Qui n’a pas entendu parler de Linky ? des centaines de communes ont pris des délibérations pour interdire le déploiement de ce compteur soi disant communiquant en cours de déploiement par ENEDIS, la filiale de EDF en charge de l’exploitation des réseaux de distribution électrique. C’est que la population légitimement s’inquiète, des risques sur la santé liée aux ondes émises par le compteurs, sur la protection de la vie privée avec la diffusion d’information personnelle notamment sur les habitudes et la nature de la consommation électrique de leur famille, mais également sur la sécurité. Et il y a de quoi, au regard des conditions de mise en place, à marche forcée et au prix d’un dumping social effréné – le marché de la mise en œuvre de ces compteurs d’énergie ayant été confié à des entreprises privées sous- traitantes. Et non aux agents du service public qui ont fait la preuve depuis des décennies de la qualité de leurs interventions au service du public et non du profit privé. Les témoignages des interventions désastreuses se multiplient.
Ce 21 mai, journée d’action nationale dans le secteur de l’Énergie, Initiative Communiste analyse ce dont quoi Linky est le symptôme, revient sur les luttes en cours, ce qui démontre qu’usagers et électriciens mènent bien la même bataille, et peuvent et doivent se rencontrer dans la résistance aux diktats de l’Union Européenne du Capital.
Linky : des milliards d’euros dépensés en application d’une directive européenne, pour accélérer la privatisation du service public de l’Énergie
Plusieurs milliards d’euros c’est ce que va coûter le déploiement des compteurs Linky, entre leur fabrication et leur exploitation. Une somme colossale, payée évidemment par les usagers et qui pèse sur les comptes de EDF ENEDIS. Une fortune qui aurait pu être investie dans la sécurisation du réseau électrique, pour développer des vraies innovations techniques dans la production, pour déployer des centrales d’énergie renouvelable, ou tout simplement pour préserver les capacités d’intervention sur le terrain des équipes du service public. Car en 2018, tandis que l’on déploie Linky, les agents d’ENEDIS et de ENGIE sont obligés de se mettre en grève et d’occuper les sites de production pour revendiquer le rétablissement d’une capacité d’intervention 24H24 et 7j/7 ce qui n’est désormais plus le cas. Le tragique accident survenu à Marseille avec une cité privée de courant pendant 4 jours est là pour le rappeler.
Mais pourquoi donc dépenser tant d’argent dans Linky ? Pourquoi se précipiter et installer de force avec tant de violence ces compteurs à des usagers qui n’en veulent pas ? Eh bien la réponse c’est que c’est un ordre de l’Union Européenne.
Le déploiement de Linky est directement lié à une directive européenne (l’article 13 de la directive 2006/32/CE) et à la libéralisation et l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie. Cette directive faisant partie du paquet énergie qui a imposé le morcellement du service public unifié pour le remplacer par la soi disant concurrence de multinationales résultant de la privatisation du patrimoine de la nation. Avec pour résultat la casse de l’outil industriel, la perte d’un levier stratégique pour la transition énergétique et écologique. La casse des droits des travailleurs du secteur, et l’explosion des tarifs pour les usagers accompagnées de la dégradation du service. Qui sont les gagnants ? les multinationales et leurs propriétaires, les capitalistes.
Une des difficultés de l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie c’est que les tarifs réglementés demeurent plus bas que les offres de marché; par ailleurs, chaque changement de fournisseur nécessite soit une intervention sur les lignes, soit que le gestionnaire public ENEDIS se charge des opérations. Demain, avec Linky, il sera beaucoup plus facile pour les multinationale d’investir le marché, puisque les compteurs pourront être pilotés à distance. Il sera ainsi bien plus facile d’organiser une pseudo concurrence comme dans le domaine des télécoms. Avec une grosse différence, il sera toujours bien moins coûteux d’avoir un unique réseau de distribution. Et puis Linky permettra aux multinationales de changer leurs tarifs du jour au lendemain, de couper un usager qui aurait des difficultés financières etc… Encore une fois avec l’Union Européenne, on nage en plein bonheur… lorsque l’on est un riche actionnaire. Sinon c’est la galère.
Pour dire stop Linky, comme pour dire oui au service public de l’Énergie, une conclusion s’impose, il faut briser les chaînes de l’Union Européenne, et sortir de ce carcan qui ne sert qu’à détruire les droits des travailleurs, à privatiser le patrimoine de la Nation et l’ensemble des services publics
Anti-Linky : une très forte mobilisation populaire, l’exemple de la manifestation de Pernes-les-Fontaines dans le 84
par les militants PRCF 84
CHAÎNE HUMAINE ANTI-LINKY à PERNES-LES-FONTAINES en VAUCLUSE ce 17 JUIN
La coordination vauclusienne des collectifs anti-Linky avait appelé à une chaîne humaine ce 17 juin à Pernes-les-Fontaines pour protester contre le déploiement à marche forcée des compteurs Linky par Enedis (ex-ERDF).
Plus de 450 personnes, bien déterminées, ont répondu présent à cet appel. Après une prise de parole des organisateurs, le maire de Pernes-les-Fontaines a fait une intervention remarquée en rappelant que le conseil municipal de Pernes avait voté un arrêté interdisant la pose des Linky sur la commune. Le préfet a jugé cet arrêté illégal et a sommé le maire de retirer cet arrêté, menaçant d’attaquer la ville au tribunal administratif. Le maire a précisé que le conseil municipal avait refusé, rappelant que la pose de ce compteur était potentiellement dangereux pour la santé, dangereux pour les libertés individuelles, extrêmement couteux pour les usagers, etc… et que par conséquent il irait jusqu’au bout de la procédure.
Ensuite la chaîne humaine s’est mise en route, longue de près d’1km, et a fait la démonstration que beaucoup de nos concitoyens sont opposés à cette installation, faite de plus dans beaucoup de cas dans l’illégalité. Pour un dimanche matin, cette manifestation fut une réussite et en appelle d’autres…
Après le tour de la ville des participants, un rafraîchissement était offert et lors d’une dernière prise de paroles, on apprenait qu’une délégation vauclusienne allait être reçue à l’assemblée nationale. La lutte est toujours utile ! La lutte continue !
Pour mémoire : des collectifs anti-Linky sont à l’oeuvre dans la plupart des départements. Ils sont « en guerre » contre ces compteurs « communicants » qu’Enedis installe à marche forcée et parfois (souvent) contre la volonté des usagers. Objet d’une directive européenne, ces compteurs communicants ont vu leur installation confiée, en France, par l’État à Enedis, ex-ERDF. Enedis a donc la mission d’installer 35 000 000 de compteurs Linky (qui sont des ordinateurs à durée de vie limitée) en remplacement de 35 000 000 de compteurs fonctionnant parfaitement bien et donnant entière satisfaction aux usagers dans l’immense majorité des cas. De très nombreux dysfonctionnements ont par contre pu être répertoriés depuis l’installation des compteurs Linky, aussi bien chez des particuliers que chez des professionnels. Le gâchis financier mais aussi le scandale écologique sont évidents car seule une petite partie des anciens compteurs sera recyclée ; la majorité de leurs composants sera mise au rebus ! Tout ça pour, selon Enedis, mieux gérer nos consommations d’électricité ! Comme si tous les foyers populaires ne le faisaient pas déjà, par simple souci financier domestique ! En réalité il s’agit surtout de surveiller nos comportements vis-à-vis de la consommation électrique pour gérer la pénurie de production électrique qui s’annonce : Enedis aura en effet la possibilité technique de faire des coupures où et quand cette entreprise « publique » le jugera utile afin d’assurer d’autres besoins (projets délirants des voitures électriques dont il faudra recharger les batteries, par exemple). Il s’agit aussi, « grâce » à ces compteurs Linky et à travers tous les équipements ménagers ou de communication présents à notre domicile et dorénavant « pucés », d’avoir accès à nos modes de vie, à nos consommations diverses, à nos habitudes, à nos besoins réels ou supposés. Ces données, revendables, ont une valeur commerciale fabuleuse. C’est le problème des « big data » dont Enedis, après l’avoir admis, nie totalement maintenant pouvoir être « l’entremetteur ». Bien évidemment l’UE, inspiratrice du projet de compteurs communicants, n’est pour rien non plus dans cet inacceptable aspect inquisiteur et intrusif du « système Linky » ..! Et puis il y a les dangers potentiels pour la santé dont beaucoup de citoyens s’alarment, s’agissant du CPL (Courant Porteur en Ligne) qui va passer dans tout le réseau électrique non suffisamment protégé de nos habitations, émetteur massif d’ondes électro-magnétiques, à tel point que des autorités de santé demandent que des études complémentaires soient conduites avant ce déploiement intempestif des compteurs Linky.
Déni de démocratie, gâchis financier, scandale écologique, danger sanitaire potentiel, intrusion inacceptable dans nos vies privées, non, le « système Linky » n’a « rien pour plaire ». Il est juste de le combattre !