À Lisbonne, le PC montre sa force reportage exclusif au Portugal pour Initiative communiste.
Notre camarade Aymeric Monville, secrétaire de la commission internationale du PRCF, était reçu ce week-end à Lisbonne par les camarades portugais, pour une fête annuelle, tenue dans des conditions très particulières pour cause de Covid-19, mais dont le déroulement donne une leçon de lutte et de dignité à tous les partis communistes.
Pour sa 44e édition, le Parti communiste portugais a maintenu sa fête annuelle, la fête de l’Avante (du nom de son quotidien). Et ce, malgré des pressions inédites et une campagne de presse anticommuniste furieuse, qui a impliqué jusqu’au président la République. Pendant ce qui ne fut pas seulement un confinement mais un véritable état d’urgence, la bourgeoisie du pays n’avait pas hésité à interdire la grève (phénomène inédit en Europe) tout en envoyant les travailleurs au casse-pipe au pire de la pandémie, entassés dans les transports. Ce sont évidemment les mêmes qui ont reproché tout l’été au Parti communiste de maintenir cette fête de rentrée pour de prétendues raisons sanitaires. Les autres années, les médias se contentaient de passer cet événement sous silence.
Malgré les Cassandre et autres prophètes de malheur, la fête s’est évidemment déroulée sans problèmes. Les camarades ont respecté scrupuleusement les règles sanitaires en vigueur et accepté de réduire la participation de 100 000 à 16 000 personnes par jour. Le Parti, qui possède le terrain de la fête depuis 1990 sur la commune de Seixal, au nord de Lisbonne, montre qu’il est maître chez lui et sait s’appliquer à lui-même une discipline toute prolétarienne (l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté, disait Rousseau) quand les circonstances l’exigent.
On ne pourra donc pas faire la leçon aux camarades, qui sont d’ailleurs les seuls à n’avoir pas bradé la santé dans le pays. Le message est clair : les mesures sanitaires ne peuvent être utilisées comme prétexte à l’arrêt des luttes. En plein état d’urgence, le PCP avait d’ailleurs maintenu le défilé du 1er-Mai, avec la même dignité et le même sens des responsabilités.
« Assim se vê a força do PC », ainsi l’on voit la force du PC, comme le dit l’un de ses slogans majeurs. Une preuve et une épreuve de force, donc, contre le retour d’un obscurantisme et d’une stratégie de la peur qui rappelle singulièrement le caractère particulièrement sinistre de la dictature de Salazar, à l’heure où le Portugal, qui s’était maintenu indemne d’un fort mouvement d’extrême droite depuis la révolution du 25 avril 1974, a vu récemment l’apparition des amis de Marine Le Pen, le mouvement « Chega » (« ça suffit »), tandis que le PS ne demandait, n’était la pression du PC, qu’à s’allier avec la droite pour imposer la libéralisation et la destruction du pays.
Dans son discours de clôture, le secrétaire général Jerónimo de Sousa a rappelé que tout démontre aujourd’hui qu’il faut compter avec le PC. Celui-ci a joué un rôle incontournable ces dernières années, notamment depuis 2015 où, pour éviter la destruction du pays par la Troïka, il a adopté la stratégie de ne pas participer au gouvernement mais de voter toutes les avancées possibles en faveur des travailleurs et de rejeter tout ce qui leur nuit. On a même vu les salaires augmenter depuis lors. N’ayant jamais renoncé au marxisme-léninisme auquel son dirigeant historique Álvaro Cunhal a apporté une contribution majeure (lire en français : Le Parti en toute transparence, théorie du parti léniniste par Á. Cunhal, aux éditions Delga), le parti n’a nullement abandonné non plus le patriotisme progressiste, typique du mouvement communiste depuis le VIIe congrès du Komintern, et qui a marqué le PCF jusqu’à l’époque du refus du traité de Maastricht. La marée de drapeaux rouges de la fête s’ornait ainsi du drapeau national. Le peuple portugais, volontiers europhile dans les années 80, a désormais compris, grâce à son PC, que l’Union européenne ne lui voulait guère de bien.
C’est aussi dans cet esprit de défense de la souveraineté populaire que Jerónimo de Sousa a appelé dans son discours à la nationalisation de CTT (opérateur postal), Novo Banco (troisième banque portugaise) ainsi que de la TAP (compagnie d’aviation). Et de conclure : « Durant ces trois jours, nous avons retrouvé la joie de vivre. »
On l’aura compris : par son expérience de lutte, forgée durant la dictature, par son caractère indomptable, partout en Europe, le PCP donne le ton.
Aymeric Monville, 8 septembre 2020
Le discours de Jeronimo de Sousa, secrétaire général du PCP
« Durant ces trois jours, nous avons regagné la joie de vivre »
Chers invités !
Chers amis et camarades !
Salutations chaleureuses à vous tous qui êtes ici avec la force de votre présence. Salutations à tous les constructeurs qui ont participé aux journées de travail avec ce militantisme et cette générosité uniques, à tous les participants et visiteurs de notre Avante ! Festival Avante ! Un salut particulier à la jeunesse et au PJC, toujours avec leur présence massive, leur contribution indispensable pour élever cet espace de liberté et assurer son fonctionnement exemplaire.
Nous saluons et n’oublions pas tous ceux qui n’ont pas pu être présents mais qui ont contribué à sa tenue, un salut étendu à beaucoup d’autres qui ne sont pas ici, mais avec qui nous avons rendez-vous dans les luttes des temps à venir et dans les Festivals des années à venir.
Camarades,
Nous avons construit et organisé notre Festival, ce grand Festival et ce Rassemblement de solidarité, de paix, d’amitié, de démocratie et de socialisme, dans un contexte d’hostilité sans précédent de la part des grands intérêts économiques et des forces les plus réactionnaires et conservatrices, contre lesquels ils ont mené une campagne trompeuse, utilisant leurs puissants moyens médiatiques et enivrant l’opinion publique pour la rendre non viable.
Ils ont voulu nous faire taire. Ils n’ont pas réussi !
Oui, nous avons organisé le Festival, en respectant les règles de santé, car sa tenue est avant tout un moyen d’assurer la défense et le fonctionnement de la vie démocratique dans sa plénitude et cela est contraire à leurs souhaits.
Pour les mêmes raisons qui nous ont conduits auparavant à exprimer notre désaccord avec les solutions qui imposaient des limitations à l’exercice des libertés et du travail collectif et de l’action civique, alors que plusieurs milliers de personnes étaient, dans le silence et le verrouillage, victimes de l’arbitraire du grand capital.
Pour les mêmes raisons qui nous ont conduits à être là où la vie nous appelait à défendre l’emploi, les salaires, le travail et les droits sociaux, les libertés, en les affirmant et en les exerçant, contrairement à ceux qui, sous le prétexte de l’épidémie, voulaient les limiter et les restreindre avec force, en nourrissant toutes les craintes.
Oui, ceux qui ont tout fait pour rendre le Festival non viable, ce qu’ils voulaient le plus était de faire taire cette force qui est venue ici et qui est ici.
Voici la force d’un Parti qui travaille, vit et lutte pour servir les travailleurs et le peuple.
C’est un collectif puissant et chacun d’entre nous est ici à prendre position, à démontrer un engagement, à transmettre un message qui résonne dans cet immense espace et se projette bien au-delà.
Nous ne sommes pas ici uniquement pour entendre la parole des discours. Nous sommes ici, chacun d’entre nous, tous, pour dire aux travailleurs, au peuple portugais, qu’ils peuvent compter sur nous, qu’ils peuvent compter sur le PCP à tout moment, dans toutes les situations.
Nous sommes ici pour garantir les normes de santé, parce que nous avons un engagement envers les travailleurs, pour la réalisation de leur aspiration à travailler avec des droits et pour un salaire valorisé et équitable.
Nous sommes ici pour réaffirmer notre engagement dans la défense des droits et libertés démocratiques, dans les entreprises, dans la rue, partout où il est nécessaire de les utiliser pour défendre le droit de grève, de protestation, de manifestation, d’action syndicale et civique dans tous les domaines de leur vie.
Nous sommes ici parce que nous n’accepterons jamais d’être entraînés dans le marécage du conformisme rêvé par ceux qui vivent de l’exploitation, en cette période d’aggravation de tous les problèmes nationaux.
Nous sommes ici, dans le respect des normes sanitaires, pour réaffirmer que nous n’abandonnerons pas la première ligne de la lutte pour de meilleures conditions de vie de notre peuple, pour son droit aux soins de santé, à l’éducation, à la sécurité sociale, au logement et à la mobilité, et que nous sommes prêts à construire un Portugal d’avenir.
Nous sommes ici, et c’est une raison supplémentaire, pour combattre la peur et donner de l’espoir et de la confiance dans la lutte pour l’avenir.
Camarades,
L’époque que nous vivons comporte-t-elle des risques et des dangers ? Oui ! Était-il et est-il nécessaire de prendre des mesures pour défendre la santé ? Sans aucun doute ! Nous avons toujours défendu cette nécessité.
En matière de santé, il faut le dire, le PCP était non seulement, mais est, la force politique la plus cohérente et la plus déterminée dans sa défense et celle du Service national de santé qui l’assure.
Un parti qui a toujours présenté des solutions, y compris en cette période d’épidémie. Des solutions pour répondre à une éventuelle aggravation de la situation épidémiologique et pour garantir la normalité et l’efficacité des soins fournis aux usagers, comme le défend le Plan d’urgence du SSN, présenté par le PCP en juillet à l’Assemblée de la République.
Mais pour assurer la santé, il faut garantir de nombreux autres aspects de la situation des personnes. Il est nécessaire de garantir la vie des milliers de personnes qui ont été et continuent d’être confrontées à la cupidité et à l’opportunisme de ceux qui, dans l’ombre de l’épidémie, ont aggravé l’exploitation.
Pendant cette période, des milliers de travailleurs ont été licenciés, car les mécanismes permettant de licencier les travailleurs, que ce soit à la fin des six mois de la période d’essai, ou le non-renouvellement des contrats, ou les licenciements collectifs, ou les faux travailleurs indépendants, étaient déjà en place. Il suffisait de les activer.
Des centaines de milliers de personnes ont vu leurs salaires baisser, en particulier celles qui ont été licenciées. Avec les premières difficultés, le capital a cherché à jeter les coûts qui leur incombent sur le dos des travailleurs et sur le budget de l’État, tandis qu’au gouvernement et à l’Assemblée de la République, le PS, le PSD et le CDS ont rejeté les propositions du PCP visant à interdire les licenciements et à garantir le paiement de 100% des salaires.
Plusieurs milliers de personnes ont vu leur droit aux congés, à des horaires de travail stables, à des composantes variables de la rémunération telles que les indemnités de repas être attaqués, révélant ainsi les déséquilibres des relations de travail qui se sont maintenant aggravés.
Les micro, petites et moyennes entreprises ont été contraintes de suspendre leur activité et ont vu leurs activités sapées. Et les effets durables qui se font sentir aujourd’hui ne sont pas dus à l’épidémie, mais à la baisse du pouvoir d’achat.
Mais ce fut aussi le moment de l’aggravation de nombreux autres problèmes. Les jeunes, les enfants et les personnes âgées ont dû faire face à cette situation d’isolement inhabituelle. Un isolement qui n’est pas exempt de conséquences sociales, émotionnelles, psychologiques et sanitaires en général, dans un contexte où des problèmes antérieurs ont été mis en évidence, comme l’inégalité dans la répartition des revenus familiaux et les situations de pauvreté, mais aussi l’accès à l’éducation dans des conditions d’égalité et l’aggravation des situations de marginalisation sociale des personnes âgées. Les droits de toutes ces personnes ne peuvent être suspendus.
Oui, il est nécessaire de protéger les personnes âgées, mais les protéger ne peut signifier l’abandon ou la stigmatisation, avec des conséquences irréversibles sur l’hypothèque de leur vie et de leur droit à vieillir avec des droits.
Des temps difficiles aussi pour la culture qui a vu s’aggraver les vieux problèmes de dévaluation systématique de toutes ses activités.
Permettez-moi de saisir cette occasion pour saluer tous les artistes, techniciens et autres professionnels de la culture qui participent à cet événement unique et, à travers eux, tous les autres à travers le pays qui sont aujourd’hui fortement affectés dans leur vie et leur production. Pour nous, la culture n’est pas jetable !
Nous sommes une force qui vise l’accomplissement et le bien-être dans toutes les dimensions de la vie humaine.
Camarades,
La situation mondiale dépeint brutalement la nature exploitante, oppressive, agressive et prédatrice du capitalisme, en montrant son caractère profondément inhumain, ses énormes responsabilités dans les graves problèmes et fléaux qui affectent l’Humanité.
Dans le contexte de la crise structurelle du capitalisme, la pandémie de Covid-19 a accéléré la nouvelle crise économique annoncée depuis longtemps, qui met à nu les énormes et inacceptables injustices et inégalités sociales qui marquent la réalité de millions d’êtres humains.
Le grand capital cherche à utiliser la situation actuelle pour imposer une exploitation encore plus violente des travailleurs, des attaques plus graves contre les droits, les libertés, la démocratie, la souveraineté et l’indépendance des États, une plus grande appropriation privée des ressources naturelles.
Tentant de contrer son déclin relatif et de sauvegarder sa domination hégémonique dans le monde, les États-Unis d’Amérique, avec le soutien de leurs alliés – à savoir l’OTAN -, intensifient l’action agressive face au droit international, en imposant des sanctions, des blocus économiques, des opérations de déstabilisation et d’agression contre les pays et les peuples qui affirment le droit de décider librement de leur destin.
75 ans après la victoire sur le nazi-fascisme lors de la Seconde Guerre mondiale, une dénonciation et une action fermes sont nécessaires pour contrer la dérive de plus en plus réactionnaire, autoritaire et fasciste qui est en cours, et pour intensifier la lutte pour la paix et le désarmement, contre la guerre et le militarisme.
Saluons les délégations étrangères présentes à l’Avante ! le PCP réaffirme sa solidarité avec les travailleurs et les peuples qui défendent leurs droits partout dans le monde, en soulignant les divers objectifs immédiats, ouvrant des possibilités d’avancées démocratiques, progressistes et révolutionnaires.
La gravité de la situation internationale exige, avec une énorme importance, la convergence de l’action des communistes et des autres démocrates, dans un large front anti-impérialiste pour arrêter l’offensive exploitante et agressive de l’impérialisme et ouvrir la voie à la construction d’un nouvel ordre international, de paix, de souveraineté et de progrès social.
Convergence entre les forces qui rejettent une Union européenne de plus en plus néolibérale, militariste et fédéraliste, et qui luttent pour une Europe de coopération efficace, de progrès social et de paix, pour une Europe des travailleurs et des peuples.
Les communistes, tous révolutionnaires, sont confrontés à de grandes exigences pour entreprendre une action résolue pour les droits des travailleurs, pour la liberté, la démocratie et la souveraineté, pour l’avancement de la transformation sociale, pour une société sans exploitation et oppression, pour le socialisme.
Camarades,
Le Portugal a longtemps été confronté à de graves problèmes, que l’épidémie a mis à nu dans toute sa dureté. Des déficits structurels chroniques dans plusieurs domaines. Des déficits qui ont fait du Portugal un pays de plus en plus dépendant et fragile, avec des effets extrêmement négatifs sur la croissance économique, sur la balance extérieure et sur la dette extérieure.
Un pays où persistent de graves inégalités sociales et régionales et de graves problèmes sociaux, où pèsent la précarité du travail, le chômage, une répartition injuste des richesses, une protection sociale faible et insuffisante, et des niveaux inacceptables de pauvreté et d’exclusion sociale.
Il y a ceux qui s’efforcent de faire croire aux gens, de se soustraire à leurs propres responsabilités et d’éterniser les politiques de désastre du passé, que les problèmes auxquels le pays est confronté aujourd’hui sont essentiellement le résultat de l’épidémie. Ils veulent vraiment nous faire croire qu’après elle, tout ira bien, comme si tout allait bien et que l’avenir du pays et son développement étaient garantis.
Les causes de notre retard, de nos faiblesses économiques et de nos profondes inégalités ne sont pas d’aujourd’hui, nous les trouvons dans les décennies de politiques de droite mises en œuvre par les gouvernements successifs du PS, du PSD et du CDS, qui ont privatisé des secteurs stratégiques au profit de monopoles, détruit la capacité de production, réduit les investissements publics, affaibli les services publics essentiels, favorisé l’exploitation et le travail sans droits.
Les causes résident dans cette politique qui a accru la dépendance extérieure, qui a soumis le pays aux diktats de l’Union européenne et de l’Euro pour servir le grand capital transnational et les intérêts du grand capital national et de ses alliés.
Une politique de soumission du pouvoir politique au pouvoir économique et visant la concentration et la centralisation de la richesse, qui a fermé les yeux sur la corruption que les privatisations ont alimentée et qui a, dans l’exemple de la banque BES, le schéma directeur, le modèle, de cette politique de soumission et de trafic et qui continue aujourd’hui, avec la perte de millions pour la Novo Banco qui aurait dû être nationalisée depuis longtemps.
Une politique qui a noyé le travail dans les impôts et a soulagé les grandes entreprises. Qui permet l’évasion fiscale des grands groupes économiques les mieux cotés vers les Pays-Bas et d’autres paradis fiscaux.
Une politique qui n’a jamais manqué d’argent et de facilités pour les capitaux !
C’est cette politique qui a affaibli le Portugal et, bien sûr, l’épidémie tend à s’aggraver, ajoutant des problèmes aux graves problèmes que le pays connaissait déjà et lorsque de nouveaux signes de recul économique et social se font entendre, avec le grand capital, avec la connivence des forces politiques qui le servent, préparant le terrain à ce recul, en utilisant l’épidémie comme prétexte.
Ils y freinent l’augmentation générale des salaires et du salaire minimum national. Là, ils remettent en cause l’augmentation des salaires des travailleurs de l’administration publique, en annonçant à l’avance de nouvelles périodes de gel qui s’ajoutent à la décennie au cours de laquelle ils ont perdu des salaires et du pouvoir d’achat.
Ils y parlent de nouveaux changements dans la législation du travail, à savoir l’introduction de nouvelles lignes d’exploration, par exemple dans la situation du télétravail.
Ils y perpétuent le mauvais fonctionnement des services publics, de l’assistance dans les unités de soins de santé au guichet, par téléphone ou à un hublot, à l’extension des classes virtuelles ou aux longues files d’attente dans la rue à la Sécurité sociale ou aux services de la Poste.
Ils y revendiquent de nouvelles réformes structurelles, cet euphémisme qu’ils utilisent pour cacher les mesures qu’ils proposent pour approfondir l’exploitation du travail et la destruction des services publics, pour montrer le répertoire des grandes puissances de l’Union européenne, même si elles n’ont rien à voir avec l’épidémie.
Des toiles bien tissées qui cherchent à créer une atmosphère propice à l’acceptation de ces mesures, qu’elles poursuivent depuis longtemps et pour lesquelles elles ont maintenant des excuses.
Oui, nous les avons là pour donner vie aux projets et aux dynamiques de régression sociale et civilisationnelle qui ont marqué le pays au cours des dernières décennies, à savoir pour donner de la force et alimenter l’action des forces et secteurs réactionnaires, dans lesquels s’insèrent le PSD, le CDS et leurs partis mandataires qui cherchent activement à saper le régime démocratique et la Constitution de la République.
Une action qui tire parti des problèmes créés par le capital lui-même et ses agents, où pèse la promotion et l’instrumentalisation de la violence et du racisme, stimulant la ségrégation sociale et la dérive criminaliste et justicialiste, expressions les plus visibles d’une dimension réactionnaire et fasciste.
Camarades,
C’est aussi pour vaincre ces objectifs que le chemin, aujourd’hui comme hier, est de mobiliser ceux qui sont touchés par ces attaques, celui de l’action, de l’intervention et du développement de la lutte pour y faire face.
Oui, à chaque nouvelle vague d’attaque contre les droits, à chaque offensive, quelle autre arme les travailleurs ont-ils ?
Face à chaque fermeture de services publics, à chaque médecin en moins dans le Centre de santé, à chaque réduction des horaires de transport, quelle autre réponse la population peut-elle apporter ?
Les temps sont durs et exigent une détermination à résister au discours de la peur et qu’il n’y a pas d’alternative.
Mais ces mois ont montré qu’il y a des forces et qu’il y a du courage pour les affronter.
Ainsi, de cette tribune, nous saluons les nombreuses luttes dans les entreprises et sur les lieux de travail, pour le droit à l’emploi, les salaires, les horaires de travail, les droits.
D’ici, nous valorisons cette force qui résiste à l’offensive, qui ne se résigne pas aux inévitables que chaque jour veut nous vendre.
Et d’ici, nous saluons la grande centrale syndicale des travailleurs portugais, la CGTP-IN. Centrale syndicale de classe, unitaire, démocratique, indépendante, solidaire et de masse qui a toujours su, tout au long de ses presque 50 ans d’histoire, que l’on célèbre ce 1er octobre prochain, honorer la force et le prestige que les travailleurs lui confèrent.
Et, à partir de là, le PCP lance un appel à tous les travailleurs, à tous ceux qui sont touchés par la politique de droite, aux jeunes, aux femmes, à notre peuple, pour qu’ils développent la lutte autour de leurs revendications concrètes et participent, le 26 septembre prochain, dans tout le pays, aux actions appelées par la CGTP-IN.
Camarades,
Le Portugal doit de toute urgence retrouver les niveaux de production, l’emploi, les salaires et les conditions de vie, et inverser une situation déjà marquée par la perspective d’une profonde récession économique, mais il doit en même temps agir sur les causes de notre retard et aller plus loin pour assurer les niveaux de développement qui ont été systématiquement différés et pour améliorer les conditions de vie.
Mais pour les deux, les prescriptions ne peuvent pas être celles du passé !
Les politiques proposées ou en cours ne répondent ni aux problèmes du présent, ni à ceux de l’avenir du pays.
Nous l’avons vu dans le programme dit de stabilisation économique et sociale et dans la proposition de budget supplémentaire du gouvernement qui l’a soutenu, qui a surtout révélé une option claire pour favoriser les intérêts du capital vers lequel sont acheminés des millions et des millions d’euros. Nous le constatons également aujourd’hui lorsque le gouvernement présente la première version du programme qu’il appelle de résilience et de relance avec ses options pour l’avenir.
L’ampleur des problèmes exige une autre réponse. Le PCP est à la hauteur de ses responsabilités, de son rôle et de ses engagements en faveur des intérêts des travailleurs et de la population.
Il ne sert à rien de brandir des menaces de crise politique. Ce qu’il faut, c’est profiter de tous les instruments pour empêcher les travailleurs et les gens de voir leur vie plongée dans une crise quotidienne.
Comme il ne vaut pas la peine que d’autres se précipitent pour condamner que le PCP ne compte pas, qu’il reste en dehors des solutions dont le pays a besoin.
Et le PCP a déjà prouvé qu’il compte, qu’il compte beaucoup et de manière décisive, comme aucun autre, pour assurer des avancées dans l’intérêt des classes et des couches populaires.
Le PCP ne sera pas absent, comme il ne l’a jamais été, de toute solution qui répond aux problèmes, il ne gaspillera aucune occasion de garantir des droits et de meilleures conditions de vie.
C’est sur le concret et non sur de simples mots d’intention que doit reposer l’évaluation de ce qui doit être fait.
C’est pourquoi, au début des travaux de l’Assemblée de la République, nous présenterons un ensemble de propositions qui répondent aux graves problèmes qui affectent la vie des travailleurs et des personnes.
Parmi les nombreuses initiatives que nous avons en préparation, nous reprendrons la lutte pour l’augmentation du salaire minimum national à 850 euros ; pour la création d’un supplément de salaire pour les travailleurs des services essentiels et permanents ; pour une allocation de difficulté, de risque et de santé ; pour l’indemnisation et la reconnaissance de la protection sociale pour ceux qui travaillent en équipe et de nuit ; pour l’élargissement de l’accès aux allocations de chômage et l’augmentation de leur montant et de leur durée.
Nous continuerons à nous battre pour l’élimination des réductions de salaire liées au licenciement, pour l’interdiction de licencier tous ceux qui voient leur emploi menacé et pas seulement dans les entreprises à but lucratif.
Le budget de l’État pour 2021 doit également s’attaquer aux problèmes les plus immédiats, les plus pressants et les plus inévitables. Il doit aider ceux qui ont perdu leurs revenus par un soutien extraordinaire pour garantir des conditions de vie à ceux dont l’activité est en danger, en particulier en soutenant les micro et petites entreprises. Il doit fournir au NHS tous les moyens nécessaires pour garantir la fourniture de soins de santé, pour garantir la réouverture du réseau de soins de santé primaires, et pour assurer les moyens de diagnostic, de prévention et de traitement non seulement de la COVID, et pour mettre fin à la distribution de l’argent public dont le NHS a besoin aux groupes privés qui considèrent la maladie comme une affaire.
Mais surtout, ce qu’il faut pour répondre aux problèmes auxquels le pays est confronté, c’est une autre politique et d’autres options, qui n’ont pas toutes une incidence directe sur le budget de l’État, qui créent les conditions du développement du pays.
Qu’il n’y ait aucun doute.
Le PCP ne sera pas seulement là, mais il se battra pour trouver des solutions aux problèmes du pays.
Des solutions avec le PCP, comme l’exigent la valorisation des carrières des travailleurs, l’augmentation générale des salaires, dans le secteur privé et public, et du salaire minimum national à 850 euros.
Des solutions avec le PCP pour abroger les normes pénibles de la législation du travail, en particulier avec l’élimination de l’expiration des négociations collectives et le rétablissement du traitement plus favorable, et pas seulement ce que certains identifient comme les changements imposés par le gouvernement PSD/CDS laissant intactes les dispositions pénibles que le gouvernement PS avait imposées en 2007.
Des solutions avec le PCP pour une voie déterminée d’investissement public et d’application des fonds de l’UE en accord avec l’intérêt national et non soumis à l’imposition de l’Union européenne et aux intérêts des groupes monopolistiques.
Des solutions avec le PCP pour des mesures fiscales qui combattent l’injustice fiscale, déchargent les revenus faibles et moyens et taxent dûment les grands bénéfices, les fortunes et les actifs de grande valeur.
Des solutions avec le PCP pour étendre la protection sociale, renforcer la protection contre le chômage et la maladie, améliorer les allocations familiales, maintenir et accroître le rythme d’augmentation des pensions, tout en assurant la diversification des sources de financement de la sécurité sociale.
Des solutions avec le PCP pour poursuivre la création d’un réseau public de garderies et lancer un réseau public de maisons de repos, en profitant des fonds annoncés pour le Portugal.
Solutions avec le PCP pour inclure le lancement d’un programme de construction de logements d’État et améliorer le plan de tarification des transports, en établissant le régime de soutien tarifaire et en augmentant l’offre.
Des solutions avec le PCP pour reprendre le contrôle public d’entreprises stratégiques – à commencer par CTT Posts, Novo Banco et TAP – qui sont essentielles pour le développement souverain du pays.
Les déclarations du PS selon lesquelles il ne veut rien avec le PSD n’ont guère de sens si les options qu’il adopte sont, plus ou moins, celles que le PSD adopterait, sans couper les lignes directrices et les engagements qui ont soutenu la politique de droite. D’autant plus lorsque les convergences entre les deux parties se poursuivent sur des questions pertinentes, dans le cadre d’un processus de réarrangement des forces mis en route, et auquel participe l’actuel président de la République, pour blanchir le PSD en vue de sa réhabilitation politique et d’une coopération plus forte avec le PS, instrument de la politique de droite.
Il n’y a pas de solution aux problèmes nationaux ni de réponse aux intérêts des travailleurs et du peuple avec les options du gouvernement PS ou avec les projets réactionnaires que le PSD, le CDS et leurs partis mandataires – Initiative libérale et Chega – doivent combattre.
Le Portugal doit affirmer et matérialiser un projet alternatif de développement souverain, libéré du capital monopolistique, capable de rendre au pays ce qui lui appartient, son économie, ses ressources, la décision sur sa vie et son avenir.
L’alternative qui ne renonce pas à assurer la libération du pays de la soumission à l’euro, à garantir la renégociation de la dette publique pour libérer les ressources essentielles.
Il doit avoir les instruments appropriés entre ses mains et décider librement et ne pas dépendre des critères et des décisions des autres.
Elle doit avoir son propre agenda qui aborde les problèmes du pays sans conditionnalités ni contraintes, garantissant le développement, l’amélioration des conditions de vie et l’équilibre environnemental.
Le Portugal doit garder à l’esprit et ne pas oublier les leçons importantes qui peuvent être tirées de la situation actuelle et qui ne peuvent être ignorées à l’avenir : l’importance du rôle des travailleurs et la centralité du travail dans la société ; le rôle des services publics ; l’importance de la production nationale et de la prise en charge des secteurs stratégiques par le pays.
Il faut une politique alternative, patriotique et de gauche, qui favorise le tournant nécessaire dans la vie nationale !
Camarades,
Nous avons devant nous de grandes tâches et des luttes importantes qui exigent le renforcement et l’affirmation de ce Parti nécessaire et indispensable.
Face à une situation difficile et qui s’aggrave, les travailleurs, les retraités, les intellectuels et les cadres techniques, les micro, les petits et moyens entrepreneurs, les petits et moyens agriculteurs, les jeunes, les femmes, les personnes handicapées peuvent compter sur le PCP. Contre le chantage et l’intimidation, hier comme aujourd’hui, nous sommes la force de résistance, d’initiative, de courage et de confiance en l’avenir. Nous disons ce qui doit être dit. Nous faisons ce qui doit être fait. Ici, nous avons ce Festival, ici, nous avons ce rassemblement mémorable pour le prouver.
Voici notre détermination et l’appel aux travailleurs à s’organiser et à lutter, en développant les actions en cours, sur les lieux de travail, dans les entreprises, dans les secteurs, dans les petites et grandes initiatives d’unité et de convergence. Une lutte pour la défense des intérêts immédiats, une lutte pour l’alternative.
Voici notre intervention à l’Assemblée de la République, au Parlement européen, dans les Assemblées législatives régionales et dans l’Administration locale, en soulignant les initiatives que nous allons prendre à l’Assemblée de la République, suite à l’intervention sans précédent du PCP, avec ses plus de deux cents initiatives législatives, visant à assurer des améliorations et des avancées dans différents secteurs de la vie nationale.
Voici notre détermination dans la bataille pour les élections du Président de la République avec une candidature qui assume les droits des travailleurs, les valeurs d’avril et l’engagement du projet que la Constitution de la République portugaise consacre mais qui est très loin d’être réalisé, et dans les élections de l’Assemblée législative de la Région autonome des Açores, pour défendre les intérêts des travailleurs et des citoyens de cette Région autonome.
Voici notre détermination à renforcer l’organisation du Parti. De ce Parti qui, grâce au militantisme de ses membres, au cours des derniers mois difficiles, n’a pas abandonné les travailleurs et le peuple et a été là où il fallait agir, clarifier, soutenir. Le renforcement de l’organisation avec le militantisme, plus de responsables et plus de cellules d’entreprise et de travail, le développement de l’action locale, l’intensification du travail d’information et de propagande et la diffusion d’Avante ! l’indépendance financière du Parti, notamment avec la concrétisation de la Campagne Nationale de Fonds.
Renforcement du Parti qui doit s’articuler avec la dynamisation de l’intervention pour des objectifs concrets immédiats, pour l’alternative, pour la démocratie avancée avec les valeurs d’Avril dans l’avenir du Portugal, pour le socialisme.
Nous entrons dans la troisième et décisive phase de préparation du XXIe Congrès de notre Parti, avec la participation maximale des militants, en fixant des lignes directrices et des mesures pour répondre à la situation, en réaffirmant l’identité communiste, la nature de classe, les buts suprêmes, l’idéologie, les principes de fonctionnement, le patriotisme et l’internationalisme. En utilisant les instruments créés par Marx et Engels, l’expérience léguée par Lénine et la formation collective du PCP avec la contribution unique d’Álvaro Cunhal, nous analyserons la situation portugaise et mondiale et indiquerons les voies de l’avenir.
Nous organisons notre festival à un moment où nous célébrons les 100 ans de la vie du PCP. Nous sommes un parti qui a toujours refusé de se laisser intimider, quelle que soit l’ampleur des dangers, des adversités, des menaces ou des persécutions.
Les générations successives de communistes ont dû faire face aux conditions les plus difficiles pour assurer la libération de leur peuple de toutes les formes d’exploitation et d’oppression. Un Parti dont la mort a été déclarée mille fois et qui a émergé mille fois renouvelé, déterminé et convaincu, dirigeant la lutte des travailleurs et du peuple.
Le Parti communiste portugais a une histoire glorieuse et combative qui se poursuit et se poursuivra. Dans ses propositions, dans ses objectifs, dans son action, le bien-être du peuple et des travailleurs, la liberté, la démocratie, un Portugal souverain et la construction d’une société plus juste, sans exploités ni exploiteurs, ont toujours été au premier plan.
Il en a été ainsi et il en est ainsi aujourd’hui, avec nos propositions alternatives à la politique de droite.
Et c’est donc face à l’épidémie que nous affrontons et combattons, en donnant l’exemple avec toutes les mesures sanitaires de précaution recommandées, en les rendant opérationnelles sur la base de notre Avante ! et dans toutes nos activités politiques, sociales et familiales.
Les communistes ont tout fait et font tout pour aider à résoudre les problèmes du pays, des travailleurs et du peuple. Ils feront tout dans la vaste lutte contre le COVID-19.
Mais ils ne cèderont pas à la peur réelle ou instillée par une panique orchestrée qui vise à isoler les gens, à briser la classe et la solidarité sociale, de sorte que les travailleurs acceptent docilement des sacrifices, abdiquent ou acceptent la limitation de leurs droits et de leurs conditions de travail et de vie et même de leur liberté.
Parce que nous sommes certains que, en luttant vigoureusement contre le virus auquel nous sommes confrontés et contre de nombreuses autres maladies, obstacles et revers, seulement avec une grande confiance dans l’avenir de nos capacités et de celles de notre peuple, et en continuant à vivre avec joie et espoir notre vie sociale et culturelle familiale, nous trouverons la force de continuer sur la voie d’un monde meilleur et plus juste.
La poursuite de cette voie sera possible si la population, en particulier les travailleurs, ne se laisse pas enfermer dans le « lockdown » dans lequel certains veulent enfermer leurs revendications et leurs luttes.
Avec l’espoir et la confiance dans les générations actuelles, dans la jeunesse et dans l’avenir, sans négliger notre attention et notre vigilance sur les véritables nuages noirs qui se profilent à l’horizon, nous pouvons également entrevoir que l’humanité n’a jamais eu ou créé autant de potentialités dans son histoire pour concrétiser le rêve d’une société juste, sans exploités ni exploiteurs, comme à l’époque où nous vivons.
Il nous suffit de ne jamais abandonner et de continuer à lutter pour atteindre cet objectif, car il est possible et nécessaire.
En cette période de célébration du Centenaire de notre Parti, nous réaffirmons ici la validité de l’idéal et du projet communiste, le rôle nécessaire, indispensable et irremplaçable de ce Parti dont l’histoire, au lieu d’être passée dans le passé, se projette à l’horizon.
Certains pensaient qu’avec le mensonge et l’affront, nous baisserions les bras. Ils ont vu la réponse. Ce Rallye et ce Festival sont marqués par la capacité, l’organisation, la responsabilité, le courage et la confiance.
C’est ainsi que le PCP est né !
C’est ainsi qu’il se bat depuis près de 100 ans !
C’est ainsi que, honorant l’histoire et les engagements que nous avons toujours eus, nous partons d’ici, conscients des exigences auxquelles nous sommes confrontés, déterminés dans l’action, confiants dans l’avenir.
Vive la solidarité internationaliste !
Vive la jeunesse et les JCP !
Vive la fête de l’Avante !
Vive le Parti communiste portugais !
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Et aussi au site: https://www.festadoavante.pcp.pt/2020/fotografias