Le Parti Communiste de Grèce, héritier des meilleures traditions du peuple grec, véritable continuateur du combat social et patriotique de 1821, saura porter haut le drapeau rouge de la révolution socialiste et le drapeau bleu et blanc de la Révolution de 1821.
AM pour www.initiative-communiste.fr