Tous les partis, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, préparent avec fièvre, les élections européennes. Chacun d’eux dresse une liste de candidats en vue du 7 juin. Le choix s’effectue avec douleur parfois, tant les places de futurs élus sont bonnes à prendre. Ces batailles internes occupent davantage de place que le programme mis en avant par les diverses formations.
Du Parti socialiste à l’UMP, c’est à qui sera le meilleur « européen ».
Certes, selon qu’on joue « majorité » ou « opposition », on se positionne en conséquence. Les mots d’ordre sont conçus en fonction de son électorat.
La droite, avec Sarkozy, feint de défendre le rôle de « la France » dans l’Union européenne, alors que le pouvoir brade tout ce qui reste de souveraineté et d’indépendance de notre pays, y compris en l’inféodant totalement aux Etats-Unis, à travers le retour complet dans l’Otan..
Les socialistes condamnent haut et fort l’ultralibéralisme de la politique menée par la Commission européenne, alors qu’au sein de l’UE, les sociaux-démocrates au pouvoir en Grande-Bretagne, au Portugal et à moitié en Allemagne, font surenchère de « libéralisme » et que le Parti socialiste européen partage avec la droite les responsabilités au sein de l’Assemblée de Strasbourg et votent, le plus souvent, ensemble.
Rien d’étonnant à cela, car en 2008, il y a tout juste un an, le PS lui-même modifiait ses statuts pour y inscrire dans le marbre, leur dévotion à l’économie de marché. Les socialistes, alors, revendiquaient la paternité de la construction européenne ! Quant à l’Otan, s’ils dénoncent aujourd’hui la réintégration de la France dans son commandement, ils oublient de rappeler que François Mitterrand, en 1966, s’était prononcé contre la décision du général de Gaulle de s’en retirer.
Comme on le voit, droite et socialistes, en quête de voix, n’osent pas, face aux électeurs, défendre publiquement leur adhésion pleine et entière à l’intégration européenne.
Mais à « gauche de la gauche », selon l’expression médiatique, comment se situent les différentes formations ?
Le PCF, qui veut sortir à tout de force de son isolement, se fait le chantre le plus zélé du « Front de gauche » avec le nouveau parti de Jean-Luc Mélenchon, le « Parti de Gauche ».
La direction communiste souhaite élargir le « Front » à la minorité du NPA de Christian Piquet, à défaut d’avoir obtenu l’adhésion d’Olivier Besancenot et de la majorité du Nouveau Parti Anticapitaliste.
Que dit le PCF au sujet de l’Union européenne ?
Il est tout feu tout flamme contre sa politique « ultralibérale », mais Marie-George Buffet au Zénith, le 8 mars, développe pour la liste dix propositions «à porter en exigeant à chaque instant la rédaction d’un nouveau traité qui ne soit pas un moyen de balayer les «non» français et néerlandais ni de faire ravaler le «non» irlandais, mais bien l’illustration d’une immense ambition démocratique et sociale pour les 27». de «libérer l’Europe en sortant de l’OTAN».
En clair, la direction du Parti communiste fait sienne l’idée d’Europe intégrée. Toute la sauce sociale mise autour n’y change rien. Pourquoi pas appeler la maffia à se muer en organisation caritative, et le capitalisme à se changer en socialisme !
Le NPA n’est pas loin de partager ce fantasme, ou plutôt de répandre l’illusion d’une possible mutation « anticapitaliste » de l’Union européenne…
Lutte Ouvrière, qui s’était abstenu lors du referendum de Maastricht, en 1992, ne s’aventure pas non plus sur les chemins qui mèneraient au retrait de l’UE.
Si bien que TOUTES LES LISTES se situent dans le cadre juridique de l’Union. TOUS LES PARTIS voudraient participer à l’Assemblée de Strasbourg, instance mise en place par les traités de l’Union.
Dans ces conditions, aller voter le 7 juin, serait cautionner non seulement l’existence de l’Union européenne, reconnue et admise par l’ensemble de l’arc-en-ciel politique, mais aussi, en définitive, la politique néfaste et désastreuse menée de concert par la droite et les socialistes .
Seule l’abstention, le 7 juin, est une attitude conséquente : elle signifie la volonté de sortir de l’Union européenne afin que la France retrouve sa souveraineté et son indépendance.
C’est la condition première pour pouvoir mettre en œuvre une politique de progrès social et de liberté.