POLOGNE : après l’interdiction du PC ukrainien et la promotion d’un néonazi à la présidence du « parlement » de Kiev, le pouvoir clérical-fascisant de Varsovie condamne des dirigeants du PC polonais aux travaux forcés.
On lira ci-dessous l’appel du PC polonais au Mouvement communiste international et à tous les démocrates.
Le PRCF a déjà engagé la riposte aux côtés du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe et d’autres organisations antifascistes. Il appelle les signataires du texte commun LIBERTÉ POUR LES COMMUNISTES POLONAIS (lire ici) à en faire un appel-pétition public et à se contacter dans le Nord-Pas-de-Calais, à Paris, etc. pour intervenir auprès des autorités polonaises.
La persécution anticommuniste à l’Est (Pays baltes, Ukraine, Pologne, Tchéquie, etc.) est un élément moteur de la fascisation galopante de l’UE dont les élections autrichiennes apportent une nouvelle preuve et dont les sanctions qui frappent les travailleurs d’Air France et de Goodyear donnent un avant-goût en France.
Tous les mouvements authentiquement communistes de France doivent répondre, chacun pour son compte et tous ensemble, à la demande du PC polonais car il y va de la liberté d’expression sur tout le continent. Plus que jamais l’anticommunisme et l’antisoviétisme nourrissent le fascisme dont la « construction » européenne et atlantique est un puissant vecteur.
Le PRCF va également s’adresser aux partis communistes avec lesquels il correspond pour leur demander de répondre à l’appel du PCP à internationaliser la campagne.
Camarades, concertons-nous très vite pour réagir ensemble car tous les défenseurs de la classe ouvrière et des libertés démocratiques sont visés.
Pour ce qui le concerne, le PRCF appelle en outre ses militants à relancer partout la campagne pétitionnaire pour un référendum sur la sortie de la France de la fascisante UE supranationale, atlantique et fascisante du grand capital.
- Léon Landini, président du PRCF, ancien officier FTP-MOI, Médaille de la Résistance, officier de la Légion d’honneur, Grand Mutilé de guerre,
- Pierre Pranchère, ancien député et ancien Résistant FTPF, président de la commission internationale du PRCF,
- Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, fils de Raymond Gastaud, Résistant décoré par la France, les USA et par la République populaire de Pologne,
- Antoine Manessis, fils de Résistants, secrétaire aux relations internationales du PRCF
Des membres du Parti communiste polonais condamnés pour propagande communiste !
APPEL du Parti Communiste de Pologne à la SOLIDARITE INTERNATIONALE
Quatre militants du PCP ont été condamnés le 31 mars 2016 par le tribunal régional de Dąbrowa Górnicza pour propagande de l’idéologie communiste dans le journal Brzask et sur le site internet du parti. Ils ont été condamnés à 9 mois de restriction de liberté assortie de travaux d’intérêt général obligatoire et d’amendes.
Ce verdict provocateur a été prononcé lors d’une procédure sommaire, sans la présence de toutes les parties, ce qui a cours généralement pour les infractions, lorsque la culpabilité de l’accusé est déjà établie. Le tribunal n’a pas suivi la procédure judiciaire habituelle et a fondé son verdict uniquement sur une accusation. En outre, les accusés n’ont même pas eu la possibilité de se défendre. Les condamnés avaient déjà émis des objections au jugement en exigeant la mise en œuvre de procédures judiciaires habituelles.
Ces militants du PCP sont accusés d’avoir enfreint l’article 256§1 du Code pénal : « Quiconque promeut publiquement un système fasciste ou totalitaire ou incite à la haine pour des motifs de différences nationales, ethniques, raciales ou religieuses ou d’absence de confession religieuse est passible d’une amende, d’une peine de restriction de liberté ou d’une peine de prison pouvant atteindre deux ans. »
Une tentative préalable visant à amender cet article en y ajoutant une interdiction des symboles communistes avait suscité des manifestations à la fois en Pologne et à l’étranger. Le 19 juillet 2011, la Cour constitutionnelle a dénoncé ce projet d’amendement arguant qu’il était contraire au principe de liberté d’expression.
Les accusations de promotion de système totalitaire à l’encontre des militants du PCP sont encore un exemple de la manière d’associer le communisme au fascisme et d’endiguer l’activité communiste.
L’affaire a démarré en raison d’une accusation proférée en 2013 par Bartosz Kownacki, député du Parti pour la Loi et la Justice (PiS). Le procureur avait refusé de donner suite à l’affaire. Toutefois, en 2015, les poursuites ont repris et se sont accélérées après la victoire du PiS aux élections. Le 31 décembre 2015, le Parquet régional de Katowice a déféré l’affaire au tribunal régional de Dąbrowa Górnicza. L’acte d’accusation stipulait que les militants faisaient publiquement la promotion d’un système totalitaire en publiant dans le journal Brzask des articles « directement liés au système communiste et au marxisme-léninisme, qui, compte tenu de l’expérience du passé, sont contraires aux valeurs démocratiques » – il s’agit pourtant d’activités menées par un parti politique légal.
L’affaire revêt également une importance dans le cadre de la politisation du Parquet, qui se retrouve subordonné au ministre de la Justice – Zbigniew Ziobro, membre du PiS, nommé Procureur général. Le système judiciaire adopte ouvertement une attitude différente envers l’extrême droite. En effet, tandis que des membres de la rédaction du journal Brzask sont condamnés, des néofascistes de l’ONR (Camp national-radical) manifestent librement dans les rues de Białystok pour commémorer le 82e anniversaire de leur organisation. Au cours de la manifestation aux couleurs du symbole de la phalange, ils ont défilé avec des flambeaux et ont promis « d’en finir » avec les ennemis politiques; preuves patentes de fascisme. Nonobstant, le ministère de la Défense envisage d’armer les néofascistes dans le cadre de la défense territoriale. Auparavant, le tribunal de Częstochowa avait acquitté un homme vendant des T-shirts racistes, n’y voyant aucune violation de l’article 256 du Code pénal. Récemment, le ministre de la Justice et le Procureur général ont accordé un sursis à un nationaliste condamné pour agression d’un policier.
Le verdict condamnant les communistes polonais a été prononcé au moment même où, le 1e avril, le Parlement a adopté une loi « pour interdire la promotion du communisme » qui oblige les autorités locales à modifier le nom des rues ou d’autres objets qui sont associés au communisme, ce qui représente un atteinte à la tradition du mouvement des travailleurs. L’Institut de la Mémoire nationale a créé un registre et exige des autorités locales qu’elles liquident les monuments en l’honneur des soldats soviétiques et d’autres liés au communisme. La destruction et la liquidation des monuments ainsi que la falsification de l’Histoire sont des pratiques courantes du fascisme.
Le gouvernement et la bourgeoisie se fourvoient s’ils pensent que le PC de Pologne et les communistes polonais se laisseront intimider par cette persécution anticommuniste et s’ils croient que cette campagne anticommuniste les fera se soumettre. Les mesures prises à l’encontre des communistes vont de pair avec l’escalade de la ligne politique antisociale et barbare du gouvernement et de l’UE. Il est primordial que la solidarité envers le PC de Pologne, qui traverse une période difficile, et que le soutien en faveur des communistes persécutés s’expriment actuellement de façon résolue et à grande échelle. Par exemple à grand renforts de manifestations devant les ambassades de Pologne dans chaque pays, de motions de solidarité, etc.
Ne touchez pas au PC de Pologne ! La persécution contre le communisme doit cesser, les intolérables lois anticommunistes doivent être abrogées. L’anticommunisme et la réécriture de l’histoire ne l’emporteront pas.
LIBERTE POUR LES COMMUNISTES DE POLOGNE ! NON AU FASCISME !