Le 29 mai 2005, il y a dix ans, nous votions pour le référendum sur le traité établissant une constitution pour l’Europe. Et a une large majorité le peuple français a voté un indiscutable « non » à la constitution européenne avec 54,67 % des suffrages exprimés.
Si une large partie de la classe politique – ceux du Parti Maastrichien Unique – et la classe médiatique avaient appelé à voter « oui », les militants du PRCF ont mené une campagne pour le NON à TOUTE constitution européenne. Et non par pour un impossible plan B, méconnaissant le caractère totalitaire de l’Union Européenne, de cette construction européenne instrument de la dictature de la classe capitaliste pour renforcer l’exploitation des travailleurs, stratégie perdante qui a permis au parti maastrichien unique de facilement s’assoir sur le non des travailleurs.
464 députés, 266 sénateurs, 22 présidents de région, les Eglises, les dirigeants syndicaux, les dirigeants patronaux, les grands intellectuels, les grands éditorialistes des journaux, les grands éditorialistes des radios, des télévisions, les élites universitaires, les enseignants des grandes écoles avaient appelé à voter oui. on se souvient qu’au sein des syndicats, les états majors affiliés à la Confédération Européennes des Syndicats s’étaient retrouvé en porte à faux par rapport à ces syndicalistes de terrains qui étaient eux pour le NON. En février 2005, le comité confédéral national (CCN), le « parlement » du syndicat, recommande le rejet de la constitution européenne, contre l’avis du secrétaire général Bernard Thibault qui aurait souhaité l’absence de consigne de vote. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, s’est prononcé pour le OUI au traité constitutionnel.
Vote de classe et de masse : la classe capitaliste a voté oui entrainant à sa suite une partie du peuple grâce à un bourrage de crâne massif. Mais dans sa grande majorité les travailleurs ont voté non. Non à la dictature du Capital !
Ce qui n’a pas empêché l’UE et le Parti Maastrichien Unique (UMP, PS, Modem, EELV, UDI…) d’adopter le traité de Lisbonne, quasi copié collé du TCE rejeté dans les urnes par les français et les hollandais (sans compter les autres peuples à qui il n’a même pas été permis de s’exprimer). Avec l’UE, quand le peuple dit NON au Capital, c’est le oui qui est appliqué. Oui au OGM, Oui au gaz de Schiste, Oui à la casse des retraites et de la sécu, Oui la casse des salaires, Oui à l’austérité ! L’UE c’est la destruction des conquêtes sociales, la casse des conquêtes démocratie. Pour s’en sortir, il faut en sortir !
La composition du NON de 2005
A la sortie des urnes, l’institut de sondage TNS-SOFRES a interrogé 1 500 personnes sur leur vote.
Le profil des votants :
Qui a voté non ?
- 95 % des sympathisants du Parti Communiste ont voté non.
- 81 % des ouvriers ont voté non.
- 79 % des chômeurs ont voté non.
- 65 % des Français âgés de 35 à 49 ans ont voté non.
- 64 % des sympathisants des Verts ont voté non.
- 61 % des Français sans préférence partisane ont voté non.
- 60 % des employés ont voté non.
- 59 % des sympathisants du Parti Socialiste ont voté non.
- 59 % des Français âgés de 25 à 34 ans ont voté non.
- 59 % des Français âgés de 18 à 24 ans ont voté non.
- 56 % des professions intermédiaires ont voté non.
- 55 % des commerçants, artisans, chefs d’entreprise, ont voté non.
Deux chiffres doivent retenir l’attention. 81 % des ouvriers ont voté non. 79 % des chômeurs ont voté non. Ce sont les classes populaires qui ont le plus voté non. Enfin les actifs et les jeunes ont voté non : à 59% pour les 18-34 ans et à 65% pour les 35-49 ans.
Qui a voté oui ?
- 76 % des sympathisants de l’UDF ont voté oui. (devenu MODEM)
- 76 % des sympathisants de l’UMP ont voté oui.
- 63 % des Français de 65 ans et plus ont voté oui.
- 62 % des cadres et des professions intellectuelles ont voté oui.
- 60 % des retraités ont voté oui.
- 41 % des sympathisants du Parti Socialiste ont voté oui.
Quels sont les cinq endroits de France où le oui fait ses plus gros scores ? les endroits les plus riches de France !
- Neuilly-sur-Seine : 82,51 % de oui !
- Paris, 7ème arrondissement : 80,52 % de oui !
- Paris, 16ème arrondissement : 80,03 % de oui !
- Paris, 8ème arrondissement : 79,67 % de oui !
- Paris, 6ème arrondissement : 79,41 % de oui !
En clair : la droite, les classes supérieurs et les plus aisés ont voté Oui
Le vote NON, un vote de classe
Comme d’habitude, la nouvelle aristocratie est pour la construction européenne. Car la construction européenne, l’UE, l’euro c’est une arme d’exploitation massive pour augmenter ses profits, pour imposer et défendre la dictature totale de l’oligarchie capitaliste.
Non c’est non : 10 ans plus tard, les français pour le NON à 62%
dans un récent sondage réalisé par l’IFOP (22 au 27 mai 2015), 62% s’exprimeraient pour le NON au TCE s’il fallait revoter. 62% sont donc contre l’UE.
Dans le détail, les classes populaires (employés et ouvriers) revoteraient non à 71%. Seules les professions libérales et cadres supérieurs se prononcent majoritairement pour le oui. Le NON est majoritaire dans toutes les régions de France, et dans toutes les classes d’âge. Ce sont les sympathisants des partis du Parti Maastrichien Unique qui restent les derniers défenseurs du Oui (PS, EELV, UMP, UDI). En termes de vote à la dernière présidentielle, seuls ceux déclarant avoir voté Sarkozy se prononcent pour le oui.
Les ouvriers pour sortir de l’euro :
A 62% également les français considèrent que l’euro est un handicap pour la France. Une proportion en constante augmentation depuis 2010. Ce sont là aussi les classes populaires qui sont les plus nombreuses à se prononcer contre l’euro (78%). S’agissant de la question de la sortie de l’euro, le sondage ne semble pas proposer « la réponse ne se prononce pas », ils sont près de 30% à être pour la sortie de l’Euro. Et ce alors que les médias censurent totalement (à l’image du PRCF) ceux qui portent cette proposition. là aussi ce sont les classes populaires (employés et ouvriers) qui sont le plus massivement pour la sortie de l’euro (à 41%). C’est que ce sont elles qui en sont les victimes quotidiennes. par ailleurs 70% d’entre eux souhaitent moins d’intégration européenne, idée majoritaire dans l’ensemble de la population (62%), traduisant le refus de classe de l’Union Européenne et de l’Euro du capital, en large augmentation depuis 2010 (+14%). D’ailleurs 40% des sondés jugent que l’appartenance à l’UE est une mauvaise chose, mais cette proportion monte à 46% dans les classes populaires. Là encore l’absence de réponse doit conduire à relativiser cette valeur.
Oui, il y a une majorité populaire contre la dictature de l’oligarchie capitaliste, de son UE et de son Euro. Tous ensemble, pour s’en sortir, il faut en sortir par la porte de gauche.
Le 30 mai fêtons les 30 ans de notre victoire volée du 29 mai 2005, tous ensemble à Paris, au rassemblement pour la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, place E Herriot devant l’Assemblée Nationale à 14h
jbc pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF