MOTION de la COMMISSION EXÉCUTIVE du P.R.C.F. à propos de la DANGEREUSE CONFRONTATION FRANCO-TURQUE EN COURS 8 novembre 2020
Dans un texte d’étude récent consacré à la confrontation franco-turque qui se développe en France même (Erdogan est la figure de proue de la confrérie intégriste des Frères musulmans et son projet non dissimulé est de reconstituer à son profit l’Empire ottoman et le « califat »), mais aussi en Libye, en Méditerranée occidentale, en Méditerranée orientale (gisements de gaz au large du Liban, confrontation avec la Grèce au sujet de Chypre, sans oublier l’agression sous pilotage turc contre les Arméniens du Haut-Karabakh, et à travers eux, contre la Russie…), notre camarade G. Gastaud a montré que l’expression « l’Homme malade de l’Europe », qui visait la Turquie avant 1918 et l’institution de la république laïque par Kemal Atatürk, s’applique désormais plutôt à notre pays ; l’impérialisme français est d’autant plus en difficulté dans toute son ex-sphère d’influence africaine et proche-orientale (du Liban au Sahel et du Tchad à la Syrie) que dans l’Hexagone lui-même, la décomposition nationale est « en marche » sous les coups de boutoir de la « construction » européenne (délocalisations, fusions capitalistes transnationales, euro-privatisations, marche au tout-anglais « transatlantique », délitement de l’idée même de République indivisible et de territoire national…). La France est menacée de sombrer à la fois dans la guerre civile ouverte ou larvée et dans la confrontation extérieure avec la Turquie et chacun voit par ailleurs que l’U.E. et l’O.T.A.N. refusent d’aider leur « allié » français menacé et insulté, préférant clairement ménager le dangereux Erdogan (dont le pays est un porte-avion géant de l’O.T.A.N.).
Or, c’est bien la rupture de la France avec la politique gaulliste traditionnelle (soutenue de manière critique par le P.C.F. à l’époque de W. Rochet et de G. Marchais), son alignement sur Berlin et/ou sur les U.S.A. et/ou sur l’État colonialiste israélien, son acoquinement monstrueux avec les pétromonarchies intégristes et corrompues du Golfe, son rôle déstabilisateur dans la déstabilisation de la Libye et de l’État arabe laïque de Syrie (tout cela étant l’héritage indivisible de Sarkozy-Kouchner, de Hollande-Fabius et de Macron-Le Drian) qui font aujourd’hui boomerang sur notre pays et sur la sécurité de ses habitants, sans parler des Français vivant à l’étranger : tout cela, le P.R.C.F. n’a cessé de le dire et de le répéter bien avant que Sarkozy ne réintègre le commandement intégré de l’O.T.A.N., notre organisation ayant d’abord au cœur l’intérêt national véritable de notre pays, la paix mondiale et la souveraineté de tous les peuples.
Par conséquent, nous, communistes, progressistes, antifascistes, patriotes et anti-impérialistes véritables, devons tout à la fois…
a) Dénoncer sans la moindre complaisance le sanguinaire terrorisme islamiste, ce sous-produit de la remondialisation contre-révolutionnaire du capitalisme-impérialisme (l’aide massive de la C.I.A. aux fanatiques du type Ben Laden a été cyniquement mise en place par Carter et Z. Brzezinski pour déstabiliser l’U.R.S.S., mais aussi, par « dominos », l’Afghanistan progressiste, l’Irak, l’Algérie, la Syrie et la Libye : a été particulièrement visé le panarabisme arabe socialisant, laïque, anticolonialiste et favorable à la mixité hommes/femmes) ; ce fanatisme sanguinaire, Erdogan s’en sert pour pousser ses projets rétrogrades de restauration ottomane, pour écraser le peuple kurde musulman de Turquie, pour liquider l’opposition de gauche turque et les syndicats ouvriers, pour déchirer le peuple musulman de Syrie, pour harceler et humilier l’ « ennemi héréditaire » arménien… et aussi pour tenter de déchirer notre pays en prenant prétexte des fanfaronnades grotesques du donneur de leçons universel qu’est E. Macron.
b) Accentuer notre campagne pour le Frexit progressiste et pour la sortie française de l’O.T.A.N. : il est en effet évident que, loin de nous « protéger » de quoi que ce soit, pandémie, crises économiques ou terrorisme, l’U.E. et l’O.T.A.N., son « partenaire stratégique » officiel, sont au contraire de parfaites « conductrices », au sens électrique du mot, de la déstabilisation de la paix mondiale et de l’implosion programmée de notre pays.
En conséquence, dans la confrontation dangereuse, potentiellement fauteuse de guerre mondiale, entre l’impérialisme français décadent et l’expansionnisme ottoman résurgent, tout en dénonçant fermement l’expansionnisme néo-ottoman irresponsable d’Erdogan, nous refuserons toute union sacrée derrière Macron et l’impérialisme français. L’intérêt supérieur de la paix et de la nation française est au contraire que se consolide au plus tôt en France une alternative anti-impérialiste, antifasciste, anticapitaliste et patriotique qui, à l’intérieur de nos frontières, construira une véritable république souveraine, sociale, authentiquement laïque et fraternelle, centrée sur le monde du travail et en marche vers le socialisme, et qui, à l’extérieur, mettra en place une politique étrangère véritablement indépendante, pacifique, anti-impérialiste et non alignée : une politique rendant justice au peuple palestinien et cessant d’applaudir servilement le criminel Netanyahou, mettant fin à la subordination financière honteuse de notre pays aux pétromonarchies corrompues, et tendant la main aux peuples de tous les continents, Afrique francophone et autres pays d’Afrique et de la Francophonie, Amérique latine, Cuba en tête, mais aussi Russie et Chine populaire, sans excepter naturellement les peuples de l’ex-Caucase soviétique (cf le communiqué du P.C. d’Arménie publié sur www.initiative-communiste.fr ).
Quant au PRCF, il continuera – pour la part qui lui revient – d’approfondir les liens d’amitié avec un maximum de partis communistes des P.C. des pays arabes ou de culture musulmane, parti Sadi du Mali, Parti communiste libanais, militants courageux du F.P.L.P., communistes syriens, communistes tunisiens, communistes turc(s), Parti communiste d’Égypte, militants de l’avant-garde socialiste algérienne, communistes iraniens, etc., sans oublier naturellement le courageux P.C. israélien.