Jeudi 8 octobre, réunis en conseil européen, les ministres des transports de l’UE ont validé la directive imposant l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires nationales. C’est de fait désormais la privatisation du TGV qui est en marche.
Ce 4e paquet ferroviaire, ensemble de directives européennes concernant le secteur du transport ferroviaire, finalise donc la libéralisation des chemins de fer, et la liquidation des services publics et des entreprises publiques nationales du secteurs.Cela 20 ans à peine après le traité de Maastricht et le grand mouvement social victorieux de décembre 1995.
Alain Vidalies et Ségolène Royal – qui vient d’annoncer l’écriture en urgence des textes réglementaires permettant la privatisation des barrages hydroélectriques concédés, là aussi en application des directives européennes – porteront la honte d’être les liquidateurs finaux de la SNCF. Ceux qui auront valider le quatrième paquet ferroviaire qui finalise l’ouverture à la concurrence du transport de passagers, après qu’il y a quelques années l’Union Européenne a obligé les états à la libéralisation du transport de marchandises. Chaque nouvel acte de ce gouvernement témoigne un peu plus de sa nature de droite. Mais ce n’ont pas les seuls responsables. Tout ceux qui – se réclamant de gauche ou du syndicalisme – se font les défenseurs de l’Union Européenne dont ils proposent une impossible réforme, sont également les responsables directs de cette catastrophe. Car il est impossible de défendre un service public ferroviaire, et au delà les différentes composantes d’une réelle politique de gauche en restant dans l’Union Européenne. Depuis plus de 20 ans maintenant, la Confédération Européenne des Syndicats à laquelle s’est ralliée malheureusement la CGT, le parti de la gauche européenne présidé par Pierre Laurent dirigeant actuel du PCF, deux organisations financées par la Commission Européenne, répandent la tragique et mortifère illusion de « l’europe sociale ». Sauf que l’analyse et l’expérience démontrent -il suffit de regarder ce qui s’est passée en Grèce cet été – qu’il n’y a pas d’Europe sociale sans sortir de l’UE et de l’euro. Ceux qui veulent rester dans l’euro et dans l’UE sont de fait les défenseurs conscients ou inconscients de l’Europe patronale.
l’Union Européenne impose l’ouverture à la concurrence du TGV
Il est important de rappeler que l’ouverture à la concurence du transport de marchandise a conduit à la liquidation du fret ferroviaire, renforçant d’autant la politique du tout camion, particulièrement polluante. Mais il est vrai que l’UE et sa concurrence libre et non faussée, permet d’exploiter des chauffeurs de poids lourds bulgares ou polonais, payés avec un élastique pour faire baisser les couts de transports et permettre les délocalisations industrielles, la guerre des prix agricoles et in-fine le dumping social et salarial qui vise à détruire 100 ans de conquêtes sociales et démocratiques des travailleurs, en France et en Europe.
La préparation de la SNCF à sa privatisation par les différents gouvernements successifs du parti maastrichien unique (UMP, PS, EELV) a conduit à la fermeture de très nombreuses lignes, mais également à l’affaiblissement de la SNCF séparée en différentes entités et filiales, notamment afin de réduire le nombre de cheminots sous statut.
Dès 2020, la directive oblige à l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires nationales. Les lignes TGV, infrastructures payées principalement par les travailleurs de France, par leur travail et leurs impôts, vont ainsi être privatisés pour permettre à l’oligarchie capitaliste de s’en mettre plein les poches. Comme d’habitude, il y a tout à craindre s’agissant de la qualité du service et des prix, ainsi que de la liquidation des conquêtes sociales des travailleurs du rail. Augmentation de tarif, baisse de la sécurité, casse des salaires, suppression des dessertes les moins rentables, on sait ce qui attend les usagers du rail. Il est vrai que le gouvernement avec la loi Macron affiche la couleur et ce à la veille de la COP 21 ; peu lui importe de développer le rail, puisque qu’il vient de libéraliser le transport par autocar, au mépris de la sécurité des usagers et de l’environnement.
Les ministres européens des Transports ont donc validé jeudi un texte qui prévoit l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires nationales, essentiellement à grande vitesse en France, à partir de 2020, annonce le secrétariat d’Etat aux Transports.
Réunis à Bruxelles, ils ont adopté le « pilier politique » du quatrième paquet ferroviaire qui doit entre autres entériner l’ouverture à la concurrence du transport de passagers. Ces directives vont fixer des règles en termes de sécurité et de continuité du service (interdiction du droit de grève ?) ainsi qu’établir un socle de droits minimal pour les salariés du secteur ferroviaire, en matière de temps et conditions de travail ou de sécurité. Là encore, l’Union Européenne – le contraire de l’Europe sociale – va conduire à un nivellement total par le bas.
A la suite du transport routier, où les chauffeurs de poids lourds et d’autocars, ont vu la destruction de leurs salaires et de leurs conditions de travail, l’Union Européenne liquide les conquêtes sociales des cheminots. Et menace également la sécurité des usagers. A l’heure où la catastrophe de Brétigny-sur-Orge révèle ce à quoi conduit les 20 dernières années de libéralisation européenne du rail, il y a lieu d’être très inquiet. (Regardez le documentaire de Gilles Balbastre cliquez ici : Vérités et mensonges sur la SNCF )
Les nouveaux opérateurs privées ne pourront bien sûr pas être en concurrence avec les lignes régionales. Cependant, ces dernières sont déjà ouvertes à la concurrence. Et les lignes dites de service public devront de toute façon être ouvertes à la concurrence dès 2026.
Alors que la casse sociale à Air France démontre les effets dramatique de la libéralisation européenne du transport aérien, il est temps d’arrêter cela. De briser les chaines de l’union européenne, pour une politique remettant la démocratie au cœur des décisions là où aujourd’hui gouverne la dictature de la classe capitaliste le pouvoir du peuple souverain, pour une politique de gauche au service des besoins populaires et non des profits des multinationales !
Pour défendre le service public ferroviaire, pour son développement – indispensable pour un aménagement du territoire respectueux de l’environnement, il faut sortir de l’Union Européenne.
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF